L'impensable rencontre
Chroniques des "sauvages" de l'Amérique du nord
Marie-Hélène Fraïssé
Albin Michel, 2014
Après l'épopée de Lewis et Clark (Lewis et Clark : Le grand retour La piste de l'ouest) il fallait bien en connaître plus sur cette découverte du continent nord américain par les Européens.
Marie-Hélène Fraïssé, journaliste, grand-reporter (géo, Radio France), productrice d’émissions à France-Culture, où elle dirige le magazine hebdomadaire Tout un monde, auteur d'essais historiques sur l'époque coloniale américaine et les « premiers contacts » avec les Amérindiens (merci wikipedia) paraissait être "la" référence sur le sujet. J'ai donc accepté l'offre de l'éditeur (merci!)
Copieux, sérieux, mais pas du tout indigeste, voilà un livre couvrant bien le sujet. Comme chacun sait, Christophe Colomb n'a pas découvert l'Amérique, il y eut un épisode viking, et de toute façon le continent était déjà habité, cultivé, connu, bien avant, par des populations ayant déjà nommé fleuves et montagnes...
" 'La grande eau'. C'est ce que signifie mississipi en langue algonquienne. L'artère centrale de l'Amérique du nord, rare privilège, a conservé le nom que lui donnaient ses riverains d'origine. Une exception dont bénéficie également son affluent principal, le Missouri, 'peuple des grands Canots' dans la langue sioux.
Il s'en fallut de peu, à vrai dire."
Espagnols, français, anglais, (russes) ont fait des pieds et des mains pour explorer, cherchant d'abord une route vers le continent asiatique, mais aussi être les premiers à commercer, ou à prendre possession des terres sans se préoccuper d'habitants antérieurs (que pourtant ils rencontrent!).
De nombreux documents (rapports, journaux, etc) sont reproduits, sur les contacts, pas forcément les premiers (souvent sans témoignage écrit), entre Européens et populations du grand nord, des côtes est puis ouest, des grandes plaines, sans oublier le sud en venant du Mexique. Passionnant, instructif, et souvent désolant tellement les autochtones sont mal perçus.
Il reste à écrire l'histoire avec les 'voix' des peuples indiens, souligne Marie-Hélène Fraïssié.
"Partout, le pays apparaît sillonné de pistes, semé d'habitats saisonniers, nommé dans ses moindres ruisseaux, ses plus modestes collines. Contrairement à ce qui était annoncé, avec des vibratos dans la voix, le Great Unknown (grand Inconnu) de l'Ouest n'est pas une Terra Nullius, Terre de Personne. Plutôt un immense réseau extensif de peuples divers, aux modes de subsistance et aux croyances souvent comparables. L'arrivée des blancs va en quelques décennies, moins à travers des opérations militaires ou des campagnes d'extermination, que par l'effet des maladies, l'alcool, la chasse immodérée des millions de bisons, les perturbations des modes d'échange et du lien social traditionnel, les réduire presque à néant."
Une seule remarque : à force de voyages et lectures je finis par connaître ce continent mais une ou deux petites cartes n'auraient pas nui, je crois.
Pour poursuivre cette lecture:
Allez voir (par exemple) l'entrée Haïda sur wikipedia
Plusieurs œuvres du peintre Catlin sont au musée du quai Branly. Si je comprends bien des indiens ont été embarqués en France et montrés au roi.
Chroniques des "sauvages" de l'Amérique du nord
Marie-Hélène Fraïssé
Albin Michel, 2014
Après l'épopée de Lewis et Clark (Lewis et Clark : Le grand retour La piste de l'ouest) il fallait bien en connaître plus sur cette découverte du continent nord américain par les Européens.
Marie-Hélène Fraïssé, journaliste, grand-reporter (géo, Radio France), productrice d’émissions à France-Culture, où elle dirige le magazine hebdomadaire Tout un monde, auteur d'essais historiques sur l'époque coloniale américaine et les « premiers contacts » avec les Amérindiens (merci wikipedia) paraissait être "la" référence sur le sujet. J'ai donc accepté l'offre de l'éditeur (merci!)
Copieux, sérieux, mais pas du tout indigeste, voilà un livre couvrant bien le sujet. Comme chacun sait, Christophe Colomb n'a pas découvert l'Amérique, il y eut un épisode viking, et de toute façon le continent était déjà habité, cultivé, connu, bien avant, par des populations ayant déjà nommé fleuves et montagnes...
