Les nouveaux seigneurs
Jean-Baptiste Forray
les arènes, 2024
Pour une fois le bandeau pourrait suffire pour le billet, mais ce serait de la paresse.
Si vous êtes très très riches (patron du CAC 40 c'est bien) et/ou très très puissants (homme politique au bon carnet d'adresses), vous faites peut-être partie de ces nouveaux seigneurs auteurs de tableaux de chasse dans ces propriétés solognotes (engrillagées, mais on va en reparler). J'ai dit peut-être, tout le monde ne doit pas être mis dans le même panier.
Un coup d'hélicoptère entre Paris (un arrondissement classe bien sûr) et cette jolie région, et c'est parti pour tirer à tout va sur du gibier qui n'a aucune chance. On est entre soi, les voitures de luxe sont de sortie, les armes et les vêtements aussi de luxe. On mange bien, on boit bien.
Vil manant du coin, tu veux te balader dans les petits chemins bucoliques ou (horreur!) ramasser des champignons, tu oublies! Les fameux grillages sont bien là. (j'avoue n'avoir pas essayé, le sujet est sensible en Sologne). L'argument de l'engrillagement, c'est de protéger les routes de traversées des 'cochons' et autres, qui se retrouvent piégés et donc faciles à tirer. Une loi nouvelle au sujet desdits grillages est en cours d'application, mais ça renâcle.
Sinon, la traversée de sangliers, c'est du vécu, toujours chouette j'avoue à observer (Fanja, on a essayé et encore raté!), à condition que la bête ne s'élance pas juste quand vous arrivez, et là c'est le sanglier qui gagne, la voiture est bonne -au mieux- pour le garagiste. Leurs traces en tout cas sont visibles au bord des routes, et ils sont capable de vous 'refaire' une pelouse. Comprenons l'agacement des cultivateurs et habitants.
Même si le sujet est connu, j'ai quand même appris des choses sur les précédentes décennies où justement le sanglier était rare et où on croisait déjà des faisans hagards fraichement libérés des volières. Où ce n'était pas clôturé à ce point. J'en ai appris aussi sur la lutte de certains maires et hommes politiques dans un combat pas toujours égal. Quelques faibles lueurs d'espoir cependant? Tous les chasseurs ne sont pas des agités de la gâchette. J'en connais (au fait, ils donnent des cuissots de sanglier, ça vous intéresse?)
En attendant, même si j'habite juste aux marges de cette Sologne, je me méfie toujours des 'chasses en cours' affolant le gibier (j'ai vécu ça) et aux tirs pas forcément précis (vécu aussi).
Je termine en vous recommandant cette lecture, je ne dirais pas agréable, mais passionnante, et qui coule toute seule!
Avis babelio,
Autre lecture ici : Pas de fusils dans la nature.
Encore un sujet à me hérisser le poil pour au moins une journée ; ceci dit il faudrait plus de livres sur la question, quelque soit leur forme pour que l'on parle moins des fraudeurs au RSA, si peu importante au regards des excès et destructions de ces gros privilégiés.
RépondreSupprimer@ Aifelle : Je savais que c'est un livre à faire grimper aux murs, et en ce qui concerne les fraudeurs au RSA, je ne suis pas trop ces histoires là. ^_^
SupprimerTu me rappelles que je n'ai toujours pas lu le livre que tu cites en rappel ! Sinon, les chasseurs, dans mon coin ont une fâcheuse tendance à prendre les gens pour des biches . Ce qui est flatteur mais dangereux. D'où mon magnifique gilet rose fluo pour circuler quand la chasse est sensée être terminée...
RépondreSupprimer@ cathulu : quand on voit que même les chiens ont un gilet pour qu'on les voie, ça prouve que ces pauvres bêtes sont aussi en danger. ^_^ Bien sûr, on est prévenu qu'il y a une chasse, mais j'évite de me balader.
SupprimerLe genre de livre qui me met en rage : je déteste tous les chasseurs, quels qu'ils soient. S'il y a tant de sangliers qui défoncent tout, c'est parce que les chasseurs les nourrissent pour pouvoir continuer la chasse et qu'on les appelle au secours. Ils arrivent avec leurs pétoires comme des sauveurs alors que ce ne sont que des connards... Ils entrent n'importe où et tirent, on ne compte plus les accidents dont certains mortels. Il n'y a pas de règles pour des types armés.
