La première pierre
Pierre Jourde
Gallimard, 2013
Dans Pays perdu, paru en 2003, Pierre Jourde décrivait le petit village du fin fond des montagnes du Cantal dont est originaire sa famille (depuis Louis XIV !), où il a passé des vacances étant gamin (bagarres, s'étaler dans le purin, cuites, travaux champêtres, vêlage, etc...) et est revenu chaque été avec sa famille.
Après parution du récit, certains villageois l'ont lu (ou du moins une partie), n'ont pas apprécié, il y a eu des courriers, surtout l'auteur s'est fendu d'une lettre explicative.
En 2005 le voilà donc revenant avec famille complète et bagages pour un nouveau séjour. Plusieurs villageois foncent dans sa cour. Injures (certaines racistes à l'égard de ses gamins), coups échangés, blessures, jets de pierre (dont l'une atteindra son petit de 15 mois), voiture caillassée, bref, c'est la fuite obligée.
Ensuite en 2007 un procès.
Depuis, fêlures, cassures, on ne se salue pas, ceux qui ont témoigné pour lui sont quelque peu ostracisés, même les nouveaux arrivés au village, des gens de l'extérieur, ont pris fait et cause.
"Tu as été amputé de toi-même. D'un lieu qui est toi-même. Tu ignorais que c'est un livre qui effectuerait cette douloureuse opération. Pas tout le lieu, mais une grande partie de lui, à présent, te rejette. La littérature sépare, comme le scalpel, c'est là son premier effet. Elle sépare, et puis elle recompose aussi."
Un récit écrit non avec je (Pays perdu utilisait le je et le nous), mais le tu . "Et tu comprends brusquement, pauvre naïf petit bonhomme..."
Le procès a eu lieu, donc loin de moi l'idée ou la possibilité de prendre parti. D'ailleurs Jourde ne semble pas vouloir régler ses comptes avec ce livre, et j'ai senti qu'il craignait encore de l'incompréhension. A l'époque, les journalistes se sont déplacés, on en a même parlé à l'étranger. Pas dans mon coin, et finalement je me demande si la clameur n'était pas déjà bien retombée. Sauf les traces au village.
Jourde se défend de certaines accusations, son objectif était de montrer "la royauté dans l'alcool, la noblesse dans la solitude, la grandeur dans la merde." "Au début, ça n'avait pas été un livre, mais une simple nouvelle, qui se cantonnait à la narration des obsèques de la fille de François et Marie-Claude. Une fois la nouvelle publiée, tu lui avais donné les dimensions d'un livre, simplement en décrivant les vivants qui viennent voir la morte, à la veillée, et les morts qui ne pourront pas venir, mais qui sont là quand même. (...) Il n'y avait pas un "eux", ni un "je", mais le plus souvent un "nous" qui t'englobait, toi, ta famille et les autres familles dans une collectivité rassemblée autour du deuil. Qui vous associait dans tout ce que tu évoquais, puisque tu t'étais vautré tout petit dans la fosse à purin, vautré jeune homme dans la neige, perdu d'alcool, puisque ton père, tu le racontais, était issu d'une union adultérine et consanguine. Qui vous associait aussi dans les saisons et les travaux."
Il essaie de comprendre comment ses écrits ont choqué ou été mal compris.
"Aussi t'en veulent-ils, non pas de ce qu'ils croient que tu n'aimes pas, mais bien plutôt de ce qu'ils n'aiment pas en eux-mêmes."
"Dire le handicap, c'est désigner celui qui en est affecté. Le désigner, c'est le dénoncer. Il n'y a pas de neutralité de la parole envisagée ainsi. Elles est positive ou négative, elle choisit le bien ou le mal. Par conséquent, dire une chose qui n'est pas belle, ou pas tout à fait normale, vouloir que cela se fixe dans l'écrit, c'est la vouloir en tant qu'elle est mauvaise, c'est vouloir le mal; T. se voyait dénoncé."
