Lu Wenfu
Vie et passion d'un gastronome chinois
Editions Philippe Picquier - Unesco
Collection Unesco d'oeuvres représentatives, série chinoise, 1982
Vie et passion d'un gastronome chinois
Editions Philippe Picquier - Unesco
Collection Unesco d'oeuvres représentatives, série chinoise, 1982
En
fouinant sur les étagères de la médiathèque, je tombe en arrêt devant
un mince (moins de 200 pages) livre de poche;
l'auteur et le titre me sont inconnus mais la quatrième de
couverture me met en appétit de lecture ; je l'ajoute derechef à mon
petit panier.
Gao Xiaoting , le narrateur, et le gastronome Zhu Ziye sont les principaux personnages de cette histoire qui donne la part belle à la gastronomie chinoise, plus particulièrement celle de la région de Suzhou, et se déroule durant quelques décennies jusqu'en 1978. L'histoire chinoise, la grande, intervient en toile de fond. Gao n'admet pas l'art de vivre de Zu Ziye et fait tout pour l'éliminer les traditions culinaires anti révolutionnaires à ses yeux. Comme dans les albums d'Astérix, l'aventure se terminera par un somptueux banquet, rappelant plutôt le film le Festin de Babette.
Une petite bouchée juste pour goûter :
Gao Xiaoting , le narrateur, et le gastronome Zhu Ziye sont les principaux personnages de cette histoire qui donne la part belle à la gastronomie chinoise, plus particulièrement celle de la région de Suzhou, et se déroule durant quelques décennies jusqu'en 1978. L'histoire chinoise, la grande, intervient en toile de fond. Gao n'admet pas l'art de vivre de Zu Ziye et fait tout pour l'éliminer les traditions culinaires anti révolutionnaires à ses yeux. Comme dans les albums d'Astérix, l'aventure se terminera par un somptueux banquet, rappelant plutôt le film le Festin de Babette.
Une petite bouchée juste pour goûter :
"Les nouilles de première cuisson"
"Zhu Ziye était un homme du matin. La grasse matinée n'avait aucun charme à ses yeux, car son estomac, tel un réveil, l'appelait à l'heure fixe: il fallait sans tarder filer chez Zhu Hongxing prendre les nouilles de "première cuisson"!
Ceci demande des explications, sinon on peut craindre que seuls les habitants de Suzhou, et encore ceux d'un certain âge, en saisissent le sel.
Chez Zhu Hongxing était alors un restaurant de nouilles très célèbre. Le restaurant existe toujours ; il est situé en face du jardin de la Tranquilité. Je ne vais pas m'étendre sur la variété, la saveur des nouilles servies chez Zhu Hongxing ; il suffit de consulter le menu, qui du reste ne comporte rien d'exceptionnel. Je voudrais plutôt parler des rites accompagnant ces nouilles. Parce qu'il y avait des rites ? Oui, c'est vrai, pour un même bol de nouilles, chacun avait ses habitudes. Les gastronomes avaient les leurs, bien établies. Un exemple : on s'asseyait à une table et on appelait le serveur :
"Hep ! (à l'époque, on ne disait pas "camarade!") Un bol de nouilles de ... !"
Au bout d'un instant, le garçon répondait d'une voix forte :
"Voilà, j'arrive ! Un bol de nouilles de ..."
Pourquoi ne venait il pas immédiatement ? Parce qu'il attendait que le client ait précisé : nouilles al dente ou bien cuites, natures ou avec bouillon ; vertes ou blanches (avec ou sans ciboule) ; riches (bien grasses) ou légères (sans graisse) ; sauce longue (avec plus de sauce que de nouilles) ou sauce courte (avec plus de nouilles que de sauce) ; nouilles sur l'autre rive : la sauce, au lieu d'être versée sur les nouilles, est présentée à part sur une assiette et l'on doit "faire le pont" entre le bol et l'assiette.
Quand c'était Zhu Ziye qui arrivait dans le restaurant, on entendait le serveur prendre son souffle et lancer : "Voilà, je viens ! Un bol de crevettes sautées en accompagnement, nouilles sur l'autre rive, beaucoup de bouillon, vertes, sauce longue, al dente.
Toutes ces façons d'accomoder les nouilles ont de quoi étonner.L'essentiel n'était pourtant pas là pour Zhu Ziye, qui jugeait encore plus important de pouvoir déguster les nouilles de "première cuisson".La même eau de cuisson servait à fairecun millier de bols ; à la fin, c'était un véritable empois et les nouilles n'avaient plus aucune fraîcheur ; eles se mettaient en paquet et prenaient un goût de farine crue. Si Zhu Ziye avait dû en avaler un bol, il en aurait été alourdi pour toute la journée. Un jour de gâché !"
Bonne
pioche donc avec ce livre délicieux qui allie vivacité d'écriture et
humour affleurant à peine mais faisant mouche. Demeure
l'impression de fabuleuse richesse et finesse de la cuisine de cette
région de Chine.
Mais quand même , que sont ces "fritots de caillé de soja séché puant" ?
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Cachou
Il y a 4 ans
Cachou
Il y a 4 ans
A_girl_from_earth
Il y a 4 ans
Aifelle
Il y a 4 ans
Manu
Il y a 4 ans
Dominique
Il y a 4 ans
keisha
Il y a 4 ans
Brume
Il y a 4 ans
keisha
Il y a 4 ans
Armande
Il y a 4 ans
keisha
Il y a 4 ans
chris89
Il y a 4 ans
keisha
Il y a 4 ans
Julien
Il y a 4 ans
keisha
Il y a 4 ans
Julien
Il y a 4 ans
keisha
Il y a 4 ans
Tvless
Il y a 4 ans
keisha
Il y a 4 ans
Hazel
Il y a 4 ans
keisha
Il y a 4 ans
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