RépondreSupprimer@ Sandrine : J'ai appris qu'il y a peu de décennies, il n'y avait pas tous ces sangliers : alors???
SupprimerBon, je vais préserver ta tension, laisse ce bouquin, qui parle aussi surtout de la Sologne, aux mains de gros nantis.
Je rentre de vacances et je viens voir ce que tu as lu en mon absence. Comme souvent chez toi, je n'en connais aucun...
RépondreSupprimer@ Philippe: ce livre ci est assez localisé, tu sais, mais il doit bien y avoir du sanglier dans les Ardennes? ^_^
SupprimerJ'habite dans une région de chasseurs et j'ai vécu quelques expériences similaires aux tiennes (les tirs vraiment trop proches (et sans doute mal ajoutés) de la zone des promeneurs, le sanglier qui déboule dans la rue, devant les voitures, etc). Sinon, le titre du livre m'a fait penser à une BD empruntée à la bibli mais que je n'ai pas eu le temps de lire. il s'agit de "Comment les riches ravagent la planète" de Hervé Kempf. Le sujet est un peu différent mais ce sont les mêmes protagonistes.
RépondreSupprimer@ jelisjeblogue : visiblement les chasseurs ne passent pas sur ce blog ^_^ (mais j'en ai parmi amis et famille). Le livre dont tu parles est à la bibli, et c'est vrai qu'on parle de plus en plus du bilan carbone de certains déplacements, politiques, artistes, ... Rien qu'avec Cannes, par exemple.
SupprimerJ'ai lu un article intéressant sur ce sujet dans le dernier numéro de la Revue dessinée à la médiathèque, à propos de la loi qui autorise les panneaux "propriété privée" qui fleurissent maintenant dans beaucoup de régions.
RépondreSupprimer@ kathel : ah oui je n'avais pas réalisé, si on veut mettre propriété privée, qui nous en empêche si personne n'est au courant de qui possède quoi?
Supprimerle sujet en lui même ne me passionne pas pour moi la chasse devrait être supprimée et seuls les spécialistes devraient pourvoir la réguler car bien sûr parfois c'est nécessaireQue l'argent vienne pourrir l'ensemble n'est guère surprenant
RépondreSupprimer@ Dominique : les animaux sauvages pas 'trafiqués' se régulent souvent d'eux-mêmes (pas assez de nourriture, alors moins de petits, curieux mais c'est ainsi)
SupprimerC'est exactement ce que nous a expliqué un garde de parc national dans les Alpes à propos du loup (autorégulation).
SupprimerCa m'énerverait trop. Dans mon village natal, c'était chasse aux faisans. Élevés pour ça, lâchés pour que les chasseurs s'en donnent à coeur joie et ne sachent plus quoi en faire. C'était la caricature de la gallinette cendrée des Inconnus 😑. Quant à ces ultrariches qui polluent généralement la planète une première fois pour leur activité économique et une deuxième fois avec leurs loisirs, c'est lamentable...
Supprimer@ Sacha : contrairement aux sangliers, on ne fait rien pour les nourrir au mais, ^_^, il y a le problème des moutons, mais il semble que d'autres pays y arrivent? Le loup est intelligent...
Supprimer@ Sacha : j'avoue ne pas vraiment connaître ce sketch , j'ai 'raté' les inconnus à l'époque, ça manque à ma culture.
SupprimerHonnêtement, on voit moins de faisans (ou alors je sors moins?). Quant à la pollution, j'entendais hier que les hommes polluent plus que les femmes (plus de déplacements, plus polluants, etc.)
Pas besoin d'habiter en Sologne pour entendre les coups de feu dans le bois à côté de chez soi. Mais le standing doit être autre.
RépondreSupprimer@ Alex: la chasse simple est accessible à tous, un fusil, un truc fluo, après tu peux 'monter en gamme'.
Supprimermon ami vis à côté d'une forêt et nous faisons attention aux chasseurs surtout en fin de journée quand il a fait "soif" ...
