Après les romans récents et maousse costaud de l'auteur, il était plaisant de revenir des années en arrière.
Rapport sur moi
Grégoire Bouillier
Allia, 2002
Prix de Flore 2002
Autobiographie? Roman d'apprentissage? Après la lecture des gros romans suivants de l'auteur, les détails sur sa naissance, sa famille m'étaient connus. L'impression d'avoir déjà lu certains passages, ou même différents, par exemple quand il surprend la maman d'un camarade de classe, je l'avais lu alors que c'était resté caché, et là, non, la grand mère arrive.
L'auteur a le droit de broder, de tromper, de revoir son passé. C'est plutôt fascinant. Et puis ce parallèle avec L'Odyssée, assez troublant.
C'est court et cela annonçait un auteur original. Notons que dans ce petit volume et le suivant, L'invité mystère, pas d'usage des parenthèses comme après.
A ma rencontre avec lui, Grégoire Bouillier n'a franchement pas insisté pour que j'acquière Rapport sur moi (une bonne raison de le lire, c'est mal me connaître), disant que L'invité mystère était meilleur, et que tant qu'à faire...
Avis babelio,
Le voici donc. Avec une dédicace que je garde pour moi!
L'invité mystère
Grégoire Bouillier
Allia, 2004
Septembre 1990, coup de fil inattendu : l'ex de l'auteur qui l'avait largué sans explications des années plus tôt, l'invite à l'anniversaire de Sophie Calle, 37 ans, celle-ci ayant un rituel d'anniversaire : elle invite "un nombre de convives équivalent à mon nombre d'années. Parmi eux, un inconnu que que l'un des invités serait chargé de choisir." D'où le coup de fil. Ce qui n'empêche pas l'auteur de mettre en route la machine à imaginer, relier, inventer qu'il sait si bien utiliser. Il rencontre Sophie Calle brièvement (une autre rencontre aura lieu des années plus tard, quand il sera devenu auteur).
Juste la nuit où la sonde Ulysse file dans le système solaire et au-delà (Ulysse, oui, quel hasard, il le remarque, tout est lié?) et pour expliquer le coup de fil (inconscient?) il s'appuie sur Mrs Dalloway, tirant un petit fil pour étayer sa théorie. On a plaisir à découvrir ses raisonnements même si on peut trouver cela ténu. mais que c'est brillamment exposé!
Ah oui, son cadeau d'anniversaire était une bouteille de grand cru (non bue, non utilisée, c'est la règle des cadeaux d'anniversaire pour Sophie Calle)(sa photo de la bouteille est dans le livre)
Avis babelio, delphine olympe, (une néo fan, mais solide)
C'était donc le moment de découvrir Sophie Calle!
Des histoires vraies
+ dix
Sophie Calle
Actes sud, 2002
Si j'ai bien compris, l'idée est de proposer une photographie et un texte en regard. le tout fort personnel.
Le nez
Photo du profil (qui a un joli caractère et heureusement que...)
J'avais quatorze ans et mes grands-parents souhaitaient corriger chez moi certaines imperfections. On allait me refaire le nez, cacher la cicatrice de ma jambe gauche avec un morceau de peau prélevé sur la fesse et accessoirement me recoller les oreilles. J'hésitais, on me rassura.: jusqu'au dernier moment j'aurais le choix. Une rendez-vous fut pris avec le docteur F., célèbre chirurgien esthétique. C'est lui qui mit fin à mes incertitudes. Deux jours avant l'opération, il se suicida.
Le lit
Photo prise de l'étage sur la cour
C'était mon lit. Celui dans lequel j'ai dormi jusqu'à mes dix-sept ans. Puis ma mère l'a mis dans une chambre qu'elle a louée. Le 7 octobre 1979, le locataire s'est couché et s'est immolé par le feu. Il est mort. Les pompiers ont jeté le lit par la fenêtre. Il est resté neuf jours exposé dans la cour de l'immeuble.
La cravate
Photo de cravate
Je l'ai vu un jour de décembre 1985. Il donnait une conférence. Je le trouvai séduisant. Une seule chose me déplut: sa cravate aux tons criards. Le lendemain je lui fis parvenir anonymement une discrète cravate marron. Quelques jours plus tard, je le croisai dans un restaurant: il portait ma cravate. Elle jurait avec sa chemise. Je décidai alors de lui envoyer, tous les ans, pour Noël, un vêtement à mon goût. Il reçut en 1986 une paire de socquettes grises en soie, en 1987 un gilet noir en alpaga, en 1988 une chemise blanche, en 1989 des boutons de manchette dorés, en 1990 un caleçon à motifs de sapins de Noël, rien en 1991, et en 1992 un pantalon de flanelle grise. Le jour où il sera totalement vêtu par mes soins, j'aimerais le rencontrer.
Le dé
J'ai toujours aimé qu'on décide pour moi. Avec B. nous avions une règle de jeu ; les jours pairs il prenait les décisions, les jours impairs c'était moi. Quand il est parti pour l'Amérique, il m'a offert un dé pour le remplacer.
Ainsi de suite, et c'est très addictif; il semble que l'auteure ajoute des textes au fil des années...
Avis babelio,
Chez jelisjeblogue (oui, chacun fait moins de 150 pages!)
Je vais lire Grégoire Bouillier en 2025, je vais lire Grégoire Bouillier en 2025, je vais lire Grégoire Bouillier en 2025, je vais lire Grégoire Bouillier en 2025, je vais lire Grégoire Bouillier en 2025, je vais lire Grégoire Bouillier en 2025, je vais lire Grégoire Bouillier en 2025, je vais lire Grégoire Bouillier en 2025, je vais lire Grégoire Bouillier en 2025...
