Un bonheur insoutenable
This perfect day , 1970
Ira Levin
J'ai lu, 1984
Traduit par Frank Straschitz
Impossible de retrouver la raison pour laquelle A girl from earth (son billet) et moi avons décidé de nous lancer dans cette lecture commune (à laquelle Loo (son billet) participe aussi!). Sans doute pour moi l'occasion de "traiter" un exemplaire de ma PAL historique, et de découvrir ce qui passe pour un classique de la SF.
Alors?
Un monde géré par Uni, un gigantesque ordinateur, uniformisé (le nombre de prénoms est restreint, par exemple) où chaque mois chacun reçoit un traitement, mélange de vaccins, hormones, contraceptif, tranquillisant. Plus d'agressivité, plus d'émotions violentes.
Cependant certains, dont Copeau, sont un peu différents et se posent des questions, effacées en général par la prochaine dose reçue. Les déviants sont vite repérés et "traités".
Copeau découvrira qu'il existe sur Terre des endroits où Uni n'est plus maître, et son objectif sera de le rejoindre, avec la femme dont il est amoureux.
Une sorte de Meilleur des mondes, bien sûr, mâtinée d'évocations totalitaires (nous sommes en pleine guerre froide, en 1970), et un côté daté quand même. Ce "monde parfait" est bien brossé, avec sa froideur imparable, sa gentillesse dégoulinante, ses délations déguisées en "c'est pour son bien", les conseillers personnels connaissant tout de vous, les lecteurs où l'on doit montrer son bracelet (on est pisté!). L'ordinateur décide si l'on peut engendrer, si l'on doit continuer à vivre.
Le premier groupe que rejoint Coupeau profite d'instants de liberté volée pour quoi principalement? Discuter dans un Musée, fumer et b...er. Coupeau va tout de même aller plus loin, et le roman aussi, heureusement.
La narration est classique, linéaire, un peu plan plan (tout à fait l'ambiance de ce monde sous tranquillisants) mais l'histoire ménage quelques rebondissements intéressants.Il manque tout de même un petit quelque chose pour s'intéresser à Coupeau, le héros principal et être satisfait de la fin.
L'occasion cependant de se demander si l'on choisirait le confort sans angoisses ou la liberté avec souffrances? Et de penser à tous ces traitements donnés un peu vite à certains enfants ou adultes.
Les avis de noosfere (merci pour la couverture de mon exemplaire), naufragés volontaires, mes imaginaires,
Après avoir scruté Blade Runner, voisin de Un bonheur insoutenable sur mes étagères, et voulu en savoir plus après la lecture de Des larmes sous la pluie, j'ai englouti Blade Runner (remarque : la citation de Rosa Montero dans son roman ne vient pas du roman, mais du film...)
Blade Runner
Do androïds dream of electric sheep? (1968)
Philip K. Dick
J'ai lu, 1985 , traduit par Serge Quadruppani
La Terre, 3 janvier 1992. A San Francisco, comme ailleurs sur Terre, où tombe une poussière radioactive, fuie par la majorité des habitants vers d'autres planètes, demeurent peu d'habitants, ou des spéciaux comme Isidore. Chacun rêve de posséder un animal vivant ou à défaut se contente d'une copie. Le blade runner Rick Deckard, après un coup d’œil à sont mouton électrique, part à la chasse à l'androïde en vue de le "réformer". Cette fois, huit se sont introduits sur Terre clandestinement. Bien évidemment, ils ressemblent parfaitement à des humains, il doit donc leur faire passer un test pour les détecter (s'ils ne l'ont pas abattu avant). Au cours de cette journée, Rick sentira vaciller ses croyances et ses sentiments. L'empathie, ce qui distingue humains et androïdes, peut-il la ressentir pour des androïdes, justement? Mercer, le grand prêtre de l'empathie, n'est-il qu'une supercherie? Peut-on être un androïde sans le savoir, grâce aux souvenirs insérés?
Première incursion dans l'univers dickien, complètement différent de celui du précédent roman. C'est nettement supérieur littérairement parlant!!!