Voilà aussi un point important : il reconnaît n'avoir pas réalisé qu'un secret peut être connu de tout un village, mais pas des principaux concernés. L'histoire de son père était connue, mais lui ne l'a apprise que tardivement. De même dans son livre il évoque un secret de ce genre -bien connu- mais la révélation a choqué."Ce dont tu ne t'es pas douté, disait-il, c'est que ces histoires que tu as rapportées, des histoires intimes, il y en a que ne les savaient pas dans la famille."
Il a brisé le "culte du silence qui se transmet de génération en génération dans ces hameaux. Parler de ce qui se passe dans une autre maison, c'est un peu comme y pénétrer. Cela ne peut se réaliser qu'au prix de grandes précautions. L'espace de la maison, avec tout ce qu'il peut contenir d'intimité, a quelque chose de sacré: il est celui de la maîtrise, de la propriété, du quant-à-soi. On reste un moment sur le seuil, on n'entre pas plus loin sans demandes réitérées, on ne s'assoit pas sans le même jeu d'invites et de refus. Une fois assis devant le verre, on ne parle pas de soi, bien sûr, et jamais de ses sentiments, de ses chagrins."
Un récit plutôt plein d'amertume, oui, de tristesse. Heureusement les derniers chapitres nous élèvent au dessus du village, avec le récit d'une des dernières estives, "au cul des vaches" comme on dit par chez moi. "Herbe, vaches, eau, ciel et vent sont les cinq ingrédients uniques qui composent ce monde. Un compromis entre l'Asie centrale et le Far West : le Far Centre."
Pour finir par clamer qu'une fois mort, il demeurera "toujours là, malgré eux, chez soi".
Pierre Jourde
Gallimard, 2013
Dans Pays perdu, paru en 2003, Pierre Jourde décrivait le petit village du fin fond des montagnes du Cantal dont est originaire sa famille (depuis Louis XIV !), où il a passé des vacances étant gamin (bagarres, s'étaler dans le purin, cuites, travaux champêtres, vêlage, etc...) et est revenu chaque été avec sa famille.
Après parution du récit, certains villageois l'ont lu (ou du moins une partie), n'ont pas apprécié, il y a eu des courriers, surtout l'auteur s'est fendu d'une lettre explicative.
En 2005 le voilà donc revenant avec famille complète et bagages pour un nouveau séjour. Plusieurs villageois foncent dans sa cour. Injures (certaines racistes à l'égard de ses gamins), coups échangés, blessures, jets de pierre (dont l'une atteindra son petit de 15 mois), voiture caillassée, bref, c'est la fuite obligée.
Ensuite en 2007 un procès.
Depuis, fêlures, cassures, on ne se salue pas, ceux qui ont témoigné pour lui sont quelque peu ostracisés, même les nouveaux arrivés au village, des gens de l'extérieur, ont pris fait et cause.
"Tu as été amputé de toi-même. D'un lieu qui est toi-même. Tu ignorais que c'est un livre qui effectuerait cette douloureuse opération. Pas tout le lieu, mais une grande partie de lui, à présent, te rejette. La littérature sépare, comme le scalpel, c'est là son premier effet. Elle sépare, et puis elle recompose aussi."
Un récit écrit non avec je (Pays perdu utilisait le je et le nous), mais le tu . "Et tu comprends brusquement, pauvre naïf petit bonhomme..."
Le procès a eu lieu, donc loin de moi l'idée ou la possibilité de prendre parti. D'ailleurs Jourde ne semble pas vouloir régler ses comptes avec ce livre, et j'ai senti qu'il craignait encore de l'incompréhension. A l'époque, les journalistes se sont déplacés, on en a même parlé à l'étranger. Pas dans mon coin, et finalement je me demande si la clameur n'était pas déjà bien retombée. Sauf les traces au village.
