Étrangers
Anita Brookner
Fayard, 2010
Traduction de Françoise du Sorbier
Née en 1928, Anita Brookner écrit des romans plutôt feutrés, intimistes, sans événements trop palpitants, aux héros sans beaucoup de peps. Pourtant une fois entré dans son univers l'on est frappé par son analyse subtile et pris dans les rets de son écriture classique et élégante. Il y a une quinzaine d'années je la lisais quasi systématiquement, puis je l'ai oubliée pour des produits plus brillants extérieurement, et voilà l'occasion de la mettre un peu en avant. Découvrez un de ses romans, celui-ci ou un autre, selon les disponibilités. Elle a reçu le Booker Prize pour Hôtel du lac, et je me souviens du pathétique de Regardez-moi.
Après une carrière tranquille dans une banque, Paul Sturgis, soixante-douze ans, coule des jours de retraite tranquilles, se sentant parfois "spectateur de sa propre vie". Il possède un appartement, ne semble pas avoir de problèmes financiers ou de santé, et sa famille se réduit à une cousine par alliance visitée un dimanche après-midi de temps en temps. Il rêve de la maison de son enfance, et d'un projet de s'installer en hôtel à Paris.
Lors d'un voyage à Venise, il fait connaissance de Vicky, plus jeune que lui, et qui reste mystérieuse et insaisissable, avec ses allées et venues permanentes chez des amis. Une femme au sujet de laquelle il est rapidement conscient de reconnaître qu' "elle n'était pas son genre".
A peu près au même moment, il retrouve Sarah, qu'il a aimée il y a des années, mais l'a quitté en lui déclarant "Tu es trop gentil!". Remarque jamais oubliée, mais qu'y faire? Paul Sturgis se sait petit-bourgeois, ennuyeux, poli, correct. Sarah a vieilli, sa santé est chancelante. Pas question d'évoquer le sujet, mais les deux savent ce qui les attendent à plus ou moins court terme, ayant atteint "un âge auquel l'avenir ne renfermait plus qu'une certitude."
Paul hésite sur l'orientation à donner à sa vie, solitude ou pas? "Sans doute irait-il la voir en France, si l'invitation était renouvelée, mais pour l'instant, il savait qu'il serait mieux seul, ou en compagnie de ces étrangers qui étaient à leur insu les habitants de sa vie quotidienne."
Vous l'aurez compris, tout ça peut paraître ennuyeux et plombant, mais je n'ai pas eu envie de lâcher cette histoire avant la fin, plutôt positive d'ailleurs.
Les avis de enfinlivre,
Anita Brookner
Fayard, 2010
Traduction de Françoise du Sorbier
Née en 1928, Anita Brookner écrit des romans plutôt feutrés, intimistes, sans événements trop palpitants, aux héros sans beaucoup de peps. Pourtant une fois entré dans son univers l'on est frappé par son analyse subtile et pris dans les rets de son écriture classique et élégante. Il y a une quinzaine d'années je la lisais quasi systématiquement, puis je l'ai oubliée pour des produits plus brillants extérieurement, et voilà l'occasion de la mettre un peu en avant. Découvrez un de ses romans, celui-ci ou un autre, selon les disponibilités. Elle a reçu le Booker Prize pour Hôtel du lac, et je me souviens du pathétique de Regardez-moi.
Après une carrière tranquille dans une banque, Paul Sturgis, soixante-douze ans, coule des jours de retraite tranquilles, se sentant parfois "spectateur de sa propre vie". Il possède un appartement, ne semble pas avoir de problèmes financiers ou de santé, et sa famille se réduit à une cousine par alliance visitée un dimanche après-midi de temps en temps. Il rêve de la maison de son enfance, et d'un projet de s'installer en hôtel à Paris.
Lors d'un voyage à Venise, il fait connaissance de Vicky, plus jeune que lui, et qui reste mystérieuse et insaisissable, avec ses allées et venues permanentes chez des amis. Une femme au sujet de laquelle il est rapidement conscient de reconnaître qu' "elle n'était pas son genre".
A peu près au même moment, il retrouve Sarah, qu'il a aimée il y a des années, mais l'a quitté en lui déclarant "Tu es trop gentil!". Remarque jamais oubliée, mais qu'y faire? Paul Sturgis se sait petit-bourgeois, ennuyeux, poli, correct. Sarah a vieilli, sa santé est chancelante. Pas question d'évoquer le sujet, mais les deux savent ce qui les attendent à plus ou moins court terme, ayant atteint "un âge auquel l'avenir ne renfermait plus qu'une certitude."
Paul hésite sur l'orientation à donner à sa vie, solitude ou pas? "Sans doute irait-il la voir en France, si l'invitation était renouvelée, mais pour l'instant, il savait qu'il serait mieux seul, ou en compagnie de ces étrangers qui étaient à leur insu les habitants de sa vie quotidienne."
Vous l'aurez compris, tout ça peut paraître ennuyeux et plombant, mais je n'ai pas eu envie de lâcher cette histoire avant la fin, plutôt positive d'ailleurs.
Les avis de enfinlivre,
J'en ai lu plusieurs d'elle il y a longtemps, mais lesquels ? Elle faisait partie des auteurs dont je lisais systématiquement les parutions.
RépondreSupprimerNous avons la même expérience... A lire les titres, j'en reconnais pas mal...
SupprimerJe ne connais pas cette auteure...
RépondreSupprimerOn en parle peu sur les blogs. Mais elle a une œuvre, c'est sûr, très subtile, sans effets, donc pas trop trop attractive. Mais (voir commentaire d'Aifelle) je pense qu'elle a ses lecteurs. Je voulais lui donner un petit coup de projecteur (mérité)
SupprimerC'est vrai que le résumé n'est pas des plus gai.
