Rome en un jour
Maria Pourchet
Gallimard, 2013
Célébrer aux beaux jours l'anniversaire de Paul, né en février, a au moins un avantage, c'est que la fête peut se tenir dehors, sur la terrasse d'un hôtel parisien. L'inconvénient, c'est que Paul ne pense plus à cela, et lorsque Marguerite, qui a tout organisé à son insu, désire le conduire hors de leur appartement, Paul n'est pas d'accord, préférant les documentaires animaliers et le match de rugby proposés par la télévision ce soir là... Le couple, qui n'allait déjà pas très bien, va exploser en vol!
Pendant ce temps, sur la terrasse, l'on attend Paul et Marguerite, l'on boit (trop), l'on drague, l'on casse du sucre sur le dos des absents.
Après Avancer j'attendais avec impatience le nouveau roman de Maria Pourchet. Quelques billets déçus m'avaient fait craindre le pire, mais si je ne me suis pas autant amusée (cependant quand même suffisamment!), c'est normal car finalement tout est plutôt triste voire pathétique. L'impression de gâchis, de vacuité. Mais aussi la peinture d'une certaine société, où l'on n'arrive pas à communiquer, ou si rarement.
L'on passe de l'appartement à la terrasse, dans une comédie urbaine caustique, qui donnerait bien, tiens, une jolie adaptation théâtrale. Maria Pourchet maîtrise bien sa narration, au moyen d'une écriture acérée, vivante, parfois familière. Elle a le sens de la formule, "Son incapacité à dire du mal des gens le rendant suspect, on avait cessé de l'intégrer à un débat dont l'enjeu était de toujours mieux connaître les absents." De réjouissants morceaux, tels la conversation des voisines d'immeuble de Paul et Marguerite ou la dispute sur fond de commentaires rugbystiques.
J'ai donc aimé cette lecture. (Prête à la discussion! ^_^)
Les avis de Malika,clara, luocine, stendhal syndrome,
Un passage marrant hors contexte:
"Le magnétisme dégagé par des chatons en vidéo basse définition agit même sur les individus les plus sensés, suscitant des comportements regrettables (glapissements, répétition compulsive du visionnage, emploi d'adjectifs prohibés tels que 'chou' et 'craquant') qui portent gravement atteinte à la dignité de leurs auteurs. Il ne s'agit pas d'un communiqué de l'OMS, mais de la triste vérité. Que quelque chose soit petit, fourré, avec de grands yeux, et voilà, fin de la civilisation."
Maria Pourchet
Gallimard, 2013
Célébrer aux beaux jours l'anniversaire de Paul, né en février, a au moins un avantage, c'est que la fête peut se tenir dehors, sur la terrasse d'un hôtel parisien. L'inconvénient, c'est que Paul ne pense plus à cela, et lorsque Marguerite, qui a tout organisé à son insu, désire le conduire hors de leur appartement, Paul n'est pas d'accord, préférant les documentaires animaliers et le match de rugby proposés par la télévision ce soir là... Le couple, qui n'allait déjà pas très bien, va exploser en vol!
Pendant ce temps, sur la terrasse, l'on attend Paul et Marguerite, l'on boit (trop), l'on drague, l'on casse du sucre sur le dos des absents.
Après Avancer j'attendais avec impatience le nouveau roman de Maria Pourchet. Quelques billets déçus m'avaient fait craindre le pire, mais si je ne me suis pas autant amusée (cependant quand même suffisamment!), c'est normal car finalement tout est plutôt triste voire pathétique. L'impression de gâchis, de vacuité. Mais aussi la peinture d'une certaine société, où l'on n'arrive pas à communiquer, ou si rarement.
L'on passe de l'appartement à la terrasse, dans une comédie urbaine caustique, qui donnerait bien, tiens, une jolie adaptation théâtrale. Maria Pourchet maîtrise bien sa narration, au moyen d'une écriture acérée, vivante, parfois familière. Elle a le sens de la formule, "Son incapacité à dire du mal des gens le rendant suspect, on avait cessé de l'intégrer à un débat dont l'enjeu était de toujours mieux connaître les absents." De réjouissants morceaux, tels la conversation des voisines d'immeuble de Paul et Marguerite ou la dispute sur fond de commentaires rugbystiques.
