Le sillon
Valérie Manteau
Le Tripode, 2018
"Que signifie le nom du journal, Agos. Jean fait le geste de semer des graines par poignées. Agos, c'est Le sillon. C'était un mot partagé par les Turcs et les Arméniens; en tout cas par les paysans, à l'époque où ils cohabitaient. Le sillon, comme dans la Marseillaise? Qu'un sang impur abreuve nos sillons, quelle ironie, pour quelqu'un assassiné par un nationaliste."
"Un homme qui baptise son journal Le sillon devait probablement avoir en tête la parabole du semeur."
Avec ce roman (?) Valérie Manteau (dont je découvre qu’elle a travaillé à Charlie Hebdo jusqu'en 2013) nous entraîne sur les traces de Krant Dink, journaliste et écrivain turc, fondateur du journal Agos, assassiné à Istanbul en 2007. Ne pas s'attendre à une biographie linéaire, car tout se mélange subtilement, au moyen d'une écriture qui n'a pas le temps de trier dans les dialogues, où apparaissent des inconnus et des connus, au lecteur de se débrouiller (références en fin de livre si on veut). Au fil des pages se dessine l'histoire de Hrant, donc, mais aussi celle de la Turquie d'hier (surtout la question arménienne, avec le g-word) et celle d'aujourd'hui, avec le putsch manqué, la répression, les procès (Asli Erdogan en particulier). Et puis la vie nocturne, la montée d'un l'islam intolérant, dans Istanbul où les quartiers ont changé, suite à l'arrivée de Syriens, où l'on passe d'Asie en Europe et réciproquement, Istanbul et ses chats toujours à l'arrière plan mais bien présents. Magnifique évocation de cette cité de plus en plus tentaculaire, dans un pays à l'ambiance de plus en plus difficile, mais qui ne mérite pas l'oubli.
C'est un billet (merci sylire) qui m'a incitée à lire ce court récit vers lequel je l'avoue je ne serais pas allée. Finalement j'ai beaucoup aimé la forme, et le fond. Je recommande!
Valérie Manteau
Le Tripode, 2018
"Que signifie le nom du journal, Agos. Jean fait le geste de semer des graines par poignées. Agos, c'est Le sillon. C'était un mot partagé par les Turcs et les Arméniens; en tout cas par les paysans, à l'époque où ils cohabitaient. Le sillon, comme dans la Marseillaise? Qu'un sang impur abreuve nos sillons, quelle ironie, pour quelqu'un assassiné par un nationaliste."
"Un homme qui baptise son journal Le sillon devait probablement avoir en tête la parabole du semeur."
Avec ce roman (?) Valérie Manteau (dont je découvre qu’elle a travaillé à Charlie Hebdo jusqu'en 2013) nous entraîne sur les traces de Krant Dink, journaliste et écrivain turc, fondateur du journal Agos, assassiné à Istanbul en 2007. Ne pas s'attendre à une biographie linéaire, car tout se mélange subtilement, au moyen d'une écriture qui n'a pas le temps de trier dans les dialogues, où apparaissent des inconnus et des connus, au lecteur de se débrouiller (références en fin de livre si on veut). Au fil des pages se dessine l'histoire de Hrant, donc, mais aussi celle de la Turquie d'hier (surtout la question arménienne, avec le g-word) et celle d'aujourd'hui, avec le putsch manqué, la répression, les procès (Asli Erdogan en particulier). Et puis la vie nocturne, la montée d'un l'islam intolérant, dans Istanbul où les quartiers ont changé, suite à l'arrivée de Syriens, où l'on passe d'Asie en Europe et réciproquement, Istanbul et ses chats toujours à l'arrière plan mais bien présents. Magnifique évocation de cette cité de plus en plus tentaculaire, dans un pays à l'ambiance de plus en plus difficile, mais qui ne mérite pas l'oubli.
C'est un billet (merci sylire) qui m'a incitée à lire ce court récit vers lequel je l'avoue je ne serais pas allée. Finalement j'ai beaucoup aimé la forme, et le fond. Je recommande!
Commentaires
Mais ton billet me laisse penser que son contenu pourrait tout aussi bien titiller ma curiosité (je vais aller lire le billet de Sylire qui m'a échappé).
Bonne nuit.
Mais je reconnais que parfois je suis lassée de voir le même livre sur plein de blogs, et après je n'ai plus envie de le lire rapidement.
A propos du Sillon, il serait dommage que tu n'essaies pas, car c'est un livre franchement bon (en faisant abstraction de l'histoire avec le compagnon turc)