lundi 29 juin 2020

Le petit-fils

Le petit-fils
Little Faith
Nickolas Butler
la cosmopolite Stock, 2020
Traduit par Mireille Vignol



Lyle Hovde et sa femme Peg sont des sexagénaires tranquilles, un couple uni; le drame de leur vie, c'est d'avoir perdu un fils en bas âge, mais leur fille Shiloh, adoptée, est mère d'Isaac, mignon petit garçon de 5 ans. Tout baigne dans le bonheur serein d'une petit ville américaine, avec famille et amis. Un bonheur pas gnangnan, finement observé.

Jusqu'au jour où Shiloh se met à fréquenter une église moins conventionnelle et ne plus voir que par les yeux du responsable, Stephen. Lyle n'est pas très croyant, en dépit de rapports amicaux avec son pasteur habituel, Charlie. Là aussi les avis sur foi et comment la considérer dans sa vie sont plutôt l'objet de discussions intéressantes et variées.

Voilà un roman que j'ai dévoré, charmée par l'ambiance douce, les rapports entre grand-père et petit-fils. De magnifiques moments, particulièrement grâce aux pommes du Wisconsin en particulier, sans oublier les vieilles amitiés. Tiré d'une histoire vraie, quant à un événement tragique. Nickolas Butler, sans grands effets de manche, avec subtilité et empathie, sait faire passer les ressentis et aborde un problème qui peut arriver à tous les grands parents.

Les avis de krol, eva, et pop up monster dont je viens de voir le billet!, alex,

vendredi 26 juin 2020

L'invention de l'auteur

L'invention de l'auteur
Jean Rouaud
Gallimard, 2004


Avec Kiosque, je suis tombée dans la marmite Rouaud, lequel est entré dans le club très fermé des auteurs français contemporains dont je veux tout lire. Après Etre un écrivain (2015)(pas de billet ici), voici cette Invention de l'auteur (2004).

Dès l'abord, se croisent Jean de la Croix ("Pour aller où l'on ne sait pas il faut passer par où l'on ne sait pas."), Thérèse d'Avila, de Lisieux, et surtout Bernadette Soubirous ("Ce qu'on écrira de plus simple sera le meilleur."). Sa vision de Joseph charpentier (est-ce bien un charpentier sur le tableau? se demande Rouaud) le conduit à Joseph, son père décédé alors qu'il avait 11 ans. Hé oui, après cinq livres, il pensait en avoir terminé avec son père, mais non.

Par <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/fr:Georges_de_La_Tour" class="extiw" title="w:fr:Georges de La Tour">Georges de La Tour</a> — <a href="//commons.wikimedia.org/wiki/User:Sammyday" title="User:Sammyday">Sammyday</a> (2010-10-23), Domaine public, <a href="https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18953220">Lien</a>
Revoilà le lecteur plongé dans des souvenirs, encore, et ça tourbillonne, et ça se répond, et il rencontre à une reprise une femme, on en saura pas comment elle s'adresse à lui dans sa lettre, tiens, en tout cas voilà Nils Holgersson. Rouaud a voulu être un écrivain, alors il cherche la genèse de cette envie, les signes dans son enfance.

Bon, impossible à résumer, mais auteur il y a. Et puis, il peut raconter ce qu'il veut, je le suis. Peut-être parce que je visualise bien l'environnement de son enfance?
Allez, quand on voit comment il parle de Bach (et sa mère) ou de Mozart (et son père), on en redemande. Fascinant, virtuose.

Beau billet de marques pages, qui propose ailleurs un passage,

mardi 23 juin 2020

Le célibataire

Le célibataire
The bachelor, 1944
Stella Gibbons
Poche points, 2017


Stella Gibbons (1902-1989) est l'auteur de Le bois du rossignol et La ferme de cousine Judith


Dans une grande maison d'un village pas très loin de Londres, durant la seconde guerre mondiale, vivent Miss Fielding, son frère Kenneth et sa cousine Frances. Assez indépendante mais gentille, Frances n'ose pas trop affronter la terrible Miss Fielding, qui manipule aussi son frère et considère qu'il est mieux qu'il demeure célibataire. Arrivent là-dessus Betty, une pimpante veuve dont Kenneth fut amoureux, mais en vain (de toute façon Miss Fielding veillait au grain) et son fils Richard, de santé fragile.
Ajoutons un ami de miss Fielding, le père des Fielding, et Vartouhi, une réfugiée baïramienne chargée du ménage et de la cuisine, et voici une pleine maisonnée de célibataires d'âges différents, allant et venant, des amourettes, des demandes en mariage, au point qu'il est bien difficile de savoir qui sera avec qui à la fin.