Jourde se défend de certaines accusations, son objectif était de montrer "la royauté dans l'alcool, la noblesse dans la solitude, la grandeur dans la merde." "Au début, ça n'avait pas été un livre, mais une simple nouvelle, qui se cantonnait à la narration des obsèques de la fille de François et Marie-Claude. Une fois la nouvelle publiée, tu lui avais donné les dimensions d'un livre, simplement en décrivant les vivants qui viennent voir la morte, à la veillée, et les morts qui ne pourront pas venir, mais qui sont là quand même. (...) Il n'y avait pas un "eux", ni un "je", mais le plus souvent un "nous" qui t'englobait, toi, ta famille et les autres familles dans une collectivité rassemblée autour du deuil. Qui vous associait dans tout ce que tu évoquais, puisque tu t'étais vautré tout petit dans la fosse à purin, vautré jeune homme dans la neige, perdu d'alcool, puisque ton père, tu le racontais, était issu d'une union adultérine et consanguine. Qui vous associait aussi dans les saisons et les travaux."
Il essaie de comprendre comment ses écrits ont choqué ou été mal compris.
"Aussi t'en veulent-ils, non pas de ce qu'ils croient que tu n'aimes pas, mais bien plutôt de ce qu'ils n'aiment pas en eux-mêmes."
"Dire le handicap, c'est désigner celui qui en est affecté. Le désigner, c'est le dénoncer. Il n'y a pas de neutralité de la parole envisagée ainsi. Elles est positive ou négative, elle choisit le bien ou le mal. Par conséquent, dire une chose qui n'est pas belle, ou pas tout à fait normale, vouloir que cela se fixe dans l'écrit, c'est la vouloir en tant qu'elle est mauvaise, c'est vouloir le mal; T. se voyait dénoncé."
Voilà aussi un point important : il reconnaît n'avoir pas réalisé qu'un secret peut être connu de tout un village, mais pas des principaux concernés. L'histoire de son père était connue, mais lui ne l'a apprise que tardivement. De même dans son livre il évoque un secret de ce genre -bien connu- mais la révélation a choqué."Ce dont tu ne t'es pas douté, disait-il, c'est que ces histoires que tu as rapportées, des histoires intimes, il y en a que ne les savaient pas dans la famille."
Il a brisé le "culte du silence qui se transmet de génération en génération dans ces hameaux. Parler de ce qui se passe dans une autre maison, c'est un peu comme y pénétrer. Cela ne peut se réaliser qu'au prix de grandes précautions. L'espace de la maison, avec tout ce qu'il peut contenir d'intimité, a quelque chose de sacré: il est celui de la maîtrise, de la propriété, du quant-à-soi. On reste un moment sur le seuil, on n'entre pas plus loin sans demandes réitérées, on ne s'assoit pas sans le même jeu d'invites et de refus. Une fois assis devant le verre, on ne parle pas de soi, bien sûr, et jamais de ses sentiments, de ses chagrins."
Un récit plutôt plein d'amertume, oui, de tristesse. Heureusement les derniers chapitres nous élèvent au dessus du village, avec le récit d'une des dernières estives, "au cul des vaches" comme on dit par chez moi. "Herbe, vaches, eau, ciel et vent sont les cinq ingrédients uniques qui composent ce monde. Un compromis entre l'Asie centrale et le Far West : le Far Centre."
Pour finir par clamer qu'une fois mort, il demeurera "toujours là, malgré eux, chez soi".
Charmants ces villageois ! Non, je plaisante. Pas vraiment tentée en fait. Je n'avais même pas entendu parler de cet auteur.
RépondreSupprimerComme quoi tout ne se sait pas... Un auteur intéressant, que je commence à lire un peu plus...
SupprimerSurtout quand on vit loin... Ben, en fait, je n'ai pas cette excuse... Je vois que certaines bibliothèques du Colorado et du Wyoming ont ses livres.
SupprimerAllons bon! ^_^ Il est connu quand même, à juste titre. J'aime bien son écriture, c'est robuste, pas gnangnan, oh non!
