Toujours dans le cadre de l'éditeur du mois chez Tête de lecture (il existe un blog fait exprès!)
Le livre des animaux
Mario Rigoni Stern
La fosse aux ours, 1990
Traduit par Monique Baccelli
Mais comment ai-je pu passer à côté de Mario Rigoni Stern (1921-2008)? L'impression d'histoires de guerre (sur le front est, en plus), ou se déroulant dans un coin perdu de l'Italie, bref, rien d'urgent. Mais il a fallu l'éditeur du mois et le thème pour me lancer.
Tout démarre avec quelques histoires de chiens (qui plus est chiens de chasse) mais racontées de façon tellement vivante que je me suis attachée à ces braves bêtes, dont l'instinct (et l'intelligence) les poussent à parcourir des kilomètres à pattes, dans cette région montagneuse.
Et puis l'affaire a pris un tour plus 'nature writing' et là j'étais ravie! Chevreuils à admirer, chevreuil blessé et presque apprivoisé, et puis ces bûcherons finissant trempés sous l'orage, pour garder à l'abri un jeune chevreuil.
Puis arrivent les insectes
"Sans eux notre terre deviendrait un désert sinistre. Qui assurerait la pollinisation des fleurs? Qui favoriserait le processus de décomposition, phénomène indispensable à la vie?"
"Pour ma part, autour de ma maison (et je vis entre un bois et un pré) où les insectes règnent en souverains, je me suis assuré, avec les flatteries opportunes, la présence d'oiseaux insectivores, et je laisse vivre les araignées, les orvets et les crapauds."
J'ignore quand ces lignes ont été écrites, mais il est sûr que l'auteur se réjouit de l'abandon d'insecticides, de désherbants ou de pesticides.
J'ai été épatée de trouver son avis sur les corvidés, "leur exceptionnel développement intellectuel, considéré par certains chercheurs comme supérieur à celui des mammifères les plus doués", avis faisant écho à une de mes lectures récentes, Sommes-nous trop bêtes pour comprendre l'intelligence des animaux?".
Quel bonheur de lire ses lignes sur le coq de bruyère, le faisan de montagne et la perdrix blanche, ses histoires de merles et de hiboux, de lièvre et d'ânesse? On sent l'homme observateur, près de la nature, respectueux. le voici nez à nez avec une chauve-souris réfugiée dans son bureau, retrouvée pendue la tête en bas à un livre, L'équilibre précaire -Moments de la tradition littéraire anglaise, de Sergio Perosa.
Le voici réfléchissant sur le piteux état d'un bois de sapins, attaqué et boulotté par des loirs à leur cime. Tout a commencé quand on a voulu un bois bien propre, bien nettoyé, idéal pour les balades. Sans buissons et arbustes, les hiboux, renards et martres, prédateurs naturels des loirs, filèrent ailleurs, les loirs proliférèrent, mais durent se rabattre sur les sapins pour survivre (puisque plus d'arbustes, baies, noisettes, etc). Triste histoire.
Le regard lucide, amical et sensible de l'auteur sur la nature qui l'environne, ses connaissances qu'il sait faire passer avec légèreté, empathie et humour fin, ça j'adore! Comme de plus c'est sans bouger de son coin, on se sent incité à se lancer soi-même dans l'observation. Même en ville!
Le livre des animaux
Mario Rigoni Stern
La fosse aux ours, 1990
Traduit par Monique Baccelli
Mais comment ai-je pu passer à côté de Mario Rigoni Stern (1921-2008)? L'impression d'histoires de guerre (sur le front est, en plus), ou se déroulant dans un coin perdu de l'Italie, bref, rien d'urgent. Mais il a fallu l'éditeur du mois et le thème pour me lancer.
Tout démarre avec quelques histoires de chiens (qui plus est chiens de chasse) mais racontées de façon tellement vivante que je me suis attachée à ces braves bêtes, dont l'instinct (et l'intelligence) les poussent à parcourir des kilomètres à pattes, dans cette région montagneuse.
Et puis l'affaire a pris un tour plus 'nature writing' et là j'étais ravie! Chevreuils à admirer, chevreuil blessé et presque apprivoisé, et puis ces bûcherons finissant trempés sous l'orage, pour garder à l'abri un jeune chevreuil.
Puis arrivent les insectes
"Sans eux notre terre deviendrait un désert sinistre. Qui assurerait la pollinisation des fleurs? Qui favoriserait le processus de décomposition, phénomène indispensable à la vie?"
"Pour ma part, autour de ma maison (et je vis entre un bois et un pré) où les insectes règnent en souverains, je me suis assuré, avec les flatteries opportunes, la présence d'oiseaux insectivores, et je laisse vivre les araignées, les orvets et les crapauds."
