Ma grand-mère russe et son aspirateur américain
Meir Shalev
Gallimard, 2013
Traduit par Sylvie Cohen
Cette histoire de svieeperr (prononcer à la russe comme grand-mère Tonia) peut paraître anecdotique, mais elle est l'occasion pour Meir Shalev de brosser avec un humour léger l'histoire de ces immigrants du début du 20ème siècle et de leurs descendants. Le sweeper américain, cheval de Troie du capitalisme dans un univers socialiste, est le héros involontaire du récit, où trône Tonia, née en Ukraine, attachée à son moshav de Nahalal, et super maniaque du ménage, dans un coin voué à la poussière l'été et la boue l'hiver... Sans oublier les oncles, tantes, les brouilles, les discussions sur les différentes versions de chaque petit événement.
Mine de rien, c'est un demi-siècle de l'histoire du coin qui défile, et l'on en apprend pas mal sur les moshavim (ne pas confondre avec kibboutzim, malheureux! ^_^)
Lecture empreinte de nostalgie et d'humour, et hautement recommandée!
Challenge Lire sous la contrainte de Philippe
Meir Shalev
Gallimard, 2013
Traduit par Sylvie Cohen
"Notre grand mystère à nous était un aspirateur américain qu'un double traître, ni sioniste ni socialiste, avait expédié de Los Angeles, en Californie, à sa belle-soeur, établie dans le premier moshav fondé par les pionniers de la deuxième vague d'immigration en Terre d'Israël: le sweeper de grand-mère Tonia, condamné à la réclusion à perpétuité dans la salle de bains verrouillée à double tour et gardée par une épée flamboyante en forme de chiffon sur la poignée."
Cette histoire de svieeperr (prononcer à la russe comme grand-mère Tonia) peut paraître anecdotique, mais elle est l'occasion pour Meir Shalev de brosser avec un humour léger l'histoire de ces immigrants du début du 20ème siècle et de leurs descendants. Le sweeper américain, cheval de Troie du capitalisme dans un univers socialiste, est le héros involontaire du récit, où trône Tonia, née en Ukraine, attachée à son moshav de Nahalal, et super maniaque du ménage, dans un coin voué à la poussière l'été et la boue l'hiver... Sans oublier les oncles, tantes, les brouilles, les discussions sur les différentes versions de chaque petit événement.
septembre 1921, les débuts |
Mine de rien, c'est un demi-siècle de l'histoire du coin qui défile, et l'on en apprend pas mal sur les moshavim (ne pas confondre avec kibboutzim, malheureux! ^_^)
Lecture empreinte de nostalgie et d'humour, et hautement recommandée!
On dit qu'elle se fait même une manucure". Cette expression encore usitée aujourd'hui exprime le summum de l'abjection, une décadence tant idéologique que spirituelle. Elle procédait d’une conversation au cours d'un dîner familial. Quelqu'un du village "a vendu des melons à un négociant qui passait par là", déclara l'un des convives. En d'autres termes, cette personne avait transgressé les principes du moshav subordonnant les échanges commerciaux aux institutions officielles. A l'époque, cela représentait une faute morale si grave qu'un autre convive s'empressa d'ajouter: "Et en plus, sa femme fricote avec un type de Ramat David.", pas du kibboutz d'à côté, heureusement, mais de la base aérienne voisine.
Une fois établi qu'il s'agissait de gens profondément malhonnêtes ayant enfreint le règlement du moshav, comme le code moral de l'humanité tout entière, on porta le coup final, la phrase prouvant la pire dépravation où l'on puisse tomber :"Et elle se fait une manucure, à ce qu'il paraît".
La manucure incarnait une symbole négatif, le pire de tous, car elle s’appliquait aux doigts, aux mains industrieuses vouées à labourer, bêcher, semer et construire. Les mains des pionniers que la révolution pouvait arracher à la plume, au commerce, à la casuistique talmudique pour les renvoyer aux outils et aux travaux des champs. Ces mains destinées à manier le sécateur ou le pis des vaches, attraper le manche de la faux, et, le cas échéant, appuyer sur la détente, comment pouvaient-elles jouer les coquettes?J'allais oublier : le livre est agrémenté de photos noir et blanc de la famille...
Challenge Lire sous la contrainte de Philippe
C'est un livre dont le titre m'intrigue depuis que je l'ai vu en librairie. Ton billet m'incite à le noter en bonne place.
RépondreSupprimerCela te mettra en joie pour la journée; j'aime ce genre de lecture.
SupprimerTu fais de chouettes découvertes en ce moment! Il a l'air drôle, ce roman.
RépondreSupprimerLa bibli, what else? Le titre, le sujet, et hop, emballé, bonne pioche. La vie est belle.
SupprimerCe que tu en dis m'incite à lire ce livre qui a l'air drôle et attachant à la fois.
RépondreSupprimerTu as trouvé les mots exacts pour décrie cette lecture!
Supprimermoi aussi j'ai adoré cette manucure!
RépondreSupprimerJe me suis promenée récemment sur ton blog (y cherchai-je ce billet, je ne me souviens plus) et me suis perdue au Bénin avec toi, dans mes propres souvenirs...
SupprimerIl y a un dictionnaire, à la fin ?