" 'La grande eau'. C'est ce que signifie mississipi en langue algonquienne. L'artère centrale de l'Amérique du nord, rare privilège, a conservé le nom que lui donnaient ses riverains d'origine. Une exception dont bénéficie également son affluent principal, le Missouri, 'peuple des grands Canots' dans la langue sioux.
Il s'en fallut de peu, à vrai dire."
Espagnols, français, anglais, (russes) ont fait des pieds et des mains pour explorer, cherchant d'abord une route vers le continent asiatique, mais aussi être les premiers à commercer, ou à prendre possession des terres sans se préoccuper d'habitants antérieurs (que pourtant ils rencontrent!).
De nombreux documents (rapports, journaux, etc) sont reproduits, sur les contacts, pas forcément les premiers (souvent sans témoignage écrit), entre Européens et populations du grand nord, des côtes est puis ouest, des grandes plaines, sans oublier le sud en venant du Mexique. Passionnant, instructif, et souvent désolant tellement les autochtones sont mal perçus.
Il reste à écrire l'histoire avec les 'voix' des peuples indiens, souligne Marie-Hélène Fraïssié.
"Partout, le pays apparaît sillonné de pistes, semé d'habitats saisonniers, nommé dans ses moindres ruisseaux, ses plus modestes collines. Contrairement à ce qui était annoncé, avec des vibratos dans la voix, le Great Unknown (grand Inconnu) de l'Ouest n'est pas une Terra Nullius, Terre de Personne. Plutôt un immense réseau extensif de peuples divers, aux modes de subsistance et aux croyances souvent comparables. L'arrivée des blancs va en quelques décennies, moins à travers des opérations militaires ou des campagnes d'extermination, que par l'effet des maladies, l'alcool, la chasse immodérée des millions de bisons, les perturbations des modes d'échange et du lien social traditionnel, les réduire presque à néant."
Une seule remarque : à force de voyages et lectures je finis par connaître ce continent mais une ou deux petites cartes n'auraient pas nui, je crois.
Pour poursuivre cette lecture:
Allez voir (par exemple) l'entrée Haïda sur wikipedia
Plusieurs œuvres du peintre Catlin sont au musée du quai Branly. Si je comprends bien des indiens ont été embarqués en France et montrés au roi.
Commentaires
je ne te sens pas d'un enthousiasme forcené ? je me trompe ?
La période : les vikings sont en prologue, après c'est plutôt du 17ème siècle au 19ème siècle. Comme il s'agit de parler des rencontres, tu n'as pas toutes les informations sur tous les indiens, évidemment. Tu as la vision des Européens aussi, bien sûr.
Actuellement je suis pas mal dans ce thème indien, avec le fils (les Comanches) et Tristesse de la terre.
Si tu l'as en bibli, n'hésite pas!
Là j'ai en réserve un Chevaux en terre indienne (angle fort original pour évoquer le sort des Amérindiens) dont tu me diras des nouvelles... Et puis tiens, tu me donnes envie de relire Lewis et Clarck.
Dis, tu as lu La Saga des Béothuks de Bernard Assiniwi? Sinon je te le conseille très fortement ;-)
J'ai beaucoup lu sur les indiens d'Amérique incluant le journal de Lewis et Clark. Je ne sais pas si celui-là me tente. Je le note quand même. Joyeux Noël !
Le Papou
Tu sais, mon livre peut voyager jusqu'à tes terres...
Je ne connais pas cette saga, et comme bien des documents intéressants venus de par chez toi, rien à la bibli...
Bonnes fêtes!
Bises !
Je viens de lire Tristesse de la terre (Buffalo Bill) vraiment pas mal. J'ai appris quelques petites choses (en particulier une enfant survivante de Wounded Knee) et apprécié l'écriture de Vuillard. Mais la flemme pour un billet.
Ici c'est plus sur la découverte par les européens des premiers peuples que sur leurs croyances ? En tout cas, tu me donnes envie de lire sur Lewis & Cark, je n'ai jamais lu leurs carnets de bord même si je les ai croisés dans plusieurs musées visités là-bas.
Pour Lewis et Clark, il s'agit d'une partie des carnets, disponibles en français, deux bons tomes quand même.
Quant aux cultures et croyances indiennes "vues de l'intérieur" j'avoue en avoir peu lu. Sans doute peu de traductions?