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The Forest Unseen : A Year's watch in Nature
David G. Haskell
Flammarion, 2014
Traduction : Thierry Piélat
Grâce à Dominique j'ai pu m'embarquer dans un voyage immobile fascinant. Biologiste, l'auteur a choisi d'observer durant une année entière un petit coin de forêt, assis sur son rocher (ou couché avec sa loupe). Ses règles : rester silencieux, "déranger le moins possible, ne pas tuer d'animaux ni en évincer, ne pas y creuser ni y pénétrer." Dilemme lorsqu'il y trouve un jour deux balles ayant volé du golf voisin : on les laisse ou on les retire? (p216)
Le petit coin est bien choisi et grouille de vie, et surtout notre homme au fil du temps affine son sens de l'observation. Ne pensons pas uniquement aux chenilles, grenouilles, écureuils ou rapaces, arbres et fougères bien en évidence, mais pensons jusqu'au minuscule, au cellulaire même!
Je me suis régalée dans cette lecture (dense).
Si l'on m'avait dit que même le rumen d'un cerf me passionnerait... (p 46) Les oiseaux résidents souffrant du manque de nourriture l'hiver voient leur nombre limité l'été, ce qui permet aux migrateurs de trouver à se nourrir, justement.(p 37). Les feuilles par temps froid se bourrent entre autres de vitamines C, les Indiens mâchouillaient d'ailleurs des plantes à feuilles vertes l'hiver.(p42). Et les mousses, hein? Saviez-vous que "la ville de New York a décidé de protéger les monts Catskill au lieu de financer la construction d'une station d'épuration."? (p 63) Au passage, j'apprends pourquoi le ciel est bleu (une histoire de photons et de molécules...)(p 120) et que les urubus nous débarrassent de la bactérie de l'anthrax et du virus du choléra (p 242)
Ajoutons que David Haskell sait partager ces multiples connaissances dans tous les domaines (jolie bibliographie à la fin), sans forcément "baisser le niveau", mais en les rendant accessibles de façon souvent imagée. Il n'est pas sorti indemne de ses observations, ayant pratiqué sans le savoir ce que les Japonais nomment shinrin-yoku, 'se baigner dans l'air de la forêt'. (p 255)
Un exemple de passage attractif (enfin, à mon goût) (p 150)
"Les insectes élevés dans des caisses doublées de vieux numéros du New York Times n'arrivent pas à maturité. Le choix de leurs lectures n'est pas en cause, bien que les insectes élevés sur le Times de Londres parviennent, eux, à maturité. Le New York Times est imprimé sur du papier à base de pulpe de bois de sapin baumier. Cet arbre sécrète une substance chimique imitant les hormones des insectes herbivores qui l'attaquent et il se protège ainsi en retardant le développement de ses ennemis et en les châtrant. Le papier du Times de Londres, lui, vient d'un arbre qui ne dispose pas de ces défenses hormonales, et peut donc servir sans danger de litière pour les insectes du laboratoire."
Un grand coup de coeur ! :)
RépondreSupprimerEncore meilleur qu'espéré...
SupprimerUn an ! C'est comme une punition un peu, non ? :-D
RépondreSupprimerDésolée, je sais que s’asseoir juste pour observer la nature, c'est pas le top pour toi (on suppose qu'il n'y allait pas tous les jours...)
SupprimerJe l'ai déjà noté chez les copines ; assez ahurissant ce passage sur les insectes et les journaux.
RépondreSupprimerC'est bourré de trucs comme ça, fort plaisants à lire... On peut écarquiller les yeux...
SupprimerIl m'attire, mais il me fait peur ce livre !
RépondreSupprimerMais non, mais non, il y a de l'humour, ce n'est pas si compliqué à lire.
SupprimerA moi aussi il me fait un peu peur ...
RépondreSupprimerTe connaissant (nature et tout ça) ce bouquin est pour toi!
SupprimerC'est quoi les urubus? Cela me tente bien
RépondreSupprimerVautour, charognard. Pas glamour mais bien utile...
SupprimerUn thème original et intéressant. Je vais aller voir ça de plus près.
RépondreSupprimerTrès très original! On apprend plein de choses, en fait.
Supprimerj ai offert ce livre mais je ne l'ai pas encore lu mais il est toujours dans ma liste
RépondreSupprimerNe l'oublie pas, il mérite d'être lu!
SupprimerJ'ai déjà envie de savoir ce que c'est qu'un "rumen"... tout cela pique ma curiosité !
RépondreSupprimerHa tu vois, ce livre pique la curiosité, il permet de rester curieux!
