Jack Rosenblum rêve en anglais
Mr Rosenblum's list
Natasha Solomons
calmann-lévy, 2011
Traduit par Nathalie Peronny
Partis de Berlin en 1937, Jack, Sadie et leur fille Élisabeth se sont installés à Londres, où la fabrique de tapis de Jack devient florissante. Jack complète la liste des choses à accomplir pour devenir vraiment anglais (même si son accent allemand est toujours là), et son rêve est d'appartenir à un club de golf. Hélas il est refusé de partout. Sa solution : installé à la campagne, il décide d'en avoir un dans son jardin, et s'attèle à la tâche, sous l’œil mi-goguenard mi-intéressé des autochtones... Tout sera-t-il prêt pour le couronnement de la reine, en juin 1953?
Sa fille est étudiante à Cambridge et devient de plus en plus anglaise. Sa femme, elle, est bien souvent dans le passé, particulièrement à Berlin où elle a laissé sa famille (sans doute morte dans les camps). Elle cuisine, y compris sa fameuse Baumtorte, autrement dite "gâteau pour se souvenir". Jack et Sadie, chacun dans leur monde, s'éloignent l'un de l'autre.
Après bien des péripéties, tout se terminera bien, on s'en doute.
Au fil de la lecture, Jack, assez pathétique et ridicule, a forcé la sympathie par son acharnement à réaliser son rêve. Lui et Sadie évoluent, ainsi que leurs relations avec les villageois. Un brin d'atmosphère féérique ne nuit pas au roman, loin s'en faut, lui apportant un joli petit plus qui a contribué à me plaire. En dépit de quelques longueurs, voilà un roman inspiré de la vie des grands-parents de l'auteur, traitant avec sensibilité de la difficulté de casser ses racines et de s'intégrer dans une autre culture. Le livre de cuisine de Sadie, passant de mère en fille, saura jouer le rôle de remède contre l'oubli. Un brin d'humour avec l'évocation de l'Angleterre de l'époque vue, ou plutôt rêvée et imaginée par Jack...
Sans oublier le fabuleux cochon laineux du Dorset, mais chuuuut!
Plein d'avis chez babelio
Autant lire le deuxième de l'auteur, non?
Le manoir de Tyneford
The novel in the viola
Natasha Solomons
calmann-lévy, 2012
Natasha Solomons s'est cette fois inspirée de sa grand-tante Gabi Landau qui a fui l'Europe en devenant aide-maternelle dans une famille maternelle à la fin des années 30.
Elise Landau appartient à une famille viennoise aisée, père romancier, mère chanteuse à l'opéra. Contrairement à sa soeur Margot qui joue fort bien de l'alto, elle n'a guère de talent musical, mais c'est à elle que son père confie un exemplaire du brouillon de son prochain roman, caché dans un alto, lorsqu'elle part en Angleterre comme femme de chambre dans une belle propriété anglaise sur la côte est.
Si je dis qu’elle va tomber amoureuse du fils de son patron, on aura peur d'une intrigue trop "romantique", mais l'intérêt du roman est ailleurs. Elise a la nostalgie de Vienne, elle souffre de la séparation d'avec ses parents qui attendent un visa, et de sa soeur, émigrée aux Etats-Unis. Les autres domestiques ressentent bien sa différence, car elle n'appartient ni à leur monde ni à celui des patrons.
Un fort joli roman sur la difficulté de l'exil forcé, l'attachement à un nouvel endroit, remarquable pour évoquer en peu de phrases un paysage ou une atmosphère.
Toujours Babelio, et Lou
Mr Rosenblum's list
Natasha Solomons
calmann-lévy, 2011
Traduit par Nathalie Peronny
Partis de Berlin en 1937, Jack, Sadie et leur fille Élisabeth se sont installés à Londres, où la fabrique de tapis de Jack devient florissante. Jack complète la liste des choses à accomplir pour devenir vraiment anglais (même si son accent allemand est toujours là), et son rêve est d'appartenir à un club de golf. Hélas il est refusé de partout. Sa solution : installé à la campagne, il décide d'en avoir un dans son jardin, et s'attèle à la tâche, sous l’œil mi-goguenard mi-intéressé des autochtones... Tout sera-t-il prêt pour le couronnement de la reine, en juin 1953?
Sa fille est étudiante à Cambridge et devient de plus en plus anglaise. Sa femme, elle, est bien souvent dans le passé, particulièrement à Berlin où elle a laissé sa famille (sans doute morte dans les camps). Elle cuisine, y compris sa fameuse Baumtorte, autrement dite "gâteau pour se souvenir". Jack et Sadie, chacun dans leur monde, s'éloignent l'un de l'autre.
