lundi 19 décembre 2022

Proust et les autres

 


Proust et les autres

Christian Péchenard

La petite vermillon, 2019

Avis babelio


On a  beau avoir  beaucoup lu sur le sujet et penser (presque) tout connaître, hé bien non, ce livre m'a réservé quelques surprises. Par exemple, Proust a écrit la fin, Le temps retrouvé, avant d'autres parties. Le petit pan de mur jaune est en fait un toit.

Proust à Cabourg : on saura les dates de séjour réelles, mais il semble que la 'chambre de Proust' soit un truc vaguement touristique.

Proust et son père : sans doute le plus intéressant et nouveau. Avec passage à Illiers où là encore il semble que réalité et roman ne ne soient pas faciles à calquer.

Proust et Céleste : j'apprends que Céleste a habité en dernier la maison de Ravel (décédé depuis un bout, d'ailleurs). Aux obsèques de Proust on a joué du Ravel (alors que la petite sonate ne serait pas de lui, en fait)

Allez, on se fait plaisir avec une video.

Mais ce qui m'épate le plus dans cette lecture hautement recommandable, c'est l'ironie sous jacente de l'auteur, l'écriture fluide et bien tenue. Proustolâtre, oui, mais rappelant que Proust n'était pas doué quand il se lançait dans la poésie, heureusement il a cessé. "Proust était un grand poète, à la seule condition qu'il renonçât à s'exprimer en vers."

"Je conseille en tout cas à ceux qui pensent que Proust est d'une lecture longue et ardue de commencer par Ulysse. S'ils sautent l'obstacle, la Recherche sera pour eux une véritable partie de campagne."

M'étant cassé les dents sur Ulysse, abandon au tiers après tentative en français, en anglais, en diagonale, etc., au moins je peux dire que Proust est plus facile, il faut tranquillement se donner une décennie pour y arriver, et recommencer, puisque de toute façon on a oublié des détails, ou on ne les avait pas vus.

L'œuvre est présente sur ce blog, cliquer sur Proust colonne de droite, Poids lourds, il y a de tout.

C'était ma contribution, de justesse, au centenaire de sa mort.

jeudi 15 décembre 2022

L'appel de la prairie


 L'appel de la prairie

Carnets d'un naturaliste en France

A Buzz in the Meadow

Dave Goulson

Rouergue, 2022

Traduit par Ariane Bataille


Hé oui, après Ma fabuleuse aventure avec les bourdons, retrouver Dave Goulson était une évidence. 

Pour voir évoluer un terrain et étudier plantes et insectes sans que ledit terrain ne soit plus disponible pour ses recherches, la solution était d'en acheter un, et il s'est donc installé en France, dans une ferme croulante où il revient régulièrement.  Il est toujours professeur de biologie à l'Université du Sussex. 

Il n'est pas forcément seul, collègues ou étudiants mettent la main à la pâte.

"La perspective de parcourir 1600 kilomètres pour aller creuser un trou dans le sol peut ne pas paraître des plus séduisantes, mais il ne faut jamais sous-estimer l'attrait d'un approvisionnement illimité en vins et fromages français."

Tout est dit, notre homme écrit non sans humour, mais il maîtrise son sujet (je l'ai lâché un peu parfois avec les haploïdes diploïdes et triploïdes ^_^) et c'est passionnant. Il raconte ses recherches, parfois use d'idées incroyables pour les mener, en tout cas la patience est un maître mot.

Mais ... ça ne raconte pas la même chose que son précédent livre? Pas du tout! Les bourdons bourdonnent toujours (pour le moment), mais on en apprend plein sur les bestioles et les plantes, et même sur l'auteur, j'ai découvert qu'il a mené des recherches sur l'effet (néfaste) des néonicotinoïdes. Dans un chapitre long et éclairant il explique bien ce qui se passe pour les abeilles (et sans doute pour d'autres êtres).

"Ce livre a pour objet de vous motiver, de vous encourager à chérir ce que nous possédons, et d'illustrer les merveilles que nous risquons de perdre si nous ne changeons pas d'attitude. La biodiversité est essentielle, sous toutes ses formes. Le protection de l'environnement ne concerne pas seulement le rhinocéros de java et la panthère des neiges; elle concerne tout autant les abeilles, les scarabées, les fleurs, les mouches, les chauve-souris et les insectes."

Avis :?

lundi 12 décembre 2022

Roman fleuve


 Roman fleuve

Philibert Humm

Equateurs, 2022


Trois jeunes gens descendant la Seine de Paris à son embouchure, dans un bateau nommé Bateau, ça évoque l'œuvre de Jérôme K. Jérôme. Avec la barre placée littérairement très haut, le voyage s'annonçait périlleux, donc pas seulement en raison du dilettantisme de l'expédition.