Les avis de noosfere (image couverture prise là), Cachou, mes imaginaires,
This perfect day , 1970
Ira Levin
J'ai lu, 1984
Traduit par Frank Straschitz
Impossible de retrouver la raison pour laquelle A girl from earth (son billet) et moi avons décidé de nous lancer dans cette lecture commune (à laquelle Loo (son billet) participe aussi!). Sans doute pour moi l'occasion de "traiter" un exemplaire de ma PAL historique, et de découvrir ce qui passe pour un classique de la SF.
Alors?
Un monde géré par Uni, un gigantesque ordinateur, uniformisé (le nombre de prénoms est restreint, par exemple) où chaque mois chacun reçoit un traitement, mélange de vaccins, hormones, contraceptif, tranquillisant. Plus d'agressivité, plus d'émotions violentes.
Cependant certains, dont Copeau, sont un peu différents et se posent des questions, effacées en général par la prochaine dose reçue. Les déviants sont vite repérés et "traités".
Copeau découvrira qu'il existe sur Terre des endroits où Uni n'est plus maître, et son objectif sera de le rejoindre, avec la femme dont il est amoureux.
Une sorte de Meilleur des mondes, bien sûr, mâtinée d'évocations totalitaires (nous sommes en pleine guerre froide, en 1970), et un côté daté quand même. Ce "monde parfait" est bien brossé, avec sa froideur imparable, sa gentillesse dégoulinante, ses délations déguisées en "c'est pour son bien", les conseillers personnels connaissant tout de vous, les lecteurs où l'on doit montrer son bracelet (on est pisté!). L'ordinateur décide si l'on peut engendrer, si l'on doit continuer à vivre.
Le premier groupe que rejoint Coupeau profite d'instants de liberté volée pour quoi principalement? Discuter dans un Musée, fumer et b...er. Coupeau va tout de même aller plus loin, et le roman aussi, heureusement.
La narration est classique, linéaire, un peu plan plan (tout à fait l'ambiance de ce monde sous tranquillisants) mais l'histoire ménage quelques rebondissements intéressants.Il manque tout de même un petit quelque chose pour s'intéresser à Coupeau, le héros principal et être satisfait de la fin.
L'occasion cependant de se demander si l'on choisirait le confort sans angoisses ou la liberté avec souffrances? Et de penser à tous ces traitements donnés un peu vite à certains enfants ou adultes.
Les avis de noosfere (merci pour la couverture de mon exemplaire), naufragés volontaires, mes imaginaires,
Après avoir scruté Blade Runner, voisin de Un bonheur insoutenable sur mes étagères, et voulu en savoir plus après la lecture de Des larmes sous la pluie, j'ai englouti Blade Runner (remarque : la citation de Rosa Montero dans son roman ne vient pas du roman, mais du film...)
Blade Runner
Do androïds dream of electric sheep? (1968)
Philip K. Dick
J'ai lu, 1985 , traduit par Serge Quadruppani
La Terre, 3 janvier 1992. A San Francisco, comme ailleurs sur Terre, où tombe une poussière radioactive, fuie par la majorité des habitants vers d'autres planètes, demeurent peu d'habitants, ou des spéciaux comme Isidore. Chacun rêve de posséder un animal vivant ou à défaut se contente d'une copie. Le blade runner Rick Deckard, après un coup d’œil à sont mouton électrique, part à la chasse à l'androïde en vue de le "réformer". Cette fois, huit se sont introduits sur Terre clandestinement. Bien évidemment, ils ressemblent parfaitement à des humains, il doit donc leur faire passer un test pour les détecter (s'ils ne l'ont pas abattu avant). Au cours de cette journée, Rick sentira vaciller ses croyances et ses sentiments. L'empathie, ce qui distingue humains et androïdes, peut-il la ressentir pour des androïdes, justement? Mercer, le grand prêtre de l'empathie, n'est-il qu'une supercherie? Peut-on être un androïde sans le savoir, grâce aux souvenirs insérés?
Première incursion dans l'univers dickien, complètement différent de celui du précédent roman. C'est nettement supérieur littérairement parlant!!!
