Si une nuit d'hiver un voyageur
Se una notte d'inverno un viaggiatore
Italo Calvino
Folio, 2015
Nouvelle traduction par Martin Rueff
Dans son journal (un chapitre du roman), l'écrivain Silas Flannery écrit:
"L'idée m'est venue d'écrire un roman fait seulement de débuts de roman. Le personnage principal pourrait en être un Lecteur qui se trouve constamment interrompu. Le Lecteur acquiert un nouveau roman A de l'auteur Z. Mais il s'agit d'un exemplaire défectueux, et il ne parvient pas à dépasser le début... Il retourne en librairie pour qu'on lui donne un nouveau volume...
Je pourrais l'écrire entièrement à la deuxième personne : toi Lecteur... Je pourrais aussi y faire entrer une Lectrice, un traducteur faussaire, un vieil écrivain qui tient son journal, comme ce journal... [page 277]"
Déjà perdu, Lecteur? Il fallait bien une mise en abyme dans ce roman, et en plus c'est un parfait résumé.
Mais foin de toute paresse. Argumentons pourquoi ce roman est incontournable si tu te prétends Lecteur.
Le début : "Tu es sur le point de commencer le nouveau roman d'Italo Calvino. Détends-toi. Recueille-toi.(...) Prends la position la plus confortable qui soit."
"Tu es allé dans une librairie et tu as acheté le volume. Tu as bien fait." [note : 7.60 en poche, ne pas s'en priver] "Tu t'es frayé un chemin dans le magasin à travers le tir de barrage nourri de ces Livres Que Tu N'As Pas Lus et qui te regardent en faisant les gros yeux depuis les tables et les étagères pour essayer de t'intimider. [pages 12 et 13, continuant avec ces catégories, c'est absolument génial, vrai et jubilatoire!] Après achat, "Tu as jeté un regard navré sur les livres autour de toi (ou mieux : ce sont les livres qui te regardaient avec cet air navré qu'ont les chiens quand ils voient du fond des cages d'un chenil municipal un de leurs anciens compagnons s'éloigner, tenu en laisse par un maître venu le reprendre)."
La fin (si! J'ose)
"Encore un instant. Je suis sur le point de finir 'Si une nuit d'hiver un voyageur' d'Italo Calvino."
Bref, c'est LE livre dont tu rêvais, Lecteur. Qui parle de lecture, de Lecteur (et de Lectrice), de romancier, de traducteur. Qui pourrait devenir frustrant, avec ces morceaux de romans dont jamais on ne connaîtra la suite (mais à Toi de terminer, et puis cela forme à chaque fois quand même une sorte de tout satisfaisant). Qui pourrait tourner à la redite, si l'auteur n'avait pas varié les raisons pour lesquelles cette lecture s'interrompt. Qui pourrait lasser, s'il ne s'agissait à chaque fois d'un nouvel univers, d'un nouveau genre. Qui pourrait manquer d'histoire (un comble!) s'il n'y avait celle du Lecteur et de la Lectrice. Qui pourrait devenir vertigineux (et ça le devient quand même, mais baste).
Dans la postface, Calvino, membre de l'Oulipo (pas étonnant!) révèle qu'il a choisi le schéma suivant : "Dans un récit à la première personne un personnage masculin se retrouve obligé d'assumer un rôle qui n'est pas le sien, dans une situation où l'attraction exercée par un personnage féminin et la menace obscure venue d'une collectivité d'ennemis pèsent toujours davantage sur lui."
Il précise aussi que "Dans chaque chapitre le type de roman qui suit est indiqué par la bouche de la Lectrice."
Mais c'est bien sûr!(a posteriori). Voilà donc qu'il me faut relire Si une nuit d'hiver un voyageur pour vérifier tout cela, car je n'ai rien remarqué, prise dans ma lecture...
Et voilà une envie de lire ce "roman qui raconte une journée quelconque d'un type de Dublin en dix-huit chapitres dont chacun a un cadre stylistique différent."!!!
Dure vie que la tienne, ô Lecteur, ô Lectrice.
