La serpe
Philippe Jaenada
Juillard, 2017
(lu avant le prix, mais pas possible d'échapper au bandeau, maintenant)
Jaenada (Il existe, je l'ai rencontré) est pote avec des gens que j'aime bien, et de plus il est bourré de talent. Mon manque d'objectivité sera total, mais mon avis en phase avec celui de la blogosphère, alors autant ne pas se retenir bêtement dans les louanges.
Trois jours pour avaler les 640 pages (je lis les remerciements, oui Môssieur), donc on peut dire que j'ai 'tourné les pages'. Avec Jaenada, je le savais (j'ai lu pas mal de ses romans et prévois de tout lire!) c'est du copieux, on ne chipote pas. On suit à la trace Anne-Catherine et Ernest, on découvre des trucs perso (dévoilés avec un sens de l'autodérision très sûr), vrais ou pas on s'en fiche, et on se perd un peu dans les parenthèses mais peu importe.
Là où ça suffirait à certains auteurs pour un roman (pas forcément mauvais, je ne veux pas d'ennemis), Jaenada ne se contente pas de ces amuse gueules, il donne du roboratif. Son pote Manu, Emmanuel Girard, petit-fils de Henri Girard, le tanne pour parler de son grand père, accusé d'avoir tué à la serpe (même pas bien aiguisée et au manche branlant) son père, sa tante et la vieille bonne, il répond présent, nous offre une biographie de cet Henri Girard, alias George Arnaud, auteur du Salaire de la peur (ne me faites pas de la peine, vous connaissez?), histoire qui déjà à elle seule mérite son pesant de pages écrites.
Henri Girard, tout le désigne comme le coupable, il est emprisonné (et en 1941/1943 la prison de Périgueux, ce n'est pas du cinq étoiles). Son passé parle contre lui, c'est plié, la guillotine l'attend. Sauf que son avocat s'appelle Maurice Garçon.
L'on est à la moitié du livre, oui, c'est bon, c'est excellent, que reste-t-il alors à raconter?
Jaenada part à Périgueux et se plonge dans les documents du procès, il épluche, il compulse, il fouine. Bingo! le voilà qui échafaude une hypothèse, argumente, questionne. Il faut dire que bien des détails à l'époque avaient été non pas ignorés, mais laissés de côté. C'est passionnant.
Cerise sur le gâteau, il nous fait part de derniers développements relatifs à Pauline Dubuisson, la Petite Femelle.
Alors vous attendez quoi pour lire La serpe?
Philippe Jaenada
Juillard, 2017
(lu avant le prix, mais pas possible d'échapper au bandeau, maintenant)
Jaenada (Il existe, je l'ai rencontré) est pote avec des gens que j'aime bien, et de plus il est bourré de talent. Mon manque d'objectivité sera total, mais mon avis en phase avec celui de la blogosphère, alors autant ne pas se retenir bêtement dans les louanges.
Trois jours pour avaler les 640 pages (je lis les remerciements, oui Môssieur), donc on peut dire que j'ai 'tourné les pages'. Avec Jaenada, je le savais (j'ai lu pas mal de ses romans et prévois de tout lire!) c'est du copieux, on ne chipote pas. On suit à la trace Anne-Catherine et Ernest, on découvre des trucs perso (dévoilés avec un sens de l'autodérision très sûr), vrais ou pas on s'en fiche, et on se perd un peu dans les parenthèses mais peu importe.
Là où ça suffirait à certains auteurs pour un roman (pas forcément mauvais, je ne veux pas d'ennemis), Jaenada ne se contente pas de ces amuse gueules, il donne du roboratif. Son pote Manu, Emmanuel Girard, petit-fils de Henri Girard, le tanne pour parler de son grand père, accusé d'avoir tué à la serpe (même pas bien aiguisée et au manche branlant) son père, sa tante et la vieille bonne, il répond présent, nous offre une biographie de cet Henri Girard, alias George Arnaud, auteur du Salaire de la peur (ne me faites pas de la peine, vous connaissez?), histoire qui déjà à elle seule mérite son pesant de pages écrites.
Henri Girard, tout le désigne comme le coupable, il est emprisonné (et en 1941/1943 la prison de Périgueux, ce n'est pas du cinq étoiles). Son passé parle contre lui, c'est plié, la guillotine l'attend. Sauf que son avocat s'appelle Maurice Garçon.
L'on est à la moitié du livre, oui, c'est bon, c'est excellent, que reste-t-il alors à raconter?
Jaenada part à Périgueux et se plonge dans les documents du procès, il épluche, il compulse, il fouine. Bingo! le voilà qui échafaude une hypothèse, argumente, questionne. Il faut dire que bien des détails à l'époque avaient été non pas ignorés, mais laissés de côté. C'est passionnant.
Cerise sur le gâteau, il nous fait part de derniers développements relatifs à Pauline Dubuisson, la Petite Femelle.
Alors vous attendez quoi pour lire La serpe?
Commentaires
le personnage d'Arnaud ne me tente pas du tout
Je suis contente qu'il ait un prix, mais de toute façon je l'ai lu avant et je l'aurais lu quand même.
Bonne fin de soirée.
J'ai commencé par Le chameau sauvage, pas trop de souvenirs (bon, en tout cas), peu importe si tu lis dans le désordre, on n'est quand même pas dans l'autofiction. Il ne se spoile pas lui-même.
Voilà, il te reste à lire La serpe.
Il n'y a pas que cette digression, bien sûr, mais je l'ai citée parce que je venais juste de la lire quand j'ai écrit ce commentaire! J'ai fini, et je me suis régalée. C'est vrai que l'humour fait baisser la tension, car l'histoire est tellement horrible et si triste pour cet homme injustement accusé (?). Il t'a convaincue, Jaenada ?
J'aurais aimé en savoir un peu plus sur la plaidoirie de Maurice Garçon, a-t-il donné des arguments similaires? En tout cas Jaenada est convaincant, mais on ne saura tout de même jamais la vérité.
Tu connais mon avis, franchement c'est un de mes auteurs français préférés.