Villette
Charlotte Brontë
archipoche, 2013
Traduit par
paru en 1853
Réglons déjà un détail : oui, Charlotte, c'est celle qui a écrit Jane Eyre.
Jeune anglaise apparemment sans famille proche et sans fortune, Lucy Snowe débarque à Villette, royaume de Labassecour (vraisemblablement la Belgique), espérant trouver un poste de gouvernante. Embauchée par Madame Beck, directrice d'une école de jeunes filles, elle deviendra enseignante. M. Paul, un autre professeur, l'accable de reproches et la bouscule. Les sentiments de Lucy à l'égard du Docteur John évoluent vers un peu plus que de l'amitié. Par ailleurs (coïncidences nombreuses) elle retrouve d'anciens amis connus en Angleterre.
Si l'on sait que Charlotte Brontë a enseigné l'anglais dans une école bruxelloise, on sera amené à juger cette histoire un peu autobiographique. En tout cas, les détails sur l'école et l'ambiance qui y règne sont extrêmement vraisemblables et vivants.
Lucy Snowe est une héroïne fort intéressante. "Je prétends ne pas souffrir de la malédiction qu'est une imagination surchauffée, débordante, effrénée."
Disons plutôt qu’elle sait faire taire son imagination." Des épidémies, j'en étais convaincue, étaient fréquemment annoncées par un de ces lugubres vents d'est qui vous coupent la respiration: long sanglot douloureux, lamentation sans fin."
"Pas le moins du monde aventureuse." Pourtant elle part à Londres, seule, puis pour la Belgique, seule encore (il semble qu’elle pouvait voyager seule à cette époque, puisqu'anglaise). Cela se fait sur des impulsions soudaines.
Lucy n'a guère d'atouts en apparence, elle semble froide, raisonnable, pourtant, elle est énergique, lutte contre sa timidité, la passion couve chaudement en elle, même si bridée, jamais elle ne se raconte d'histoires, dans sa lucidité. L'évolution de ses sentiments est finement conduite par Charlotte Brontë.
Charlotte Brontë, fille de pasteurs, n'hésitant pas à utiliser dans son roman des images prises dans les histoires bibliques. Comment l'ignorer aussi, avec cette Lucy protestante en ce milieu catholique, droite dans ses bottes, inébranlable. " Bien peu d'entre nous savent ce qu'ils deviendront un jour, mais si je tablais sur tout ce qui m'était arrivé jusqu'ici, j'avais tout lieu d'espérer vivre et mourir en protestante raisonnable: il y avait dans la "sainte Église" une sorte de perfidie cachée sous des fleurs, qui ne m'attirait que fort peu." Même si elle reconnaît l'authenticité de la foi du catholique M. Paul.
Quant à l'écriture de ce long roman touffu, elle est bien sûr impeccable, pas lourde du tout, non dénuée d'humour, tout en laissant parfois transparaître des ambiances mystérieuses et exaltées. Romantique?
Merci à Archipoche et Léa A de LP Conseils.
OK, j'ai lu ce pavé avant le lancement du challenge Pavé de l'été chez Brize, mais il semble que ça puisse passer.
Charlotte Brontë
archipoche, 2013
Traduit par
paru en 1853
Réglons déjà un détail : oui, Charlotte, c'est celle qui a écrit Jane Eyre.
Jeune anglaise apparemment sans famille proche et sans fortune, Lucy Snowe débarque à Villette, royaume de Labassecour (vraisemblablement la Belgique), espérant trouver un poste de gouvernante. Embauchée par Madame Beck, directrice d'une école de jeunes filles, elle deviendra enseignante. M. Paul, un autre professeur, l'accable de reproches et la bouscule. Les sentiments de Lucy à l'égard du Docteur John évoluent vers un peu plus que de l'amitié. Par ailleurs (coïncidences nombreuses) elle retrouve d'anciens amis connus en Angleterre.
Si l'on sait que Charlotte Brontë a enseigné l'anglais dans une école bruxelloise, on sera amené à juger cette histoire un peu autobiographique. En tout cas, les détails sur l'école et l'ambiance qui y règne sont extrêmement vraisemblables et vivants.
Lucy Snowe est une héroïne fort intéressante. "Je prétends ne pas souffrir de la malédiction qu'est une imagination surchauffée, débordante, effrénée."
Disons plutôt qu’elle sait faire taire son imagination." Des épidémies, j'en étais convaincue, étaient fréquemment annoncées par un de ces lugubres vents d'est qui vous coupent la respiration: long sanglot douloureux, lamentation sans fin."
"Pas le moins du monde aventureuse." Pourtant elle part à Londres, seule, puis pour la Belgique, seule encore (il semble qu’elle pouvait voyager seule à cette époque, puisqu'anglaise). Cela se fait sur des impulsions soudaines.
