Ici, les femmes ne rêvent pas

Ici, les femmes ne rêvent pas
Frauen dürfen hier nicht träumen
Rana Ahmad
Globe, 2018
Traduit (de l'allemand) par Olivier Mannoni


Mon côté psychorigide est mis à rude épreuve, car où caser ce livre? Récit, oui, là n'est pas le problème, mais de quel pays? En effet Rana Ahmad est née et a vécu jusqu'à ses trente ans en Arabie Saoudite, mis à part des vacances annuelles en Syrie, pays de ses familles paternelle et maternelle, et quelques mois d'un mariage raté. En 2015 elle réussit à s'évader - quel mot convient mieux?- d'Arabie Saoudite et atteindre l'Allemagne via la Turquie, suivant là le parcours de bien des migrants. Actuellement elle fignole sa maîtrise de la langue allemande et se prépare à des études de physique à l'université.

Cet apparent happy end ne doit pas cacher la réalité : elle a dû couper les ponts avec sa famille, sa mère l'a reniée, elle craint que son frère ne la retrouve; seul son père lui a gardé le même amour et la même compréhension.

Avant de pouvoir enfin sentir le vent librement dans ses cheveux, quelles années étouffantes sous les différents voiles (noirs) à porter. Chacun a sûrement une idée de la condition féminine à Riyad, mais là on a un témoignage de l'intérieur. Rana par ailleurs est devenue athée, ce qui est inacceptable dans son pays. Les hommes sont tout puissants, les frères chéris de leurs parents, les filles passent d'une autorité paternelle à celle d'un mari. Frères et maris peuvent vous battre, pères et beau-père (etc.) se comporter de façon déplacée (jusqu'au viol) même sur des fillettes. Rana cite aussi le cas de certaines amies.

Un témoignage vraiment intéressant, à découvrir.

Les avis de Gambadou,

Merci à Anne et Arnaud ( Anne R.) et à l'éditeur.

Commentaires

  1. Encore un témoignage bien rude à lire en tant que femme .. mais nécessaire tant la condition des femmes est prête à reculer partout.

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    1. Dans le cas de ce pays aurait du mal à reculer encore...^_^ Quoique les femmes peuvent étudier et travailler (mais toujours sous le joug familial), ce qui n'est même pas le cas partout (soupirs)

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  2. Bonjour Keisha, cela confirme que l'Arabie saoudite n'est pas un pays pour moi et même si en France, les choses ne sont pas parfaites, nous les femmes, on est chanceuse. Ce qui est terrible dans ces histoires, c'est que les femmes ne sont pas solidaires entre elles puisque la mère de Rana l'a reniée. Voilà une des raisons pourquoi les hommes seront encore dominants dans ces pays pour un moment.

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    1. Non, les femmes ne sont pas toujours solidaires entre elles, et il n'y a pas que là-bas. ^_^

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  3. Les éditions du Globe sont vraiment à suivre, désormais... Je note pour plus tard, j'aimerais lire d'abord "Celui qui va vers elle ne revient pas".

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    1. Ah tu as déjà une jolie PAL, n'hésite pas, moi les récits de ce genre, ça me plait beaucoup.

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    2. Hé hé, ils ne sont pas encore dans ma PAL, seulement des intentions de lecture (et Celui qui va... est dans une de mes bibliothèques)

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    3. Si c'est en bibli, n'oublie pas, alors!

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  4. je dois dire que je suis un peu à saturation sur ce type de récit je n'arrive plus à m'y intéresser

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    1. Oh j'en lis assez peu, et sur l'Arabie Saoudite de l'intérieur, c'est à savoir. Mais je te comprends.

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  5. encore la religion musulmane a bien du mal avec l'émancipation des femmes

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    1. J'aimerais d'ailleurs lire un document plus historique, au travers des siècles, par exemple. Et d'autres religions tant qu'à faire. Ceci étant, actuellement en Arabie Saoudite on en est loin!

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  6. Ce genre de témoignage est nécessaire.

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  7. oui, ce témoignage m'intéresse :-). Hélas, la condition des femmes n'est toujours pas réglée...

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    1. Les femmes participent aussi à la perpétuation de cette condition, ah ce n'est pas simple.

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  8. Je vois dans les commentaires que Kathel parle de "Celui qui va vers elle ne revient pas". Et effectivement il y a un beau parallèle entre ces deux livre avec l'ouverture d'esprit et l'idée de s'enfuir qui se fait par internet. Deux beaux témoignages.

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    1. Mais oui tu as raison. Et dans l'autre livre, c'est un homme qui fuit.

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  9. Il y a encore tant à faire à propos de la condition féminine... Un témoignage qui doit être fort, non seulement en ce qui concerne la vie des femmes mais aussi les relations avec les familles et là, homme ou femme, il faut pouvoir se libérer pour exister. Pour les femmes, c'est toujours en double : double journée, double peine d'être fille dans un monde d'hommes, etc.
    Et je ne crois pas que vous soyez psychorigide !
    Bonne journée.

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    1. (je m'amusais, mais j'ai réussi à caser l'auteur quelque part)
      Plus sérieusement, un livre intéressant, et pas que sur les femmes, c'est toute une société étouffante, voir le père de Rana qui aurait sûrement voulu autre chose pour sa fille.

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  10. Deux avis positifs sur ce livre. Un sujet qui m'interroge, alors je le note.

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    1. Difficile de ne pas bien accrocher à ce livre. Facile à lire par ailleurs.

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  11. intéressant en effet, je note aussi!

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  12. L'attitude du père de Rana est assez surprenante dans un tel contexte et porteuse d'espoir. Sa femme et son fils, par contre, ne le suivent pas du tout.
    J'ai trouvé ce témoignage très intéressant même s'il n'apporte malheureusement pas grand chose de nouveau par rapport à ce que l'on connaît déjà. L'auteur est à Paris pour la sortie de son livre. J'aurais aimé la rencontrer.

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    1. Le père est vraiment très bien, même si lui aussi bridé par la société.
      J'ai aimé aussi l'avis de l'auteur sur l'autorisation de conduire pour les femmes, un grand pas cependant, même si toutes ne pourront en profiter.

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  13. Ah oui, tout à fait le genre de témoignages et de sujet qui m'intéressent. Sûr que si je l'avais croisé au détour d'une bib' ou d'une lib', je l'embarquais. Celui-là, je note !

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    1. Tu comprends bien mon choix! Tout n'était pas nouveau nouveau dans ce récit, mais ça se lit bien.

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  14. pourquoi pas, mais j'avoue que l'Arabie Saoudite me tente peu...

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  15. J'ai lu ce témoignage pour le prix Elle, mais il ne m'a pas emballée : il est loin de renouveler le genre et le ton est un peu trop larmoyant à mon goût.

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    1. C'est sûr qu'on a déjà lu sur le sujet, mais j'étais intéressée et j'ai lu ce récit sans déplaisir.

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  16. Genre te témoignage qui m'intéresse. Je note et guette auprès de ma bib'.

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    1. J'espère qu'il y arrivera, oui, ça va t'intéresser.

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  17. Je l'ai repéré sur Twitter. Tu confirmes que c'est un livre à lire. Pour la classification, c'est pour cela que sur le blog, je n'utilise que Pays et plus littérature machin ou auteur machin car c'est trop restrictif, surtout pour des écrivains qui ont le monde comme terrain de jeu.

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    1. Là je ne connais pas la nationalité de l'auteur, j'ai choisi syrienne, comme à l'origine. Mais c'est traduit de l'allemand. En fait c'est surtout pour que je m'y retrouve, le titre lui ne bouge pas.

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