Le piéton de Rome
Portrait souvenir
Dominique Fernandez
Philippe Rey, 2015
Photogrphies de Ferrante Ferranti
A lire sa bibliographie en fin de volume, qui mieux que Dominique Fernandez pouvait proposer cette promenade romaine?
Dans le premier chapitre que je juge parfaitement introductif, Dominique Fernandez expose bien les difficultés de l'exercice:
"Bêtifier sur les monuments célèbres n'est pas plus sot que ricaner des éloges hyperboliques dont une dévotion de plusieurs siècles les a enturbannés. Il faut conserver la tête froide et l'esprit non prévenu; se garder aussi bien de dénigrer les splendeurs prônées par tant de renommés thuriféraires (...), que de se faire le énième commis-voyageur d'un prêt-à-porter culturel pour touristes nigauds. Je réduirai donc Rome aux quelques impressions fortes, et personnelles, que j'en ai reçues au cours de mes nombreux séjours.
Certains lieux, pourtant illustres, paraîtront négligés, parce que l'auteur les a visités par devoir, sans y éprouver d'émotion. Une telle pompe entoure certains des monuments les plus fameux (...) qu'elle décourage d'y ressentir quelque chose qui ne soit pas convenu. C'est là un des malheurs du voyage à Rome : un excès de faste et de puissance gâche par endroits ce qu'on voudrait trouver beau, si l'on n'était rebuté par tant de morgue et de grandiloquence.(...)
Autre obstacle : comment penser par soi-même, devant des œuvres commentées cent fois par les meilleures plumes?"
Un long passage que j'ai aussi destiné à montrer combien la plume de l'auteur est élégante, et croyez-moi, lorsqu'il décrit et détaille elle est tout aussi agréable et précise.
Parcourant et visitant Rome depuis une cinquantaine d'années, Dominique Fernandez est un guide idéal; certains chapitres pourraient d'ailleurs servir de 'vrai' guide, ne manquent même pas le nom des rues à suivre. Bien évidemment ses choix de préférences et de détestations sont personnels mais fort variés, à chacun d'approuver ou non.
Le palais de Néron, restauré et ouvert en 2000 (enfin, ce qu'il en reste) mais ça devait être superbe!
Cette basilique San Clemente est "le quatrième étage d'autres édifices enfouis sous terre."
"Je ne connais pas en Europe d'édifice plus hideux."
Dominique Fernandez n'oublie pas la culture ("Rome est devenue un désert culturel, où même l'opéra vient de se déclarer en faillite")(Sa description de la soirée à l'opéra du 12 mars 2011, avec Ricardo Muti, m'a fortement impressionnée) mais il évoque les écrivains et cinéastes qui ont fait la grandeur de l'Italie, tout en n'étant pas originaires de Rome! Fernandez en a connu et fréquenté un bon nombre, Pasolini, Moravia, ...
Un livre assez court (230 pages) que j'ai pris plaisir à parcourir, en dépit de certaines énumérations parfois longues si on n'est pas in loco et d'évocations d'éphèbes peints ou sculptés qui auraient pu être plus rares... (mais bon, l'art est ce qu'il est!)(et Caravage et Michel Ange des p'tits malins)
Je viens juste de voir que Delphine Olympe en parle (on ne s'est pas du tout concertées!)
Le mois italien chez Eimelle
Portrait souvenir
Dominique Fernandez
Philippe Rey, 2015
Photogrphies de Ferrante Ferranti
A lire sa bibliographie en fin de volume, qui mieux que Dominique Fernandez pouvait proposer cette promenade romaine?
Dans le premier chapitre que je juge parfaitement introductif, Dominique Fernandez expose bien les difficultés de l'exercice:
"Bêtifier sur les monuments célèbres n'est pas plus sot que ricaner des éloges hyperboliques dont une dévotion de plusieurs siècles les a enturbannés. Il faut conserver la tête froide et l'esprit non prévenu; se garder aussi bien de dénigrer les splendeurs prônées par tant de renommés thuriféraires (...), que de se faire le énième commis-voyageur d'un prêt-à-porter culturel pour touristes nigauds. Je réduirai donc Rome aux quelques impressions fortes, et personnelles, que j'en ai reçues au cours de mes nombreux séjours.
Certains lieux, pourtant illustres, paraîtront négligés, parce que l'auteur les a visités par devoir, sans y éprouver d'émotion. Une telle pompe entoure certains des monuments les plus fameux (...) qu'elle décourage d'y ressentir quelque chose qui ne soit pas convenu. C'est là un des malheurs du voyage à Rome : un excès de faste et de puissance gâche par endroits ce qu'on voudrait trouver beau, si l'on n'était rebuté par tant de morgue et de grandiloquence.(...)
Autre obstacle : comment penser par soi-même, devant des œuvres commentées cent fois par les meilleures plumes?"
Un long passage que j'ai aussi destiné à montrer combien la plume de l'auteur est élégante, et croyez-moi, lorsqu'il décrit et détaille elle est tout aussi agréable et précise.
Parcourant et visitant Rome depuis une cinquantaine d'années, Dominique Fernandez est un guide idéal; certains chapitres pourraient d'ailleurs servir de 'vrai' guide, ne manquent même pas le nom des rues à suivre. Bien évidemment ses choix de préférences et de détestations sont personnels mais fort variés, à chacun d'approuver ou non.