Le tout se déroule dans une ambiance de guerre, avec couvre-feu, raids nocturnes, abris, et, principalement  à Londres, destructions. Quelques restrictions. Des jeunes gens au loin, à la guerre. Du travail en usine, et des réfugiés de Londres (mais ouf, partis, se réjouit Miss Fielding au tout début)

La jeune Vartouhi, dont on découvre un peu de son pays (imaginaire), ne se laisse pas faire, et c'est elle qui met dans l'histoire un brin de fantaisie et d'exotisme. Les personnages sont bien croqués, peuvent évoluer, jamais vraiment méchants. Les dialogues ou les pensées recèlent souvent de l'ironie.

"Oh, les Baïramiens sont polis, évidemment. Mais il ne faut pas s'y fier. Même si elle nous détestait de tout son cœur, elle se montrerait d'une parfaite politesse."
"Il doit être merveilleusement reposant de ne jamais penser au bien-être ou aux sentiments d'autrui."

Bref, une lecture fort plaisante, avec de (courtes) mais fort belles descriptions de la nature environnante. On tombe facilement sous le charme.

Les avis de Plaisirs à cultiver,


Mois anglais chez Lou, Lamousmé et Titine


vendredi 19 juin 2020

Mentir n'est pas trahir / De toutes les couleurs/ Tendres silences

Mentir n'est pas trahir
Deception is so easy
Angela Huth
Quai voltaire, 2015
Traduit par Anouk Neuhoff


Angela Huth continue à m'apporter des lectures douces en apparence, avec des sujets ordinaires, des personnages que l'on pourrait connaître. Cette fois, un triangle, avec Gladwyn Purser, son épouse Blithe, et Lara, la jeune femme accidentée qu'il a aidée un jour et qu'il n'arrive pas à oublier, en dépit du temps qui passe.
Alors, encore un mari - heureux en ménage et amoureux de sa femme depuis près de 20 ans- attiré par l'herbe plus verte? Angela Huth réussit à le rendre assez sympathique et parfois ridicule, embrouillé qu'il est dans ses affaires de cœur, et aussi d'emploi du temps car chacune des deux femmes ignore l'existence de l'autre; bien sûr cela ne durera pas! Inutile de le plaindre, bien sûr.

"Le mariage était comme un de ces globes en plastique remplis de fausse neige que certains aimaient à placer sur leur bureau. On renversait le globe, et la maisonnette, ou le bonhomme de neige, disparaissait un instant sous une mini-tempête silencieuse. On reposait le globe, et la scène retrouvait son caractère tranquille. L'embêtant, c'était que la tempête était souvent déclenchée par étourderie, et qu'il fallait ensuit du temsp pour l'apaiser."

"La vie en solitaire, elle s'en rendait compte, nécessitait un certain talent. Il fallait toujours prévoir ses petits plaisirs à l'avance, ne serait-ce qu'une chose aussi dérisoire que l'achat d'un livre, et il ne fallait jamais rester sans projets plusieurs jours d'affilée. Pour Lara, être seule, signifiait pouvoir observer les choses en toute tranquillité. Dans une vie animée remplie de gens et d'activités, la contemplation était moins facile. Elle s'expliquait mal pourquoi tant de gens redoutaient l'idée de la solitude."

