Une chambre à soi
Virginia Woolf
10/18, 1998
"Hélas une femme qui entreprend d'écrire
Comme une créature si présomptueuse est considérée,
Que sa faute ne peut être par aucun mérite compensée.
Ils nous disent que nous nous trompons de sexe et de voie;
Bonnes manières, mode, danse, toilette, jeu,
Voilà les talents que nous devrions briguer
Écrire ou lire, ou penser, ou nous instruire,
Ternirait notre beauté et épuiserait notre temps,
Et interromprait les conquêtes de notre printemps,
Alors que l'ennuyeuse besogne de gérer une maison asservie,
Est tenue par certains pour notre art suprême et notre utilité."
Ce poème est de Lady Winchelsea (née en 1661, noble,sans enfants)
Au cours de la lecture de l'art du roman, s'était posée la question de savoir pourquoi il y a eu pas ou peu de femmes écrivains, disons avant le 18ème ou 19ème siècle. Les noms de Louise Labbé et Madame de la Fayette avaient été cités pour la France, mais quant à l'Angleterre, pas de réponse. Ici, dans cette conférence donnée à Cambridge à des étudiantes en 1928, Virginia Woolf aborde le sujet "la femme et le roman" et révèle le nom de quelques femmes ayant écrit poésie ou courriers de quelque valeur littéraire.
Mais pour elle, clairement et abruptement, "il est nécessaire d'avoir cinq cents livres de rente et une chambre dont la porte est pourvue d'une serrure, si l'on veut écrire un oeuvre de fiction ou une oeuvre poétique." Jane Austen écrivit ses romans dans un salon commun (quelle merveilleuse plate-forme d'observation, aussi!) en ne laissant pas soupçonner la teneur de son occupation; remarquons en passant : romans mais pas poésie.
Au cours d'une journée fictive à "Oxbridge" Virginia Woolf retrace la vision de la femme dans les écrits des hommes, les obstacles qu'elles ont dû franchir pour parvenir à écrire des romans. Ce n'est pas un sec pamphlet féministe, mais une belle promenade à travers des siècles de littérature, un aperçu de ses idées sur le roman, sur les romancières du 19ème siècle, le tout d'une manière sensible et incisive, où j'ai retrouvé son humour subtil.
"Il est dans la nature des biscuits d'être secs et ceux-ci étaient biscuits jusqu'en leurs moindres parcelles."
Les avis de Lilly, biblioblog, Antigone, Voyelle et Consonne,
Challenge de Lou (Virginia Woolf) et de Mealenn (groupe de Bloomsbury)
Virginia Woolf
10/18, 1998
"Hélas une femme qui entreprend d'écrire
Comme une créature si présomptueuse est considérée,
Que sa faute ne peut être par aucun mérite compensée.
Ils nous disent que nous nous trompons de sexe et de voie;
Bonnes manières, mode, danse, toilette, jeu,
Voilà les talents que nous devrions briguer
Écrire ou lire, ou penser, ou nous instruire,
Ternirait notre beauté et épuiserait notre temps,
Et interromprait les conquêtes de notre printemps,
Alors que l'ennuyeuse besogne de gérer une maison asservie,
Est tenue par certains pour notre art suprême et notre utilité."
Ce poème est de Lady Winchelsea (née en 1661, noble,sans enfants)
Au cours de la lecture de l'art du roman, s'était posée la question de savoir pourquoi il y a eu pas ou peu de femmes écrivains, disons avant le 18ème ou 19ème siècle. Les noms de Louise Labbé et Madame de la Fayette avaient été cités pour la France, mais quant à l'Angleterre, pas de réponse. Ici, dans cette conférence donnée à Cambridge à des étudiantes en 1928, Virginia Woolf aborde le sujet "la femme et le roman" et révèle le nom de quelques femmes ayant écrit poésie ou courriers de quelque valeur littéraire.
Mais pour elle, clairement et abruptement, "il est nécessaire d'avoir cinq cents livres de rente et une chambre dont la porte est pourvue d'une serrure, si l'on veut écrire un oeuvre de fiction ou une oeuvre poétique." Jane Austen écrivit ses romans dans un salon commun (quelle merveilleuse plate-forme d'observation, aussi!) en ne laissant pas soupçonner la teneur de son occupation; remarquons en passant : romans mais pas poésie.
Au cours d'une journée fictive à "Oxbridge" Virginia Woolf retrace la vision de la femme dans les écrits des hommes, les obstacles qu'elles ont dû franchir pour parvenir à écrire des romans. Ce n'est pas un sec pamphlet féministe, mais une belle promenade à travers des siècles de littérature, un aperçu de ses idées sur le roman, sur les romancières du 19ème siècle, le tout d'une manière sensible et incisive, où j'ai retrouvé son humour subtil.
"Il est dans la nature des biscuits d'être secs et ceux-ci étaient biscuits jusqu'en leurs moindres parcelles."
Les avis de Lilly, biblioblog, Antigone, Voyelle et Consonne,
Challenge de Lou (Virginia Woolf) et de Mealenn (groupe de Bloomsbury)
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Gwenaelle
Il y a 3 ans
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Mohamed Semeunacte
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Marie L.
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Anis
Il y a 2 ans
keisha
Il y a 2 ans
@ Anis
Je viens juste de voir ton billet!
Oui, Virginia Woolf, c'est l'époque des suffragettes aussi.
On a hélas l'impression que les femmes n'ont rien écrit, peint, composé, on en découvre certaines maintenant heureusement. Quant aux sciences, je me demande si ce n'est pas encore plus
désertique...
Commentaires
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