Les avis de noosfere (image couverture prise là), Cachou, mes imaginaires,
Commentaires
Cependant, à feuilleter le roman, je trouve que les dialogues manquent de punch, on aurait pu élaguer, et mieux pratiquer l'art de l'ellipse.
http://www.pocket.fr/site/les_livres_des_editions_pocket_dans_la_collection_sf_fantasy_&140&7&1&1.html
Je me demnande si ce n'est pas devenu plus "Fantasy" sans savoir ce que renferme exactement ce terme.
Les classiques et les nouvelles américaines des années 60-70 sont fameux. Peu d'auteurs femmes, je ne connaissais pas Ira Levin mais bien Ursula Le Guin.
J'ai l'impression que la Fantasy est différente, idem pour la possibilité de parler de notre monde à nous, mais il y a souvent des sorciers, pouvoirs magiques, elfes et autres que je goûte bien moins. Cependant Gagner la guerre de Jaworski (http://en-lisant-en-voyageant.over-blog.com/article-gagner-la-guerre-65570376.html) a su me conquérir, comme quoi l'important n'est pas le genre, le classement, mais le talent de l'auteur.
Des romans SF sont devenus des classiques, ceux de ce billet, bien sûr, 1984, Le meilleur des mondes, Dune, Fondation, pour citer ceux qui me viennent en tête.
J'ai lu un roman d'Ursula Le Guin, peu de femmes en effet, et je crois Ira Levin est un homme (les prénoms américains sont terribles!)
(Mes excuses à monsieur Levin.)
Pas encore lu "Blade Runner" (j'ai vu le fameux film culte il n'y a pas si longtemps que cela... et je m'y suis un peu ennuyée).
Dorénavant, quand je lirai de la SF, je ferai une recherche directe avec Mes imaginaires, sans compter sur google. ^_^
J'avoue ne pas avoir tout compris du roman, pour ma première incursion dans le monde de l'auteur, mais c'est intéressant.
Quant au film, bah, je pourrai m'en passer, j'ai assez d'androïdes pour l'instant (mais le roman de Montero est très très bien, bon, OK, c'est Montero, donc forcément bien)
Bref, tes questions en fin de billet résument tout à fait bien le propos. Est-il préférable de se faire anesthésier le cerveau à coups de traitements médicaux réguliers et passer à côté de la vie, en ayant l'impression d'être heureux, ou de profiter de la vie en se bourrant la gueule pour faire passer les mauvais moments ? Là est la question. J'y réfléchis encore !
(en passant, le Bill Bryson, il nous balade totalement dans le cosmos là. Je pensais que les thématiques seraient plus variées mais j'ai l'impression de revivre mes cours de sciences nat', géologie, chimie.:) Cela dit, c'est très intéressant, comme toujours avec lui. Hier soir sur Google, j'étais en train d'admirer un iguanodon. En tout cas, avec lui, je réalise que les scientifiques, c'est quand même de sacrés oufs ! Et avec tout ça, la SF, ben c'est carrément pas possible quoi...
Quand on pense à tous les médicaments engloutis pour faire passer un simple coup de blues et/ou fatigue, on peut se poser des questions (attention, je ne parle pas de maladies détectées ni de malades ayant réellement besoin de soins)(parfois les médecins prescrivent facilement une pilule, pour régler un problème qui aurait besoin d'écoute - et de changement d'air)
Ne t'inquiète pas, Bryson va y arriver, sur Terre, et avec l'Homme!
Je trouve que Philip K. Dick écrit bien mieux, sens des dialogues, atmosphère, etc...
Bonne journée!
Je ne sais plus exactement ce que j'avais dit sur cet article mais à peut près que pour moi malgré la relecture le charme restait identique et je n'en ai gardé que le meilleur. Je trouve tout de même ton avis assez juste car dans la forme quelques points aurait pu être mieux.
Maintenant je vais bien faire attention de ne pas partir avant Publier.
Je ne regrette pas d'avoir lu ce Bonheur insoutenable, pas mal ficelé et de bonnes idées à défendre. Et puis il stagnait chez moi depuis des années!