Là où la terre ne vaut rien

 Là où la terre ne vaut rien

Un récit de 

Ted Conover

Editions du sous -sol, 2024

Ted Conover, originaire du Colorado, est journaliste, professeur à New York, spécialiste de l'infiltration (hoboes, migrants, prisons, riches à Aspen) et nous fait découvrir la vallée de San Luis (Colorado), en tant que bénévole pour l'organisation de La Puente (ville d'Alamosa) offrant des services aux sans abris et autres. Avec d'autres puis seul il apprend à connaître la vallée, et une multitude de ses habitants et animaux. Jusqu'au moment où il achète une terrain et y vit, du moins une partie de l'année. Pour quelques milliers de dollars, on peut posséder son terrain.

" Tous les aspects de ce trajet m'intriguent. Nous pénétrons dans des contrées sauvages, qui comptent davantage d'antilopes, de chevaux en liberté et de coyotes que d'êtres humains. Mais ce territoire évoque aussi par moments un paysage post apocalyptique à la Mad Max, avec des épaves de vieux véhicules, des tas de ferraille et des déchets carbonisés parfois encore fumants. A l'époque où ces terres ont été parcellisées, chaque nouvelle route a sans doute été signalée par un panneau (...) Au lieu d'une zone résidentielle américaine des années 1970, me voici lancé en plein hiver vers les franges les plus reculées, pour vivre parmi les autosuffisants, les marginaux, les fumeurs, les blessés, les rêveurs et les ermites."

Vraiment des personnes intéressantes dans ce coin où vivent des 'débranchés', pas de réseau électrique, eau ou autre, le réseau internet est capricieux, il faut clôturer pour éviter les vaches baladeuses (il y a aussi pumas et bestioles moins sympas) mais les humains sont souvent hauts en couleurs et ont tout un vécu! On a de belles histoires, comme celle de Zahra, on rencontre des familles (les gosses vont à l'école, oui). Cultiver son cannabis est légal (sans trop forcer sur la quantité non plus).

Certains ont un passé disons chargé, voire criminel; l'auteur ne juge pas et se contente de raconter, souvent avec humour. 

Il n'oublie pas non plus de raconter l'histoire de ce territoire.

 "Les jours suivants, je raconte à une poignée de voisins que j'ai vu un serpent à sonnettes. La réponse est invariablement  Tu l'as tué? Je suis forcé d'admettre que non . Ce qui, évidemment, les pousse à me considérer comme un imbécile, ou un New Yorkais, c'est selon." L'histoire se termine bien pour le serpent, à un nombre de kilomètres rassurant. Pourtant depuis quelque temps l'auteur ne voyait plus de lapins...

Pour des photos du coin voir ici 

Complètement le genre de bouquin que j'aime découvrir!

Avis babelio,