Parquet
flottant
Samuel Corto
Denoël, 2009, 185 pages
3 sur 7
Dimanche 30 août, de retour du pique nique de la blogoboule, j'écoutais Le masque et la plume dans la voiture, et un des chroniqueurs de l'émission a présenté ce premier roman doté d'un excellent titre. Alors quand Ulike me l'a proposé dans le cadre de l'opération chroniquer l'ensemble des livres de la rentrée littéraire( Pour en savoir plus c'est ici ) sur le site Chroniques de la rentrée littéraire , j'ai accepté, et puis c'est bon pour le challenge 1% ...
Samuel Corto a d'abord été avocat puis magistrat du parquet jusqu'en 2007 et là c'est son premier roman. Il se consacre maintenant à l'écriture (sous un pseudo), et après lecture de son livre je pense que cela s'imposait!
Que raconte donc ce que je pourrais qualifier de docu-roman??? Etienne Lanos, après avoir été avocat, vient d'être nommé substitut du procureur dans un tribunal de province. Jusque là c'est le double de Samuel Corto.
Il raconte donc ses expériences de magistrat, présente ses collègues et supérieurs, propose différents cas où des citoyens finalement bien ordinaires se sont retrouvés face à la justice et évoque les dysfonctionnements de la dite justice. Lorsque cela se révèle utile, il expose aussi brièvement mais de façon claire les nouvelles orientations de la loi.
Tout cela n'a rien de bien attirant a priori, n'est ce pas?
Mais Etienne Lanos n'est vraiment pas un substitut comme les autres... Il déstabilise ses collègues par ses remarques absurdes, s'oppose souvent à l'accusation et fait provision de cannabis dans les stocks de scellés du tribunal. Uniquement pour son usage personnel? A voir!
Beaucoup d'épisodes ahurissants et hilarants, d'autres absurdes, écoeurants ou inquiétants. Je suis sortie de cette lecture amusée par cette peinture au vitriol du milieu judiciaire et certains épisodes ou descriptions déjantés et, je l'espère, purement imaginaires, mais également un peu inquiète à la pensée qu'en tant que citoyenne lambda je pourrais me retrouver un jour happée par ce système.
Un passage (oh, parmi bien d'autres, pour vous faire saisir le ton général ).
Il a trouvé une collègue un peu "excessive dans ses poursuites" :
"Dans n'importe quel milieu adapté, les fous sont repérés et éliminés des champs de décision. Dans certains milieux professionnels, à syndicalité plus sensible, ils sont reconditionnés vers des emplois plus ou moins fictifs. Dans la justice, ils en prennent à leur aise. Au parquet en particulier : si la folie singulière d'un de ses membres présente l'avantage qualitatif de s'entrelacer habilement avec l'esprit demandé - une bêtise sans pitié et une méchanceté de structure - , son oeuvre est quasiment indétectable. Au contraire même, ce type de déraison vacante provoque, dans la bienveillance maternelle de l'institution tout entière, une élevation commune du goût pour la répression jusqu'à son point sublime d'ontologie, d'enchantement, d'encouragement : les chauffards ont les clés du rouleau compresseur.
Dans la naïveté de mes débuts, je décidai rapidement de m'ouvrir de cette difficulté au substitut d'un des bureaux du milieu; c'était un garçon à la courtoisie observable, doté d'une tête d'imprimante : une figure anormalement rectangulaire, surmontée d'une houppe rousse et avec une langue sortant en permanence comme une recharge à papier."
Un livre tout à la fois drôle, instructif et dérangeant.
Et qui ne demande qu'à voyager, c'est la rentrée, je suis d'humeur partageuse...