RépondreSupprimerNon, pourquoi? Les définition de moshav et kibboutz, par exemple, se déduisent du texte facilement ou il s'agit de mots assez courants je pense.
SupprimerOh j'imagine le plaisir de lecture :)
RépondreSupprimerNe pas imaginer une grand mère parfaite, mais elle a son caractère! (euh je viens de réaliser qu'on est plutôt dans la non fiction... tant pis, ce sera un supplément perso, ne rien noter)(les non fiction prolifèrent à l'insu de mon plein gré)
SupprimerC'est terrible ce qui t'arrive ;-)
SupprimerN'est-ce pas? ^_^
SupprimerTrès très tentée...tu as la main très heureuse en ce moment dis donc!!
RépondreSupprimerMes biblis font très fort actuellement!
SupprimerPourquoi pas s'il arrive jusqu'à ma médiathèque (et sinon je trouve la couverture affreuse).
RépondreSupprimerHa, la couverture affreuse? De toute façon c'est le titre qui m'a attirée...
SupprimerTu as le don de dénicher des romans que personne ne connaît !
RépondreSupprimerC'est ma bibli la coupable! ^_^
SupprimerDrôle de titre! Je ne pensais pas qu'il y avait autant de longs titres.
RépondreSupprimerUn titre facile à retenir et comme tu as apprécié...
Merci pour cette nouvelle participation et bonne semaine.;
J'en ai encore deux lus, sans doute un seul si j'ai la paresse d'écrire le billet de l'autre.
SupprimerOui, il existe des spécialistes des titres longs, on dirait...
Un titre reperé à sa sortie, tu penses bien, un titre pareil, je ne pouvais pas passer à côté ! J'attendais qu'il soit à la bib', et OMG, tu fais bien d'en parler car je viens de vérifier, il y est ! Bon, reste plus qu'à le caser maintenant.:-)
RépondreSupprimerOh il se lit sans problème!
SupprimerBeaucoup trop de romans se lisent sans problème, c'est ça le problème.;-)
SupprimerTu sais, même parmi ceux là, je trie : il faut que l'écriture soit correcte (à mes yeux) et qu'il y ait un petit plus quand même. Ici, par exemple, l'humour, et le pays.
SupprimerIl reste qu'il en reste beaucoup malgré le tri ! Mes PAL/LAL en témoignent.^^
SupprimerÉtonnant hier : une collègue connaît PAL et LAL! Je croyais qu'il n'y avait ça que sur les blogs? Je vais mener l'enquête (on parlait système de "classement" dans nos biblis maison. Elle, elle a déjà attaqué par terre au pied des étagères. Je n'en suis pas encore à ce stade...)
Supprimerje suis certaine que l'humour est présent, je me suis régalée avec son livre sur la Bible alors celui là je vais le retenir pour ....dans quelques mois
RépondreSupprimerJe sens que je devrais m'intéresser à ses autres livres, en effet!
SupprimerAh tiens voilà qui semble très intéressant :-) je ne conanis pas l'auteur :-)
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas non plus, mais je sens que je devrais m'y intéresser de plus près. J'aime son humour.
SupprimerIl me semble avoir lu un titre de cet auteur mais impossible de me souvenir lequel !!! Et celui-ci me tente bien ...
RépondreSupprimerCe n'est pas son premier, donc c'est possible.
SupprimerJe l'ai vu et le titre m'a attirée! Une prochaine lecture sûrement :)
RépondreSupprimerJ'adore les titres à rallonge...
SupprimerBonjour Keisha, j'avais repéré le titre qui a titillé ma curiosité. Je suis sûre que c'est très bien. Bonne après-midi.
RépondreSupprimerÉvidemment, le titre... C'est très très bien, crois moi. Bonne fin de journée.
SupprimerEncore un de ces titres qui me laissent pantois. Nous en avons déjà parlé, ce côté exhibitionniste et familièrement accrocheur du titre (ou de la couverture), j'en vois pas mal dans une des bibliothèques que je fréquente et j'ai tendance à ne pas même lire la 4è de couverture.
RépondreSupprimerComprenez-moi bien, je ne dis pas que le livre est mauvais, du tout, au contraire sans doute, rien à voir avec le contenu.
Ceci dit, je lis pour le moment Saul Bellow (Bellarosa Connection), un monde juif également. C'est bien fait et toujours un bel humour.
L'auteur n'est pas responsable du titre, je n'ai pas reproduit le titre hébreu, bien plus court... Envoyez les plaintes chez Gallimard. ^_^
SupprimerJe ne me fie pas qu'à la longueur du titre, là ce qui m'a accrochée c'est comment l'auteur, à partir d'une anecdote d'aspirateur, raconte un demi-siècle de vie familiale et ressuscite tout un univers. Plus l'humour. Plus connaître mieux ce coin et cette époque.
Vendu! Merci pour ce billet qui éveille ma curiosité.
RépondreSupprimerNon mais oh, c'était l'objectif! ^_^
SupprimerLe titre est génial, j'adore. Ce que tu en dis aussi ! Bisous
RépondreSupprimerLes bonnes petites surprises de la bibli! Surtout que l'auteur m'a l'air plaisant à lire encore.
SupprimerJ'aime beaucoup le titre!
RépondreSupprimerJ'avoue que c'est lui qui m'a attirée en premier!
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