RépondreSupprimerDis que cela ne donne pas vraiment envie, c'est sûr! ^_^ Mais on ne lâche pas, c'est tellement british comme ambiance, tellement en demi-teinte...
SupprimerA ben non alors, j'etais convaincu jusqu'au commentaire parlant d'ambiance british ;-).Bon c'est bientot noel alors alourdissons la Pal.
RépondreSupprimerOn est dans le retenu... Faut savoir lire entre les lignes. Superbement écrit et senti.
SupprimerJ'ai lu cette auteure une fois, je n'ai pas eu envie de recommencer.
RépondreSupprimerPas du tout, mais alors pas du tout palpitant, je te l'accorde! Mais elle mérite d'être essayée (si j'ose dire)
SupprimerOuh là, je crois que je vais faire l'impasse parce que ça ne m'inspire pas du tout.
RépondreSupprimerFaut pas être trop dépressif, je sais. Mais une fois de temps en temps, c'est une lecture intelligente et subtile.
SupprimerElle fait partie de ma vieille LAL mais je n'ai jamais sauté le pas. Je l'y conserve, on verra bien quand je trouverai un créneau.;-) (pour l'instant, bloquée avec DonQ. Chuis au chapitre 56 (si je lis bien LVI), c'est quelle page ?)
RépondreSupprimerJe me demande qui n'est pas dans ta LAL... ^_^
SupprimerLXI? PLus que 130 pages, dans ma version! Youpee...
une auteure que je n'ai pas lu récemment mais dont je garde un excellent souvenir
RépondreSupprimerAifelle, toi et moi sommes visiblement dans les mêmes créneaux temporels.^_^
SupprimerIl y a énormément de professeurs de littérature écrivains, dans le monde anglo-saxon surtout. Il vaut mieux que ce soit des enseignants que des critiques, finalement (même si les uns et les autres devraient savoir ce qu'il convient de ne pas faire pour bien faire).
RépondreSupprimerPar exemple David Lodge, que je lis avec plaisir, dans ses romans comme ses essais.
SupprimerJ'aime bien les ambiances british, je me laisserais bien tenter par l'un des titres que tu proposes, pour voir...
RépondreSupprimerPour l'instant je suis avec Jack Rosemblum rêve en anglais, et je m'amuse bien ;-).
Aaaah Jack Rosenblum! Ensuite j'ai lu son autre roman. Pas mal du tout, ces romans là.
SupprimerAutourde moi on a souvent parlé d'Anita Brookneri. Il faut vraiment que je m'y arrête mais ce que tu en écris me refroidit un peu
RépondreSupprimerC'est feutré, intimiste, tristounet parfois, mais driantrement bien étudié et senti. Essaie un titre!
SupprimerUne lecture intelligente et subtile, anglo-saxonne de surcroit, ça a tout pour me plaire... Je ne connais pas du tout.
RépondreSupprimerOn en parle peu, elle n'est plus toute jeune, dis donc, mais c'est solide (et pas frou frou du tout)
Supprimerje crois que j'en ai lu un il y a une éternité !! Tu me la remets en mémoire (et cette collection chez fayard est une mine !!)
RépondreSupprimerFayard, oui, il y a des pépites, les Barbara Pym par exemple...
SupprimerJ'ai très envie de le lire car comme toi, j'aime beaucoup le travail d'Anita Brookner.
RépondreSupprimerAh mais je savais bien qu'il y aurait des gens qui apprécient! ^_^
SupprimerJe n'avais pas été séduite par Hôtel du lac, donc pas tellement envie de recommencer.
RépondreSupprimerTu vois l'ambiance générale...
SupprimerEncore une que je ne connaissais pas. Il faudrait que je sorte un peu de mes auteurs américains. Je note ce nom.
RépondreSupprimerLes auteurs américains sont très bien (!) et j'aime aussi les anglais. Ce blog ne s'éparpille pas assez, je l'avoue (mais je me soigne)
Supprimerc'est sympa de redonner vie à un auteur qu'on a beaucoup aimé et qu'on lit un peu moins. Je ne la connais pas mais je vais noter son nom , je suis certaine de la trouver dans ma médiathèque
RépondreSupprimerLuocine
L'idée est aussi de partager, dans un blog. J'espère qu’elle sera à ta bibli, pour ma part je l'avais découverte dans une bibli au fin fond d'ailleurs...
SupprimerJ'avais lu de bonnes critiques sur dans les journaux anglophones mais tu sembles quelque peu sceptique. J'avais bien aimé son "Hôtel du lac".
RépondreSupprimerNon, pas sceptique! C'est de grande qualité. Juste que ce n'est pas follement gai, comme ambiance... J'ai lu Hôtel du lac, c'est sûr, mais sans trop de souvenir précis, car j'en ai vraiment lu plusieurs, et il y a longtemps.
SupprimerDésolée pour ma naïveté mais je ne connais pas le Booker Prize. Quant à ce genre d'histoire j'aime assez quand il y a de la teneur ce qui semble être le cas à te lire.
RépondreSupprimerC'est un prix anglais je crois, qui fait de bons choix (ce qui n'est pas toujours le cas des prix français, mais je manque d'objectivité sur ce coup là ^_^)
SupprimerBien sûr qu'il y a de la teneur (et l'écriture), solitude, vieillissement, pas très fun, mais bon, c'est quand même la vie!
Chouette, voilà un roman de Brookner plus récent que je n'ai pas lu - très tentée, merci. J'aime bien le regard qu'elle porte sur les relations entre les femmes et les hommes, pour ma part.
RépondreSupprimerA relire mon billet, oui, je sens que j'ai franchement aimé. Oui, je dois remettre la main sur ses romans!!!S'ils sont réédités, tant mieux.
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