Play

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Πλανόδιος σαλπιγκτής, 1989

Mènis Koumandarèas
ginkgo éditeur, 2016
Traduit par Nicole Le Bris


L'auteur (parce que moi en tout cas je ne connaissais pas du tout) est grec (on s'en doute quand même), né en 1931 et mort (assassiné) en 2014. Meurtre résolu grâce à un indice trouvé dans son dernier roman. Voir ici (et aussi quelques renseignements sur l'auteur). Découvrir cela m'a complètement épatée!

Play, comme le savent les plus de 20 ans (?) est la touche sur laquelle appuyer pour utiliser un magnétophone. Envoyé par son journal, un jeune homme prend contact pour interviewer un écrivain célèbre dans son appartement athénien. Au fil des rencontres, s'établit une sorte de jeu entre les deux, questions biaisées, réponses évasives. L'écrivain, qui a tout de Koumandaréas, sans être le narrateur, parle de son oeuvre, ses influences, sa conception de la littérature, et bien sûr de sa vie (ce qu'il veut bien en dire).

"Ecrire c'est une vie de forçat qui ne te laisse jamais de repos." "Rien de plus funeste pour la littérature, rien de pire à lui conseiller, que l'asservissement à la réalité.Même une interview comme celle de ce soir doit nécessairement demander à l'imagination de quoi la rendre plus convaincante." "Ecrire dans sa langue, c'est comme l'entendre pour la première fois. Les mots les plus habituels se chargent fortement et sonnent comme vierges : sans cela un texte ne peut prendre corps." "La difficulté n'est pas de critiquer la société. Tu trouves ça tous les jours dans les journaux. Ecrire une histoire, c'est une autre paire de manches, comme en musique de composer une mélodie capable de marquer les mémoires."

Beaucoup d’ambiguïté dans ce court roman, puisque le narrateur, le 'je' n'est pas l'auteur, celui-ci étant l'interviewé (merci à l'auteur des notes, signalant les œuvres de Koumandarèas). Narrateur ayant des velléités d'écrire, qui sait? "Écris une nouvelle, disons par exemple: tu as rencontré un écrivain.(...) Écris donc sur nous, je te donne la permission."
Ce que le lecteur a en mains.

Un grand merci à l'éditeur (croisé de salon en salon)

Edit : oups, mais ce grec rentre dans Lire le monde chez tête de lecture!

Commentaires

  1. C'est ahurissant l'histoire de son assassinat ! A priori, je ne suis pas très tentée par ce jeu de narration, ça me paraît embrouillé.

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    1. Non, ce n'est pas embrouillé, c'est amusant ce jeu avec le lecteur finalement et c'est original de présenter une sorte d'autobiographie ainsi (en tout cas je l'ai ressenti comme cela)
      J'ai découvert l'histoire de l'assassinat après avoir écrit le billet, en cherchant une photo de couverture et des infos sur l'auteur, et bien sûr ça a fait mon bonheur, cette histoire!

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  2. Mais que vois-je dans ma PAL provisoire (celle des prêts) ? Trois romans Ginkgo ! Il faut vraiment que je me bouge et que je les lise pour découvrir cet éditeur qui te fait faire de si surprenantes découvertes...

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    1. De plus ces ginkgo là sont de super pépites, en tout cas j'espère que tu les considéreras ainsi. Avec un poil d'imaginaire, bonne chance à toi pour savoir où les caser. ^_^ (zut j'ai oublié de mettre ce grec dans Lire le monde, je m'en occupe)

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  3. je ne connais pas l'auteur mais j'aime bien l'éditeur qui recèle quelques livres intéressants

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    1. Ouf, je vois que je ne suis pas la seule à ne jamais en avoir entendu parler!L'éditeur en effet permet de lire des trucs introuvables.

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  4. Quelle histoire (son assassinat) !
    Je découvre tout, l'auteur, l'éditeur... pas le pays, tout de même ! :)

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  5. IL ME LE FAUT!!!Non seulement je m'intéresse à la Grèce et à la littérature grecque mais ce genre de roman m'attire beaucoup je le note derechef

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    1. Je serais encline à y voir un mélange de roman et d'autobiographie.

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  6. du même auteur un lien vers mon blog pour le Fil du Concierge:
    http://miriampanigel.blog.lemonde.fr/2016/05/27/le-fils-du-concierge-menis-koumandareas/

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    1. Magnifique, tu m'épates! Tu connais l'auteur (il paraît qu'il est fort connu, mais j'avoue pas par moi)

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  7. Voilà un livre dont je n'aurais jamais entendu parler sans ton blog et cela me ravit et répond aux questions que se posent Sandrine et qui m'ont beaucoup intéressées. Non les blogs ne sont pas tous uniformes
    http://yspaddaden.com/2016/11/27/de-la-diversite-des-blogs-litteraires/

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    1. Tu penses bien que j'ai lu le post de Sandrine!
      Nous ne sommes pas uniformes, c'est exact (même si on craque pour des nouveautés quand même). Pour ce titre, c'est l'éditeur qui l'a envoyé (avec Ginkgo, on se voit en salon, là j'achète de temps en temps, et eux m'en envoient de temps en temps; une sorte de partenariat où chacun participe, quoi). Remarque d'ailleurs que Myriam (commentaire plus haut) connaissait l'auteur et l'avait lu!

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  8. Je ne connais absolument pas l'auteur mais tout me plait dans cette histoire. Il faut absolument que je mette la main sur ce bouquin !

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    1. C'est court, heureusement il y a des notes, sinon je n'aurais pas tout saisi.

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  9. Ah ! Un auteur grec, il n'y en a pas beaucoup de traduits en français! Merci de l'avoir déniché !

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    1. Je n'ai rien déniché, c'est l'éditeur!!! Exact, peu de grecs en circulation ici...

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  10. Ah Ginkgo, toujours une valeur sûre. Tiens d'ailleurs, côté grec, c'est chez eux le génial "Qu'a-t-elle vu la femme de Loth ?". Un livre intrigant, celui que tu viens de lire. Je le note pour grossir mon rayon grec.

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    1. Oui, La femme de Loth, qui est actuellement chez Sandrine. Bien sûr que c'est génial, je me le relirais bien, tiens...

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  11. Je trouve très intéressante la réflexion sur l'écriture : "Les mots les plus habituels se chargent fortement et sonnent comme vierges".
    À méditer, ce que je fais. Ce livre a des atouts pour me convaincre.

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    1. C'est un livre très court, que j'ai lu sans enthousiasme particulier, mais qui me reste bien favorablement en mémoire. Curieux, mais ça arrive.

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  12. Pas tentée non plus, mais merci pour la découverte.

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  13. Bonjour keisha, je note ce livre pour l'auteur dont je n'avais pas entendu parler et pour le sujet. Bon dimanche.

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