Les amoureux de Sylvia
Sylvia's lovers, 1863
Elisabeth Gaskell
Fayard, 2012
Traduit par Françoise du Sorbier
Un bon gros roman victorien, oui, ça faisait longtemps! Celui-ci se déroule dans une petite ville au bord de la mer, Monkshaven, dans les dernières années du 18ème siècle, quand l'ennemi (héréditaire) était la France (et Bonaparte!). La marine anglaise a besoin d'hommes pour la guerre, usant parfois de méthodes brutales pour les enrôler, enlevant donc contre leur gré des marins de la région côtière. Ce contexte va avoir son importance lors de plusieurs épisodes du roman.
Fille unique d'un couple de fermiers près de Monkshaven, Sylvia n'a au début guère de soucis plus importants que de choisir la couleur d'un tissu acheté à la boutique des Foster. Boutique où travaille l'assez terne Philip, amoureux transi et cousin de Sylvia. Mais celle-ci se laisse prendre au charme de Kinraid, marin, harponneur sur un bateau chasseur de baleines jusqu'au Groenland.
Il m'a fallu tout de même quelques pages pour sentir l'histoire décoller, car Gaskell prend son temps pour planter le décor et immerger le lecteur (de son temps, de notre temps) dans l'ambiance rurale. Les personnages autour du trio principal se dessinent bien. Dont ceux d'amoureux timides, tels Hester à l'égard de Philip.
L'assez frivole et insouciante Sylvia va devoir évoluer suite à des drames dans sa vie, que le lecteur découvrira. Arrivée aux deux tiers du roman, je pensais d'ailleurs que c'était plié, sans surprises, mais je me trompais, il restait encore des événements à découvrir, jusqu'à une fin haletante, quoique un poil mélodramatique.
Ce n'est pas le roman le plus connu d'Elisabeth Gaskell, mais sans doute le plus triste ou noir.
Avis babelio,