RépondreSupprimer@ luocine : voyons voyons... ^_^ Hélas des accidents sont possibles...
Supprimerça m'effraie aussi et je vais éviter cette lecture avec soin. A part la chasse, j'aimerais découvrir la Sologne...
RépondreSupprimer@ Violette : de très jolis petits villages...
SupprimerEncore un que je ne connais pas! Heureusement que les billets des blogueuses/eurs me permettent d'en entendre au moins parler!
RépondreSupprimer@ La petite liste : un bouquin présent dans deux de mes médiathèques, et plutôt demandé!
SupprimerOui, mais si tu ne fournis pas aussi la machine à mettre 30h dans une journée, ça ne va pas etre possible ;-)
Supprimer@ La petite liste : même la retraite ne résout pas le 'problème', allez, vivons et profitons aussi de la nature, des gens, etc.
SupprimerJe déteste ces clôtures! Anecdote : nous avions loué un merveilleux gîte rural en forêt dans les Landes. merveilleux jusqu'au week end où on vu arriver les 4x4 chargé de dépouilles de cerfs et de sangliers, l'horreur!
RépondreSupprimer@ miriam : exactement, une horreur!!!
SupprimerFigure-toi que je fantasme moins sur les sangliers depuis que j'ai appris qu'ils pouvaient bouloter les hommes sans problème si l'envie leur en prenait (tout comme les cochons 😱). Bon, je savais qu'il valait mieux se tenir à distance (comme avec tout animal sauvage me dira-t-on). Pour l'instant, ceci dit, c'est eux qui se tiennent à distance de moi.^^ Sinon, sujet bien énervant ton livre... Ça me dépasse...
RépondreSupprimer@ Fanja : oui, tout comme les cochons, ces bêtes ont des moyens de se défendre! Je pleure plus sur les cerfs, chevreuils et autres... Laissons-les dans leur vie sauvage.
Supprimer(tiens, hier, j'observais de ma fenêtre, à la jumelle, une famille ragondin, avec deux petits qui avaient l'air de bien s'amuser, je tiens leur localisation secrète ^_^)
Un livre intéressant que je ne connaissais pas et qui n'est pas dans mes médiathèques. Les riches peuvent tout se permettre...Le sujet me révolte. En Provence je crains la période d'ouverture de la chasse et encore davantage quand ils peuvent chasser dans les vignes car mon hameau en est entouré. Certains chasseurs sont prudents (tu as raison il ne faut pas faire de généralisation) mais il y a 30 ans ils ont tué ma première chatte qui ne s'éloignait jamais, et ma voisine avait retrouvé des cartouches dans son jardin là où jouait son petit garçon de 4 ans...Un sujet dont on pourrait parler pendant des heures !
RépondreSupprimer@ manou : oui, un sujet 'chaud', et dans ma région (proche Sologne, car je revendique le Berry ^_^) ce livre est bien présent en médiathèque, et le sujet de l'engrillagement est encore d'actualité je pense.
SupprimerOn est bien loin du braconnage de "Raboliot" :-). Quand j'étais jeune, j'allais à la chasse avec mon grand-père (quand je dis la chasse, c'était surtout promener le chien !) et j'en garde de bons souvenirs, mais comme tu le signales, il n'y pas "une chasse". Je crois savoir que le gibier s'est multiplié car on l'a nourri (pour la chasse en fait), justifiant ensuite cette activité pour régulariser les populations ! Mais je ne suis pas suffisamment expert pour en dire plus. En tout cas, merci pour cette chronique.
RépondreSupprimer@ Patrice : sur le sujet, les avis s'affrontent, c'est assez compliqué.
SupprimerIci il s'agit d'une chasse pour privilégiés!
Passionnant et urticant!! j'ai cru comprendre que les sangliers sont devenus bien plus nombreux par l'agrainage (nourrissage par les chasseurs) et réchauffement climatique (hiver moins rude, donc plus de marcassins arrivent à l'âge adulte). je note, pour un jour où j'ai envie de m'énerver!! ;)
RépondreSupprimer@ Choup : urticant, voilà un bel adjectif! Exact, ajoutons le fait qu'il y a eu sans doute des sangliers venus d'autres pays et les mélanges sont particuliers. Voilà voilou.
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