Amours
Voyage dans l'intimité des Egyptiens
Marion Touboul
Transboreal, Voyage en poche, 2015
Photographies de Françoise Beauguion
Comme des extraits assez larges sont proposés sur le site de l'éditeur ici, encore ici, et puis là, je ne vais pas m'attarder sur l'écriture (fluide, évocatrice dans les descriptions, assez tonique pour ne pas lasser le lecteur, bref ce que j'aime dans ce type de lecture) ni sur tous les thèmes abordés, mais essayer de présenter simplement.
Marion Touboul a su me toucher dès le prologue, où elle évoque (brièvement) son vécu familial et personnel, juste assez pour m'entraîner à sa suite. Journaliste, elle connaît la langue arabe, a vécu en Egypte (pour diverses raisons elle réside dorénavant en Espagne) et les rencontres dont elle fait part ont eu lieu globalement entre la fin de Moubarak président et 2015. Pas besoin de connaitre à fond les événements, elle y fait parfois allusion, mais en relation avec l'atmosphère ou l'accueil des villageois surtout, laissant parfois leur peur de l'étranger présenté comme un espion prendre le pas sur leur hospitalité légendaire et réelle.
Hospitalité que Marion et Françoise (allez, je peux utiliser vos prénoms?) recherchent afin de poser leur fameuse question (sans doute tournée autrement selon les cas) 'Que représente l'amour pour vous?'. Ce livre est fait des réponses de dizaines d'hommes et de femmes, mariés ou pas, habitant la ville et la campagne. Calmement, patiemment, sans forcer, et avec respect, elles obtiennent des réponses parfois inattendues, mettant au jour du bonheur ou du drame. N'évitant aucun sujet intime ou délicat, tels l'excision ou la prostitution des jeunes gens auprès des touristes européennes, sans oublier la dure réalité vécue par les homosexuels. Poids de la famille, mariages arrangés, même dans les grandes villes où les femmes exercent un métier. "Elle rêvait d'amour à l'Occidentale avec la pudeur à l’Égyptienne. Un modèle à inventer"
Certains finissent par aimer leur femme: "Elle est comme ma sœur. Si elle venait à disparaître, je serais perdu. Aimer, c'est être complice avec quelqu'un dont on connaît le passé et les parents. On n'a pas de secrets l'un pour l'autre. C'est un amour pur et durable, pas comme celui dont on parle dans les séries télévisées. L'amour passionnel, c'est très rare ici.""Moi je crois en l'amour qui naît après le mariage dans la vie quotidienne." Une vision de l'amour rapprochée de celle de la mère d'Albert Cohen dans Le livre de ma mère.(page 226). L'auteur sait présenter les multiples facettes du problème, sans juger ou critiquer, avec des références prises dans notre histoire ou littérature occidentale. Une occasion de réfléchir pour nous aussi à ce qu'est l'amour.
Pour terminer ainsi
"Difficile de définir l'amour car il en existe autant de visages que d'êtres. Point de solution miracle pour le faire fructifier. De notre voyage se dégage pourtant un enseignement : l'amour n'est jamais acquis, il se mérite. (...) L'amour est comme cette lueur à l'avant d'un vélo dans la nuit, quine reste allumée qu'à la force des mollets.Pour que l'étreinte du départ devienne éternité, sans cesse entretenir la fragile lumière."
Ce questionnement ô combien personnel et parfois secret se révèle finalement pour moi une découverte de l'Egypte, des villages isolés aux grandes métropoles, et de son histoire récente. J'ai vogué sur une felouque, crapahuté dans le désert du Sinaï, marché sur les routes poussiéreuses, fréquenté les boîtes et les cafés, assisté à des mariages...
Voyage dans l'intimité des Egyptiens
Marion Touboul
Transboreal, Voyage en poche, 2015
Photographies de Françoise Beauguion
Comme des extraits assez larges sont proposés sur le site de l'éditeur ici, encore ici, et puis là, je ne vais pas m'attarder sur l'écriture (fluide, évocatrice dans les descriptions, assez tonique pour ne pas lasser le lecteur, bref ce que j'aime dans ce type de lecture) ni sur tous les thèmes abordés, mais essayer de présenter simplement.
