Les saisons indisciplinées
Henri Roorda
Allia, 2013
Un (gros) volume sur les étagères de la médiathèque, en quatrième de couverture une citation "Puisque la vie est courte, les livres devraient être minces." Comment résister? Surtout que ce (gros) volume contient en fait des chroniques (courtes, deux pages en majorité), parues dans la Tribune de Genève ou la Gazette de Lausanne entre 1917 et 1925.
Quid de l'auteur? Né à Bruxelles en 1870, mort à Lausanne en 1925, écrivain et professeur de mathématiques (il fallait bien vivre), il est connu comme pédagogue libertaire, humoriste non dénué de pessimisme, un poil anarchiste - bref, à découvrir!
Il y a du Vialatte dans ces textes, et donc de l'ironie, de l'humour pince sans rire et du second degré, et des thèmes de réflexion. L'homme savait observer et réfléchir. Vu l'époque, il n'épargne pas ses flèches contre la guerre et ceux qui la décident. Parfois son côté matheux prend le dessus, lorsqu'il demande si les nombres entiers sont plus nombreux que les nombres pairs.
"Quelques-uns de nos contemporains comptent sûrement parmi leurs ancêtres des hommes qui vivaient au début du seizième siècle. C'est même le cas de la plupart d'entre eux."
"Dans bien des cas, le bruit que provoque l'apparition des livres médiocres fait oublier les bons."
"Les premières vagues authentiques furent des vagues de froid, signalées par les météorologistes. Les Anciens, s'il faut en croire Aristote, distinguaient déjà le froid du chaud. Mais, vivant à une époque où la Science balbutiait ses premiers mots, ils avaient froid sans savoir qu'une vague passait sur eux. (je remarque, en passant, que nos spécialistes se sont occupés des vagues de froid bien avant de s'intéresser aux vagues de chaleur. Il serait utile, à ce propos, de rechercher par qui ils sont payés. Ce sera le sujet d'une autre causerie.
(...) Je n'ai pas besoin de rappeler les deux grandes vagues d'héroïsme qui, quatre ans de suite, s'affrontèrent violemment, en reformant sans cesse une longue crête d'écume sanglante."
... et j'ai noté quelques 'remonte à la plus haute Antiquité' de bon aloi.
Et le challenge de Philippe
Henri Roorda
Allia, 2013
Un (gros) volume sur les étagères de la médiathèque, en quatrième de couverture une citation "Puisque la vie est courte, les livres devraient être minces." Comment résister? Surtout que ce (gros) volume contient en fait des chroniques (courtes, deux pages en majorité), parues dans la Tribune de Genève ou la Gazette de Lausanne entre 1917 et 1925.
Quid de l'auteur? Né à Bruxelles en 1870, mort à Lausanne en 1925, écrivain et professeur de mathématiques (il fallait bien vivre), il est connu comme pédagogue libertaire, humoriste non dénué de pessimisme, un poil anarchiste - bref, à découvrir!
Il y a du Vialatte dans ces textes, et donc de l'ironie, de l'humour pince sans rire et du second degré, et des thèmes de réflexion. L'homme savait observer et réfléchir. Vu l'époque, il n'épargne pas ses flèches contre la guerre et ceux qui la décident. Parfois son côté matheux prend le dessus, lorsqu'il demande si les nombres entiers sont plus nombreux que les nombres pairs.
"Quelques-uns de nos contemporains comptent sûrement parmi leurs ancêtres des hommes qui vivaient au début du seizième siècle. C'est même le cas de la plupart d'entre eux."
"Dans bien des cas, le bruit que provoque l'apparition des livres médiocres fait oublier les bons."
"Les premières vagues authentiques furent des vagues de froid, signalées par les météorologistes. Les Anciens, s'il faut en croire Aristote, distinguaient déjà le froid du chaud. Mais, vivant à une époque où la Science balbutiait ses premiers mots, ils avaient froid sans savoir qu'une vague passait sur eux. (je remarque, en passant, que nos spécialistes se sont occupés des vagues de froid bien avant de s'intéresser aux vagues de chaleur. Il serait utile, à ce propos, de rechercher par qui ils sont payés. Ce sera le sujet d'une autre causerie.
(...) Je n'ai pas besoin de rappeler les deux grandes vagues d'héroïsme qui, quatre ans de suite, s'affrontèrent violemment, en reformant sans cesse une longue crête d'écume sanglante."
... et j'ai noté quelques 'remonte à la plus haute Antiquité' de bon aloi.
Et le challenge de Philippe
Commentaires
F. Schiffter lui consacre un court chapitre dans "Le charme des penseurs tristes" avec cette épigraphe "Le monde aura beaucoup mois d'importance quand je ne serai plus là" qui définit déjà le bonhomme.
Roorda confesse dans son testament qu'il souffre d'une malformation métaphysique infantile, le chagrin...
J'espère que vous parlerez bientôt de cette 'perle'.
C'est vrai qu'il y a toujours des retardataires...
Merci pour cette nouvelle participation et bonne fin de soirée.
Oui, parfois le matheux refait surface...
J'espère lire ses autres livres présents à la bibli, et puis, enfin, attaquer sérieusement Vialatte!