L'invitation chez les Stirl
Paul Gadenne
L'imaginaire Gallimard, 1995
Paru en 1955
Paul Gadenne (1907-1956) ? Jamais entendu parlé, et encore moins de ses romans, avant qu'Erwan Larher ne signale (rapidement) ce roman sur Facebook. D'ailleurs il a le chic pour alourdir ma PAL, c'est grâce à lui que j'ai lu Emilie de Turckheim (et c'est fichtrement bien!). Lors du salon de Chateauroux on a aussi échangé sur ce roman fascinant...
Quelques années auparavant, le peintre parisien Olivier Lérins avait noué une amitié avec le couple Stirl (prononcer steurl) et il finit par répondre à leurs invitations pressantes de les rejoindre dans leur grande villa des Pyrénées. D'emblée, le séjour s'annonce mal, personne pour l’accueillir à la gare ni à la grille. Ethel Stirl est une petit femme ne tenant jamais en place (Olivier peine à la suivre), bavardant sans cesse (et ne répondant pas aux questions ou remarques), trouvant bien pratique de détourner la conversation pour parler à ses chiens. Le mari, architecte, est plutôt malade, tranquille dans son coin. En dépit de demandes (même biaisées) rien à faire pour qu'Olivier aille dans la voiture des Stirl visiter un de ses amis à une quinzaine de kilomètres de là. Il était venu peindre, impossible de s'y mettre.
"Depuis qu'il était dans cette maison, ses nerfs vibraient", "il ne comprenait pas très bien à quel rythme obéissait la vie des Stirl", bref, il est englué dans l'inaction. Ses échanges avec Mme Stirl tournent toujours à l'affrontement, sans qu'il comprenne la raison, il passe des heures nocturnes à explorer l'immense maison encombrée de meubles. "Cette maison en forme de labyrinthe, craquant de tous ses bois sous le vent, sous la chaleur... Un labyrinthe, avec, au centre, les yeux cruels, fascinants de Mme Stirl, la surhumaine et indifférente beauté de ce visage, pareil à ceux de ces fleurs éclatantes, métalliques et vénéneuses où le bourdon s'engloutit stupidement et périt lentement dans les parfums."
La chaleur trop pesante, les orages violents, le jardin luxuriant... Malaise, malaise... De plus il ressent une douleur dans le côte, tousse beaucoup la nuit...
En note d'introduction, Paul Gadenne annonce "l'ambition que j'ai eue, et que je dévoile sans me faire prier, de composer un ouvrage où ce qui compte est tout ce qui n'est pas dit."
Le roman est court, écrit avec une élégance sans faille, l'ambiance s'alourdit, mais chaque fois qu'Olivier, le narrateur se lance dans une tentative d'explication peu rationnelle, justement sa raison reprend le dessus, il se gourmande et espère. Ses tentatives pour sortir, vouées à l'échec, sont finalement narrées avec ironie, ses regards sur Mme Stirl -et ses chiens- ne manquent pas d'humour; mais comment cela finira-t-il? Comment expliquer les événements? Hé bien, à chacun de découvrir ce qui se cache dans ce roman ambigu. Chacun y verra ce qu'il veut. J'ai trouvé des avis sur internet, fort différents. Fantastique? Ambiance à la Henry James*? Attirance entre Olivier et Ethel?
"Quelle peut être la valeur d'un livre, en dehors de celui qui le lit, et qui ensuite le porte en lui, un temps plus ou moins long, un peu comme l'auteur l'a porté?..."
* J'ai trouvé qu'en effet on peut penser au Tour d'écrou comme ambiance assez malsaine et les questions sans réponses...
Paul Gadenne
L'imaginaire Gallimard, 1995
Paru en 1955
Paul Gadenne (1907-1956) ? Jamais entendu parlé, et encore moins de ses romans, avant qu'Erwan Larher ne signale (rapidement) ce roman sur Facebook. D'ailleurs il a le chic pour alourdir ma PAL, c'est grâce à lui que j'ai lu Emilie de Turckheim (et c'est fichtrement bien!). Lors du salon de Chateauroux on a aussi échangé sur ce roman fascinant...