Le blog Inventerre reprend un interview de Samuel Corto par Josiane Savigneau (Le Monde)
Voir aussi le blog de Philippe Bilger
Samuel Corto
Denoël, 2009, 185 pages
3 sur 7
Dimanche 30 août, de retour du pique nique de la blogoboule, j'écoutais Le masque et la plume dans la voiture, et un des chroniqueurs de l'émission a présenté ce premier roman doté d'un excellent titre. Alors quand Ulike me l'a proposé dans le cadre de l'opération chroniquer l'ensemble des livres de la rentrée littéraire( Pour en savoir plus c'est ici ) sur le site Chroniques de la rentrée littéraire , j'ai accepté, et puis c'est bon pour le challenge 1% ...
Samuel Corto a d'abord été avocat puis magistrat du parquet jusqu'en 2007 et là c'est son premier roman. Il se consacre maintenant à l'écriture (sous un pseudo), et après lecture de son livre je pense que cela s'imposait!
Que raconte donc ce que je pourrais qualifier de docu-roman??? Etienne Lanos, après avoir été avocat, vient d'être nommé substitut du procureur dans un tribunal de province. Jusque là c'est le double de Samuel Corto.
Il raconte donc ses expériences de magistrat, présente ses collègues et supérieurs, propose différents cas où des citoyens finalement bien ordinaires se sont retrouvés face à la justice et évoque les dysfonctionnements de la dite justice. Lorsque cela se révèle utile, il expose aussi brièvement mais de façon claire les nouvelles orientations de la loi.
Tout cela n'a rien de bien attirant a priori, n'est ce pas?
Mais Etienne Lanos n'est vraiment pas un substitut comme les autres... Il déstabilise ses collègues par ses remarques absurdes, s'oppose souvent à l'accusation et fait provision de cannabis dans les stocks de scellés du tribunal. Uniquement pour son usage personnel? A voir!
Beaucoup d'épisodes ahurissants et hilarants, d'autres absurdes, écoeurants ou inquiétants. Je suis sortie de cette lecture amusée par cette peinture au vitriol du milieu judiciaire et certains épisodes ou descriptions déjantés et, je l'espère, purement imaginaires, mais également un peu inquiète à la pensée qu'en tant que citoyenne lambda je pourrais me retrouver un jour happée par ce système.
Un passage (oh, parmi bien d'autres, pour vous faire saisir le ton général ).
Il a trouvé une collègue un peu "excessive dans ses poursuites" :
"Dans n'importe quel milieu adapté, les fous sont repérés et éliminés des champs de décision. Dans certains milieux professionnels, à syndicalité plus sensible, ils sont reconditionnés vers des emplois plus ou moins fictifs. Dans la justice, ils en prennent à leur aise. Au parquet en particulier : si la folie singulière d'un de ses membres présente l'avantage qualitatif de s'entrelacer habilement avec l'esprit demandé - une bêtise sans pitié et une méchanceté de structure - , son oeuvre est quasiment indétectable. Au contraire même, ce type de déraison vacante provoque, dans la bienveillance maternelle de l'institution tout entière, une élevation commune du goût pour la répression jusqu'à son point sublime d'ontologie, d'enchantement, d'encouragement : les chauffards ont les clés du rouleau compresseur.
Dans la naïveté de mes débuts, je décidai rapidement de m'ouvrir de cette difficulté au substitut d'un des bureaux du milieu; c'était un garçon à la courtoisie observable, doté d'une tête d'imprimante : une figure anormalement rectangulaire, surmontée d'une houppe rousse et avec une langue sortant en permanence comme une recharge à papier."
Un livre tout à la fois drôle, instructif et dérangeant.
Et qui ne demande qu'à voyager, c'est la rentrée, je suis d'humeur partageuse...
Le blog Inventerre reprend un interview de Samuel Corto par Josiane Savigneau (Le Monde)
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Leiloona
Il y a 4 ans
Brize
Il y a 4 ans
sylire
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freude
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Karine:)
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A_girl_from_earth
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Pimpi
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chris89
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freude
Il y a 3 ans
pose
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claudialucia ma librairie
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claudialucia ma librairie
Il y a 3 ans
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Il y a 3 ans
parquet flottant
Il y a 3 ans
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