Chroniques du Pays des Mères
Elisabeth Vonarburg
Alire, 1999
Les fantastiques réserves de la bibliothèque départementale recelaient ce roman incontournable et introuvable semble-t-il. Si l'on dit SF, certains fuient, à tort. Ici pas de machines et autres extraterrestres, mais des êtres humains comme vous et moi, particulièrement des femmes. Car oui, chers lecteurs masculins, dans un futur non précisé, la Terre subit les conséquences de désordres écologiques : terres empoisonnées, les mystérieuses Mauterres réservées aux Renégates et abritant des Abominations ainsi que montée des eaux ayant transformé l'aspect des continents; après le Déclin, puis les Ruches et les Harems, le Pays de Mères est aux mains des femmes, la minorité de Mâles venant au monde étant réservée à la reproduction, "directement" ou par insémination, avec le poids de la génétique pour contrôler.
Ce monde là est vu par les yeux de Lisbeï, originaire de Béthely, dotée de curiosité, et qui utilisera les contes et légendes pour en découvrir plus sur ce Déclin et le monde d'avant.
Bien sûr cette façon de présenter est assez classique, le personnage principal partage ainsi la découverte de son monde, les différentes communautés étant assez variées dans leurs coutumes et leurs habitats. Il est amusant pour le lecteur de retrouver sous les noms de lieux ceux existant actuellement, sous certains mots ceux issus de nos langues, et de se faire à une nouvelle grammaire, très féminisée. S'il y a un homme et une femme, le féminin l'emporte. Belle réussite de l'auteur, jusque dans ces détails.
Ce monde "à l'envers" et ses références ne peuvent que donner à réfléchir. Les Mâles voudraient bien une évolution de leur sort. Lisbeï fera partie d'un groupe par lequel la connaissance évoluera.
Lisbeï l'héroïne se révèle un personnage attachant, parfois naïf d'ailleurs; ses interrogations et discussions sont passionnantes.
Mon seul bémol est que j'aurais aimé en savoir plus sur ce monde là, les Mauterres en particulier; les interrogations de Lisbeï sont parfois sans réponses, et surtout la fin m'a un poil déconcertée. Cependant, il s'agit d'un roman grandiose, à découvrir.
Pour terminer je citerai les Lettres québécoises
"Chroniques du Pays des Mères est un roman magnifiquement construit qui aborde tour à tour avec beaucoup de sensibilité et d'intelligence des sujets universels comme l'enfance, les relations hommes/femmes, les mythes fondateurs de l'inconscient collectif, la tolérance et le pouvoir."
A lire le billet de nooSFere, je m'aperçois que ce roman pourrait bien être lié au Silence de la cité, lu il y a des années; il se déroulerait avant ces Chroniques et pourrait l'éclairer? J'aime ces auteurs de SF qui créent un monde, une histoire, même si la PAL en prend un coup.
Cuné l'a lu deux fois!
Et je ne peux dire non à Karine:)
Commentaires
Le Papou
Tu as en même temps SF et Québec, pour des challenges c'est idéal. Je sais que Karine:) a ce roman en amour... ^_^
D'ailleurs, j'avais lu il y a quelques mois que le chromosome Y pourrait disparaitre... dans quelque chose comme 5 millions d'années. Ca ferait un joli roman SF ça...
Merci blogspot, je m'amuse à changer le fond...
J'ai bien évidemment lu ce roman, car j'aime beaucoup Robert Merle! Mais sans m'en souvenir, c'est curieux. je te conseille ses autres romans d'anticipation, ils sont toujours intéressants.
S'il y a une suite, je comprends pourquoi je reste interrogative...
Tu peux rajouter mon billet, avec plaisir. J'ai lu ce roman début novembre, tu vois que je suis hors les clous pour les parutions et les challenges. Bon, je vais voir si je peux trouver un ch'tit logo... ^_^
Mais j'ai déjà 3 challenges pour cette année et je m'étais promis d'en faire beaucoup moins que l'année dernière... je vise le mode "relax". :-)
Pas adepte de SF - quoique je profiterais bien de cette année pour m'essayer au Steampunk - ce roman pourtant me tente et je connais une personne à qui il plairait certainement.
Oui, je me souviens du Blog o' trésors, il y avait plein d'idées sur les blogs à une époque (maintenant aussi mais je ne participe plus guère à grand chose)