Flaubert est un
blaireau
Alain Chopin
Editions Dialogues, 2010
L'auteur a enseigné le français dans un Lycée professionnel du Nord, et a participé à la formation des maîtres en IUFM.
Son récit n'est pas une n-ième dénonciation des difficultés de son métier ou des problèmes des élèves, (quoiqu'il en parle en filigrane), il n'a pas LA solution à tous les maux, mais en brefs chapitres il présente des tranches de vie scolaire, avec une certaine humilité, souvent avec humour, toujours avec humanité, respect et passion.
A découvrir, que l'on soit enseignant ou pas.
Un chapitre
Mes élèves - 17-18 ans- connaissent déjà le désir, l'amour, la rivalité, la haine, le malheur, la séparation, la joie, le plaisir. Ils le connaissent déjà parfois trop, ou trop brutalement. C'est pour cela qu'ils peuvent lire, ressentir et comprendre les oeuvres littéraires classiques qui ne parlent que de ça - Shakespeare, ça va tout seul. j'ai remarqué que souvent ce que mes élèves n'aimaient pas, ce n'était pas le texte lui-même, même s'il pouvait parfois leur paraître difficile au premier abord, non, ce qu'ils n'aimaient pas, ce qui les barbait, les ennuyait, leur prenait la tête, les faisait décrocher penser à autre chose s'évader, c'étaient les commentaires, les questionnaires, les analyses toute prêtes, poussiéreuses, l'académisme quoi. Il me fallait inventer, pour eux et avec eux, une façon qui leur convienne de parler du texte. Bien sûr qu'au bout du compte, nous retrouvions des chemins déjà balisés par les spécialistes - on ne refait pas le monde à chaque instant - mais légèrement infléchis tout de même et c'était là tout l'intérêt et surtout nous y allions par un trajet qui nous était propre, par des détours que nous inventions sur le tas. Il se passait quelque chose, là, au présent, dans la classe. Et lorsque ça arrivait, lorsque tout le monde était bien dedans, comme on dit, lorsque chacun pouvait participer, avec plaisir, à l'émergence du sens, au moment où la sonnerie venait interrompre la séance, on entendait ce mot, assez rarement prononcé à la fin des cours et pour cette raison tellement apprécié des enseignants: "Déjà!"
Les avis de Hambreellie, Malice,Choupynette,Cathulu,
Un grand merci aux éditions Dialogues
Alain Chopin
Editions Dialogues, 2010
L'auteur a enseigné le français dans un Lycée professionnel du Nord, et a participé à la formation des maîtres en IUFM.
Son récit n'est pas une n-ième dénonciation des difficultés de son métier ou des problèmes des élèves, (quoiqu'il en parle en filigrane), il n'a pas LA solution à tous les maux, mais en brefs chapitres il présente des tranches de vie scolaire, avec une certaine humilité, souvent avec humour, toujours avec humanité, respect et passion.
A découvrir, que l'on soit enseignant ou pas.
Un chapitre
Mes élèves - 17-18 ans- connaissent déjà le désir, l'amour, la rivalité, la haine, le malheur, la séparation, la joie, le plaisir. Ils le connaissent déjà parfois trop, ou trop brutalement. C'est pour cela qu'ils peuvent lire, ressentir et comprendre les oeuvres littéraires classiques qui ne parlent que de ça - Shakespeare, ça va tout seul. j'ai remarqué que souvent ce que mes élèves n'aimaient pas, ce n'était pas le texte lui-même, même s'il pouvait parfois leur paraître difficile au premier abord, non, ce qu'ils n'aimaient pas, ce qui les barbait, les ennuyait, leur prenait la tête, les faisait décrocher penser à autre chose s'évader, c'étaient les commentaires, les questionnaires, les analyses toute prêtes, poussiéreuses, l'académisme quoi. Il me fallait inventer, pour eux et avec eux, une façon qui leur convienne de parler du texte. Bien sûr qu'au bout du compte, nous retrouvions des chemins déjà balisés par les spécialistes - on ne refait pas le monde à chaque instant - mais légèrement infléchis tout de même et c'était là tout l'intérêt et surtout nous y allions par un trajet qui nous était propre, par des détours que nous inventions sur le tas. Il se passait quelque chose, là, au présent, dans la classe. Et lorsque ça arrivait, lorsque tout le monde était bien dedans, comme on dit, lorsque chacun pouvait participer, avec plaisir, à l'émergence du sens, au moment où la sonnerie venait interrompre la séance, on entendait ce mot, assez rarement prononcé à la fin des cours et pour cette raison tellement apprécié des enseignants: "Déjà!"
Les avis de Hambreellie, Malice,Choupynette,Cathulu,
Un grand merci aux éditions Dialogues
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clara
Il y a 3 ans
Dominique
Il y a 3 ans
cathulu
Il y a 3 ans
maeve
Il y a 3 ans
Neph
Il y a 3 ans
Alex-Mot-à-Mots
Il y a 3 ans
la Pyrénéenne
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cynic63
Il y a 3 ans
Edelwe
Il y a 3 ans
Fransoaz
Il y a 2 ans
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