L'invention de la nature
Les aventures d'Alexander von Humboldt
Andrea Wulf
Editions noir sur blanc, 2018
Traduit par Florence Hertz
De nos jours qui connait Alexander von Humboldt? Pas moi, je l'avoue, ah si une vague histoire de courant (froid) dans le Pacifique, portant son nom. Pourtant que de lieux, de plantes et d'animaux lui doivent leur nom, y compris une rue parisienne (dans le 19ème, j'ai vérifié). De son temps (1769-1859, quatre-vingt-dix ans fort remplis) il était très célèbre, ses livres s'arrachaient, son courrier abondait, ses conférences étaient courues (ouvertes aux femmes, qui n'avaient pas accès à l'université par ailleurs).
On peut dire qu'il avait la bougeotte. Naturaliste, géographe, explorateur, il passa d'abord 5 ans en Amérique du sud, escaladant les volcans (avec les matériel de l'époque!), descendant les cours d'eaux, prenant des mesures, notant absolument tout de ce qu'il voyait.
A la soixantaine il est reparti pour un grand tour en Russie et Sibérie, son grand regret étant de n'avoir pu se rendre en Inde et dans l'Himalaya. Mais il faut dire que ses prise de position sur la colonisation espagnole en Amérique n'étaient pas du goût de tous et certains anglais craignaient qu'il ne s'exprime trop clairement sur la colonisation (anglaise) en Inde. Il avait critiqué "l'exploitation des ressources naturelles, la dégradation de l'environnement, la destruction des forêts, les mauvais traitements infligés aux peuples indigènes, et les horreurs de l'esclavage." En Russie, il fut prié de se modérer... Aucun commentaire sur l'organisation sociale russe et le servage, s'il vous plait, on reste dans le scientifique et commercial, merci!
La déforestation qu'il constatait lui faisait craindre le pire. "La région boisée a une triple influence. : elle ait à la fois par la fraîcheur de l'ombre qu'elle répand, par l'évaporation des eaux qu'elle absorbe, et par le rayonnement qui refroidit la température."
Sa vision de la nature était globale, selon les zones et les régions, il reliait différentes disciplines scientifiques.
Il a influencé Darwin, Thoreau, Emerson, Muir... Jules Verne précisait que le capitaine Nemo possédait toutes ses oeuvres. Ajoutons Marsh, auteur de L’homme et la nature. "La surface de sol nécessaire pour nourrir le bétail, calcula Marsh, était de beaucoup supérieure à la taille des champs dont on aurait besoin pour tirer l'équivalent nutritionnel apporté par les céréales et les légumes." Marsh en concluait qu'un régime végétarien était plus écologiquement responsable qu'un régime carné."
Mais c'est drôlement écolo pourra-t-on s'exclamer! Cela tombe bien, c'est Haeckel, grand admirateur de Humboldt, qui inventa "un nom pour désigner la discipline de Humboldt : l'Oecologie, ou 'écologie', . Le mot était tiré du mot grec maison -oikos- appliqué au milieu naturel."
On l'aura compris, l'auteur a accompli un incroyable travail, compulsant les sources, allant jusqu'à se rendre sur les pas de Hulmboldt. Cela donne un volume de 450 pages, sans compter les notes, qui se lit quasiment comme un roman, et même historique, puisqu'au passage on en apprend sur l'Europe, l'Amérique -du nord, du sud- et même les révolutions de 1848 en Europe et Bolivar en Amérique du sud.
C'est Dominique (who else?) qui a parlé de ce passionnant livre et je vous laisse le lien vers son billet, comme d'habitude excellemment illustré. Je n'en ajouterai donc pas!
Les aventures d'Alexander von Humboldt
Andrea Wulf
Editions noir sur blanc, 2018
Traduit par Florence Hertz
De nos jours qui connait Alexander von Humboldt? Pas moi, je l'avoue, ah si une vague histoire de courant (froid) dans le Pacifique, portant son nom. Pourtant que de lieux, de plantes et d'animaux lui doivent leur nom, y compris une rue parisienne (dans le 19ème, j'ai vérifié). De son temps (1769-1859, quatre-vingt-dix ans fort remplis) il était très célèbre, ses livres s'arrachaient, son courrier abondait, ses conférences étaient courues (ouvertes aux femmes, qui n'avaient pas accès à l'université par ailleurs).
On peut dire qu'il avait la bougeotte. Naturaliste, géographe, explorateur, il passa d'abord 5 ans en Amérique du sud, escaladant les volcans (avec les matériel de l'époque!), descendant les cours d'eaux, prenant des mesures, notant absolument tout de ce qu'il voyait.
A la soixantaine il est reparti pour un grand tour en Russie et Sibérie, son grand regret étant de n'avoir pu se rendre en Inde et dans l'Himalaya. Mais il faut dire que ses prise de position sur la colonisation espagnole en Amérique n'étaient pas du goût de tous et certains anglais craignaient qu'il ne s'exprime trop clairement sur la colonisation (anglaise) en Inde. Il avait critiqué "l'exploitation des ressources naturelles, la dégradation de l'environnement, la destruction des forêts, les mauvais traitements infligés aux peuples indigènes, et les horreurs de l'esclavage." En Russie, il fut prié de se modérer... Aucun commentaire sur l'organisation sociale russe et le servage, s'il vous plait, on reste dans le scientifique et commercial, merci!
La déforestation qu'il constatait lui faisait craindre le pire. "La région boisée a une triple influence. : elle ait à la fois par la fraîcheur de l'ombre qu'elle répand, par l'évaporation des eaux qu'elle absorbe, et par le rayonnement qui refroidit la température."
Sa vision de la nature était globale, selon les zones et les régions, il reliait différentes disciplines scientifiques.
Il a influencé Darwin, Thoreau, Emerson, Muir... Jules Verne précisait que le capitaine Nemo possédait toutes ses oeuvres. Ajoutons Marsh, auteur de L’homme et la nature. "La surface de sol nécessaire pour nourrir le bétail, calcula Marsh, était de beaucoup supérieure à la taille des champs dont on aurait besoin pour tirer l'équivalent nutritionnel apporté par les céréales et les légumes." Marsh en concluait qu'un régime végétarien était plus écologiquement responsable qu'un régime carné."
Mais c'est drôlement écolo pourra-t-on s'exclamer! Cela tombe bien, c'est Haeckel, grand admirateur de Humboldt, qui inventa "un nom pour désigner la discipline de Humboldt : l'Oecologie, ou 'écologie', . Le mot était tiré du mot grec maison -oikos- appliqué au milieu naturel."
On l'aura compris, l'auteur a accompli un incroyable travail, compulsant les sources, allant jusqu'à se rendre sur les pas de Hulmboldt. Cela donne un volume de 450 pages, sans compter les notes, qui se lit quasiment comme un roman, et même historique, puisqu'au passage on en apprend sur l'Europe, l'Amérique -du nord, du sud- et même les révolutions de 1848 en Europe et Bolivar en Amérique du sud.
C'est Dominique (who else?) qui a parlé de ce passionnant livre et je vous laisse le lien vers son billet, comme d'habitude excellemment illustré. Je n'en ajouterai donc pas!
Commentaires
qui s'inspire de vie.
une excellent biographie très élargie avec tous ceux qui ont profité du savant comme Darwin, Thoreau et quelques autres c'est cela je crois le génie: avoir le pouvoir de déclencher le génie chez les autres
merci pour ton lien évidement
Bonne journée.
Bonne journée aussi.
Plus sérieusement : oui, un livre à avoir dans sa bibliothèque.