Orfeo
Richard Powers
Le cherche midi, Lot49, 2015
Traduction Jean-Yves Pellegrin
Encore étudiant, Peter Els a délaissé la chimie, entraîné par sa petite amie du moment à se livrer à sa passion : la composition musicale. Il vouera son existence à transcrire (ou pas) les notes surgissant dans sa tête ou livrées par la nature ou son entourage. Mais la science le rattrapera, car suite à des bricolages sur l'ADN de la bactérie Serratia Marcescens, il attirera l'attention de la sécurité intérieure (et là on ne rigole plus).
Après Le temps où nous chantions, Richard Powers s'attaque encore à la musique, cette fois la musique contemporaine, au travers de la vie d'un compositeur, dont les œuvres m'ont l'air assez expérimentales. Mais "L'objet de la musique n'est-il pas d'émouvoir l'auditeur? -Non, l'objet de la musique est de réveiller l'auditeur. De briser chacune de nos habitudes toutes faites." A méditer.
Alternant entre le présent de Peter Els, 70 ans, en cavale et son passé, le roman - souvent très allusif- permet (parfois) difficilement (à mon avis) de s'attacher aux personnages et demande de s'accrocher aux absolument superbes passages tels la dissection des Kindertotenlieder, de Proverb de Steve Reich
ou surtout la création du quatuor pour la fin du temps de Messiaen le 15 janvier 1941 dans un stalag silésien... (Messiaen : 'Jamais je n'ai été écouté avec autant d'attention')
Mais cela mérite vraiment le détour. J'ai aussi fait connaissance de Harry Partch (voir wikipedia) : à la fin du roman Els recherche lui aussi des graffitis à Barstow...
Les avis de Tête de lectureTête de lecture
Richard Powers
Le cherche midi, Lot49, 2015
Traduction Jean-Yves Pellegrin
Encore étudiant, Peter Els a délaissé la chimie, entraîné par sa petite amie du moment à se livrer à sa passion : la composition musicale. Il vouera son existence à transcrire (ou pas) les notes surgissant dans sa tête ou livrées par la nature ou son entourage. Mais la science le rattrapera, car suite à des bricolages sur l'ADN de la bactérie Serratia Marcescens, il attirera l'attention de la sécurité intérieure (et là on ne rigole plus).
Après Le temps où nous chantions, Richard Powers s'attaque encore à la musique, cette fois la musique contemporaine, au travers de la vie d'un compositeur, dont les œuvres m'ont l'air assez expérimentales. Mais "L'objet de la musique n'est-il pas d'émouvoir l'auditeur? -Non, l'objet de la musique est de réveiller l'auditeur. De briser chacune de nos habitudes toutes faites." A méditer.
Alternant entre le présent de Peter Els, 70 ans, en cavale et son passé, le roman - souvent très allusif- permet (parfois) difficilement (à mon avis) de s'attacher aux personnages et demande de s'accrocher aux absolument superbes passages tels la dissection des Kindertotenlieder, de Proverb de Steve Reich
Mais cela mérite vraiment le détour. J'ai aussi fait connaissance de Harry Partch (voir wikipedia) : à la fin du roman Els recherche lui aussi des graffitis à Barstow...
Harry Partch jouant du gourd tree (un de ses instruments originaux) |
Commentaires
Je te rejoins bien sûr sur cette lecture ardue mais enrichissante : ça faisait bien longtemps que je n'avais pas écouté autant de musique contemporaine en si peu de temps !
Je confirme que plus généralement, le concert est incontournable, rien ne vaut le live! (et ce n'est pas parce que c'est toi que je le dis, ou plutôt si un peu, car je sais que tu comprends à 100%). J'ai assisté à des concerts qui ne seraient pas 'passés' en écoute disque, mais qui m'ont laissée sur le flan (les quatuors de Fauré, par exemple, mais c'est dingue). Tu as le souffle, les regards entre les interprètes, la tension, oui palpable, etc. Bon j'arrête! ^_^
Ensuite, ses romans ne sont pas forcément traduits dans l'ordre de leur parution au Etats-Unis. Mais Orfeo est le dernier, cette fois.
je sais que l'auteur écrit vraiment bien! j'ai lu un roman de lui " la chambre aux échos". Celui-là n'est pas pour moi... j'ai des connaissances très limitées en musique et en sciences. J'ai toujours l'intention de lire " le temps où nous chantions" ton billet m'y fait penser.
je suis de retour
Le morceau de Steve Reich est une découverte pour moi, assez planante, je voyais Reich autrement!
J'ai bien aimé La chambre aux échos, et les thèmes abordés!
Bonne semaine.
D'ici là, ce roman sera en poche, donc tout va bien.
Mais en fait je n'en fais pas une priorité, je constate seulement que je lis pas mal de leur sélection, qui donc me correspond bien.
J'espère bien que tu gardes ta liberté de penser ce que tu veux d'un livre. ^_^
Ne pas trop comparer avec Le temps où nous chantions, il s'agit ici plutôt de musique contemporaine (mais pas que), et de composition. Mais on a toujours les chouettes passages où il sait parler des morceaux.
Amitiés.
Roger
Merci de votre passage.