Brillante
Stéphanie Dupays
Mercure de France, 2016
Rien qu'à voir les chaussures sur la couverture, je savais que le monde de ce roman n'était pas le mien! ("La bride lui cisaille les chevilles, la cambrure distend à l'excès le cou-de-pied, une crampe au mollet lui coupe la respiration.") Seulement, quand on travaille chez Nutribel, tout compte!!! Après de belles études, classes préparatoires, puis La bonne grande Ecole, Claire a décroché le job qu'elle voulait, qu'elle méritait; elle aime se rendre au bureau, elle aime l'ambiance, elle se donne à fond. Avec Valentin, son compagnon, ils forment un beau couple, tout roule, tout baigne.
Son milieu parental est provincial et simple, sa sœur, plus artiste, la moque gentiment de ses tics de langage marqués par le monde de l'entreprise. Mais Claire est heureuse de sa belle vie brillante de jeune femme brillante.
Pourtant insidieusement, au bureau, tout change pour elle, les dos se tournent, elle est placardisée.
Coup de chapeau à Stéphanie Dupays pour ce court roman sur un monde qu'elle doit bien connaître pour en décrire la violence sous-jacente. Sa langue est précise, incisive, elle décortique et ausculte. On en sort estomaqué et un poil effrayé. Glaçant.
"Le DRH lui demande pourquoi elle a inscrit 'Littérature' dans la case Loisir de son CV. Claire désamorce immédiatement la présomption d'intellectualisme car dans l’entreprise s'adonner à une activité aussi inutile que la lecture vous classe dans la catégorie des intellectuels non assimilables à la chaîne de production : 'La narration est au cœur du marketing. Les consommateurs n'achètent pas du soda, de la lessive, ils achètent une belle histoire.' Claire a visé juste. Elle sourit, tentant de reproduire la décontraction des gens qui n'ont rien à cacher."
Les avis de cathulu, motspourmots, le petit carré jaune, sophielit, joelle, cuné,
Stéphanie Dupays
Mercure de France, 2016
Rien qu'à voir les chaussures sur la couverture, je savais que le monde de ce roman n'était pas le mien! ("La bride lui cisaille les chevilles, la cambrure distend à l'excès le cou-de-pied, une crampe au mollet lui coupe la respiration.") Seulement, quand on travaille chez Nutribel, tout compte!!! Après de belles études, classes préparatoires, puis La bonne grande Ecole, Claire a décroché le job qu'elle voulait, qu'elle méritait; elle aime se rendre au bureau, elle aime l'ambiance, elle se donne à fond. Avec Valentin, son compagnon, ils forment un beau couple, tout roule, tout baigne.
Son milieu parental est provincial et simple, sa sœur, plus artiste, la moque gentiment de ses tics de langage marqués par le monde de l'entreprise. Mais Claire est heureuse de sa belle vie brillante de jeune femme brillante.
Pourtant insidieusement, au bureau, tout change pour elle, les dos se tournent, elle est placardisée.
Coup de chapeau à Stéphanie Dupays pour ce court roman sur un monde qu'elle doit bien connaître pour en décrire la violence sous-jacente. Sa langue est précise, incisive, elle décortique et ausculte. On en sort estomaqué et un poil effrayé. Glaçant.
"Le DRH lui demande pourquoi elle a inscrit 'Littérature' dans la case Loisir de son CV. Claire désamorce immédiatement la présomption d'intellectualisme car dans l’entreprise s'adonner à une activité aussi inutile que la lecture vous classe dans la catégorie des intellectuels non assimilables à la chaîne de production : 'La narration est au cœur du marketing. Les consommateurs n'achètent pas du soda, de la lessive, ils achètent une belle histoire.' Claire a visé juste. Elle sourit, tentant de reproduire la décontraction des gens qui n'ont rien à cacher."
Les avis de cathulu, motspourmots, le petit carré jaune, sophielit, joelle, cuné,
Commentaires
De manière plus théorique, un certain Christian Bourion a aussi abordé ce thème dans un essai qu'il faudra que je lise... et, avant, que je trouve.
Et oui, la couverture de "Brillante", avec ces chaussures laquées à talons interminables, c'est quelque chose...
Les talons interminables? J'ai déjà vu ces chaussures portées (pas pour marcher longtemps non plus)
Tu peux y aller dans cette lecture!!!
Bon roman, ce Brillante, tu sais.
Proust, oui, on se motive. J'ai démarré la présentation de mon volume, mais pas le roman.
Lis le livre, je ne veux pas te raconter l'histoire. Mais j'espère que ça ne va pas te bousculer?
Pourquoi pas,puisque tu précises bien que c'est un court roman !
Moins de 200 pages...