SupprimerSi les mentalités de ce village français sont les mêmes que celles des tout petits villages ardennais que je connais, je comprends que la colère y monte vite. Les gens y vivent plus liés qu'en ville, ils s'entraident plus volontiers, mais par contre tout se sait et se critique au quart de tour.
RépondreSupprimerEst-ce que cette publicité involontaire n'a pas un peu profité à Jourde ?
Jourde se serait sans doute passé de cette publicité involontaire (je crois que sans ses gamins agressés il n'aurait pas vraiment donné suite). On peut se demander pourquoi ce dernier bouquin, d'un genre que je n'aime pas d'ordinaire, mais c'est toujours intéressant d'avoir les réflexions de Jourde, après des années, et il élève un peu le débat. Un livre risqué cependant.
SupprimerPour les villages...Tout doit être exacerbé dans un village vraiment situé au bout du monde, mais la mentalité des petits villages est bien celle-là, pour le meilleur ou le pire. Entraide et critique, comme vous dites. Où l'on se souvient sur trois générations d'un détail sur vous... Où après 20 ans dans le village vous êtes encore un étranger... Je connais, je connais. ^_^
C'est bien de pouvoir te lire avant d'avoir mis la mais sur les deux livres de P Jourde
RépondreSupprimerj'ai fait des réservations en bibli mais c'est archi long
je vais lire le premier en essayant d'oublier la suite, je suis frappée parce que l'auteur met en avant dans les causes de la colère: avoir livrer des secrets enfouis, on peut penser que les personnes se sont senti agressé par cela non ?
Pour moi ce n'a pas été long, mais j'avais je pense de l'avance sur les autres, ayant repéré le second dès août, je le guettais et avais prévu de lire le premier. J'ai donc dégainé assez vite! Mais les deux sont marqués disponibles dans ma bibli. Déménage! ^_^
SupprimerJourde avait parlé d'un secret dans sa famille (sans en faire un roman comme d'autres auteurs ne s'en seraient pas privé...) et évoqué une autre naissance illégitime, connue de tous pensait-il. Mais il semble que ça ne devait pas se dire. Si tu savais, dans le village de mon enfance, j'en ai appris pas mal, une fois adulte, père différent du mari, grossesses stoppées, etc... Si j'écrivais un livre, ça ne plairait sans doute pas... Et peut être les principaux intéressés ne sont-ils pas au courant? Bref, on est taiseux dans nos campagnes...
Je pense que ce livre pose de bonnes questions sur les relations entre un écrivain et son "entourage" au sens large, et la violence et l'incompréhension que les écrits peuvent susciter. Je ne l'ai pas (encore) lu, mais il m'avait plutôt intriguée lorsque l'auteur était passé à la Grande Librairie !
RépondreSupprimerLes écrivains ont parfois tendance à s'inspirer (même en partie) de gens qu'ils connaissent et cela ne doit pas être simple de faire partie de leurs proches... Pays perdu n'était pas un roman. Espérons qu'après La première pierre, ce sera fini sur ce sujet.
SupprimerLors de la rencontre avec lui, un lecteur l'a interpellé en lui disant qu'il avait été très naïf, en n'anticipant pas les réactions négatives. Il l'a reconnu, il se sentait une appartenance forte à ce monde-là, or pour les villageois, il n'en faisait plus partie depuis longtemps. Pour avoir grandi dans un village, les histoires qui s'y propagent sont assez redoutables, comme tu le soulignes, on peut le dire tout bas, mais c'est tout.
RépondreSupprimerIl reconnait aussi sa naïveté dans ce livre. Quand même, il devait s'en douter, d'ailleurs il avait envoyé une lettre, et eu des réactions vives par courrier, mais il ne s'attendait sans doute pas à ce que ce soit une attaque "physique" qui l'attende.
SupprimerSon amertume est tout de même bien compréhensible.... De toute façon il n'y a aucune excuse à cette violence dont il a fait les frais... Nous ne sommes pas des sauvages mince alors...
RépondreSupprimerLui s'est défendu, il l'admet, et en donnant des coups.