J'ignore quand ces lignes ont été écrites, mais il est sûr que l'auteur se réjouit de l'abandon d'insecticides, de désherbants ou de pesticides.
J'ai été épatée de trouver son avis sur les corvidés, "leur exceptionnel développement intellectuel, considéré par certains chercheurs comme supérieur à celui des mammifères les plus doués", avis faisant écho à une de mes lectures récentes, Sommes-nous trop bêtes pour comprendre l'intelligence des animaux?".
Quel bonheur de lire ses lignes sur le coq de bruyère, le faisan de montagne et la perdrix blanche, ses histoires de merles et de hiboux, de lièvre et d'ânesse? On sent l'homme observateur, près de la nature, respectueux. le voici nez à nez avec une chauve-souris réfugiée dans son bureau, retrouvée pendue la tête en bas à un livre, L'équilibre précaire -Moments de la tradition littéraire anglaise, de Sergio Perosa.
Le voici réfléchissant sur le piteux état d'un bois de sapins, attaqué et boulotté par des loirs à leur cime. Tout a commencé quand on a voulu un bois bien propre, bien nettoyé, idéal pour les balades. Sans buissons et arbustes, les hiboux, renards et martres, prédateurs naturels des loirs, filèrent ailleurs, les loirs proliférèrent, mais durent se rabattre sur les sapins pour survivre (puisque plus d'arbustes, baies, noisettes, etc). Triste histoire.
Le regard lucide, amical et sensible de l'auteur sur la nature qui l'environne, ses connaissances qu'il sait faire passer avec légèreté, empathie et humour fin, ça j'adore! Comme de plus c'est sans bouger de son coin, on se sent incité à se lancer soi-même dans l'observation. Même en ville!
Tentant ! Il va falloir le dénicher :)
RépondreSupprimerVoir en bibli. Chez le même éditeur, il y en a un sur les arbres, et sur d'autres sujets, je n'ai pas encore bien étudié ça.
SupprimerJ'ai aimé ce que j'ai lu de lui et j'ai quelques titres sur ma LAL. Tu relances mon envie.
RépondreSupprimerProfite du fait que c'est l'éditeur du mois...
SupprimerMe voilà tentée, je ne connais pas et le retiens.
RépondreSupprimerUn livre 'nature' qui ne vient pas des Etats Unis, ça change!
SupprimerJ'aurais bien besoin de prendre quelques leçons d'observations... d'autant plus que j'apprécie Rigoni Stern et te conseille "Histoire de Tonle" (orientée Première Guerre mondiale).
RépondreSupprimerJe suis ravie que cette éditeur te plaise :-)
Il m'en reste à découvrir, tranquillement...
SupprimerJ'ai lu deux autres de plus chez cet éditeur (catalogue très très varié) mais pas de billet prévu.
Je suis ravie de voir que vous découvrez Mario Rigoni Stern. Un très grand écrivain selon mon humble avis, et un grand sage. Il a parlé aussi longuement des arbres. Bonnes prochaines lectures, et donc bons prochains articles !
RépondreSupprimerOui, j'ai repéré les arbres, ça devrait me plaire, et je pourrais aussi attaquer ceux sur le front est.
SupprimerJe connais pas mais j'adore observer la vie animale, et donc ça me parle ;-)
RépondreSupprimerTout à fait 'nature writing' à mon sens, donc je suis ravie...
SupprimerUne totale découverte pour moi. Et une total découverte qui me tente énormément !
RépondreSupprimerPossibilité de partager des passages avec tes jeunes?
SupprimerCela fait un moment que j'ai noté cet auteur... me reste à passer à l'acte !
RépondreSupprimerHé oui, je connaissais ce nom depuis longtemps, et il a fallu cette initiative d'éditeur du mois.
SupprimerCritique très enthousiaste, merci de nous la faire partager… (Goran : http://deslivresetdesfilms.com)
RépondreSupprimerChouette lecture, garanti! Intelligent, sympathique et qui fait du bien.
SupprimerHeureuse de retrouver MRS ici, pour moi c'est un auteur un peu fétiche que je lis depuis les premières parutions de la Fosse aux ours mais tu vas pas le croire ! je n'ai pas lu celui là Aïe je sens déjà chauffer ma CB
RépondreSupprimerJe pense que c'est grâce à toi que cet auteur a intégré ma liste à lire. J'ai fait le choix des animaux, mais le reste devrait être à découvrir (il y en a plein à la bibli!)
SupprimerAh pas lu? ^_^
est ce qu'il s'agit de nouvelles? ou de textes dont je peux isoler des moments de lecture à haute voix?je suis toujours à la recherche des textes pour mes veilles dames!