Quelques années auparavant, le peintre parisien Olivier Lérins avait noué une amitié avec le couple Stirl (prononcer steurl) et il finit par répondre à leurs invitations pressantes de les rejoindre dans leur grande villa des Pyrénées. D'emblée, le séjour s'annonce mal, personne pour l’accueillir à la gare ni à la grille. Ethel Stirl est une petit femme ne tenant jamais en place (Olivier peine à la suivre), bavardant sans cesse (et ne répondant pas aux questions ou remarques), trouvant bien pratique de détourner la conversation pour parler à ses chiens. Le mari, architecte, est plutôt malade, tranquille dans son coin. En dépit de demandes (même biaisées) rien à faire pour qu'Olivier aille dans la voiture des Stirl visiter un de ses amis à une quinzaine de kilomètres de là. Il était venu peindre, impossible de s'y mettre.
"Depuis qu'il était dans cette maison, ses nerfs vibraient", "il ne comprenait pas très bien à quel rythme obéissait la vie des Stirl", bref, il est englué dans l'inaction. Ses échanges avec Mme Stirl tournent toujours à l'affrontement, sans qu'il comprenne la raison, il passe des heures nocturnes à explorer l'immense maison encombrée de meubles. "Cette maison en forme de labyrinthe, craquant de tous ses bois sous le vent, sous la chaleur... Un labyrinthe, avec, au centre, les yeux cruels, fascinants de Mme Stirl, la surhumaine et indifférente beauté de ce visage, pareil à ceux de ces fleurs éclatantes, métalliques et vénéneuses où le bourdon s'engloutit stupidement et périt lentement dans les parfums."
La chaleur trop pesante, les orages violents, le jardin luxuriant... Malaise, malaise... De plus il ressent une douleur dans le côte, tousse beaucoup la nuit...
En note d'introduction, Paul Gadenne annonce "l'ambition que j'ai eue, et que je dévoile sans me faire prier, de composer un ouvrage où ce qui compte est tout ce qui n'est pas dit."
Le roman est court, écrit avec une élégance sans faille, l'ambiance s'alourdit, mais chaque fois qu'Olivier, le narrateur se lance dans une tentative d'explication peu rationnelle, justement sa raison reprend le dessus, il se gourmande et espère. Ses tentatives pour sortir, vouées à l'échec, sont finalement narrées avec ironie, ses regards sur Mme Stirl -et ses chiens- ne manquent pas d'humour; mais comment cela finira-t-il? Comment expliquer les événements? Hé bien, à chacun de découvrir ce qui se cache dans ce roman ambigu. Chacun y verra ce qu'il veut. J'ai trouvé des avis sur internet, fort différents. Fantastique? Ambiance à la Henry James*? Attirance entre Olivier et Ethel?
"Quelle peut être la valeur d'un livre, en dehors de celui qui le lit, et qui ensuite le porte en lui, un temps plus ou moins long, un peu comme l'auteur l'a porté?..."
* J'ai trouvé qu'en effet on peut penser au Tour d'écrou comme ambiance assez malsaine et les questions sans réponses...
Je ne connais Paul Gadenne que de nom. J'avoue être pas mal intriguée. Je vais aller voir de plus près...
RépondreSupprimerJe ne connaissais absolument pas, il fallait donc que je voie ça de plus près! Et comme ce n'était pas un pavé...
SupprimerJe n'ai pas entendu parler de cet écrivain non plus, je ne me rends pas bien compte du style du roman, mais pourquoi pas si je tombe dessus.
RépondreSupprimerFinalement, dans les années 50, il y a eu des romans intéressants, mais ce n'est pas une période que je connais bien, alors si j'ai occasion de la découvrir...
SupprimerHum... ils le dévorent à la fin ? Ou le font cuire après l'avoir découpé et gardent les meilleurs morceaux pour l'hiver ?
RépondreSupprimerVoyons, voyons! Tu penses bien que je ne répondrai pas! ^_^
SupprimerTu titilles ma curiosité.
RépondreSupprimerAvant la tienne la mienne le fut, et comme ce bouquin était à la bibli...
Supprimer"Il se gourmande" jamais entendu cette expression ! étrange lecture, typique de Keisha ;-)
RépondreSupprimerAllons bon, je viens de réaliser que je l'ai écrit!!! L'influence du roman, sans doute... ^_^
Supprimerfinalement ça a du bon facebook, ça permet de faire lire des auteurs oubliés
RépondreSupprimerSurtout quand ils sont bons! J'avoue qu'il y a des décennies un peu triangle des Bermudes...
