Au fil du rail

 


Au fil du rail

L'Amérique des hobos

un reportage de Ted Conover

Editions du sous-sol, 2016

Traduit par Anatole Pons




Je connaissais Ted Conover grâce à l'excellent  Là où la terre ne vaut rien et sa plongée parmi des 'débranchés' au Colorado . Il est connu pour ses reportages en infiltration, et dans Au fil du rail, alors qu'il a 22 ans, il lâche pour un temps ses études d'anthropologie pour vivre la vie des 'hobos', ces personnes sans domicile ou travail fixe, se déplaçant dans les trains de marchandises.  'Roman de gare' de Philibert Humm proposait plus récemment de façon humoristique huit jours de hoboïsme en France, notant au passage deux livres sur les hobos, dont celui de Conover.

Notre jeune américain issu d'une bonne classe sociale, blanc et bien propre sur lui va-t-il réussir à se fondre dans cette population disons marginale et à 'brûler le dur'?

Vêtu de vêtements bien usés de seconde main, avec sac de couchage (usagé), gourde, couteau, il se lance, comptant sur la pousse de ses cheveux et de sa barbe. Il doit tout apprendre, reconnaître les différents convois, se retrouver dans les gares de triage, apprendre les codes entre hobos, par exemple ne pas se serrer la main, ne pas donner son nom, etc., accepter qu'un compagnon de route ne soit là que peu de temps, chacun taillant sa route à son gré, se méfier du danger et des bouledogues (des types à la recherche de hobos dans les gares de triage). Heureusement certains employés sont sympas et n'hésitent pas à renseigner, des hobos le mettent bien au courant pour trouver nourriture et toit : les bons alimentaires, les allocations, les églises (modulo l'écoute d'un sermon), les poubelles des restaurants, de vraies mines d'or!

Originaire de Denver, il va même y passer, découvrant une autre face de sa ville (y compris la prison), il va découvrir la vie de mexicains en Californie (ceux ci se moqueront gentiment de sa lenteur au travail). Racisme et alcool sont aussi bien présents

J'ai brossé rapidement le contenu de cet ouvrage, qui se lit avec un intérêt continu. Sur le sujet on peut trouver un livre de T Vollmann, et figurez-vous qu'il semble que Jack London s'en soit occupé aussi? Ce livre de Conover date de 1980, il faudrait voir comment cela se passe aujourd'hui.

Avis babelio

Commentaires

  1. C'est une sorte de guide pratique ou bien en a--il tiré quelque chose pour lui-même ?

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    1. @ Sandrine : oh que oui , il en a tiré beaucoup pour lui-même, il avait dans la vingtaine, ça lui a donné un certain regard... Pas un guide pratique, d'ailleurs il n'incite pas les gens à le suivre, franchement dangereux...

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  2. Les hobos, c'est le grand mythe américain, de la littérature à la chanson (voir Bob Dylan) on les retrouve partout. J'ai lu le bouquin de Vollman : http://lebouquineur.hautetfort.com/archive/2021/03/01/william-t-vollmann-le-grand-partout-6300191.html

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    1. Pour que nos lecteurs comprennent le sens de notre discussion, je replace ton commentaire ici :
      « Mon commentaire n'est pas à sa place, mais les commentaires sont fermés chez Vollman.
      J'ai commencé son bouquin, sans doute trop tôt après l'autre sur le même sujet (les hobos) et je me suis ennuyée, un peu perdue, c'est un comble. On a l'impression que c'est son truc avec ses potes, sans se préoccuper du reste. Bon, je n'ai pas lu loin, non plus. »
      Tu rejoins l’avis d’Inganmic à l’époque. Quant à moi, lorsque j’ai écrit mon billet, c’était le reflet exact de mon ressenti et je reste persuadé que c’est un bon bouquin. Néanmoins, peut-être que si je le relisais aujourd’hui, je serais moins affirmatif… ?

      http://lebouquineur.hautetfort.com/archive/2021/03/01/william-t-vollmann-le-grand-partout-6300191.html

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    2. @ Le bouquineur : désolée d'avoir flanqué la pagaille dans ton blog! ^_^ Je comprends que tu fermes les commentaires, ça évite les visites publicitaires, mais parfois il s'agit de lecteurs en retard. ^_^ Merci d'avoir repris les choses en mains.

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    3. @ Le bouquineur : pour clore le sujet, je dirais que peut-être qu'enchaîner deux lectures ça m'a lassée, je sais par expérience que Vollman écrit des bouquins intéressants.

