La fille du
colonel
Richard Aldington
Actes Sud, 1989
"Emma Woodhouse, belle, intelligente, riche (...) semblait réunir sur sa tête les meilleurs dons de l'existence..."
Stop! Rembobinez!
Reprenons:
C'est à première vue l'histoire pas du tout glamour de Georgie Smithers, fille du colonel Smithers. Elle a vingt six ans, n'est ni belle, ni riche ni particulièrement intelligente. Elle mène à Cleeve une vie pas du tout épanouissante dans sa famille appartenant à la bourgeoisie appauvrie, dont elle accepte "les règles, coutumes et préjugés sans étonnements ni commentaires. Cas d 'adaptation facile au milieu. Elle était de celles qui font les bonnes épouses et les bonnes mères, car, dans ces rôles, elle n'eût jamais réclamé plus que son dû - autrement dit plus que les préjugés de sa classe reconnaissaient lui être dû."
Mais nous sommes juste après la première guerre mondiale et "la génération de Georgie est en déficit d'un million d'hommes. Point de mari pour elle dans sa classe."
Maladroitement, timidement, Georgie va tout de même tenter de changer son destin tout tracé...
Pourquoi ai-je aimé ce livre?
C'est pour Richard Aldington l'occasion de faire une présentation au vitriol de cette micro-société villageoise avec son chatelain local, ses "intellectuels", sa bourgeoisie, son petit industriel et ses ouvriers. Il faut faire connaissance de Mrs Eastcourt, l'abominable commère à la langue de fiel, du Docteur Mc Call et de Purfleet ("ce bavard sentimental qui s'écoutait parler") qui tire à boulets rouges sur l'Empire britannique (ou ce qu'il en reste).
Il n'épargne vraiment personne, même pas les riches londoniens dépravés ou la prostituée officieuse locale.
Cependant le regard qu'il porte sur Georgie est plein de sympathie. Georgie qui ose contredire ses parents, qui défend la petite bonne enceinte et l'aide à se marier. Georgie coincée entre son éducation et ses aspirations...
On est loin du style retenu et feutré de mes romancières anglaises chouchous. Là les tea parties de l'après midi peuvent évoluer en des flirts plus poussés. Aldington dézingue à tout va et seule Georgie échappe à peu près à son humour dévastateur.
"Figurez vous que, l'autre jour, une petite fille du village m'a regardée passer sans me faire la révérence! Vous pensez si je l'ai réprimandée!" Là c'est Alvina, mère de Georgie, qui parle.
Un auteur et un roman qui m'étaient absolument inconnus, et que je suis ravie d'avoir découverts.
Richard Aldington
Actes Sud, 1989
"Emma Woodhouse, belle, intelligente, riche (...) semblait réunir sur sa tête les meilleurs dons de l'existence..."
Stop! Rembobinez!
Reprenons:
C'est à première vue l'histoire pas du tout glamour de Georgie Smithers, fille du colonel Smithers. Elle a vingt six ans, n'est ni belle, ni riche ni particulièrement intelligente. Elle mène à Cleeve une vie pas du tout épanouissante dans sa famille appartenant à la bourgeoisie appauvrie, dont elle accepte "les règles, coutumes et préjugés sans étonnements ni commentaires. Cas d 'adaptation facile au milieu. Elle était de celles qui font les bonnes épouses et les bonnes mères, car, dans ces rôles, elle n'eût jamais réclamé plus que son dû - autrement dit plus que les préjugés de sa classe reconnaissaient lui être dû."
Mais nous sommes juste après la première guerre mondiale et "la génération de Georgie est en déficit d'un million d'hommes. Point de mari pour elle dans sa classe."
Maladroitement, timidement, Georgie va tout de même tenter de changer son destin tout tracé...
Pourquoi ai-je aimé ce livre?
C'est pour Richard Aldington l'occasion de faire une présentation au vitriol de cette micro-société villageoise avec son chatelain local, ses "intellectuels", sa bourgeoisie, son petit industriel et ses ouvriers. Il faut faire connaissance de Mrs Eastcourt, l'abominable commère à la langue de fiel, du Docteur Mc Call et de Purfleet ("ce bavard sentimental qui s'écoutait parler") qui tire à boulets rouges sur l'Empire britannique (ou ce qu'il en reste).
Il n'épargne vraiment personne, même pas les riches londoniens dépravés ou la prostituée officieuse locale.
Cependant le regard qu'il porte sur Georgie est plein de sympathie. Georgie qui ose contredire ses parents, qui défend la petite bonne enceinte et l'aide à se marier. Georgie coincée entre son éducation et ses aspirations...
On est loin du style retenu et feutré de mes romancières anglaises chouchous. Là les tea parties de l'après midi peuvent évoluer en des flirts plus poussés. Aldington dézingue à tout va et seule Georgie échappe à peu près à son humour dévastateur.
"Figurez vous que, l'autre jour, une petite fille du village m'a regardée passer sans me faire la révérence! Vous pensez si je l'ai réprimandée!" Là c'est Alvina, mère de Georgie, qui parle.
Un auteur et un roman qui m'étaient absolument inconnus, et que je suis ravie d'avoir découverts.
Commenter cet article
VILLA MARRAKECH
Il y a 4 ans
Cachou
Il y a 4 ans
emiLie
Il y a 4 ans
The Bursar
Il y a 4 ans
Edelwe
Il y a 4 ans
Manu
Il y a 4 ans
A_girl_from_earth
Il y a 4 ans
Dominique
Il y a 4 ans
Restling
Il y a 4 ans
didouchka
Il y a 4 ans
Géraldine
Il y a 4 ans
Gio
Il y a 4 ans
Géraldine
Il y a 4 ans
Isil
Il y a 4 ans
Marie
Il y a 4 ans
keisha
Il y a 4 ans
Theoma
Il y a 4 ans
keisha
Il y a 4 ans
Thaïs
Il y a 4 ans
keisha
Il y a 4 ans
liliba
Il y a 4 ans
keisha
Il y a 4 ans
chiffonnette
Il y a 4 ans
keisha
Il y a 4 ans
GeishaNellie
Il y a 4 ans
keisha
Il y a 4 ans
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Les commentaires sont modérés, histoire de vous éviter des cases à cocher pour prouver que vous n'êtes pas un robot.