Des éclairs / Bristol

 

Des éclairs

Jean Echenoz

Les éditions de Minuit, 2010

Après les biographies façon Echenoz de Ravel et Zatopek, Echenoz s'attaque à Gregor Tesla (1856, actuelle Croatie - New York, 1943)

Déjà, on ne sait s'il est né le 9 ou le 10 juillet, lors d'un violent orage. Déjà des éclairs... 

"Très tôt lui vient la certitude qu'il ferait bien par exemple un petit quelque chose avec la force marémotrice, les mouvements tectoniques ou le rayonnement solaire, des éléments comme ça- ou, pourquoi pas, histoire de commencer à se faire la main, avec les chutes du Niagara."

Un savant prodigieux, avec dix idées à la seconde, ne se préoccupant pas d'argent, mais d'invention. D'autres sauront piller ses brevets déposés à la légère; Marconi par exemple. Voulant développer l'électricité en courant alternatif, il se heurte à Edison, mais trouve des mécènes. Il mettait en scène ses expériences. Certaines inventions ignorées ou moquées de son vivant ont connu un bel avenir.

Bref, un savant un peu fou, asocial, ami des pigeons plus que des humains. J'ignore comment on l'aurait catalogué de nos jours. J'ai trouvé que le fond de cette histoire est plutôt triste.

Découvert en écrivant ce billet qu'un opéra (musique Philippe Hersant)(livret Echenoz) a été donné à l'Opéra comique en 2021.

Bristol

Jean Echenoz

Minuit, 2025

Pour celles et ceux qui s'intéressent aux feuilletons médiathèques, sachez qu'à l'heure où j'écris ce billet, 5 personnes l'ont réservé... à B. J'ai contourné l'obstacle, évidemment (autre médiathèque)

On n'est plus dans les biographies, mais dans la veine des romans plutôt barrés, un genre que j'affectionne. 

Le début : "Bristol vient de sortir de son immeuble quand le corps d'un homme nu, tombé de haut, s'écrase à huit mètres de lui." Réalisateur de films, il est plongé dans ses pensées, car il espère aller tourner en Afrique australe. Spoiler, il le fera, la scène avec l'éléphant est dingue, mais le film (on s'en doutait) sera un vrai navet et un flop.

Alors? Echenoz semble raconter cette histoire de façon distanciée, en spectateur. Le lecteur est pris par la main, parfois avec 'nous', des détails lui arrivent, au gré des pages, et franchement on se demande où cela va mener. Impossible de deviner les péripéties de l'histoire (car il y en a une, d'histoire, et pas mal, de péripéties) et pour 200 pages, ça me va, j'ai englouti le roman, sourire intérieur.

Avis babelio, bibliosurf, Sandrine, aleslire, motspourmots, delphine olympe, 

Au moins on peut dire que les avis sont fort divers, ça passe ou ça casse comme on dit.