RépondreSupprimer@ Sandrine : 'elle a craqué!' ^_^
Supprimerje crois aussi! J'aime beaucoup l'anecdote de la rencontre!
RépondreSupprimer@ eimelle : l'auteur demeure fidèle à lui-même dans sa façon parfois tordue de relier les choses, mais j'aime.
SupprimerLes pavés de G. Bouillier me font un peu peur. Peut-être que ces romans-ci me permettront d'enfin le découvrir. En tous cas, tu m'as donné très envie de lire ce bouquin de Sophie Calle. Tous ces extraits sont tragiquement désopilants !
RépondreSupprimer@ Sacha : là c'est du moins de 150 pages!!! Mais son dernier bouquin, avec Monet, a une taille plus usuelle. Pour les pavés, à toi de voir.
SupprimerJe découvre totalement Sophie Calle dans ses écrits!
Contrairement à Sandrine, je n'ai pas encore craquée. Je ne pense être prête pour Grégoire Bouillier. Les nouvelles de Sophie Calle sont teintées d'humour noir, non ? J'adore l'idée des photos d'objets et des textes associés. Merci pour cette nouvelle suggestion.
RépondreSupprimer@ jemosjeblogue : trois d'un coup, même pas volontaire d'ailleurs que ça pourrait être dans le challenge (j'explose les compteurs). Des auteurs à suivre, bien intéressants et originaux.
SupprimerJe ne suis pas sûre de lire Grégoire Bouillier en 2025... mes tendances de l'année sont plutôt : littérature étrangère, ou autrices, ou primo-romanciers... il ne coche pas les cases ! ;-)
RépondreSupprimer@ kathel : reste tranquille, le temps qu'il ponde un pavé, tu as le temps... Il a commencé par de petits formats, ceci étant.
SupprimerJe confirme qu'il ne coche aucune des trois cases. ^_^
Inganmic écrit : Tu fais du cheminement littéraire... joli !
RépondreSupprimer@ Inganmic: je suis fière de moi (et je me suis amusée)
Supprimer3 bons livres sur un billet, tu exagères ;-)
RépondreSupprimer@ Alex : Pas du tout, les deux derniers sont liés (je n'ai évidemment pas tout dit).
SupprimerJe ne connaissais pas Sophie Calle écrivaine mais les textes que tu as choisis me plaisent !
RépondreSupprimer@ claudialucia : moi non plus, je la voyais dans d'autres disciplines, mais elle mérite la découverte.
Supprimerencore un auteur que je ne connais pas ! mais je fais quoi de mes journées , surtout les jours de pluie !!!!
RépondreSupprimer@ luocine : danser et chanter sous la pluie...
SupprimerJe me suis promis de lire Grégoire Bouillier cette année et je l'ai noté grâce à toi, je pense, mais ma médiathèque n'a que deux de ses romans dont le dernier (le syndrome de l'orangerie) pris d'assaut alors ce sera vite fait...on verra donc plus tard s'il me plait pour l'instant j'ai encore un peu de mal à me mettre à lire son pavé de près de 900 pages (le coeur ne cède pas) sans savoir si cela me plaira...je note donc ces deux titres qui sont plus courts. Par contre je ne connais pas du tout Sophie Calle...je trouve originale sa démarche.
RépondreSupprimer@ manou : Je suis contente pour l'auteur si son livre tourne bien en bibli, moins contente que tu doives attendre, mais tu notes, tu l'auras un jour!
SupprimerJe l'ai découvert avec Le coeur ne cède pas, c'est plus particulier, moi j'ai tellement aimé que depuis je veux tout lire!
Sophie Calle pour moi c'était (c'est) une artiste originale, je ne savais pas qu'elle écrivait (et j'aime aussi!)
Toujours pas lu Grégoire Bouiller mais ça viendra sans doute un jour...
RépondreSupprimer@ Nicole : tu devrais essayer, il y a du choix...
SupprimerJe lirai Grégoire Bouillier un jour, mais j'attendrai le dernier en poche. Sophie Calle je suis dubitative ; je ne sais pas trop quoi en penser.
RépondreSupprimer@ Aufelle : ah oui, le dernier, avec Monet donc Giverny, devrait te plaire.
SupprimerJe crois que je ne suis pas encore prête de relire Boubouille, mais peut-être que j'y reviendrai un jour. Sinon, j'aime bien le concept du livre de Sophie Calle, mais ce n'est pas trop ma tasse de thé non plus, des textes aussi courts, fugaces, encore le genre à picorer...
RépondreSupprimer@ Fanja : j'ai tout aimé, mais je suis bon public! Tu l'appelles Boubouille, dis donc? J'espère que tu le rencontreras un jour en vrai. ^_^
SupprimerJe ne connais pas Grégoire Bouillier . Je vois qu'il écrit aussi bien des romans très longs que très courts...
RépondreSupprimer@ La petite liste : au début très court, puis plus récemment on est dans les 800 pages. mais son dernier (avec Monet, abordable pour démarrer) culmine à moins de 430 pages.
SupprimerJe ne connais pas du tout Grégoire Bouillier mais Sophie Calle, j'aimerais beaucoup enfin me procurer ses ouvrages. Cette approche qui mêle photographie et écriture me parle.
RépondreSupprimer@ Touloulou : je n'ai évidemment pas tout dit sur ces deux là, ne m'intéressant qu'au côté littéraire. ^_^
SupprimerCa a l'air bizarre... Sophie Calle, je connais un peu, j'ai lu quelques textes. Elle est bien barrée ;-)
RépondreSupprimer@ Anonyme : qui se ressemble s'assemble, on dirait, Bouillier est pas mal dans le genre!
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