De toutes les couleurs
Colouring in
Angela Huth
Quai Voltaire, 2005
Traduit par Marie-Odile Fortier-Masek

Après le triangle, le carré, si j'ose dire! Dans ce roman choral dont les personnages principaux ont des voix différentes, Isabel et Dan forment un couple solide et amoureux, elle crée des masques, lui occupe un boulot alimentaire et rêve d'écrire une pièce à succès. Leur ami Bert revient des Etats Unis, voici l'occasion d'un dîner avec leur amie Carlotta. Mais rien ne se passe comme prévu, des sentiments, des attirances se créent.
Ajoutons les voix de Sylvie, la fille adolescente de Dan et Isabel, Gwen leur femme de ménage; et l'on obtient un joli roman plein de subtilité, où le lecteur s'amuse du décalage créé entre la réalité et ce que chacun voit ou imagine.

Pour terminer (pour l'instant, mais peu me restent à lire)

Tendres silences
Easy silence
Angela Huth
Quai Voltaire, 1999
Traduit par Marie-Odile Fortier-Masek
et Henri Robillot

Dans le vieux couple formé par William et Grace, beaucoup de silences, tellement ils se connaissent bien. Pas ces silences malaisés, mais parler n'est pas nécessaire. Leur vie reste dans les rails, tranquille, ponctuée par les répétitions et concerts de William, violoniste dans un quatuor assez renommé.

Or leur altiste vient de les quitter, remplacé par la jeune et spontanée Bonnie, sur laquelle William fantasme beaucoup. Jouer Mozart à deux, et voilà William qui perd les pédales et décide de se débarrasser de son épouse. C'est plutôt invraisemblable si on y réfléchit bien (Bonnie n'est même pas au courant des élans de William et le considère comme une personne d'une autre génération) mais Angela Huth fait passer ça et on s'intéresse aux diverses péripéties, où William est parfois ridicule (mais gentiment).

Grace, elle, a fait connaissance de Lucien, un jeune voisin gentil mais pas toujours, un peu dérangé semble-t-il, qui semble apprécier son travail d'illustratrice, mais finit par la perturber et la rendre nerveuse, ses visites répétitives n'étant pas toujours bienvenues.

Voilà un roman qui baigne un peu dans la musique du quatuor, à l'ironie très très subtile, montrant finement les ressentis de William et Grace. Ce sont Jack, le fils  du couple, et sa copine Laurel, qui de bout en bout sont plutôt antipathiques, chose rare chez Angela Huth. Mais ils sont bien réussis.

Un passage pouvant s'appliquer à William et Grace en rapport avec Bonnie et Lucien
"Qui sait pourquoi nous sommes attirés par les gens? Quand les affinités ne sont pas évidentes, quand une passion ou une affection irrationnelles sont l'unique lien, plutôt que tout autre sentiment plus stable, plus pratique, il peut s'ensuivre toutes sortes de problèmes, de souffrances."

Mois anglais chez Lou, Lamousmé et Titine


mardi 16 juin 2020

L'ombre de la route de la soie, de Kachgar à Méched

L'ombre de la route de la soie
de Kachgar à Méched
Colin Thubron
folio, 2010Traduit par Katia Holmes




Colin Thubron, dont j'ai aimé En Sibérie, a parcouru la route de la soie, à au moins deux reprises semble-t-il, et j'ai pu lire, dans L'ombre de la route de la soie, paru en 2006, uniquement la partie De Kachgar à Méched. Un cadeau offert par folio avec l'achat d'un guide Gallimard.

Parti de Chine et se dirigeant vers la Turquie, Colin Thubron voyage, seul, plutôt en stop ou transports en commun. Arrivé au Kirghizistan par le col de Torugart (3600 m quand même), le voilà "dans des herbages couverts de troupeaux de chevaux, devant un horizon colonisé par des cimes neigeuses."

Halte au caravansérail de Tash Rabat, 15ème siècle, "tout de pierre sombre, avec des tours arrondies".

et nuit dans une yourte "sous des couvertures matelassées". Seule Nazira habite le coin en demi permanence.
"Les cimetières paraissaient souvent mieux dotés que les habitations des vivants. Ils s'assemblaient en hameaux spongeurs sur les crêtes ou au bord des rivières, leurs tourelles crénelées et leur dômes de fer forgé surmontés de croissants de lune islamiques ou d'étoiles communistes."