Le palais de Néron, restauré et ouvert en 2000 (enfin, ce qu'il en reste) mais ça devait être superbe!
Fresques de la Domus Aurea de Néron qui inspirèrent les artistes du 16ème siècle |
http://www.centreaccueilrome.com/basiliques/saint-clement |
Monument à Victor Emmanuel |
Un livre assez court (230 pages) que j'ai pris plaisir à parcourir, en dépit de certaines énumérations parfois longues si on n'est pas in loco et d'évocations d'éphèbes peints ou sculptés qui auraient pu être plus rares... (mais bon, l'art est ce qu'il est!)(et Caravage et Michel Ange des p'tits malins)
Je viens juste de voir que Delphine Olympe en parle (on ne s'est pas du tout concertées!)
Le mois italien chez Eimelle
Commentaires
Je vais rajouter le lien vers ton billet. D'accord avec toi pour dire que la sortie de Ricardo Muti était tout à fait impressionnante ! Cela a dû être un grand moment d'émotion...
Un saut sur le site de la bibli, oh mais ce livre y est, hop, noté!
Pour Paris, sûrement, et il en restera toujours. Quand je pense que j'ai 'découvert' un cadran solaire à Blois, devant lequel je suis passée des dizaines de fois... Suffisait de lever la tête au bon moment (et il indiquait la bonne heure)
De quoi trouver l'envie d'y retourner plus que le temps d'un week-end, car il serait idiot de croire qu'on a vu Rome en deux jours. Au diable morgue et grandiloquence, allons-y bien regarder et profiter. J'espère bientôt...
Ceci étant, Rome, comme bien des villes (toutes les villes?) se visite à pied, en flânant, en se perdant, en découvrant, en levant le nez en l'air ... Il y a des visites incontournables, c'est sûr, mais aussi ses propres découvertes. Bonne visite, alors!
Et Venise, je rêve d'y aller (tu n'arranges rien en me disant que tu l'as préférée à Sienne dont on m'a dit tant de bien !)
De ce voyage en Italie reste le choc en découvrant ma première cathédrale (dans une autre ville plus petite)(mais pas de syndrome de Stendhal quand même ^_^), oui, Sienne, la grande place, mais hélas ce voyage survolait beaucoup, on voyait juste l'essentiel (qui doit être vu!). Je pense que tu aimeras Sienne!
Quant à Venise... Juste une splendeur, il faut flâner dans les ruelles quasi désertes, loger en ville pour découvrir la place Saint Marc le soir, tu verras pourquoi c'est une ville magnifique et particulière (hélas pour encore combien de temps?)
Mes souvenirs italiens sont lointains. En voyage organisé, avec ses avantages et désavantages. Les désavantages, c'est de ne guère pouvoir passer du temps où on veut, se balader, etc. comme je fais dans les villes en France en général. L'avantage, c'est le billet groupe pour la Sixtine ou le palais des Doges (oui, je vais parler de Venise!) ce qui fait qu'on n'attend pas.
Fernandez a un demi siècle de Rome dans les pattes, alors forcément il en sait plus (et en découvre encore).
Mon voyage en Italie a démarré avant Rome, donc mon premier choc artistique a eu lieu avant (pas loin des larmes d'émotion devant tant de beauté) et s'est terminé avec Florence et surtout Venise, alors là tu comprends, je me suis plus régalée. C'est bête je le sais...
Cependant cette villa de Néron, on ne sait jamais, j'aimerais la voir. Il faudrait aussi que je voie Pompéi avant que ça ne s'écroule faute d'argent...
Je me souviens avoir été déçue par la Pieta dans Saint Pierre, derrière ses vitres, pourtant j'aurais pu ressentir quelques chose, mais là, rien, trop froides ces vitres...
Je conclurai en disant que l'Italie, quand même, c'est un pays extraordinaire, des splendeurs de toutes périodes (je ne me souviens plus du Colisée? Finalement il y a ailleurs des amphithéâtres mieux conservés, rien qu'en Tunisie) oui c'est sans doute bruyant, mais pffff, rien que la cuisine, je veux y retourner...
Beau voyage que celui qui conjugue toutes ces filles. Ce n'est pas bête de se régaler à Florence et Venise, j'en ai fait autant, beaucoup plus qu'à Rome (mais à Venise, l'ambiance est différente, moins encombrée et ça a beau être très touristique, ça m'a semblé beaucoup moins touristique qu'à Rome).
Je te rejoins, l'Italie est incroyable, il y a tellement de beauté concentrée sur un lieu, plus qu'en Belgique, parfois plus qu'en France aussi, on a l'impression d'être dans l'histoire et dans la contemporanéité en même temps. Et elle a la meilleure cuisine au monde. Enfin, celle que je préfère ^_^.
Oh en France dans certaines villes on a l'impression d'histoire et de beauté, mais l'Italie, ah... (en plus la météo doit compter). Pour Venise, si on s'éloigne des coins trop fréquentés, on peur se retrouver dans des rues très calmes!
Pour découvrir les villes, oui, il faut marcher (à Paris aussi). Lever le nez, se méfier des voitures, etc.
Le hors saison, bien sûr, c'est souvent le mieux (mais La Réunion en juillet, c'est un poil trop hors saison, heureusement je n'y allais pas pour la plage bronzette).
Pas de bibliographie 'Rome' dans mon livre, mais tout simplement la liste des livres dont Fernandez est l'auteur, tu sais.