En attendant Bojangles
Olivier Bourdeault
Finitude, 2016
Fidèle à mes goûts baroco-renaissance, j'ignorais totalement l'existence du titre de Nina Simone
Bon, ça c'est fait, vous êtes bien dans l'ambiance? On danse beaucoup, dans ce roman, alors trouvez vous un (une) partenaire, et lancez-vous sans complexe sur la piste...
"Je n'ai jamais bien compris pourquoi, mais mon père n'appelait jamais ma mère plus de deux jours de suite par le même prénom. Même si certains prénoms la lassaient plus vite que d'autres, ma mère aimait beaucoup cette habitude et, chaque matin dans la cuisine, je la voyais observer mon père, le suivre d'un regard rieur, le nez dans son bol, ou le menton dans les mains, en attendant le verdict.
- Oh non, vous ne pouvez pas me faire ça! Pas Renée, pas aujourd'hui! Ce soir nous avons des gens à dîner! s’esclaffait-elle, puis elle tournait la tête vers la glace et saluait la nouvelle Renée en grimaçant, la nouvelle Joséphine en prenant un air digne, la nouvelle Marylou en gonflant les joues.
- En plus je n'ai vraiment rien de Renée dans ma garde-robe!"
Entre un père aimant raconter des histoires, une mère excentrique, l'enfance du jeune narrateur s'écoule merveilleusement bien (une fois retiré de l'école...), dans un très vaste appartement, ou un vrai château en Espagne, accueillant une demoiselle de Numidie, 'Mademoiselle Superfétatoire', un sénateur ("Le sénateur avait un drôle de train de vie") et une multitude d'amis sachant profiter de la vie et des fêtes. ([ils] se félicitaient de ce temps incroyable dont pourtant ils n'étaient pas responsables")
Mais cette ambiance à bulles, fantaisiste et légère, va doucement se gâter. Non que l'amour entre ces trois là faiblira, bien au contraire. Mais la maman va sortir de plus en plus des cases, sera de plus en plus malheureuse. On sent venir le drame, on espère pourtant, les moments magiques reviennent, se terminent...
Une des réussites du roman est la vision de l'enfant sur ce couple et ses amis, forcément incomplète et un peu faussée, puisqu'il demeure un enfant (des pages écrites par le père complètent l'histoire). Le lecteur est tout de suite entraîné dans un univers foutraque sans guère pouvoir réfléchir. Et quand l'histoire gentille prend un tour plus sombre, son cœur se serre, ce qui n'était pas gagné d'avance!
Les avis de Leiloona, blablablamia, noukette, jérôme, à l'ombre du noyer, gwenaelle,
Olivier Bourdeault
Finitude, 2016
Fidèle à mes goûts baroco-renaissance, j'ignorais totalement l'existence du titre de Nina Simone
"Je n'ai jamais bien compris pourquoi, mais mon père n'appelait jamais ma mère plus de deux jours de suite par le même prénom. Même si certains prénoms la lassaient plus vite que d'autres, ma mère aimait beaucoup cette habitude et, chaque matin dans la cuisine, je la voyais observer mon père, le suivre d'un regard rieur, le nez dans son bol, ou le menton dans les mains, en attendant le verdict.
- Oh non, vous ne pouvez pas me faire ça! Pas Renée, pas aujourd'hui! Ce soir nous avons des gens à dîner! s’esclaffait-elle, puis elle tournait la tête vers la glace et saluait la nouvelle Renée en grimaçant, la nouvelle Joséphine en prenant un air digne, la nouvelle Marylou en gonflant les joues.
- En plus je n'ai vraiment rien de Renée dans ma garde-robe!"
Entre un père aimant raconter des histoires, une mère excentrique, l'enfance du jeune narrateur s'écoule merveilleusement bien (une fois retiré de l'école...), dans un très vaste appartement, ou un vrai château en Espagne, accueillant une demoiselle de Numidie, 'Mademoiselle Superfétatoire', un sénateur ("Le sénateur avait un drôle de train de vie") et une multitude d'amis sachant profiter de la vie et des fêtes. ([ils] se félicitaient de ce temps incroyable dont pourtant ils n'étaient pas responsables")
Mais cette ambiance à bulles, fantaisiste et légère, va doucement se gâter. Non que l'amour entre ces trois là faiblira, bien au contraire. Mais la maman va sortir de plus en plus des cases, sera de plus en plus malheureuse. On sent venir le drame, on espère pourtant, les moments magiques reviennent, se terminent...
Une des réussites du roman est la vision de l'enfant sur ce couple et ses amis, forcément incomplète et un peu faussée, puisqu'il demeure un enfant (des pages écrites par le père complètent l'histoire). Le lecteur est tout de suite entraîné dans un univers foutraque sans guère pouvoir réfléchir. Et quand l'histoire gentille prend un tour plus sombre, son cœur se serre, ce qui n'était pas gagné d'avance!
Commentaires
A part ça, moi aussi ça m'agace quand on voit le même bouquin sur tous les blogs et aurait tendance à m'en détourner.Laisse le temps faire son travail, tu verras bien.
Je n'ai pas lu Profession du père... ni aucun de l'auteur, eh oui...
Pour autant, il en faudrait pas que cela amenuise l'intérêt réel du roman. En en m'en tenant qu'au "pitch", l'histoire est plutôt tentante. Alors, pourquoi pas... mais je saurais me montrer patient. Vu le nombre de SP envoyés, je ne devrais pas tarder à le trouver pour pa cher en bouquinerie.
J'espère que tu le trouveras (en tout cas, mon SP reste au chaud ici)(et quand j'en donne, c'est en bibli ou Emmaüs)
en attendant, je m'éclate en écoutant Nina ! et un petit tic tac dans ma tête, c'est une chanson déjà entendue .. dans une autre version.. ah oui de la country ! Mon autre vie dans le Tennessee ....John Denver ..
Je ne connaissais pas cette version, elle est superbe !
Je me suis promenée sur Y - il y a aussi Whitney, Michael et Frankie qui la chantent .. et puis Sammy of course !
Je suis ignare en groupes et chanteurs des 3 ou 4 dernières décennies, un peu meilleure en classique, finalement. Comme le top 5 des ensembles baroques ou chanteurs d'opéra...
Les livres -et les auteurs- trop présents sur les blogs, ça m'empêche parfois de lire! ^_^ Souvent il suffit d'attendre un peu, le livre reste bon; en attendant, dégager sa PAL, revenir aux classiques, etc.
Discipline discipline, tu as raison, là je suis dans le Schoeman!
Alors, je réfléchis, et je dis ... non, je n'accepterai les nombres que s'ils sont écrits en lettres, d'autant plus que tu diras soixante-dix et moi septante. Déçue? Pas trop, j'espère.
Pas déçue du tout, d'autant plus que j'ai trouvé un titre à 122 points, qu'hélas je n'ai absolument pas envie de lire. Le jeu a ses limites! Mais j'avoue que le challenge est vraiment amusant.
Bonne fin de journée!