De rencontres en rencontres, arrosées  de kumis ou vodka, il arrive à Samarcande.
puis Boukhara
avec des rappels géographiques et historiques récents ou pas. J'ai notamment appris que les frontières de ces pays en -stan ont été établies par les soviétiques à l'époque de l'URSS, puis gardées après 1991, alors qu’elles ne correspondent pas aux populations y habitant.

Puis Colin Thubron file plein sud en Afghanistan, du côté de Mazar et Hérat, donc le nord, dangereux, et marqué par les guerres récentes (ou actuelles?). Pourtant que de splendeurs (détruites ou pas?). Il prend prudemment l'avion pour se rapprocher de l'Iran, et on le quitte là pour l'instant.

A Hérat
"La destruction de ce magnifique ensemble est une triste histoire. Les incomparables édifices avaient survécu pendant quatre siècles, délabrés mais intacts. Craignant une avancée russe vers l'Inde, les ingénieurs de l'armée britannique-indienne (...) les firent sauter en 1885, pour créer un vaste champ d'opérations. Et finalement, les russes ne vinrent pas... Neuf minarets survécurent jusqu'au XXe siècle, mais deux succombèrent au tremblement de terre de 1931. Robert Byron décrivit deux ans plus tard une paire de survivants d'une beauté unique. Mais l'un d'eux s'écroula en 1951, et des tirs soviétiques démolirent l'autre en 1979, laissant un moignon de dix mètres sur lequel je trouvai la trace d'un revêtement de marbre."
De la même époque (15ème siècle) existe à Meched (Iran) une mosquée (dont le dôme fut endommagé en 1911 par un bombardement des troupes russes). Donc l'ensemble à Hérat devait ressembler à ceci.

Forcément j'ai beaucoup aimé cette lecture, Thubron sait parfaitement faire saisir l'ambiance du voyage, les rencontres, un poil d'histoire et de géographie si on ne connaît rien au coin, et demeure pour le lecteur une possible grosse bouffée de nostalgie. 
(j'ai craqué, j'ai acheté le livre complet, lecture à venir)

Mois anglais chez Lou, Lamousmé et Titine

samedi 13 juin 2020

Dans les replis du temps

Dans les replis du temps
Human croquet, 1997
Kate Atkinson
Poche, 1999
Traduit par Jean Bourdier


Human croquet est le deuxième roman de Kate Atkinson après Dans les coulisses du musée, qui connut un légitime succès. Ici le titre anglais est complètement différent (la règle de Human croquet est donnée en fin de livre) et je me demande si le titre français ne cherche pas à copier ce Dans les coulisses du musée?

La mère d'Isobel a disparu, son père a disparu aussi puis est revenu, sa nouvelle belle-mère est bizarre, sa grand-mère peu compréhensive et sa tante une vraie harpie. Voici dans quel environnement grandissent Isobel et son frère Charles, dans un petit village anglais. Des familles voisines, des copines de classe, un amoureux rêvé, voilà pour le reste.

La quatrième de couverture annonce la faculté pour Isobel de circuler 'à son gré' (je cite) dans le temps, pour 'explorer une tranche du passé ou entrouvrir une porte sur l'avenir.'
Soit.
En fait, Isobel se retrouve à l'insu de son plein gré, pour quelques minutes, et peu de fois, dans un passé plus ou moins lointain. Expérience sans intérêt (pour moi) qui ne change rien pour Isobel semble-t-il (elle ironise dessus) et n'apprend pas grand chose au lecteur.

On se retrouve en fait avec une histoire bourrée d'humour (Kate Atkinson est géniale!), bien racontée, avec des incursions dans le passé de la famille, clairement marqués en tête de chapitre, en fait comme dans bien des romans classiques.
Vers la fin des réalités alternatives sont narrées, j'ai fini non par trop m'y égarer, en fait j'ai plutôt aimé l'imagination de l'auteur, mais par contre j'ai perdu tout intérêt pour Isobel, sa famille et son entourage.
Dans le même genre, il vaut mieux lire l’excellent Une vie après l'autre du même auteur!

