The luminous heart of Jonah's
Gina B. Nahai
Préludes, 2015
Traduction de Pascale Haas
Gina Barkhordar Nahai est née en Iran en 1960 et a rejoint les Etats Unis en 1977, elle vit à Los Angeles.
Prière de ne pas se laisser influencer par le titre français et se concentrer sur 'Le cœur lumineux de Jonah', bien plus beau, mystérieux et poétique et donnant une plus juste idée de ce roman. Impossible de raconter pourquoi ce cœur lumineux, petit plus étonnant qui donne un souffle inattendu à ce qui pourrait n'être qu'une n-ième saga familiale. Quoique, la Putain Noire de Buchehr est une drôle de personnage...
Tout commence à Los Angeles par l'assassinat du Fils de Raphaël, homme d'affaires véreux d'origine iranienne . Pas mal de suspects, mais ce n'est pas l'enquête policière qui importera (de toute façon le corps a disparu). Le Fils de Raphaël (ou soi-disant), mais comme l'a clamé sa mère à Téhéran pendant des années aux portes de la maison des Soleyman, ce fils aurait dû avoir la maison et la fortune des Soleyman. A Téhéran, d'abord, puis à Los Angeles, s'entremêlent les destins des membres, amis et ennemis de cette famille juive iranienne, de l'époque du Shah à l'époque actuelle.
Gina Nahai connaît merveilleusement bien l'histoire et les coutumes iraniennes. Ainsi que la communauté juive d'origine iranienne des Etats-Unis, et en parle avec tendresse et ironie. En dépit d'événements dramatiques, ce n'est jamais larmoyant, et bourré de peps.
Premier bon point de ce roman, faire passer mine de rien une masse d'informations sur l'Iran et les Iraniens, en particulier sur la vie des femmes et leurs droits, et les différences avec les américains.
Autre bon point, des personnages hauts en couleur, croqués avec vivacité, Angela par exemple.
Angela avait offensé quasiment tous les membres de la communauté de LA appartenant à la tranche des revenus élevés au prétexte qu’elle était, dans le sens le plus exaspérant du terme, franche. Telle était la façon américaine et européenne de la décrire; pour les Persans, elle était dénuée de tact, agressive, furieuse, amère et toujours prête à faire honte aux siens. Elle était née en Iran, d'où elle était partie lorsqu'elle avait à peine huit ans, et il était vrai qu'elle n'avait pas eu la vie facile (qui avait eu la vie facile? Ce n'est pas pour rien qu'on appelle ça 'exil' et non 'vacances au bord de la mer')."L'exil, justement, un merveilleux passage, trop long à citer entièrement, mais démarrant ainsi:
Le plus dur quand on vit en exil, les iraniens l'apprendraient très vite, c'est la disparition - non pas de soi, mais de ce qu'on paraît aux yeux des autres.(...)
et se terminant par
Les morts et les disparus ne peuvent pas traverser les frontières; leur exil, c'est notre oubli.
Encore un bon point, un découpage ménageant le suspense.
Et puis, des personnages (John Vain) ou des passages qui cueillent au cœur:
Comment appelle-t-on le moment où on se déleste de la certitude, encore qu'elle soit illusoire, que la vie ne fera que s'agrandir? Que l'horizon s'étendra toujours?Un dernier passage étonnant
Elle prononça la phrase qui était la marque de fabrique de toute mère juive iranienne : 'Ghorboonet beram' - que je sois sacrifiée pour toi.Seul bémol, les erreurs (de relecture?) dans le texte français. Comme j'avais à la fois un exemplaire 'édition spéciale' et le définitif, j'ai pu comparer, certaines erreurs ont été corrigées, résilence par exemple changé en résilience, mais il en reste (sans que cela compromette la compréhension). Je suggérerais quand même de changer cette différence de 8000 mètres entre un sentier montagneux et la vallée (page 233)... Vraiment dommage, pour un roman épatant par ailleurs!
Je suis en cours de lecture (version presse). J'aime bien mais c'est un peu fou fou quand-même.
RépondreSupprimerCertains faits sont complètement impossibles, mais j'aime bien ce petit plus là un poil baroque...
SupprimerHihi je pense que tu sais pourquoi je m'empresse de noter ce titre ! ^^ Merci beaucoup Keisha pour la découverte ! Dommage quand même pour les coquilles ...
