Debout-payé
Gauz
Le nouvel Attila, 2014
Avouons-le, j'avais fini par me méfier de ce roman un peu trop porté aux nues (même si j'avais vu des bémols). Mais quoi, moins de 200 pages, le risque était trop faible pour ne pas lui laisser sa chance. Et j'ai drôlement bien fait car c'est une bonne surprise! Je m'attendais à de courtes vignettes sur le quotidien des vigiles (les Debout-payés) dans les magasins parisiens - et je les ai eues, fort réjouissantes, tapant fort et juste, avec un sens de l'observation bien affûté. Mais surtout j'ai eu un raccourci d'histoire africaine et de son immigration en France. Tout le monde en prend pour son grade, dans une langue savoureuse, qui fait mouche. C'est fort bien écrit et efficace, plus en profondeur que je ne le pensais au départ. A découvrir, donc.
"Ici il n'était rien pour personne et personne pour tout le monde."
"Quelle idée de courir après quelqu'un qui a volé dans la boutique de Bernard, première fortune de France, une babiole ridicule produite par Liliane, septième fortune de France?"
"A Paris, la concentration de mélanine dans la peau prédispose particulièrement au métier de vigile."
" Iphone : Une jeune fille essaie des lunettes et se mire avec son iphone, fonction 'Facetime'. A côté d'elle, un grand miroir descend du plafond jusqu'au plancher.
Des filles essaient des tenues dans les cabines d'essayage, puis se photographient sous tous les angles avec leurs iphones. Ensuite, c'est autour de l'écran qu'elles discutent de leurs choix. Le pixel a pris le pouvoir sur la rétine."
Gauz
Le nouvel Attila, 2014
Avouons-le, j'avais fini par me méfier de ce roman un peu trop porté aux nues (même si j'avais vu des bémols). Mais quoi, moins de 200 pages, le risque était trop faible pour ne pas lui laisser sa chance. Et j'ai drôlement bien fait car c'est une bonne surprise! Je m'attendais à de courtes vignettes sur le quotidien des vigiles (les Debout-payés) dans les magasins parisiens - et je les ai eues, fort réjouissantes, tapant fort et juste, avec un sens de l'observation bien affûté. Mais surtout j'ai eu un raccourci d'histoire africaine et de son immigration en France. Tout le monde en prend pour son grade, dans une langue savoureuse, qui fait mouche. C'est fort bien écrit et efficace, plus en profondeur que je ne le pensais au départ. A découvrir, donc.
"Ici il n'était rien pour personne et personne pour tout le monde."
"Quelle idée de courir après quelqu'un qui a volé dans la boutique de Bernard, première fortune de France, une babiole ridicule produite par Liliane, septième fortune de France?"
"A Paris, la concentration de mélanine dans la peau prédispose particulièrement au métier de vigile."
" Iphone : Une jeune fille essaie des lunettes et se mire avec son iphone, fonction 'Facetime'. A côté d'elle, un grand miroir descend du plafond jusqu'au plancher.
Des filles essaient des tenues dans les cabines d'essayage, puis se photographient sous tous les angles avec leurs iphones. Ensuite, c'est autour de l'écran qu'elles discutent de leurs choix. Le pixel a pris le pouvoir sur la rétine."
Commentaires
J'ai adoré ce bouquin. Passé inaperçu lors du grand battage médiathique de la rentrée littéraire, mais dont la popularité est monté en flèche peu après.
J'aime bien aussi quand un livre a un parcours inattendu, grâce aux lecteurs.
Oui, c'est souvent grâce aux blogs qu'on est au courant!
Au moins le contenu est intéressant, mais j'avoue que le prix est un peu... chaud!
La (bonne) surprise pour moi c'est le style, et l'histoire de l'immigration africaine vue sans concessions! Ah oui, l'église Saint-Bernard, tu as raison, un point de vue "différent"...
"Le nouvel Attila"... quel programme ! lol
En tout cas, si je croise ce titre, je me laisserai tenter.
En province, bah, soit il n'y a pas de vigiles (ou je ne les vois pas) soit ils sont .... euh, comment, au fait?
Pour moi j'ai été surprise dans le bon sens!