Avenue des géants
Marc Dugain
Gallimard, 201222 novembre 1963, Texas : John Kennedy est assassiné.
Même jour, Californie : Al Kenner, 15 ans, 2,20 mètres, 130 kilos, tue ses deux grand-parents à la Winchester.
Il explique que sa grand-mère lui donnait l'impression d'étouffer, et qu'ensuite il ne pouvait laisser son grand-père avec le chagrin. Quant à ses parents, ils sont séparés, mère dans le Montana, père en Californie l'ayant mis à la porte. Petit à petit on en apprendra sur ces parents et l'enfance d'Al Kenner... Plutôt terrible.
Il se rend à la police, passe un bout de temps en hôpital psychiatrique, est libéré.
Le roman se présente comme une autobiographie d'Al Kenner, écrite quand il est en prison, des décennies plus tard, et que son seul visiteur est Susan, qui lui apporte des livres à lire et enregistrer, pour les aveugles.
Autant dire que dès le départ le lecteur est dans la tête d'Al Kenner, personnage difficile à cerner, froid, intelligent, logique dans son système. Le risque de sympathiser avec lui est minime mais il n'y aura pas une multitude de détails atroces. Aucune complaisance.
L'histoire est aussi bien ancrée dans les années 60, guerre du Vietnam, communautés hippies.
Marc Dugain s'est inspiré de l'histoire réelle d'Ed Kemper. "Romancer un personnage, c'est le trahir pour mieux servir ce que l'on pressent de sa réalité. Du fond de sa prison de Vacaville, Ed Kemper pourra peut-être comprendre que je me sois approprié sa vie."
Un conseil : ne pas chercher d'informations sur Ed Kemper avant lecture, sinon vous en sauriez trop! Je me suis lancée dans ce roman sans rien savoir, et j'ai été scotchée! Par l'histoire bien sûr, par l'écriture au cordeau, par le découpage qui ménage les rebondissements. Excellent!
Remarque : Duigan, le policier (fictif) du roman, et Dugain, l'auteur : un hasard? Je ne crois pas.
Les avis chez babelio
Commentaires
Pourquoi, oui? Il faudrait lui demander. Ou alors sinon on aurait lâché le roman un peu vite? Et quand tout se découvre, on est cuit, le roman est lu.
Je n'ai pas l'impression non plus que Dugain ait rencontré Al Kenner dans sa prison.
Pour France Culture, je vais tenter, mais ce sera plus facile sur le site. Mais quel thème!!! Merci de me prévenir. Je suppose qu'on parlera du livre que tu as reçu (on en parle dans les magazines aussi), ainsi que de Théorème vivant (je le veux!)(vu en magazine), pour le troisième je ne vois pas.
Bon dimanche à toi aussi.
Bonne semaine.
En ce moment je n'ai pas vraiment le temps, les heures filent à une allure folle, mais j'espère me le procurer bientôt!
Bonne soirée.
L'ayant rencontré récemment, j'ai trouvé la discussion avec l'auteur très agréable, il prépare un autre roman dans le même veine que celui-ci sur un autre thème. A suivre donc
A suivre, comme tu dis.
Le lecteur est manipulé par le personnage qu'en fait Dugain, je crois. L'auteur doit ménager du suspense et ne pas tout dévoiler d'emblée (en tout cas, j'ai eu toutes les surprises prévues...)
Mais tu veux sans doute parler du personnage lui-même, très complexe. Il pense qu'il doit agir comme il le fait, en ce sens il est sincère, mais il joue aussi avec les autres. N'oublions pas son intelligence fort élevée. De plus il a lu des livres sur le sujet et peut parfaitement se connaître lui-même et connaître les autres.