RépondreSupprimerDis-moi, toujours au sujet de l'Iran en littérature, as-tu lu des romans de Nahal Tajadod ? J'en ai 2 dans ma PAL, le "Passeport à l'iranienne " et "Debout sur la terre" qu'il faudrait que je lise enfin ...
J'ai lu seulement Passeport à l'iranienne (et Les pintades à Téhéran, autre auteur), ainsi que quelques romans sur l'Iran (le meilleur demeurant En censurant un roman d'amour iranien). Un petit paquet maintenant, avant ou après mes quelques jours de tourisme là-bas.
SupprimerCes Bons baisers de Téhéran, bonne pioche!
Tu as passé un deal avec obama ? l'Iran est sa préoccupation principale en ce moment :-)
RépondreSupprimerEuh... Barack, tu peux m'inviter à la Maison blanche! ^_^
Supprimervoilà qui me donne très envie, d'autant que je ne sais rien de l'Iran (ou presque). Et puis j'adore la citation sur Angela que tu as présentée....!!
RépondreSupprimerFranchement c'est un chouette roman, j'ai pas mal appris, et puis il y a parfois des trucs pas trop vraisemblables et un poil d'exagération, mais ça passe...
SupprimerJe découvre ce roman grâce à ton billet, et je dois dire que je suis très tentée (malgré le titre français) ! J'aime les citations que tu as choisies.
RépondreSupprimerCe titre fait vraiment trop chick lit (genre que je ne dédaigne pas, mais ce roman n'en fait pas partie). J'aurais pu en citer, pffffou!
SupprimerChouette, je l'ai dans ma PAL !
RépondreSupprimerBen alors, tu attends quoi? ^_^Ne crains pas le nombre de pages, ça se lit très bien.
SupprimerTrès intéressant ce que tu dis de ce livre, et hop, noté celui-là ..
RépondreSupprimerIl a tout pour te plaire, ô lectrice tous terrains!
SupprimerJe viens de le terminer (pas encore rédigé le billet...). Au début, je me suis dit : c'est quoi ce truc? Et puis peu à peu, j'ai été emportée par l'histoire. D'accord avec toi pour les erreurs : j'ai même trouvé un morceau de phrase avec... rien au bout!
RépondreSupprimerC'est sûr qu'on ne peut deviner où ça va mener, on n'est pas dans la saga classique (tout en l'ayant un peu quand même). J'ai beaucoup beaucoup aimé!
SupprimerOn est pas trop perdu si on y connait pas grand chose sur l'Iran ? En tous cas je note qu'il faut le lire en anglais!
RépondreSupprimerLes coquilles et petites erreurs sont plus agaçantes qu'embêtantes, on passe et on oublie, c'est juste dommage. Mais si tu veux y aller en VO, ne te gêne pas.
SupprimerPour l'Iran, juste savoir qu'on est passé du Shah aux religieux, en fait ça suffit, le reste est clair.
Toujours envie de découvrir les "ailleurs" et l'esprit critique sur l'Iran m'intéresse . J'ai un peu peur du côté fouillis mais ton billet donne vraiment envie
RépondreSupprimerNon, ce n'est pas fouillis, on s'y retrouve bien!
SupprimerIl vient d'arriver à la maison sans que je ne demande rien mais je n'ai pas spécialement envie d'en faire une priorité.
RépondreSupprimerJe rigole, je pourrais en dire autant de certains bouquins... Ce qui me donne bonne conscience pour les faire attendre un peu. S'ils passent le cap, j'en parle.
SupprimerQuant à celui-ci, je l'avais demandé et j'ai aimé!
Voilà qui me tente, malgré les erreurs.
RépondreSupprimerOh j'ai parlé des quelques erreurs, justement parce que ce roman méritait une présentation sans soucis.
Supprimerje note! tu me fais envie
RépondreSupprimerJe pense qu'il te plairait beaucoup!
Supprimerça sonne comme les titres des oss117 des années 50. Pour le reste, pas interessé.
RépondreSupprimerAh oui... (tu as de drôles de souvenirs); moi ça me faisait penser à de la chick lit, mais c'est vrai que tu as raison...
SupprimerJustement, je le feuilletais aujourd'hui sur la table de mon libraire.