Après bien des péripéties, tout se terminera bien, on s'en doute.
Au fil de la lecture, Jack, assez pathétique et ridicule, a forcé la sympathie par son acharnement à réaliser son rêve. Lui et Sadie évoluent, ainsi que leurs relations avec les villageois. Un brin d'atmosphère féérique ne nuit pas au roman, loin s'en faut, lui apportant un joli petit plus qui a contribué à me plaire. En dépit de quelques longueurs, voilà un roman inspiré de la vie des grands-parents de l'auteur, traitant avec sensibilité de la difficulté de casser ses racines et de s'intégrer dans une autre culture. Le livre de cuisine de Sadie, passant de mère en fille, saura jouer le rôle de remède contre l'oubli. Un brin d'humour avec l'évocation de l'Angleterre de l'époque vue, ou plutôt rêvée et imaginée par Jack...
Sans oublier le fabuleux cochon laineux du Dorset, mais chuuuut!
Plein d'avis chez babelio
Autant lire le deuxième de l'auteur, non?
Le manoir de Tyneford
The novel in the viola
Natasha Solomons
calmann-lévy, 2012
Natasha Solomons s'est cette fois inspirée de sa grand-tante Gabi Landau qui a fui l'Europe en devenant aide-maternelle dans une famille maternelle à la fin des années 30.
Elise Landau appartient à une famille viennoise aisée, père romancier, mère chanteuse à l'opéra. Contrairement à sa soeur Margot qui joue fort bien de l'alto, elle n'a guère de talent musical, mais c'est à elle que son père confie un exemplaire du brouillon de son prochain roman, caché dans un alto, lorsqu'elle part en Angleterre comme femme de chambre dans une belle propriété anglaise sur la côte est.
Si je dis qu’elle va tomber amoureuse du fils de son patron, on aura peur d'une intrigue trop "romantique", mais l'intérêt du roman est ailleurs. Elise a la nostalgie de Vienne, elle souffre de la séparation d'avec ses parents qui attendent un visa, et de sa soeur, émigrée aux Etats-Unis. Les autres domestiques ressentent bien sa différence, car elle n'appartient ni à leur monde ni à celui des patrons.
Un fort joli roman sur la difficulté de l'exil forcé, l'attachement à un nouvel endroit, remarquable pour évoquer en peu de phrases un paysage ou une atmosphère.
Toujours Babelio, et Lou
Commentaires
Amicalement
Amicalement (ouh là ça fait longtemps qu'on n'a pas échangé!)
J'aime le 'cette auteure a un monde a elle'
Je voulais peut être dire que ses histoires en résumé ont l'air banales, mais elle transforme celà de façon personnelle, jamais là où on l'attendrait, et heureusement!
Bonne journée!
Entre une écriture qui ne casse pas des briques et des personnages qui m'ont énervée dès le départ, j'ai préféré me rendre à l'évidence, même si je me suis sentie un peu bête de le rendre à la biblio ainsi alors que j'avais tant fantasmé dessus ;p
Anita Shreve : il y en a deux à la bibli, vers lesquels je ne serais jamais allée... Bon, on verra...
Le 2ème me tente bien mais pour le 1er je suis tentée aussi car l'exil est vu par 3 personnes différentes : le père, la mère et la fille. Je trouve l'opiniâtreté du père touchante. L'enfant semble s'intégrer assez vite, cela ne me surprend pas. La maman qui semble être la personne la plus en retrait, travaille-t-elle ? En tout cas l'idée de cette Baumtorte me touche aussi.
Il semble en avoir fait un challenge personnel :-). C'est bien.
Même si les bons auteurs classiques ont pu les nourrir avant.
j avais beaucoup aimé le premier roman , je l'avais trouvé plein de tendresse et pas banal , on connaît mieux les adaptations difficiles aux US qu'en GB je n'avais rien lu sur le sujet.
je lirai certainement le second
merci Luocine
Un auteur qui sait joliment parler de sujets graves.
L'exil forcé paraît être un thème cher à l'auteur.
J'ai adoré Jack Rosenblum et ses péripéties. Et le Cochon laineux du Dorset ;-) (et aussi les moutons installés dans la Jaguar...rire)
Cette histoire, la première, est sans doute plus originale et plus folle, alors finalement, je peux réviser mon jugement sur laquelle je préfère...
Je suis de retour sur la blogosphère, j'en profite donc pour t'inviter à lire mes billets (bien moins fournis qu'avant mais bon, la vie prend le dessus!)
Saleanndre
J'ai fait un saut sur ton blog! Je note pour plus tard.
La fin, on la voit venir de loin mais l'ensemble est vraiment bon.
Bon weekend.