Mois italien chez Eimelle
Se una notte d'inverno un viaggiatore
Italo Calvino
Folio, 2015
Nouvelle traduction par Martin Rueff
Dans son journal (un chapitre du roman), l'écrivain Silas Flannery écrit:
"L'idée m'est venue d'écrire un roman fait seulement de débuts de roman. Le personnage principal pourrait en être un Lecteur qui se trouve constamment interrompu. Le Lecteur acquiert un nouveau roman A de l'auteur Z. Mais il s'agit d'un exemplaire défectueux, et il ne parvient pas à dépasser le début... Il retourne en librairie pour qu'on lui donne un nouveau volume...
Je pourrais l'écrire entièrement à la deuxième personne : toi Lecteur... Je pourrais aussi y faire entrer une Lectrice, un traducteur faussaire, un vieil écrivain qui tient son journal, comme ce journal... [page 277]"
Déjà perdu, Lecteur? Il fallait bien une mise en abyme dans ce roman, et en plus c'est un parfait résumé.
Mais foin de toute paresse. Argumentons pourquoi ce roman est incontournable si tu te prétends Lecteur.
Le début : "Tu es sur le point de commencer le nouveau roman d'Italo Calvino. Détends-toi. Recueille-toi.(...) Prends la position la plus confortable qui soit."
"Tu es allé dans une librairie et tu as acheté le volume. Tu as bien fait." [note : 7.60 en poche, ne pas s'en priver] "Tu t'es frayé un chemin dans le magasin à travers le tir de barrage nourri de ces Livres Que Tu N'As Pas Lus et qui te regardent en faisant les gros yeux depuis les tables et les étagères pour essayer de t'intimider. [pages 12 et 13, continuant avec ces catégories, c'est absolument génial, vrai et jubilatoire!] Après achat, "Tu as jeté un regard navré sur les livres autour de toi (ou mieux : ce sont les livres qui te regardaient avec cet air navré qu'ont les chiens quand ils voient du fond des cages d'un chenil municipal un de leurs anciens compagnons s'éloigner, tenu en laisse par un maître venu le reprendre)."
La fin (si! J'ose)
"Encore un instant. Je suis sur le point de finir 'Si une nuit d'hiver un voyageur' d'Italo Calvino."
Bref, c'est LE livre dont tu rêvais, Lecteur. Qui parle de lecture, de Lecteur (et de Lectrice), de romancier, de traducteur. Qui pourrait devenir frustrant, avec ces morceaux de romans dont jamais on ne connaîtra la suite (mais à Toi de terminer, et puis cela forme à chaque fois quand même une sorte de tout satisfaisant). Qui pourrait tourner à la redite, si l'auteur n'avait pas varié les raisons pour lesquelles cette lecture s'interrompt. Qui pourrait lasser, s'il ne s'agissait à chaque fois d'un nouvel univers, d'un nouveau genre. Qui pourrait manquer d'histoire (un comble!) s'il n'y avait celle du Lecteur et de la Lectrice. Qui pourrait devenir vertigineux (et ça le devient quand même, mais baste).
Dans la postface, Calvino, membre de l'Oulipo (pas étonnant!) révèle qu'il a choisi le schéma suivant : "Dans un récit à la première personne un personnage masculin se retrouve obligé d'assumer un rôle qui n'est pas le sien, dans une situation où l'attraction exercée par un personnage féminin et la menace obscure venue d'une collectivité d'ennemis pèsent toujours davantage sur lui."
Il précise aussi que "Dans chaque chapitre le type de roman qui suit est indiqué par la bouche de la Lectrice."
Mais c'est bien sûr!(a posteriori). Voilà donc qu'il me faut relire Si une nuit d'hiver un voyageur pour vérifier tout cela, car je n'ai rien remarqué, prise dans ma lecture...
Et voilà une envie de lire ce "roman qui raconte une journée quelconque d'un type de Dublin en dix-huit chapitres dont chacun a un cadre stylistique différent."!!!
Dure vie que la tienne, ô Lecteur, ô Lectrice.
Mois italien chez Eimelle
Je ne suis pas preneuse, je n'aime pas tellement ce genre de mise en abîme.