RépondreSupprimerUne collection semi poche à prix correct, en fait.
SupprimerBen oui, tu donnes bien envie, mais moi je ne la connais pas la communauté juive iranienne, et j'avoue que je crains d'être bien trop dépaysée...
RépondreSupprimerParce que tu crois que je la connais? (OK, j'ai failli assister à une célébration du shabbat dans une synagogue au fin fond de l'Iran, mais comme ça risquait d'être long, j'ai seulement failli...). L'occasion d'en savoir plus, quoi. Une communauté millénaire là-bas.
Supprimerpareil que Jérôme...
RépondreSupprimerLaisse lui sa chance, à ce roman, please!
SupprimerPas vraiment tentée cette fois, tu m'excuses ? ;0) Bises
RépondreSupprimerJe me doute bien que tu en as pleiiiiin à lire!
SupprimerJe pense qu'il pourrait me plaire, et ce malgré les erreurs (je passerais sûrement à côté de beaucoup, tête en l'air que je suis ;-) )
RépondreSupprimerJe n'ai sans doute pas tout vu, mais quand il manque une lettre, par exemple, ça fait tilt; sinon, le roman est très très bien!
SupprimerArrhh les traductions et corrections.... Je subis le même genre en ce moment. mais cela n'empêche pas de roman de paraître bien intéressant !
RépondreSupprimerJe pense avoir été claire, ce roman est vraiment très bien, seule l'enveloppe française serait à revoir un peu, mais rien de traumatisant non plus.
SupprimerL'Iran est un pays qui me fascine littéralement donc je note précieusement cette référence. Les sujets m'intéressent et si c'est bien mené que demander de plus : y'a plus qu'à maintenant !
RépondreSupprimerTu as l'histoire et les personnages un peu décalés, et puis une multitude de faits sur l'Iran et les Iraniens (y compris hors Iran). Ce pays me fascine aussi, j'y retournerais bien (mais pas l'été!)
SupprimerJe ne me serais pas arrêtée à "bons baisers". Teheran pèse lourd déjà, et même ça aurait été catégorie "léger", j'aurais noté Bon, je vais fouiner côté ebook VO.^^ Mais ce ne sera pas pour tout de suite l'achat parce que bon, il faudrait au moins que je finisse les quelques dernières acquisitions.;-)
RépondreSupprimerAh tu, en VO, tu peux le faire! Je sens que la liseuse est déjà bien chargée. Mais ce roman a des atouts pour toi, je le sens.
SupprimerJe n'apprécie pas beaucoup les coquilles, mais ton billet me donne envie de passer outre ce problème. Voyons si la médiathèque peut se procurer ce roman...
RépondreSupprimerIl s'agit bien plus de coquilles que de mauvaise traduction, donc ça peut se corriger sans trop de mal.
SupprimerJ'ai des amis (le mot est un peu fort) Iraniens exilés, je le note pour en discuter avec eux, peut-être qu'ils l'ont lu ou pas. En tout cas si je e trouve je le lirai peut-être pour voir. Car ces amis en exil quand il parle de l'Iran tout est formidable!!! je pense qu'ils idéalisent car ils n'y vivent pas!!
RépondreSupprimerIci les exilés habitent aux Etats Unis, c'est peut être différent? Tout dépend de la raison de leur exil aussi (sans doute politique...). Qu'ils pensent que l'Iran est formidable est normal, c'est leur pays, et puis quand même, oui, c'est un pays à découvrir. Tu as Persépolis (nous en France on était un poil moins au point en constructions massives), des mosquées fabuleuses, toute une culture. Je ne te parle pas de la cuisine, goûteuse, raffinée... Bon, OK, pas encore la démocratie, c'est sûr...
Supprimertrès beau billet Keisha, qui donne envie de lire ce "bons baisers". Je le note et si un jour tu le fais voyager je suis preneuse.
RépondreSupprimerMerci de tes compliments! Dommage, je l'avais en double, je l'ai donné à la bibli lundi pour que d'autres en profitent. J'ai gardé le premier jet.
SupprimerUn roman que Mireille vient de me conseiller! Je vois qu'il a l'air de valoir la peine!
RépondreSupprimerJe ne sais pas trop qui est Mireille (an les pseudos et les innombrables blogs), mais on est d'accord!
Supprimer