La vie sauvage
Thomas Gunzig
Au diable vauvert, 2017
Ayant déjà lu deux romans de l'auteur, et bien aimé, j'y allais de confiance.
Un avion qui survole l'Afrique, un crash, pas de survivants. Quoique, si, un bébé, Charles, recueilli et éduqué par Cul-Nu, l'amoureux des livres, qui lui inculquera une solide base de poésie et de littérature. Le tout dans un coin d'Afrique équatoriale bien pourvu en conflits et horreurs. Charles démarre une belle histoire d'amour avec Septembre, hélas interrompue car sa famille le retrouve et le voilà rejoignant la famille des ses oncle, tante, cousin cousine, fréquentant le lycée du coin, et découvrant le monde des ados européens, facebook et tout ça.
Bref, au début, cela s'annonçait fort bien, au point que L'Ingénu de Voltaire m'est revenu en mémoire. Usage d'une bonne plume (un poil étonnante de la part du narrateur, mais baste, il a été nourri de Baudelaire et Verlaine entre autres) et causticité à la découverte de ce monde inconnu pour lui.
Sauf qu'au tiers du roman, un doute m'assaille : 'suis-je ou pas dans un roman pour ados?'. Non que cela me gêne, j'en lis avec plaisir de temps en temps. Mais là, même si Charles n'est pas dupe des problèmes de ses camarades -parmi lesquels il s'intègre très bien- seuls eux ont droit à un regard pas forcément bienveillant mais compréhensif, alors que les adultes sont considérés comme ridicules ou haïssables. Charles se révèle être un manipulateur de première (même si cela s'insère dans l'histoire, on le comprendra) et, désolée, antipathique. Ses menées vers son but ultime sont à force cousues de fil blanc et plus ou moins crédibles. Tout lui réussit, jamais il ne doute, jamais de pitié.
Tout ça pour retrouver Septembre, son grand amour (je suis toujours rétive aux pages super sucrées, ouais).
Bon, ça c'est mon avis, sans doute suis-je passée à côté du roman, qui offre une vision réaliste du monde ado, ses soirées arrosées, la drogue, les réseaux sociaux... Qui permet de s'amuser des descriptions de ces bourgeois ou adultes bien pensants. Qui est bien fichu et découpé pour maintenir le suspense.
De plus
J'ai mené mon enquête sur Google Street View, mode Afrique et là, désolée, je ne comprends pas comment des images 100% brousse auraient pu être découvertes. Surtout dans des zones en proie aux guerres civiles et exactions habituelles dans le coin. Même Google Maps ne fait guère le job paraît-il.
Je me demande aussi dans quel état serait un tonneau bourré de papier et enterré des années dans la forêt africaine? Son contenu, en tout cas. Mais s'il est hermétique et métallique, admettons.
L'âge de Charles me paraît aussi peu clair. 13 ans quand il fait connaissance de Septembre, et ensuite 4 (ou 5?) ans se passent, en tout cas il n'a pas 16 ans; mais à la fin 'le fait que je sois mineur ne sembla poser de problème à personne'.
Lire le monde (Belgique) chez Sandrine
Thomas Gunzig
Au diable vauvert, 2017
Ayant déjà lu deux romans de l'auteur, et bien aimé, j'y allais de confiance.
Un avion qui survole l'Afrique, un crash, pas de survivants. Quoique, si, un bébé, Charles, recueilli et éduqué par Cul-Nu, l'amoureux des livres, qui lui inculquera une solide base de poésie et de littérature. Le tout dans un coin d'Afrique équatoriale bien pourvu en conflits et horreurs. Charles démarre une belle histoire d'amour avec Septembre, hélas interrompue car sa famille le retrouve et le voilà rejoignant la famille des ses oncle, tante, cousin cousine, fréquentant le lycée du coin, et découvrant le monde des ados européens, facebook et tout ça.
Bref, au début, cela s'annonçait fort bien, au point que L'Ingénu de Voltaire m'est revenu en mémoire. Usage d'une bonne plume (un poil étonnante de la part du narrateur, mais baste, il a été nourri de Baudelaire et Verlaine entre autres) et causticité à la découverte de ce monde inconnu pour lui.
Sauf qu'au tiers du roman, un doute m'assaille : 'suis-je ou pas dans un roman pour ados?'. Non que cela me gêne, j'en lis avec plaisir de temps en temps. Mais là, même si Charles n'est pas dupe des problèmes de ses camarades -parmi lesquels il s'intègre très bien- seuls eux ont droit à un regard pas forcément bienveillant mais compréhensif, alors que les adultes sont considérés comme ridicules ou haïssables. Charles se révèle être un manipulateur de première (même si cela s'insère dans l'histoire, on le comprendra) et, désolée, antipathique. Ses menées vers son but ultime sont à force cousues de fil blanc et plus ou moins crédibles. Tout lui réussit, jamais il ne doute, jamais de pitié.
Tout ça pour retrouver Septembre, son grand amour (je suis toujours rétive aux pages super sucrées, ouais).
Bon, ça c'est mon avis, sans doute suis-je passée à côté du roman, qui offre une vision réaliste du monde ado, ses soirées arrosées, la drogue, les réseaux sociaux... Qui permet de s'amuser des descriptions de ces bourgeois ou adultes bien pensants. Qui est bien fichu et découpé pour maintenir le suspense.
De plus
J'ai mené mon enquête sur Google Street View, mode Afrique et là, désolée, je ne comprends pas comment des images 100% brousse auraient pu être découvertes. Surtout dans des zones en proie aux guerres civiles et exactions habituelles dans le coin. Même Google Maps ne fait guère le job paraît-il.
Je me demande aussi dans quel état serait un tonneau bourré de papier et enterré des années dans la forêt africaine? Son contenu, en tout cas. Mais s'il est hermétique et métallique, admettons.
L'âge de Charles me paraît aussi peu clair. 13 ans quand il fait connaissance de Septembre, et ensuite 4 (ou 5?) ans se passent, en tout cas il n'a pas 16 ans; mais à la fin 'le fait que je sois mineur ne sembla poser de problème à personne'.
Lire le monde (Belgique) chez Sandrine
Commentaires
Je suis donc embêtée, tu le sens, alors j'essaie de ménager la chèvre et le chou, dire mon avis franchement, mais ne pas casser le boulot d'un auteur.
Bon weekend.
Ha ha trois livres? ^_^
Bon week end aussi!