Dans l'infinité des déserts
Voyages aux quatre coins du monde
William Atkins
Albin Michel, 2021
Traduit par Nathalie Cunnington
Comment résister à un titre pareil quand on a déjà dans sa PAL deux livres parlant de déserts? (dont celui de van Dyke, que l'auteur possède aussi, non mais...)
"De l'adjectif latin desertus, participe passé du verbe deserere : abandonner."
Voyages, oui, mais pas forcément en chameau, plutôt en 4x4, et œil de journaliste. Même si bien sûr l'auteur est fasciné par les déserts et sait passer du temps seul à explorer sous le cagnard.
D'abord, direction Oman, pour le Quart Vide, oui c'est le nom. "Posés sur la ligne d'horizon à vingt kilomètres de là se dressaient quatre énormes silos à toit conique, hauts de vingt mètres environ. 'Des élevages de poulets' m'a expliqué Hassan. Évidemment : des températures maximales de cinquante-quatre degrés, des vents pouvant atteindre les cent quarante kilomètres-heure, cinq millimètres de pluie par an... Mais il était bien là, l'A'Saffa, 'le troisième élevage de poulets au monde par la taille!'" L214 ne doit sûrement pas traîner son chèche par là-bas. Mais je suis mauvais esprit, l'auteur décrit aussi le désert et les premiers explorateurs.
Au centre de l'Australie, le désert, forcément personne là (!), donc il y a quelques décennies c'était l'endroit idéal pour tester quelques explosions nucléaires. Ah oui, les aborigènes se déplaçant par là sur des kilomètres et dont on ignore souvent où ils se trouvent? Pfff.
" Sur la route qui doit nous conduire au site de Marcoo, nous dépassons un groupe de six chamelles marchant face au vent. Pour Robin, il est important d'abattre les animaux malades ou âgés. 'Tu zigouilles uen de ces bêtes, dit-il, et la carcasse reste là à pourrir.A l'intérieur des zones des essais, les dingos n'y touchent pas, les aigles non plus. J'sais pas pourquoi, mais on dirait qu'ils savent. Regarde...' Il désigne les plaines rouge-gris autour de nous. 'Les spinifex poussent jusqu'à douze centimètres, puis ils meurent.'
De fait, dans un périmètre de huit cents mètres autour de la pyramide tronquée qui marque le site des essais Biak, à un kilomètre de Marcoo, pas un seul buisson ne dépasse le genou.Il n'y a que la ligne de mulga gris et bas qui s'amasse autour de la zone stérile. L'hiver, Robin voit à Maralinga des centaines de perruches qui se perchent sur les arbres pendant leur migration vers le nord. Mais ici, dans la zone des essais, on n'en voit jamais. Elles contournent les lieux comme un ruisseau contourne un rocher."
Puis direction les déserts de Gobi et Taklamakan, en Chine. Avec aussi essais nucléaires dans le coin...
En suite la mer d'Aral, enfin, ce qu'il en reste.
Les déserts américains, du côté de l'Arizona, que tentent de traverser les migrants. Une association, No more deaths, y va laisser de l'eau et de la nourriture. Mais souvent les Rangers détruisent et nettoient. Des gens "persuadés que laisser de l'eau pour des gens qui meurent de soif, c'est trahir son pays."
On va terminer avec du moins lourd, un reportage sur Burning Man, dans le désert du Nevada, et des monastères égyptiens.
Conclusion : un bon bouquin, intelligent et intéressant, à découvrir bien sûr.
Quelque part dans l'ouest de la Chine... |
Edit : merci à l'éditeur
Commentaires
Je ferai une suggestion d'achat à la médiathèque pour ce livre de William Atkins. Le temps que cette suggestion soit étudiée, que le livre soit commandé (s'il est agréé), qu'il soit équipé, j'ai du temps devant moi.
Stendhal, oui, c'est prévu, depuis des années. Une relecture. Mais Stendhal, on ne dit pas non.
Espérons que la médiathèque acceptera, il s'agit d'un livre riche et tout public, j'espère l'avoir fait sentir.
Bref, tu as raison, ce livre est très riche!
Je me souviens de quelques nuits dans le désert du Sinaï (on oublie les dunes, c'est des grosses roches!), dans des duvets. Sans salle de bains.
Daphné
Et ce bouquin sur les déserts n'est pas déprimant, quand même!