Walden ou La vie dans les bois
Henry David Thoreau
Première parution, 1854
L'imaginaire, Gallimard,2002, première édition en français, 1922
"Vers la fin de mars 1845, ayant emprunté une hache je m'en allai dans les bois qui avoisinent l'étang de Walden, au plus près duquel je me proposais de construire une maison , et me mis à abattre quelques grands pins Weymouth fléchus, encore en leur jeunesse, comme bois de construction. Il est difficile de commencer sans emprunter, mais sans doute est-ce la plus généreuse façon de souffrir que vos semblables aient un intérêt dans votre entreprise."
Ce récit relate en détails les deux ans et deux mois passés dans cette cabane, mais, alors que je m'attendais à un Indian Creek au 19ème siècle, pas du tout! Sa cabane est toute proche d'un chemin de fer et de la petite ville de Concord, où il a passé quelques années déjà et il reçoit d'assez fréquentes visites, vivant très simplement de quelques cultures ou cueillettes, sachant se satisfaire de peu, sans hésiter à donner le détail de ses comptes, fort équilibrés.
"J'avais dans ma maison trois chaises: une pour la solitude, deux pour l'amitié, trois pour la société."
Il y a du Montaigne chez Thoreau, qui n'hésite pas à philosopher à la première personne et à citer des anecdotes, empruntées non à l'Antiquité grecque, mais souvent à des philosophes hindous ou à même à la vie des habitants de Concord. Simplicité est son maître mot et il n'hésite pas à expliquer comment le mettre en oeuvre dans bien des domaines. Utopie? Bon sens? Il va même jusqu'à démontrer qu'on voyage plus vite à pied qu'en train, et c'est convaincant, si l'on considère dans le temps de trajet celui nécessaire à obtenir par son travail les moyens financiers de voyager en train...
Il préfère nous inciter à voyager en nous mêmes (explorant "la mer intime") plutôt qu'au bout du monde.
Cependant il ne cherche pas à imposer son expérience à tous, préférant voir "chacun attentif à découvrir et suivre sa propre voie, et non pas à la place celle de son père ou celle de sa mère ou celle de son voisin." Lui même quitte aussi finalement les bois. "Peut-être me sembla-t-il que j'avais plusieurs vies à vivre, et ne pouvais donner plus de temps à celle-là."
Mais alors, pas de "nature inside" comme je les aime? Bien sûr que si, Thoreau sait évoquer sa vie en détail, décrit l'étang de Walden et les bois au cours des différentes saisons, les habitants, animaux ou êtres humains, anciens ou actuels, avec précision, sans jamais oublier de faire part de réflexions personnelles. Il a eu la chance d'observer un faucon pèlerin, "il répétait sa libre et superbe chute, en roulant sur lui-même tel un cerf-volant, pour se relever de son orgueilleuse culbute (..)Il semblait qu'il fut sans compagnon dans l'univers et n'en demander d'autres que le matin et l'éther avec quoi il jouait. Il n'était pas solitaire, mais faisait solitaire toute la terre au-dessous de lui."
Tout le passage est superbe, comme bien d'autres post-ités mais hélas trop longs à copier... En fait il s'agit d'un récit à lire et relire, à avoir chez soi pour en savourer un morceau tranquillement. La traduction de L. Fabulet, datant de 1922, est parfois délicieusement désuète (par exemple, emmi qui signifie au milieu de) mais coule très bien.
L'avis de Dominique,
Folfaerie a écrit un billet sur le Journal de l'auteur (à la bibli avec d'autres écrits de Thoreau, dont Walden and Civil Disobedience)
Challenge Nature Writing, bien sûr!
Henry David Thoreau
Première parution, 1854
L'imaginaire, Gallimard,2002, première édition en français, 1922
"Vers la fin de mars 1845, ayant emprunté une hache je m'en allai dans les bois qui avoisinent l'étang de Walden, au plus près duquel je me proposais de construire une maison , et me mis à abattre quelques grands pins Weymouth fléchus, encore en leur jeunesse, comme bois de construction. Il est difficile de commencer sans emprunter, mais sans doute est-ce la plus généreuse façon de souffrir que vos semblables aient un intérêt dans votre entreprise."