SupprimerMais ce qui l'a le plus choqué, c'est son gamin qui ramasse une pierre et un autre traumatisé, qui s'enfuit dans le village.
Oui, c'est vraiment terrible de s'en prendre aux enfants, même si la pierre n'était peut-être pas destiné à l'enfant, s'en prendre à l'auteur c'est déjà grave, mais au moins pas en présence des enfants. L'enfant aurait pu très bien perdre un oeil. Moi ce genre de violence gratuite ça me met vraiment en colère... Et qu'il se soit défendu, encore heureux,, je vais te dire ; celui qui s'en prendrait à un de mes enfants auraient intérêt à faire gaffe à ses fesses....
SupprimerIl aurait pu prendre des coups et peut être pire, car au départ c'était violent... Une fois les pierres lancées, les gamins attaqués, il a pris la fuite, et il a eu raison, ça partait vraiment en vrille.
SupprimerC'est un très beau billet Keisha, j'ai vraiment hâte de le lire, je suis très touchée par les extraits...tout me plaît. Tu penses qu'il faut commencer par le premier roman...celui qui a tout déclenché?
RépondreSupprimerAutant lire les deux... Moins de 200 pages chacun. J'aurais aimé en rester sur le premier, mais bon, vu les événements, autant connaître la suite...
SupprimerC'est intéressant mais pas étonnant cette histoire du secret révélé qui fait mal. Ce roman ne me tente pas parce que je crois que j'ai tendance à me mettre du côté de ceux qui ne peuvent pas répondre, c'est à dire les villageois.
RépondreSupprimerA un moment les journalistes lui reprochent de s'être attaqué aux villageois "qui n'ont pas les mots", et il répond à cela en rétorquant que justement, les villageois ont un grand sens de la répartie (je cite de mémoire).
SupprimerJe plains les villageois, qui se sont empêtrés eux-mêmes dans ce truc là... Une bien triste histoire.
Il faudrait que je lise Pays perdu, je suppose que tu comprends mieux de quoi il retourne après. Je n'ai pas suivi cette affaire mais c'est très intrigant, et très intéressant en réalité, ces réactions.
RépondreSupprimerJ'ai lu les deux, car l'affaire est intéressante, et humainement c'est fascinant, mais j'aurais préféré qu'il n'y eût que le premier, tu connais mon goût immodéré pour les trous campagnards perdus...
SupprimerJ'ai peur de trop d'amertume
RépondreSupprimerJe ne l'ai pas trop trop ressenti, l'impression d'un grand gâchis, finalement.
SupprimerJe n'ai jamais rien lu de cet auteur, ce livre n'est sans doute pas idéal pour commencer... quoique... et puis j'ai lu le mot de Dominique sur les attentes de réservation, et comme je ne réserve pas mais que j'attends un coup de chance... ;-)
RépondreSupprimerLis d'abord Pays perdu, ou une autre de l'auteur, moins récent.
SupprimerOu quand l'auteur se met dans une position difficile.
RépondreSupprimerMais pas volontairement... Drôle d'histoire!
SupprimerJe n'ai jamais lu cet auteur, mais j'ai été intéressée par son passage à La grande librairie à propos de ce bouquin. Il faudrait que je le feuillette en bibliothèque pour me faire une idée. Tu en parles très bien, tu donnes envie aussi !
RépondreSupprimerIl faut lire Pays perdu avant, histoire d'avoir les faits en main.
SupprimerPas du tout tenté, j'ai du mal avec l'amertume.
RépondreSupprimerOh il ne cherche pas à ce qu'on pleure sur son sort, tu sais, et puis quelle langue! Tu peux te contenter de Pays perdu, si tu préfères.
Supprimerj'attends impatiemment qu'il soit à la biblio !
RépondreSupprimerLis donc Pays perdu avant (moins de 200 pages) . Mais je sais que tu as déjà lu un livre de l'auteur, et que tu as aimé!