On retient : de l'humour, de la fantaisie, un style inimitable et ciselé, et des passages avec des chats qui me font craquer:
"Pourquoi les chats dorment-ils autant? Peut-être leur a-t-on confié une mission cosmique essentielle et répondent-ils à une loi physique de première importance - un loi voulant, par exemple, que s'il y avait moins de cinq millions de chats dormant en même temps, la terre s'arrêterait de tourner. Peut-être donc que, lorsque vous les regardez dormir en vous disant 'Quel troupeau de bons à rien!', ils sont, en fait, en train de travailler très, très dur."

Avis et extraits chez babelio, aussi chez lecture ecriture ,

Mois anglais chez Lou, Lamousmé et Titine

mercredi 10 juin 2020

Les aventures d'Elisabeth à Rügen

Les aventures d'Elisabeth à Rügen (paru en 1904)
Elisabeth von Arnim
Les belles lettres, 2014
Traduit (de l'anglais) par Bernard Delvaille


Elisabeth von Arnim mériterait un livre sur sa vie, bien remplie. Née en Australie en 1866, décédée en 1941 aux Etats-Unis, ayant épousé un von Arnim bien prussien (5 enfants avec lui)(Forster fut un de leurs précepteurs) , puis un Russell, ayant vécu dans moult pays européens, elle a laissé quelques romans et œuvres plus autobiographiques.
A une époque je la lisais systématiquement, mais finalement ces aventures à Rügen ne sont pas une relecture. Avril enchanté, si. Ma médiathèque a rangé ses œuvres au magasin (grrr), deux sont disponibles directement, une à A et l'autre à V (on s'amuse).

Elisabeth a laissé mari et enfants (on a du petit personnel, pas d'inquiétude) à la maison pour une balade dans l'île de Rügen, en mer Baltique. Ses amies ayant décliné son offre de l'accompagner, elle y va seule. Mais pas sans bagages et toujours du petit personnel. Gertrud, fidèle femme de chambre, s'occupe de faire et refaire les bagages chaque jour, elle voyage en train, bateau, puis, sur l'île, en victoria à deux chevaux conduite par son cocher Arthur. L'île est assez fréquentée par les touristes à cette époque, parfois elle trouve difficilement un logement, elle a un guide, mais son projet de compléter ce guide va quelque peu tomber à l'eau, suite à des rencontres sur l'île. Le monde est petit, Rügen particulièrement.

Elle va donc rencontrer (et essayer d'éviter) une anglaise et son fils, sa cousine Charlotte (et  son mari), le tout parfois dans une course poursuite car Charlotte fuit son mari. Elisabeth réussit tout de même à visiter l'île (ah cette proustienne ville de Putbus!), décrire avec vivacité les villes et les paysages, se baigner (cabines de bains! sans qu’elle indique la température de l'eau, car la Baltique, même en été?)

Mais surtout elle s'enthousiasme des beautés de l'île (on peut toujours y aller si on veut) dans un style chatoyant. "Bien au-dessus de nos têtes, les alouettes volaient dans la lumière, avec ce grisollement  que je ne peux jamais entendre sans une palpitation de gratitude pour le fait d'être en vie."

Evidemment il faut accepter le côté 'd'excellent milieu social' du personnage, mais si on le prend au second degré, son ironie fait mouche et on lui pardonne tout car elle sait se réjouir des beautés de la nature, sans chichis. Personnellement je me suis bien amusée à suivre ses aventures et compte continuer.
https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%BCgen
Voir babelio

Mois anglais chez Lou, Lamousmé et Titine

lundi 8 juin 2020

Blog anniv'

L'année dernière,  par paresse, manque d'envie ou fatigue, j'avais laissé passer l'occasion de marquer l'anniversaire du blog.


Mais là, sans grand enthousiasme (si!) je marque la date tout de même. Rappelons le jour historique du 8 juin 2008, chez overblog (voilà ce qu'overblog a fait de ma boutique depuis que je l'ai fermée), puis le passage chez blogspot, dans un format qui ne change plus depuis un bout de temps. La possibilité de marquer des adresses de blogs tout en bas pallie les fantaisies des agrégateurs de flux, même si ce n'est pas franchement tenu à jour.

En 12 ans, il en est passé des blogs! Existant encore ou non, plongés dans le sommeil, ressortis, replongés? Des liens se sont créés avec des blogueurs (surtout blogueuses, les gars, c'est comme ça!)(mais on vous chouchoute), certains apparaissent, avec lesquels on se découvre une énorme compatibilité livresque, d'autres disparaissent.