SupprimerNoté et avec intérêt. Merci Keisha.
RépondreSupprimerIl le mérite!
Supprimerje vois que tu as comme moi passé une année dans les feuilles à entendre vrombirent les bestioles :-) un livre superbe et tout à fait extraordinaire
RépondreSupprimerPunaise ça fait deux fois que ton commentaire file dans les spams... mais je sais l'y rechercher! ^_^
SupprimerMerci de m'avoir tentée, et merci à la bibli aussi. Chouette lecture, un bouquin à avoir chez soi, ou à offrir, non?
Ok là tu m'intrigues avec ta lecture !
RépondreSupprimerOriginal, oui, et j'ai beaucoup aimé!
SupprimerTentative d'épuisement d’une foret en quelque sorte ! Perec n'aurait pas renié l'idée et ça me plait bien !
RépondreSupprimerC'est sûr que l'idée de départ est un peu folle...
SupprimerS'assoir pour regarder la nature n'est pas ma tasse de thé non plus. Alors dans les romans, j'hésite toujours un peu.
RépondreSupprimerEt pourtant il y a plein de choses à voir, petites fourmis costauds, feuilles en forme de cœur (j'ai pris une photo) , etc...
SupprimerBah écoute, je vais t'étonner mais oui, pourquoi pas ? C'est le genre d'entreprise qui peut me parler, j'aime la démarche que je trouve originale (aah, c'est une pratique japonaise ? ah ben voilà, tout s'explique !!^^), et le résultat semble valoir le détour.
RépondreSupprimerHé quoi, c'est du Flammarion ? Oh ben là, j'ai plus d'excuse.^^
Mouarf! Tu apprendras (et oublieras, d'ailleurs) plein de choses, et il y a de l'humour et de la réflexion.
SupprimerOui, je sais, le Japon et Flammarion... Tu n'as plus d'excuses!
Tu vas presque réussir à me faire lire sur la nature, moi qui suis si urbaine
RépondreSupprimerJe pense qu'en ville il y aurait plein de découvertes à faire (si, si, il y a plein de bestioles aussi...)
SupprimerAmusant, le passage (p 150) que tu cites, mais intéressant.
RépondreSupprimerTu comprends pourquoi j'ai adoré ce livre!!!
SupprimerOh p..., je note et l'achète samedi, en espérant que ma librairie...
RépondreSupprimerIl faut aussi voir en bibli? Mes deux biblis le proposaient (quel talent!). Mais les librairies doivent aussi vivre, c'est vrai.
SupprimerTu as été (une fois de plus) plus rapide que moi sur ce coup là... Si j'écris au Père Noël, j'ai peut-être une chance d'avoir le livre au pied du sapin ?
RépondreSupprimerSi le Père Noël est réactif, oui, pas de souci. Voir en bibli aussi?
SupprimerSache que bientôt je présente un bouquin 'super amérindiens'. Tu as lancé ton challenge trop tôt, quoi... ^_^
De quoi avoir un œil différent durant ses ballades en forêt.
RépondreSupprimerJ'ai lu dans la revue "Aves" (revue scientifiques sur les oiseaux) le comportement du geai. Quel collectionneur ! Cette revue propose aussi en graphique des enregistrements de chants et cris d'oiseaux. C'est inouï de voir jusqu'où vont les scientifiques en ce domaine. D'un côté c'est rassurant de constater à quel point les oiseaux sont observés de près par des gens soucieux de la nature.
J'essayerai de trouver le livre de Gaskell qui m'avait déjà été signalé chez Dominique.
Je vous recommande cette lecture, il y a des oiseaux bien sûr, je sens que vous y trouverez des informations inconnues, je l'espère. ^_^
SupprimerCette revue Aves m'est inconnue, c'est vraiment pointu, dites donc! Haskell a donné beaucoup de son temps pour ses observations (allant jusqu'à retirer quasiment tous ses vêtements en hiver pour "sentir" le froid.)
Question abonnements, je suis fidèle à la Hulotte et sa façon intelligente et humoristique (mais documentée) de présenter divers animaux et plantes de nos régions.
Vu chez Dominique, un bon rappel, merci Keisha.
RépondreSupprimerPeu vu sur les blogs, mais les lecteurs potentiels ne vont pas le rater!
SupprimerNoté... encore ! Faut que j’arrête de passer sur ton blog je pense :)
RépondreSupprimerUne mauvaise période pour ta LAL, j'ai forcé sur nos thèmes chouchous en commun, là...
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