RépondreSupprimerEcoute, lis le premier chapitre (tu devrais le trouver en bibli) et si tu ne te reconnais pas, que faire? ^_^
SupprimerMais ensuite le procédé peut ne pas te plaire, je suis d'accord.
Euh, comment dirais-je ?.............. Je m'interroge, pour faire court. Le principe de départ est plaisant, mais je crains de vite me lasser sur la longueur
RépondreSupprimer(Ça le fait, le super logo/tampon coup de cœur !)
Pour moi, c'est un incontournable de lecteur vorace! Lis au moins le premier chapitre. J'avoue juste une mini baisse de régime après 4 ou 5 histoires, mais ensuite tout a filé! Une relecture, en fait, appréciée encore plus que la première fois.
SupprimerLe logo, oui, mais je n'en abuserai pas! ^_^
Bon eh bien il n'a plus qu'à sortir de ma pal §
RépondreSupprimerJe l'ai acheté en juin je crois, pour le relire, et tu vois il n'a pas trop stagné dans la PAL! Yapluka!
SupprimerC'est la journée Calvino, aujourd'hui , donc ! Tu as donc la nouvelle traduction, je remarque que le titre a changé, c'était : Si par une nuit d'hiver un voyageur. Le début est assez ressemblant, à d'infimes détails près (j'ai un exemplaire de 1981 sous les yeux...) Bon, quand je ne saurai pas quoi lire... je le relirai !
RépondreSupprimerEn fait Calvino n'aimait pas l'ancienne traduction. Je me suis lancée dans Poetique du traduire, un machin trop abscons pour moi, motivée pourtant, où l'auteur donnait comme exemple de mauvaise traduction justement ce roman là de Calvino. C'est sûr qu'en VO c'est toujours mieux, mais là je ne peux pas et dois faire confiance à une traducteur.
SupprimerBah, l'exemplaire de 1981 devrait aller (j'ai comparé les débuts et pas trouvé de grosses différences, mais avaient-ils suivi les conseils de Meschonic auteur de cette poétique du traduire, je n'en suis pas sûre.)
Bref, à lire ou relire.
Hi, hi, je viens de relire le passage en librairie et j'adore !
RépondreSupprimerHein que c'est tout à fait ça? C'est pourquoi je conseille aux récalcitrants de lire au moins ce chapitre 1!
SupprimerOuh là, ça ne me rajeunit pas, je crois que je l'ai lu pratiquement à sa sortie, en 1979 ou 1980, et j'avais littéralement adoré ! Mais c'est quand même un peu loin... il faudrait que je le relise pour pouvoir en parler sérieusement :-)
RépondreSupprimerJe l'ai lu dans les années 80, dans l'édition du Seuil, avec du vert et du blanc (tu la vois?), aimé, sans trop de souvenirs marquants, et là, que c'était meilleur, je pense que la Lectrice en moi a mûri.
SupprimerGrand souvenir de lecture !
RépondreSupprimerUn gros choc dans une vie de lecteur (n'ayons pas peur!)
Supprimertu es très très tentante!
RépondreSupprimerIl te reste un mois... ^_^
SupprimerLu il y a bien longtemps... Tu me donnes envie de le relire !
RépondreSupprimerHé oui! Je l'ai acheté, car je pense que c'est à avoir chez soi...
SupprimerJe ne connaissais pas ce roman, intéressant comme principe que cette mise en abyme.
RépondreSupprimerC'est bon de le ressortir, il n'a pas vieilli (et la mise en abyme, qui m'a servi à attaquer le billet, ce n'est pas que ça, bien sûr, dans ce livre)
SupprimerEncore un que je DOIS lire! Merci de le signaler.
RépondreSupprimerHé oui, il tourne au classique, il n'a pas pris une ride, et je suis ravie de donner envie de le lire, ce roman.
SupprimerLe moins qu'on puisse dire, c'est que tu sais donner envie.
RépondreSupprimerMerci! Ce livre le mérite!
SupprimerCalvino c'est du sûr , je te recommande dans le genre un peu philosophique : Palormar
RépondreSupprimerMa bibli les possède quasiment tous, c'est donc à voir.