SupprimerManifestement lui revenait chez lui chaque fois qu'il retournait dans ce village du Cantal alors que cette communauté ne le considérait manifestement plus comme faisant partie des siens. C'est là où tu vois le décalage de point de vue dès que les routes divergent un peu (ou beaucoup). Et que la roue tourne inexorablement... et de façon assez impitoyable.
RépondreSupprimerLes villageois ont le sens de la répartie mais la portée de leurs paroles est limitée : elles ne trônent pas en devanture des librairies à l'échelle nationale, cela fait quand même une sacrée différence. Sans doute certains ont ils sentis leur intimité violée et exposée (même si cela se savait dans le village, la portée restait restreinte).
Mais si la colère et le ressentiments sont, finalement, compréhensibles, ils n'excusent pas la violence.
Publier un deuxième livre dans la foulée, c'est un peu marcher sur des braises ... mais peut être l'auteur avait il besoin de se libérer ainsi. Je ne sais pas comment les habitants de ce village le percevront, mais le livre peut être important, dans le futur, pour les enfants de l'auteur également (qui eux ont subi un sacré traumatisme pour une histoire à laquelle ils ne doivent rien comprendre, vu leur très jeune âge)
C'est une communauté particulière, assez renfermée (à cause de la géographie) , sans doute plus que mon coin dans la plaine (mais qui scrute le nouvel arrivant quand même!). C'est le problème courant de la famille qui quitte son coin d'origine et n'y revient que peu souvent. Jourde y possède une maison, et loue une ferme. Mais ça n'a pas suffi, visiblement.
SupprimerExact pour la différence entre les villageois et Jourde... Mais si personne n'avait réagi, on n'en aurait pas entendu parler plus que ça, le premier bouquin aurait tranquillement pris la poussière. D'ailleurs, crois-tu que j'avais entendu parler de cette histoire de pierre? Alors ce dernier bouquin ramène l'affaire sous la lumière, pas mal d'années après. Espérons que cela apaisera les tensions (mais pas sûr) et que ce sera le dernier volet de l'histoire, pour le bien de tous.
Avec son pamphlet La littérature sans estomac, par exemple, il ne s'est pas fait que des amis.
Mais dans cette affaire de village, ça touche à plus profond, plus ancien, plus personnel.
Pays perdu est à la biblio :)
RépondreSupprimerChic! Tu le liras vite, je le sens.
SupprimerIl faut que je l'échète pour la bibli. Le lire par contre...sais pas...
RépondreSupprimerDur dur de choisir ses lectures...
SupprimerJ'imagine qu'il faut avoir lu le 1er pour trouver un intérêt au 2ème ?
RépondreSupprimerExactement! L'auteur explique un peu dans le second, mais c'est mieux d'avoir lu le premier avant, ce que j'ai fait. Tu peux aussi te contenter du premier, tu sais, si tu ne veux pas entrer dans les événements d'après.
SupprimerJe n'avais point entendu parler du premier bouquin, en fait je ne connaissais l'auteur que de nom. Mais de telles échauffourées pour un livre me paraissent un rien escessives
RépondreSupprimerHé oui, un livre peut déchaîner les passions...
SupprimerDe l'auteur j'ai lu La littérature sans estomac et Le maréchal absolu, tu devrais lire quelque chose de lui, c'est robuste!
Mouais, cela ne me parait pas assez distrayant pour moi en ce moment.
RépondreSupprimerContente toi de L'assassinat du mort si tu veux te distraire sans plomber l'ambiance...
SupprimerUn récit risqué, c'est certain, la réflexion en commentaire de l'Irrégulière est très juste, c'est aussi ce qui m'intéresse dans ce livre. Comme toi, je l'avais repéré dans les programmes de parution, j'ai préféré attendre quelques avis et de lire le roman mis en cause, ton billet est parfait, merci.
RépondreSupprimerCela fait donc deux lectures, mais courtes et plutôt rapides. L'occasion de découvrir une belle plume peut-être. En tout cas on n'est pas dans la tisane!
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