RépondreSupprimerOh mais oui! Ce sont des textes indépendants, de longueur variable, tes dames devraient adorer ça! Il y a le ton et cela leur rappellera les anciennes années (en fait c'est assez intemporel)
SupprimerTu ne connaissais pas Mario ? Tu vas te régaler à le découvrir !
RépondreSupprimerCertaines blogueuses (dont toi? hum) en parlent en bien, alors, oui, c'était l'occasion!
SupprimerSachons observer la nature autour de nous.
RépondreSupprimerMême en ville.
Bisous
Exact, même à Paris aussi (parcs, coulée verte, etc.) Ici même j'ai de la chance, avec les différentes bestioles.
SupprimerDe quoi donner envie de partir en ballade, j'adore l'idée !
RépondreSupprimerOui, de quoi regarder autrement nos bois près de chez nous!
SupprimerJe pense que le titre et l'éditeur vont bien ensemble ! (OK je sors...)
RépondreSupprimerSans rire, voilà qui me tente et tu me rappelles que j'en ai un sur les arbres de cet auteur quelque part sur mes étagères, je vais aller fouiner... Et comme tu le soulignes, du nature writing autre qu'étasunien, on apprécie (le passage sur les corvidés me rend terriblement curieuse !!! ^^) !
Pas d'ours dans le bouquin, sûr!^_^
SupprimerCelui sur les arbres devrait être bien, aussi!
Les corvidés sont extrêmement intelligents.
Et bien voilà, je ne connaissais pas du tout, mais alors, vraiment pas du tout, comme quoi, tu as bien fait de passer chez moi :-)) Les corvidés, oui, des bestioles plus que surprenantes et d'une intelligence tellement incroyable. Quand on voit comment les élus traitent ces oiseaux car ils gênent dans les villes et le long des départementales...
RépondreSupprimerTu devrais te régaler, je ne pense pas que ce soit si daté que cela. On sent l'amour et la connaissance de la nature (OK, il y a des la chasse)(mais Aldo Leopold aussi)
SupprimerMais ces corbeaux nettoient les routes des animaux écrasés, ne serait-ce que cela!
Oh ben je me sens totalement inculte là, à lire les quelques commentaires qui connaissaient ce fameux - attends je remonte voir - Mario Rigoni Stern. Bon ceci dit, nature writing, ça ne m'étonne pas trop que ça n'ait pas capté mon attention plus tôt.;-) Enfin, en même temps, animaux, tout ça, c'est quand même mon domaine. On sent qu'il t'a vraiment enthousiasmée en tout cas. J'y jetterai un oeil à la bib', ça pourrait m'intéresser en fait. Mais bon, là je suis un peu coincée avec Beauvoir...
RépondreSupprimerC'est raconté de façon très plaisante, en plus!
SupprimerOui, Beauvoir, tu me donnes bien envie (jamais lu cette dame!). N'oublie pas Balzac, quand même!
Très tentant !
RépondreSupprimerBien sûr!
SupprimerUne telle observation en ville ? Je demande à lire.
RépondreSupprimerMais non, Rigoni Stern habite (habitait) un coin paumé dans la montagne ou pas loin.
SupprimerEn ville ce doit être plus compliqué, même si tu as chiens chats oiseaux. Et grues éventuellement.
Mais comment choisis-tu tes livres? Je ne connais jamais tes lectures !
RépondreSupprimerCe sont les blogs!!!^_^ Et j'ai dû chercher ce que ma bibli avait chez cet éditeur.
SupprimerCa me rappelle ma lecture du moment, Un été prodigue (que j'avais reçu lors du swap nature writing !! :)
RépondreSupprimerAh oui Kingsolver! Bonne lecture alors (ce n'est pas d'aujourd'hui, ce swap, ah souvenirs)
SupprimerComment ça tu ne connaissais pas Mario Rigoni Stern ? C'est impardonnable, encore que en dire autant de bien t'absous. Bonnes lectures de ce très grand auteur
RépondreSupprimerJe connaissais le nom, quand même... Mais oui, c'était une grande faute de ne pas l'avoir encore lu, d'autant plus qu'il correspond parfaitement à ce que j'aime lire...
SupprimerUn de mes auteurs préféré. J'ai tout lu de lui, je lui ai écrit deux fois et il m'a fort gentiment répondu. Il y a quelques années, je suis passé à Asiago, sur le haut plateau. afin de découvrir son monde, très marqué par ma 1ère guerre mondiale.
RépondreSupprimerOh merci, mais oui, cet auteur me plait, je ne dois pas l'oublier!
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