Depuis un bout de temps, l'activité ici diminue, bien moins de billets, et - curieusement, au moment du confinement- bien moins de lectures. J'en profite pour signaler que ma PAL qui semblait immense n'a pas trop supporté le confinement, et il était temps que ça s'arrête, quelques visites dans trois médiathèques et trois librairies devraient la voir refleurir."On ne sait jamais".

Côté rendez-vous, là j'avoue qu'à part le mois belge et le mois anglais, rien.

Côté voyages (voir le titre du blog) c'est au point mort. Je me rattrape avec les récits de voyage...

Et les SP? Après trois livres 'égarés' par la poste (?) je n'ose plus en demander, et emprunte dans mes trois médiathèques. Ce qui n'empêche pas d'aller en librairie. Et de recevoir quand même des nouveautés, par Masse critique ou des éditeurs fidèles.

A vous tous, merci d'être là!

jeudi 4 juin 2020

Depuis le temps de vos pères

Depuis le temps de vos pères
Les enquêtes du généalogiste
The blood atonement
Dan Waddell
Lu  en Rouergue noir, 2012
Traduit par jean-René Dastugue



Pour les séries policières il faut être patient (je l'ai vu avec Henaff et Chapman) alors voilà, j'ai fini par trouver le deuxième de la série du généalogiste. Mes billets précédents :  Code 1879   La moisson des innocents . Je précise que la quatrième de couverture en dit pas mal trop (le poche est moins disert) et l'auteur lui-même résume tout le 1 dans son deuxième opus, c'est un comble.

On retrouve, avec plaisir, l'inspecteur Grant Foster, qui encore une fois fera appel au généalogiste Nigel Barnes pour l'aider à démêler une enquête où le passé semble avoir une importance capitale. Assassinats sanglants (sans détails), disparition de très jeunes filles, menaces sur les encore vivants : on rentre vite dans l'histoire et on ne la lâche pas. J'apprécie ces enquêtes où l'on en apprend sur un sujet (la généalogie, l'ADN, les M.) et où la vie personnelle des enquêteurs n'empiète pas sur le déroulé de l'histoire. Efficace, quoi.

Je ne dirai rien de plus sur les tenants et aboutissants du mystère, si vous voulez tout savoir, lisez la quatrième, disponible sur internet. Parfois quelques rapidités dans le déroulement et les explications (comment a-t-on retrouvé G?)(pourquoi laisser vivant D? puisque...) mais ça reste un bon polar qui fait le job.

Des avis chez babelio, dont Nicole,

Mois anglais chez Lou, Lamousmé et Titine

lundi 1 juin 2020

Le beau monde

Le beau monde
Alys, Always
Harriet Lane
Plon, Feux croisés, 2012
Traduit par Amélie de Maupeou


Terne, renfermée, Frances travaille aux pages Livres d'un journal londonien, passant la plupart de son temps à des corrections de documents apportés bien tard par ses collègues. Efficace, c'est la bonne employée, et en tant que fille d'un couple planplan, elle est parfaite et ne sait pas dire non quand il s'agit de leur rendre visite ou de garder ses neveux. Sa vie sentimentale est au point mort. Mais elle est intelligente et très observatrice.

Un soir elle arrive juste après un accident, appelle les secours, et tout pourrait en rester là si la mari de la victime n'était pas un écrivain célèbre, Laurence Kyte. A partir de là, Frances va prendre les choses en main, avec doigté et ténacité. Sa vie professionnelle puis sentimentale vont changer du tout au tout, mais graduellement, patiemment.

Dans ce premier roman époustouflant de maîtrise, Harriet Lane présente une héroïne qui va garder quelques zones d'ombre. Petit à petit l'on découvre où elle veut en venir. Les détails sont vus par elle, épatante pour tous ces détails qui sont ceux du 'beau monde', si loin du sien. Fin, subtil, un excellent roman!

Les avis de cathulu, babelio, Alexielle,
Mois anglais chez Lou, Lamousmé et Titine