J'ai donc aimé cette lecture. (Prête à la discussion! ^_^)
Les avis de Malika,clara, luocine, stendhal syndrome,
Un passage marrant hors contexte:
"Le magnétisme dégagé par des chatons en vidéo basse définition agit même sur les individus les plus sensés, suscitant des comportements regrettables (glapissements, répétition compulsive du visionnage, emploi d'adjectifs prohibés tels que 'chou' et 'craquant') qui portent gravement atteinte à la dignité de leurs auteurs. Il ne s'agit pas d'un communiqué de l'OMS, mais de la triste vérité. Que quelque chose soit petit, fourré, avec de grands yeux, et voilà, fin de la civilisation."
Commentaires
Je lui reconnais de l'esprit mais à quoi ça sert de le mettre au service de gens aussi nuls.
Il me reste une impression de tristesse et de dégoût , et hélas de facilité . C'est très facile de créer des personnalités aussi vides et de s'en moquer ensuite , et en plus dire ensuite , oui oui j'en connais des comme ça. Évidemment un trait ou un autre est pus ou moins vrai mais moi c'est sur l'auteur que je m’interroge , pourquoi elle s'intéresse à ses gens là sans se donner le mal de découvrir où se trouve leur part d'humanité.
Luocine
PS je me souviens d'un roman que tu détestes et qui décrit les vieux dans une petite ville de province , moi il m'avait amusé car j'ai reconnu les gens que je fréquente , et je suppose que tu es loin de ce monde . Pour ce roman c'est moi qui suis loin de ce monde qui ne me donne pas envie de le fréquenter et son roman tombe à plat
Bonne journée Keisha.
Maria Pourchet mérite amplement qu'on s'intéresse à ses écrits, j'ai bien l'intention de la "suivre".
Les vieux en petite ville de province, je connais, ce sont mes voisins (que j'aime), les gens en maison de retraite (visitée durant des années) ou en hôpital long séjour (là aussi visité 3 ans). C'est donc bien plus mon monde que ces bobos parisiens.
Dans mon billet je parle de triste, pathétique. L'auteur est allée sous leur vernis superficiel pour mettre à jour leur personnalité. Vide? Non, je ne crois pas. Paumés, sans doute. Je ne connais absolument pas ces milieux là. L'auteur, sans doute que si. Mais quand même certains types de personnages se retrouvent partout, non?
Dans son premier roman, l'héroïne est assez futile et plus agaçante, à mon avis.
Les avis que je cite en lien sont quasiment tous négatifs, mais de plus positifs pourraient survenir... En tout cas, pas d'unanimité.
mais je ne voulais pas dire que tu ne connaissais pas le s"vieux" de province, je voulais dire qu'on sourit plus facilement de l'esprit quand on croit reconnaître un trait de caractère de gens qu'on fréquente ? Habitant à Dinard je connais bien le milieu des retraités qui ne vivent que pour le golf, le bridge et qui se jugent à la sortie de la messe, avec des propos manquant pour le moins de charité chrétienne. Et Jérôme , qui avait détesté me semblait bien loin de ce monde et du coup pour lui rien ne peut lui plaire dans ce roman là.
Et je me suis permis un parallèle un peu rapide , quand on connaît le milieu "bobo" parisien ,"Rome en un jour" doit plaire pour au moins cette raison , c'est que ces bobo parisiens sont très agaçants.
Évidemment ma remarque tombe à plat pour toi et semble t'accuser de mépriser la province
j'en suis désolée
et j'espère m'être mieux fait comprendre
Luocine
Avec les romans ou récits comme ceux de Marie-Hélène Lafon sur le fin fond du Cantal, je suis assez en phase car ça je connais mieux, surtout qu'on sent l'empathie de l'auteur.
Merci d'être passée, finalement je n'ai pas lu Les autotamponneuses.