Des feux fragiles dans la nuit qui vient
Xavier Hanotte
Belfond, 2010
Chaque année, lors du mois belge, je me délecte à découvrir un nouvel opus de Diane Meur ou Xavier Hanotte, pour un rendez-vous attendu. Chez Hanotte j'aime l'écriture, bien sûr, et aussi l'existence subtile d'un léger décalage, d'un détail qui fait gamberger, d'une situation bizarre mais parfaitement donnée à ressentir. Là encore j'ai été ravie!
"Contrairement à nombre de sous-officiers, fussent-ils réservistes comme lui, Berthier ne voulait voir dans les consignes que des cadres un peu lâches, adaptables selon les buts réels poursuivis par ceux qui les édictaient." Sur l'Ile à l'écart du Continent, on patrouille durant le couvre-feu, avec vigilance mais sans zèle particulier rayon paperasse. Un minimum de comptes-rendus conduit Berthier à rencontrer le lieutenant Frédérique Jeunehomme, et lui, assez désabusé et vide d'espérance de ce côté-là, ne peut s'empêcher de trop penser à elle.
Un avis sur babelio évoque justement Le désert des Tartares, ou Le rivage des Syrtes, et dans cette île pluie et brumes sont fréquentes, et l'ennemi lointain. Jusqu'au jour où survient un attentat, l'ennemi presse, le vieux matériel reprend du service et voilà Berthier dans une colonne de full-tracks consommant gloutonnement le carburant, véhicules nommés par lui selon des poètes, dont Wilfred-Owen cher au cœur de Hanotte.
Un texte en Vieux-Danois, La relève de Saint Olaf, va avoir son importance dans les destin de Berthier.
J'ai absolument aimé cette ambiance volontairement floue, aux dialogues pleins de silences, aux événements sans explications superflues voire pas d'explications, cette impression d'être balancé dans une endroit étrange. Des personnages émergent, Berthier bien sûr, éminemment sympathique et attachant.
Mois belge, catégorie Traverse (?)
Avis babelio,
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