SupprimerVoilà qui est diablement intriguant ! Il me semble incontournable, celui-là ! J'avoue que je n'en avais jamais entendu parler.
RépondreSupprimerIl n'est pas tout nouveau, mais une nouvelle traduction (poche) vient de ressortir, ne pas se priver.
SupprimerRhooooooo ! Rien que ça ? Jamais lu cet auteur, faudrait y remédier ! ;-)
RépondreSupprimerJe ne sais pas s'il faut commencer par ce titre, mais en tout cas ce roman devient incontournable.
SupprimerIl paraît que c'est celui que je "dois" lire, maintenant que j'ai franchi le pas de la première lecture avec Les villes invisibles l'an dernier ; en commençant avec ce titre-là, je suis au moins sure de ne pas m'effrayer de ses exercices de style. L'idée de la mise en abyme me plaît bien, et ce début est excellent !
RépondreSupprimerIl me paraît plus aisé à lire que Les villes invisibles. A toi de voir!
SupprimerUn de mes coups de coeur qui remonte bien loin mais qui reste dans ma tête indiscutablement un coup de coeur. Je pourrais bien le relire - en italien, tiens, plutôt que de lire la nouvelle traduction ! Mais bon, ça pourrait m'amener à du 2025...
RépondreSupprimerM'enfin, tu ne recules devant rien! ^_^
SupprimerJe viens de relire le premier chapitre ( édition blanche et verte, moi aussi), tu m'en as donné l'envie. Et oui, c'est un régal ! Autant que je me souvienne, la suite aussi m'avait régalée. Et j'avais enchaîné sur la trilogie des ancêtres, beaucoup plus facile à lire que "Les villes invisibles". Si tu ne connais pas, je te la conseille.
RépondreSupprimerLa blanche et verte (et d'autres) est dans le magasin de la bibli... (pas loin de Calet, mais c'est une autre histoire, il faudrait que j'en parle de cet auteur oublié). Il faudrait que je voie ses romans hors magasin (j'ignore comment le tri se fait, qui reste dehors, qui file au magasin)(en tout cas on ne jette pas, ouf!)
SupprimerTiens un sujet de note qui me plairait bien ... le rangement alphabétique fait parfois se côtoyer des univers tellement différents qu'un Calvino s'en serait jubiler. Je me surprends à en sourire devant mes étagères. je me demande ce que je ferais en temps que bibliothécaire ... un truc à la Quiriny ? En tout cas, j'ai épluché ton blog, pas de traces de la trilogie .... Aurais-tu des failles secrètes ? ^-^
SupprimerLes voisinages dus à l'alphabet, quelle jolie étude, en effet!
SupprimerPour Calvino, je me souviens d'en avoir lu, mais seuls ce Voyageur et Cosmicomics restent en tête. J'ai des failles secrètes? En tout cas, 1) je n'ai pas tout lu (ouf) et surtout 2) j'ai beaucoup lu avant le blog!
Le Livre, tu as tout dit :-) Quel souvenir de lecture, et de relecture. Bravo pour ce billet qui va faire tomber dedans ce qui n'y sont pas encore passés, hé, hé :-D
RépondreSupprimerJ'espère bien en convaincre certains, c'est dommage de ne pas lire ce roman absolument inclassable!
SupprimerJ'avais tenté de le lire il y a un paquet d'années, incitée à cela par une personne très fan (mais n'ayant pas du tout les mêmes goûts que moi) et j'avais dû en lire deux paragraphes avant que cela ne me gonfle définitivement. Je suis, de toute façon, allergique à Calvino (lu aussi des passages en italien pour les cours sans succès).
RépondreSupprimerEn revanche, et c'est l'objet de mon commentaire, je ne peux que t'inciter vivement à lire le "roman qui raconte une journée quelconque d'un type de Dublin en dix-huit chapitres dont chacun a un cadre stylistique différent." Il a bouleversé ma vie de lectrice.
Ne t'inquiète pas : j'avais déjà repéré ton billet, et récemment je l'ai relu, donc je tenterai l'ascension de la montagne joycienne! En grande partie grâce à toi, sache-le!