Marion Touboul a su me toucher dès le prologue, où elle évoque (brièvement) son vécu familial et personnel, juste assez pour m'entraîner à sa suite. Journaliste, elle connaît la langue arabe, a vécu en Egypte (pour diverses raisons elle réside dorénavant en Espagne) et les rencontres dont elle fait part ont eu lieu globalement entre la fin de Moubarak président et 2015. Pas besoin de connaitre à fond les événements, elle y fait parfois allusion, mais en relation avec l'atmosphère ou l'accueil des villageois surtout, laissant parfois leur peur de l'étranger présenté comme un espion prendre le pas sur leur hospitalité légendaire et réelle.
Hospitalité que Marion et Françoise (allez, je peux utiliser vos prénoms?) recherchent afin de poser leur fameuse question (sans doute tournée autrement selon les cas) 'Que représente l'amour pour vous?'. Ce livre est fait des réponses de dizaines d'hommes et de femmes, mariés ou pas, habitant la ville et la campagne. Calmement, patiemment, sans forcer, et avec respect, elles obtiennent des réponses parfois inattendues, mettant au jour du bonheur ou du drame. N'évitant aucun sujet intime ou délicat, tels l'excision ou la prostitution des jeunes gens auprès des touristes européennes, sans oublier la dure réalité vécue par les homosexuels. Poids de la famille, mariages arrangés, même dans les grandes villes où les femmes exercent un métier. "Elle rêvait d'amour à l'Occidentale avec la pudeur à l’Égyptienne. Un modèle à inventer"
Certains finissent par aimer leur femme: "Elle est comme ma sœur. Si elle venait à disparaître, je serais perdu. Aimer, c'est être complice avec quelqu'un dont on connaît le passé et les parents. On n'a pas de secrets l'un pour l'autre. C'est un amour pur et durable, pas comme celui dont on parle dans les séries télévisées. L'amour passionnel, c'est très rare ici.""Moi je crois en l'amour qui naît après le mariage dans la vie quotidienne." Une vision de l'amour rapprochée de celle de la mère d'Albert Cohen dans Le livre de ma mère.(page 226). L'auteur sait présenter les multiples facettes du problème, sans juger ou critiquer, avec des références prises dans notre histoire ou littérature occidentale. Une occasion de réfléchir pour nous aussi à ce qu'est l'amour.
Pour terminer ainsi
"Difficile de définir l'amour car il en existe autant de visages que d'êtres. Point de solution miracle pour le faire fructifier. De notre voyage se dégage pourtant un enseignement : l'amour n'est jamais acquis, il se mérite. (...) L'amour est comme cette lueur à l'avant d'un vélo dans la nuit, quine reste allumée qu'à la force des mollets.Pour que l'étreinte du départ devienne éternité, sans cesse entretenir la fragile lumière."
Ce questionnement ô combien personnel et parfois secret se révèle finalement pour moi une découverte de l'Egypte, des villages isolés aux grandes métropoles, et de son histoire récente. J'ai vogué sur une felouque, crapahuté dans le désert du Sinaï, marché sur les routes poussiéreuses, fréquenté les boîtes et les cafés, assisté à des mariages...
Commentaires
J'aime bien la comparaison avec la dynamo de vélo !
avec ce titre je pensais que tu avais lu Amours de Léonor de Recondo qui circule beaucoup sur la blogosphère.
Mais non c'est un titre différent et plus proche du documentaire.
Si les couples se créent de manière différentes chez nous, il s'avère que le quotidien fait naître les même questionnements sur l'amour.
Bon WE
Les mariages arrangés par la famille, oui, cela a quasi disparu chez nous, mais les aspirations des gens sont les mêmes partout!
Oui, il te le faut (remarque, c'est Transboreal, ce coup là)
Mes alliances: Histoires d'amour et de mariages?
Noté Keisha