Supprimerjamais entendu parler , c'est fou quand même il faut vraiment accepter que la lecture est un puits sans-fonds
RépondreSupprimerA qui le dis-tu? J'essaie de m'en tirer, mais il faut faire des choix. Là, bonne pioche.
Supprimerun auteur dont le nom m'est familier mais dont je n'ai rien lu ...bouh il nous reste tellement à lire
RépondreSupprimerBouh comme tu dis!!! Je ne connaissais même pas le nom, au départ...
SupprimerC'est amusant de découvrir un livre écrit il y a bien longtemps... et d'un auteur que personne ne connaît...
RépondreSupprimerJ'adore l'idée aussi... Après, il fallait quand même que le roman soit bon!
Supprimerça semble très mystérieux et fascinant... étrange et attirant... Et comme tu le sais j'aime les huis-clos, celui ci semble en être un si je ne me trompe pas ?!!
RépondreSupprimerHuis clos, oui, totalement... Un poil angoissant, oui. A tenter!
SupprimerGadenne, un vague souvenir qui me fuit ... Mais coïnidence, j'attaque un Emilie de Turckeim, comme les deux semblent être liés par le même conseiller qui t'inspire on dirait bien, je vais rapidement être fixée ....
RépondreSupprimerPop corn Melody, si c'est ce titre, est complètement différent. Comme quoi tu peux avoir deux bonnes lectures dans des créneaux différents (ah le bonheur de lire!). J'ajoute que les romans de E Larher sont bien aussi , voir son dernier! C'est pour ça que je suis ses avis.
SupprimerJamais entendu parler non plus, mais ça pourrait tout à fait me convenir !
RépondreSupprimerCela change du quotidien... j'aime bien les totales découvertes!
SupprimerJe ne connaissais pas. Un auteur à découvrir, donc...
RépondreSupprimerJe n'en avais jamais entendu parler!
SupprimerLa note d'introduction me parle beaucoup ! Et j'aime l'idée que chacun ressorte de là avec sa propre interprétation des événements. Ouais ouais ça sent le PAL+1...
RépondreSupprimerOui, ce serait bien d'avoir ton avis (roman plutôt court, je précise). Je sens en plus que ça te plairait...
SupprimerEt bien, moi je connais et j'adore ! Et ce livre est dans mon top 100 !
RépondreSupprimerYoupee! Et bien entouré, j'ai vu ça! Rien à dire, il mérite d'être dans le top 100.
SupprimerJe découvre ton site, très bien, à très vite :-)
SupprimerMerci! Idem pour le tien (et j'ai vu le Ken Kesey, excellent!)
SupprimerJe ne connais pas du tout cet auteur,ton avis pas suffisamment tranché ☺ me laisse dans le doute...
RépondreSupprimerNe doute pas! Il s'agit d'une lecture qui reste en mémoire!!!
SupprimerIntriguant mais pas tentée... Pour une fois, tu ne réussira pas à alourdir ma PAL, surtout que j'emprunte maintenant des livres à la biblio, du coup, j'ai encore plus de lecture !!! ( je ne vais pas me plaindre non plus :-))
RépondreSupprimerParce qu'avant tu n'empruntais pas en biblio? ^_^ Oh la la tu ratais!
SupprimerPas lu, mais il me le faut très vite. J'aime beaucoup le résumé que tu en fais. Sans compter que tout ce qui est publié dans la collection l'Imaginaire, j'aime ^^
RépondreSupprimerEssaie en bibli, c'est là que je l'ai trouvé. J'aime aussi cette collection (on a les arguments qu'on peur, pour craquer)^_^
SupprimerA quel endroit dans les Pyrénées ? En même temps ta description donne envie de lire ces ambiances.
RépondreSupprimerJe ne sais plus, le pays basque en tout cas.
SupprimerJe m’aperçois que j’ai déjà commenté cet article :-) (Goran : http://deslivresetdesfilms.com)
RépondreSupprimerEn anonyme? Tu as vu, c'est à lire!
SupprimerOui en anonyme (Goran : http://deslivresetdesfilms.com)
RépondreSupprimerMaintenant, un anonyme qui signe, merci!
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