SupprimerTu ne pouvais pas me faire plus plaisir ! :) (j'ai encore la gueule de bois et ça pourrit bien mes autres lectures)
SupprimerC'est quand même un gros machin, sur wikipedia c'est tout juste s'ils ne donnent pas une méthode de lecture... Je vais faire comme d'habitude, foncer dans la lecture sans rien savoir! (et me renseigner un peu après) Mais d'après toi, ça a l'air quelque chose!!!
SupprimerDans le livre que je viens de terminer, je relis "Quand le mémorialiste intimiste se fait romancier, cela donne, d'après Malraux, Ulysse et La Recherche : deux chefs d'oeuvre. Du roman. Carrément même : les deux pavés tenus pour les deux chefs-d'oeuvre absolus du roman moderne." (...)
Hé oui, ça commence à me cerner. ^_^
La méthode de lecture est assez simple : un chapitre après l'autre ;) Après, je recommande de lire les notices avant chaque partie, c'est pas du luxe (et lire les notes, même si elles sont très nombreuses, sauf si tu es sûre de connaître la référence), sinon c'est un coup à n'y rien comprendre et là, plus de plaisir.
SupprimerPar contre, oui, ne pas se prendre la tête. Comme je l'écrivais dans mon billet : de toutes façons, impossible de tout comprendre, tout retenir avec une lecture, alors l'analyse fine, oublie. J'ai foncé dans le tas moi-même : acheté un jour d'envie urgente et lu en huit jours au pas de course.
La recherche, non, définitivement non ;) (j'ai tenté en traduction anglaise une fois et ça m'a gonflé moins vite qu'en français mais quand même, ça a vite tourné court).
L'exemplaire de ma bibli numéro 1 n'est plus là, mais bien sûr il y en a un dans ma bibli numéro 2 (la nouvelle traduction). Je suis partante! J'espère que l'édition comprendra les notices et notes dont tu parles, mais juste pour me servir de béquilles si besoin est, sinon plus de plaisir comme tu dis ...
SupprimerC'est grâce à toi que j'ai démarré les Journaux de Juliet (tu te souviens, et par le premier en plus! ^_^) alors j'ai tendance à suivre tes conseils, je veux du robuste (mais déplore que sur le sujet 'Marcel' nous soyons en désaccord ^_^)
...
Je viens encore de relire ton billet. je connais vaguement l'Odyssée et pas la Divine Comédie, ça promet. Mais tu me connais (enfin, je ne sais pas) j'aime bien les expériences fortes. Affaire à suivre.
Je crois que la dernière traduction parue chez Gallimard (couverture bleue et jaune si je ne me trompe pas) contient zéro notice et zéro note alors que la version Folio (pourtant Gallimard) les propose.
SupprimerSi tu n'as pas besoin de béquilles, tu auras toute mon admiration (je suis sûre que l'on peut lire Ulysse sans les notices et notes mais je maintiens qu'on n'y comprend rien ou presque sauf à être un spécialiste de l'Irlande, de la littérature classique, et de bien d'autres choses. On peut aussi le lire en ratant toutes les significations mais dans ce cas, je ne vois pas l'intérêt de la lecture. Autant lire un bouquin dans une langue inconnue). C'est certainement le texte le plus ardu que j'aie lu à ce jour (avec le Dante mais celui-là il m'a rendue chèvre).
Je me souviens très bien ma consternation en apprenant que tu découvrais Juliet avec son premier journal :D Heureusement que cela ne t'a pas dégoûtée ! (il me manque encore le 3 je crois et terminer - enfin reprendre depuis le début - le 4)
(je comprends bien pour Marcel et fais de mon mieux mais c'est soporifique au possible cette affaire ;p Peut-être quand j'aurai 60 ans. Je devrais tenter le coup tous les dix ans pour voir).
(en attendant, dans la section "robuste", je compte lire Finnegans Wake - en VO car la VF de Folio est une horreur. Si je m'en sors, je donnerai des nouvelles).