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    4. Je ne suis pas maitre des commentaires fermés, c'est l'hébergeur de blog qui impose cette règle: fermeture des commentaires au bout de deux mois ! :-)

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    5. @ Le bouquineur : triple zut alors!!! C'est rapide! J'avais vu ton billet au départ, mais parfois, quand on lit le livre du temps après, on aimé bien faire une sorte de 'service après-vente' ^_^

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  3. Figure toi que je suis tombée sur ce livre après ma lecture des Raisins de la colère. J'ai pensé qu'il me plairait mais je n'ai pas trouvé le temps de le lire. Je le remets dans ma liste à lire

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    1. @ jelisjeblogue : années 80 , mais une certaine Amérique à la marge, oui...

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  4. Le livre de London est connu, je l'ai lu, mais mon impression était un peu mitigée je crois. Celui-ci me plairait peut-être plus.

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    1. @ nathalie : je n'ai pas lu celui de London, et oui, celui dont je parle là te plairait, années 80, d'accord, mais aujourd'hui je suppose que cela existe encore. En tout cas les rejetés qui vivotent sont toujours là.

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  5. Je l'avais repéré, bien que n'étant pas aussi fan de récits de voyage que toi... enfin, voyage n'est pas vraiment le mot qui convient ici. C'est du journalisme littéraire, en tout cas, et à ce titre, je le lirais bien.

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    1. @ kathel: c'est bien plus qu'un voyage, au fil des trains, oui, mais un parcours personnel, et puis la découverte d'une Amérique profonde vivotant de peu.

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  6. j'allais sur ton blog par un système géré par Netvibes mais je n'y arrive plus je dois donc te rechercher grâce à tes commentaires , j'ai essayé de m'abonner mais je n'ai pas réussi.
    Dommage car je lirai volontiers cet essai par exemple !

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    1. @ luocine : (si tu le désires je t'abonne aux notifications d'articles?)(perso je suis abonnée aussi à un blog)
      Avant aussi j'avais g reader, un peu comme netvibes, et puis ça a fermé, depuis blogspot permettant d'avoir une liste, je l'utilise, c'est pratique, je vois les nouveaux articles assez vite.
      Le livre, oui, il est bien!!!

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  7. Je découvre cet auteur et je trouve l'histoire et la couverture très attirante :) Je le note...

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    1. @ manou : j'aime bien cet auteur, mais attention, ce ne sont pas des romans.

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  8. je veux le lire, pour les hobos, oui entre les chanteurs et les romanciers, ils ont été souvent célébrés par les artistes américains mais oui c'est très dangereux comme milieu

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    1. @ Electra : excessivement! L'auteur a fait montre de prudence cependant, mais n'incite pas à suivre ses traces.

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  9. J'imagine que ça a pas mal changé depuis les années 1980, avec plus de chasse aux fraudeurs, de contrôles de sécurité etc. Un peu comme l'autostop, ça a dû se compliquer...

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    1. @ Sacha : ah l'auto stop, avec bla bla car c'est de plus en plus rare il faut croire...

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  10. Je vois tes échanges avec Le Bouquineur.. j'ai moi aussi abandonné, comme il le souligne, le récit de Vollmann... Mais celui-là pourrait m'intéresser.

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    1. @ Inganmic: Vollman est parti avec un pote, de temps en temps ils revenaient à la maison, bref je ne suis pas rentrée dedans.

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  11. Un peu tôt juste après Roman de gare pour me replonger dans cette thématique des hobos, mais oui, il semble y avoir "pas mal" d'ouvrages sur le sujet finalement.

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    1. @ Fanja : hé oui! Celui dont je parle est très bien.

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  12. Il y a tant à lire et à découvrir ! Impossible de suivre !

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    1. @ Philippe : hélas oui (et encore je ne parle pas de tout)

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  13. J'ai ce livre sur mes étagères à côté des Vagabonds du rail de Jack London justement. Il va falloir que je m'y plonge un jour.

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    1. @ Cleanthe : on me reparle donc de London... ^_^

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  14. Sur le même thème j'avais beaucoup aimé le récit de Peter Kaldheim "Idiot wind" même s'il emprunte aussi les routes, pas seulement le rail mais l'ensemble m'avait convaincue : https://www.motspourmots.fr/2020/04/idiot-wind-peter-kaldheim.html

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    1. @ Nicole : merci pour alourdir mes envies de lecture!!! Mais comme ça m'a l'air bien, je file voir!

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