Lucy n'a guère d'atouts en apparence, elle semble froide, raisonnable, pourtant, elle est énergique, lutte contre sa timidité, la passion couve chaudement en elle, même si bridée, jamais elle ne se raconte d'histoires, dans sa lucidité. L'évolution de ses sentiments est finement conduite par Charlotte Brontë.
Charlotte Brontë, fille de pasteurs, n'hésitant pas à utiliser dans son roman des images prises dans les histoires bibliques. Comment l'ignorer aussi, avec cette Lucy protestante en ce milieu catholique, droite dans ses bottes, inébranlable. " Bien peu d'entre nous savent ce qu'ils deviendront un jour, mais si je tablais sur tout ce qui m'était arrivé jusqu'ici, j'avais tout lieu d'espérer vivre et mourir en protestante raisonnable: il y avait dans la "sainte Église" une sorte de perfidie cachée sous des fleurs, qui ne m'attirait que fort peu." Même si elle reconnaît l'authenticité de la foi du catholique M. Paul.
Quant à l'écriture de ce long roman touffu, elle est bien sûr impeccable, pas lourde du tout, non dénuée d'humour, tout en laissant parfois transparaître des ambiances mystérieuses et exaltées. Romantique?
Merci à Archipoche et Léa A de LP Conseils.
OK, j'ai lu ce pavé avant le lancement du challenge Pavé de l'été chez Brize, mais il semble que ça puisse passer.
Commentaires
Je me suis rapporté un Pavé de Lille où j'étais ces deux derniers jours : je ne parle pas d'un fromage hors d'âge ;-) mais d'un roman d'Anne Brontë, La Dame du manoir de Wildfell Hall)
Cependant je pense me le garder pour l'automne et me contenter cet été de plusieurs galets :-)
J'aime beaucoup Charlotte et Emily Brontë mais je n'arrive jamais à me rappeler laquelle a écrit Jane Eyre et laquelle a écrit les Hauts de Hurlevent, c'est terrible, je suis obligée de vérifier à chaque fois. Des histoires tourmentées et magnifiques. Quel talent... et quel dommage que les femmes aient été si peu écoutées à l'époque.
Oui, oui, c'est un challenge, oh de temps en temps je craque, et puis celui-ci est saisonnier, forcément. Les challenges sur un an, j'évite, et sans fin, je fuis!
J'espère lire d'autres Brontë, je me les mélange un peu d'ailleurs, ces trois sœurs. En fait je n'ai lu que Jane Eyre. Comme je sais que je ne suis pas la seule à tout mélanger, j'ai précisé pour Jane Eyre et Villette.
Les Hauts de Hurlevent me font un peu peur, je n'aime pas quand c'est trop tourmenté et romantique. Charlotte Brontë, ça va à peu près...
Quant au jardin, le mien est arrosé naturellement, mais il paraît que dimanche, enfin, beau temps!!!
(et là je suis en train de me lire A nous deux Paris tome 2, gnark !)
Comme toi, je lirais bien des romans des autres soeurs.
Rien à dire sur Mind the gap, car je pense qu'à une époque j'étais pareil avec Jane Austen. Et que le risque court avec Virginia Woolf. ^_^
En effet, certains passages sont limite fantastique, atmosphère étrange fort bien rendue, j'étais accrochée. Un bon roman, à connaître.
Tu sais qu'avec Middlemarch tu as le challenge Pavé de l'été? J'ai vérifié mon exemplaire, il a carrément plus de 800 pages (même pas peur)
A nous deux Paris : m'étonne pas de toi! ^_^
Mon entrée en matière : je les confonds toujours! (et encore maintenant)
Brize lance son challenge, comme l'été dernier. Même si je lis des pavés toute l'année.
Un pavé chilien? Hum, ça sent le 2666 de Bolano, livre que j'aimerais lire (un jour)
Le concis et ramassé, cela peut accompagner les pavés, non?
Le personnage de ce livre me plait bien.
Ce ne sont pas les pavés qui manquent! Je lorgne sur les derniers S King et Irving (mais difficile de les avoir à la bibli), je dois relire Middlemarch, etc... Les victoriens ne sont pas mal du tout, pour les pavés!
Oui, un roman fort intéressant, pas du tout le genre d'héroïne romantique n'attendant que le mariage... ^_^
Les éditions abrégées? Je n'en pense pas grand bien, cela donne de fausses idées des romans en question. A douze ans je lisais le comte de MC dans une version abrégée, mais depuis j'ai découvert le roman dans son entier, et ça valait le coup!
En fait, autant zapper ses propres passages (j'ai fait ça avec ND de Paris, je m'en souviens)
Et mon projet est de relire Middlemarch en VO (là, ça va prendre du temps!) ^_^
il faudrait que je le relise
Luocine
Personnellement, je ne me risque pas à décider, ma lecture de JE étant fort ancienne.