De toutes façons, tu n'auras jamais toutes les références alors, rassure-toi, tu vas galérer ^^ mais pas de façon désagréable comme j'ai pu l'expérimenter avec Dante (question de proximité temporelle je pense). Je te fais confiance pour apprécier l'expérience (quitte à ne pas aimer le roman. Après tout je conçois très bien que l'on puisse ne pas aimer > la nana qui essaie de paraître ouverte d'esprit mais qui ne comprend pas du tout comment on ne peut pas aimer ;p)
Pour ce genre d'expérience, un peu d'armes ne nuit pas, mais désolée, je ne lirai pas Dante (j'ai assisté à un spectacle de 'danse', enfin un truc paraissant dans les airs, italien, basé sur la divine Comédie, et je me suis un poil ennuyée, il manquait des références, en dépit de la notice remise avant le spectacle). Pour l'Irlande, je suis encore bien dans les brumes. A la limite, c'est l'Odyssée que je connais le mieux, comme des contes depuis ma jeunesse, quoi.
SupprimerL'exemplaire Gallimard n'est plus là, mais c'est le folio, donc aussi bien d'après ce que tu en dis. J'aime bien les expériences, mais sur un machin de plus de 1000 pages, ce n'est pas gagné.
En VO, même pas peur . Pour ce que j'en sais, Joyce invente des mots?
Marcel, ouais. Bon, on ne peut pas convaincre tout le monde, tu auras essayé... ^_^
J'ai toujours un Journal à lire, dédicacé, yes! pour les autres, je traîne...
Je termine en te disant que je suis d'accord avec toi, tout vouloir savoir et comprendre, cela empêche la lecture, mais ne pas avoir quelques aides, aussi. Merci de me rappeler que je vais galérer, je m'en réjouis d'avance (#sourirecrispé)
Je ne jetterai pas la pierre pour Dante. Si je ne l'avais pas lu en duo avec Mina, je serais toujours coincée au Purgatoire (le pire, c'est le Paradis... Ce fut mon enfer personnel). Je reste heureuse de l'avoir lu mais c'est bien tout, quelque chose comme "ça, c'est fait".
SupprimerJe serais curieuse de savoir comment une "connaisseuse" de l'Odyssée perçoit Ulysse. Je n'en ai qu'une connaissance très superficielle et j'aurais pu lire le roman sans m'apercevoir du lien entre les deux œuvres, surtout que Joyce ne suit pas la "logique" d'Homère (par exemple, le personnage qui représente Télémaque n'est pas le fils de celui qui représente Ulysse, même pas le fils spirituel et la relation qui se noue entre eux est très tardive ; le personnage qui représente Pénélope est infidèle, etc.)
Oui, pour Finnegans Wake, la VO ou la VF, je ne suis pas sûre que ce soit une tracasserie vu que ça reste obscur sur un plan linguistique. J'ai lu quelques sites pour me préparer et je vais m'en servir comme béquille au fil de ma lecture car pour la peine l'édition Penguin n'a pas de notes, juste une préface. J'avais déjà lu Portrait of the Artist as a Young Man en VO. Je n'avais pas compris grand-chose mais lire Ulysse m'a éclairée et je compte donc relire le livre dédié à Stephen Dedalus.
J'ai fini en début d'année le Journal VII (dédicacé aussi ;) et n'ai pas ressenti le besoin de relire Juliet depuis. Il y a des années comme ça et d'autres où c'est l'orgie ou presque.
C'est une galère plaisante ;) Je ne garde que de bons souvenirs de ma semaine de lecture (hormis les soirs où je piquais du nez dans le livre mais je râlais surtout d'être trop crevée pour comprendre, pas contre le livre).
Ne crois que que je connaisse si bien que cela l'Odyssée, juste la connaissance générale de tout le monde (Pénélope, la tapisserie, le chien, les sirènes, le cyclope, etc.), alors si Joyce change tout, mamma mia! Tiens, on peut retrouver un poil de l'histoire dans O Brother des frères Coen, si, si! (j'ai revu les sirènes et le cyclope, faciles à détecter). Mais je crois que l'essentiel de mes souvenirs vient de L'odyssée de Pénélope de Margaret Atwood (http://enlisantenvoyageant.blogspot.fr/2010/08/lodyssee-de-penelope.html)
SupprimerJuliet, (pas taper), je pense avoir laissé le 3, mais depuis j'ai lu celui en Nouvelle Zélande. Cet auteur fait partie de ceux que j'aime, mais trop de livres m'environnent. Il ne faut surtout pas que je me force, d'ailleurs, pour Juliet, ça viendra.