Ce récit relate en détails les deux ans et deux mois passés dans cette cabane, mais, alors que je m'attendais à un Indian Creek au 19ème siècle, pas du tout! Sa cabane est toute proche d'un chemin de fer et de la petite ville de Concord, où il a passé quelques années déjà et il reçoit d'assez fréquentes visites, vivant très simplement de quelques cultures ou cueillettes, sachant se satisfaire de peu, sans hésiter à donner le détail de ses comptes, fort équilibrés.
"J'avais dans ma maison trois chaises: une pour la solitude, deux pour l'amitié, trois pour la société."
Il y a du Montaigne chez Thoreau, qui n'hésite pas à philosopher à la première personne et à citer des anecdotes, empruntées non à l'Antiquité grecque, mais souvent à des philosophes hindous ou à même à la vie des habitants de Concord. Simplicité est son maître mot et il n'hésite pas à expliquer comment le mettre en oeuvre dans bien des domaines. Utopie? Bon sens? Il va même jusqu'à démontrer qu'on voyage plus vite à pied qu'en train, et c'est convaincant, si l'on considère dans le temps de trajet celui nécessaire à obtenir par son travail les moyens financiers de voyager en train...
Il préfère nous inciter à voyager en nous mêmes (explorant "la mer intime") plutôt qu'au bout du monde.
Cependant il ne cherche pas à imposer son expérience à tous, préférant voir "chacun attentif à découvrir et suivre sa propre voie, et non pas à la place celle de son père ou celle de sa mère ou celle de son voisin." Lui même quitte aussi finalement les bois. "Peut-être me sembla-t-il que j'avais plusieurs vies à vivre, et ne pouvais donner plus de temps à celle-là."
Mais alors, pas de "nature inside" comme je les aime? Bien sûr que si, Thoreau sait évoquer sa vie en détail, décrit l'étang de Walden et les bois au cours des différentes saisons, les habitants, animaux ou êtres humains, anciens ou actuels, avec précision, sans jamais oublier de faire part de réflexions personnelles. Il a eu la chance d'observer un faucon pèlerin, "il répétait sa libre et superbe chute, en roulant sur lui-même tel un cerf-volant, pour se relever de son orgueilleuse culbute (..)Il semblait qu'il fut sans compagnon dans l'univers et n'en demander d'autres que le matin et l'éther avec quoi il jouait. Il n'était pas solitaire, mais faisait solitaire toute la terre au-dessous de lui."
Tout le passage est superbe, comme bien d'autres post-ités mais hélas trop longs à copier... En fait il s'agit d'un récit à lire et relire, à avoir chez soi pour en savourer un morceau tranquillement. La traduction de L. Fabulet, datant de 1922, est parfois délicieusement désuète (par exemple, emmi qui signifie au milieu de) mais coule très bien.
L'avis de Dominique,
Folfaerie a écrit un billet sur le Journal de l'auteur (à la bibli avec d'autres écrits de Thoreau, dont Walden and Civil Disobedience)
Challenge Nature Writing, bien sûr!
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Lystig
Il y a 2 ans
Aifelle
Il y a 2 ans
Ys
Il y a 2 ans
mango
Il y a 2 ans
Marc
Il y a 2 ans
In Cold Blog
Il y a 2 ans
Gwenaelle
Il y a 2 ans
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Il y a 2 ans
Hélène
Il y a 2 ans
Anne
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Delphine
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Delphine
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A_girl_from_earth
Il y a 2 ans
Voyelle et Consonne
Il y a 2 ans
Folfaerie
Il y a 2 ans
keisha
Il y a 2 ans
Karine:)
Il y a 2 ans
keisha
Il y a 2 ans
Pascale
Il y a 2 ans
keisha
Il y a 2 ans
Choco
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keisha
Il y a 2 ans
www.ericarton.com
Il y a 2 ans
keisha
Il y a 2 ans
maggie
Il y a 2 ans
keisha
Il y a 2 ans
**Fleur**
Il y a 2 ans
keisha
Il y a 2 ans
Marie
Il y a 2 ans
keisha
Il y a 2 ans
Marie
Il y a 2 ans
keisha
Il y a 2 ans
Sabbio
Il y a 2 ans
keisha
Il y a 2 ans
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