Plus de 1000 pages en huit jours! Tu m'épates quand on imagine le genre de bouquin. Mais l'idée de lecture commune n'est pas mauvaise, je vais essayer de mettre dans le coup une blogueuse qui aime les défis ^_^, on s'est lu Don Quichotte comme ça.
Je vois que tu n'en as pas fini avec Joyce...
Ma bibi possède aussi une BD intitulée Joyce, l'homme de Dublin, ça pourrait être intéressant (ne m'accuse pas de contourner l'obstacle, j'ai prévu Ulysse!)
Rhooo je suis conquise par ton billet. je ne pensais pas que ce livre était comme ça... ça donne envie dis donc !!
RépondreSupprimerAh c'est un roman qui ne ressemble à aucun autre, et qui ne fait pas l'unanimité (voir Flo juste avant) (mais Ulysse a bouleversé sa vie de lectrice ^_^)
SupprimerA tenter en tout cas!
Un roman découvert au lycée, où j'ai eu la chance de croiser deux professeurs de Lettres extraordinaires. Je le ressors de temps à autres pour picorer, et me rappeler de bons souvenirs. Et, grâce à ton billet, il est à nouveau posé sur un coin du bureau.
RépondreSupprimerJ'espère que ces professeurs ont su parler de ce roman, mais je sens que oui! ^_^ Oui, cela vaut la peine de le relire en entier, histoire d'avoir la construction d'ensemble (car j'avoue avoir lu 'le nez dans le guidon')
Supprimertu es bien plus conquise que moi. J'ai lu ce livre, il y a plus de 10 ans mais je ne l'avais pas vraiment apprécié. Justement, trop exercice de style...
RépondreSupprimerJe l'ai lu il y a trop longtemps pour ne avoir un grand souvenir. Puis j'ai commencé à le relire des années plus tard, juste commencé. Mais cette fois je pense avoir changé, et c'était meilleur!
SupprimerA toi de voir, on ne sait jamais (il faut le bon moment, et oublier l'exercice de style, mais dans le genre il y a pire je crois)
j'ai beaucoup aimé cet auteur et je me souviens bien de certaines de ses nouvelles lues il y a bien longtemps : Un homme sur une plage devant les seins nus d'une femme , comment faire pour que son regard soit naturel , et quand même admiratif sans être voyeur... il finira par recevoir une claque à son unième passage devant la jeune femme qui n'avait rien compris à ses efforts....
RépondreSupprimerEfforts purement scientifiques et expérimentaux, bien sûr. ^_^ Je ne connais pas cette nouvelle...
SupprimerJe l'ai lu il y a trop longtemps pour m'en souvenir correctement. Une relecture peut-être ?
RépondreSupprimerCe livre supporte très bien une relecture, c'est mon cas, et je pense qu'avec mes années supplémentaires de lectrice, j'ai bien plus apprécié.
SupprimerTu me donnes envie de le relire.. Je me souviens d'une vague lecture de quelque chose d'extraodinaire ! Il me semble que le voyageur arrive dans un château un soir d'hiver et... mais rien de plus! Pas étonnant si c'est Oulipo!
RépondreSupprimerDans la première histoire, il arrive dans une gare... et ensuite...
SupprimerJe n'ai pas trop ressenti le 'Oulipo', mais il y a de ça, c'est sûr. N'hésite pas à le relire.
Je l'ai lu moi aussi dans les années 80 et j'avais beaucoup aimé. Il est dans ma bibliothèque, les pages jaunies. Tu m'as donné très envie de le relire !
RépondreSupprimerJe pense que ça vaut le coup de le relire, voir comment on réagit maintenant, après moult lectures de plus, et quelques années aussi. Personnellement, je pense avoir plus apprécié.
SupprimerEn tout cas, le motif est passionnant. Un bel exercice littéraire...
RépondreSupprimerLe meilleur c'est que l'on peut oublier que c'est un exercice littéraire, et on s'amuse en tout cas beaucoup.
SupprimerTrop beau ton logo ! Concernant le livre, je ne suis pas certain d'être le bon client.
RépondreSupprimerTrouvé sur internet, à image libre de droit (enfin c'est annoncé comme ça)
SupprimerOh je te croyais un lecteur curieux? ^_^
Lu quand j'étais en fac, pour les besoins de la cause. Pas certaine d'avoir envie de le relire.
RépondreSupprimerEncore une fois je me réjouis pour tous ces livres que je lis de plein gré, mais je regrette de ne pas les avoir étudiés correctement, car il doit me manquer des angles d'attaque!
SupprimerN'hésite pas à le redécouvrir!
Tu me donnes envie de le relire !! Je l'avais lu il y a longtemps et il n'était plus édité, mais il faudrait que je vois si je l'ai toujours.
RépondreSupprimerExact on ne le trouvait plus, mais grâce à cette nouvelle traduction (et en poche!) je peux l'avoir chez moi!
SupprimerJe te conseille fortement de le relire, ne serai-ce que pour voir comment tu y réagis.
Vu que je n'ai pas la BD où les histoires ne finissent pas .. j'hésite ! dis-donc tu publies beaucoup ;-)
RépondreSupprimertant mieux !
On peut considérer que les histoires sont des sortes de nouvelles, qui s'arrêtent à un 'bon' moment, libre au lecteur de continuer seul dans sa tête. Et puis on a l'histoire du Lecteur et de la Lectrice qui continue quand même sur tout le roman. C'est à lire!
SupprimerHeu je publie comme d'habitude, trois billets par semaine, avec parfois plus d'un livre par billet, et des lectures dont je ne parlerai pas, par paresse, exemple Ma vie dans les Appalaches de Thomas Rain Crowe et Pourquoi l'amour est un plaisir de Jared Diamond... Chouettes bouquins, à part ça.
Comme toujours un livre dont je n'ai jamais entendu parler (parfois j'ai l'impression que je viens de naître), mais ton billet ne laisse pas de place à l'hésitation (puis on m'a coupé les chaînes ciné du coup j'ai retrouvé mes fidèles compagnons de papier).
RépondreSupprimerLe livre date de 1979, certaines blogueuses n'étaient pas nées, il n'y avait pas internet, etc. ^_^ Je crois que c'est devenu un classique, donc on peut le lire et le relire (et j'aime bien parler d'un livre pas récent mais dont la valeur demeure)
SupprimerJ'ai adoré ce roman lu sous le titre "Si par une nuit d'hiver un voyageur" - la préposition a disparu, sans doute pour se calquer sur le titre original ? Souvenir jouissif.
RépondreSupprimerEn fait, la traduction ne plaisait pas à Calvino, j'ai essayé d'en savoir plus, j'ai pu comparer un peu les débuts (VO et ancienne traduction) c'est vrai que ça pouvait se discuter, mais celle-ci est -elle plus proche de ce que Calvino aurait aimé, je l'ignore.
SupprimerEn tout cas, une excellente lecture! Jouissif. Jubilatoire. Comme on veut! ^_^
Mon commentaire est parti avant que je lise tes remarques sur la traduction, désolée.
RépondreSupprimerOui, j'ai retrouvé ma réponse à Kathel (2 octobre) où je parlais même de Meschonic (trop compliqué pour moi, pourtant j'adore la thématique traduction). Mais cela ne m'ennuie pas que tu demandes!
SupprimerHate de découvrir ce bouquin, il est dans ma PAL, plus qu'à le sortir et je sens que je vais l'adorer même si je ne l'ai toujours pas commencé ^^
RépondreSupprimerJ'espère qu'il te plaira, il peut désarçonner, mais ça vaut la peine!
SupprimerJe sais que ce roman est quelque part dans mes cartons, reste à trouver lequel ;-)
RépondreSupprimerJe ris parce que cet après-midi j'ai repris les livres rangés en carton, et destinés à une bourse aux livres, et en ai sauvé quelques uns pour les remettre sur mes étagères... On oublie le contenu des cartons, quoi.
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