Foin du suspense : c'est une réussite! Du début à la fin l'autodérision et l'humour pince sans rire font merveille. Je pourrais citer quasiment tout le livre. La note de l'éditeur (?) annonce "de l'action à l'intérieur, et aussi des temps calmes et du passé simple. Hormis deux ou trois passages inquiétants, le suspense y est supportable et l'œuvre reste accessible au public poitrinaire. A noter la présence de nombreux adverbes - un millier environ."

Embarquez à vos risques et périls (?) dans ce Bateau, ou plutôt lisez le au sec. Le nombre de pages siéra à toutes et à tous.

Avis babelio

Edit : en cherchant d'autres titres à lire, je découvre qu'en 2021 j'ai lu Les tribulations d'un Français en France, aimé mais sans billet.

jeudi 8 décembre 2022

Le coeur ne cède pas


 Le coeur ne cède pas

Grégoire Bouillier

Flammarion, 2022

Prix André Malraux 2022


Lectrice, lecteur tenace, amateur d'OLNI , ce livre est pour toi! Il était en lice pour plusieurs prix, dont le Goncourt, et fort bien accueilli par la critique, mais ... plus de 900 pages ça rend frileux. Hé oui, c'est là son défaut, à ce bouquin. Sa lecture prend du temps, la bête ne peut se glisser dans un sac, ou alors valise à roulettes?, en tout cas je l'ai lu assise sur mon canapé, dans ma maison peu chauffée, accompagnée parfois d'un chat qui n'en avait cure de ce pavé et réclamait des gratouillis.

Oui, je digresse, mais après tout c'est normal, c'est comme lire Jaenada et ne point user ensuite de parenthèses : c'est impossible. Il n'est d'ailleurs pas étonnant que le nom de Jaenada apparaisse, car l'auteur est parti d'un fait divers (non criminel) et s'est lancé dans une enquête vertigineuse, avec l'aide d'un couple fictif d'enquêteurs, BMore et son assistante Penny, lequel couple fournit au lecteur des moments souvent barrés et jubilatoires. Sans trop divulgâcher je peux dire que Jaenada fait une apparition courte et décisive dans le bouquin!

Ainsi que Fabcaro d'ailleurs, expérience réussie après une fascinante description (non, je n'en dis pas trop)

L'auteur en 1986 avait appris à la radio l'histoire de Marcelle Pichon, mannequin chez Fath, qui s'était laissée mourir de faim dans son appartement, tenant le journal de son agonie, et dont le corps ne fut découvert que dix mois après. Des décennies plus tard, il veut savoir le pourquoi du comment, bravant les difficultés.

"La chasse au trésor est elle-même le trésor! Quoi que nous trouvions à la fin, c'est le chemin y menant qui lui donne de la valeur."

En 900 pages (re-oui!) le lecteur parfois étourdi suivra les pas des enquêteurs, leurs découvertes, leurs culs-de-sac, le tout en période Covid et ses documents temporairement inaccessibles. Tout ou presque sera exploré, un éclair de lucidité empêchant parfois l'auteur de creuser plus loin dans une généalogie. car, l'ai-je signalé, une saine autodérision enveloppe le tout.

De plus c'est un livre bourré d'informations souvent sans trop de rapport serré avec l'histoire, avouons-le, mais fichtre, pourquoi refuser ? D'où la longueur, forcément, mais ne garder que le strict minimum aurait été moins gouleyant, et puis ça fait pour moi partie du côté vertigineux (je me répète) du livre.

"Les livres servent aussi à en faire lire d'autres, ce n'est pas vous qui allez dire le contraire."

Bref, on a aussi une (passionnante) enquête avec rebondissements.

Par ailleurs l'histoire de l'auteur, des recherches sur ses parents et grands parents arrivent, des coïncidences avec celle de Marcelle, bref, on est quasi submergé. Jusqu'à la toute fin et la dernière photo. Mais c'est dingue!

En conclusion : en fait il faut se lancer et après 100 pages environ on est bien dedans, pas question d'arrêter. Mais il faut le bon moment, c'est sûr.

Avis babelio, bibliosurf, et celui de Cannetille, que je découvre et en a fait un coup de coeur, 

Et le site chez Bmore & Investigations (si!) et le dossier Marcelle Pichon.

Je ne peux résister à vous raconter que:

Ce livre est dangereux puisqu'au cours de ma lecture je l'ai posé pour fouiner dans les archives mariages et autres de Paris et du 76. Me voilà partie sur les traces de ma famille maternelle...

Incroyable : j'écris ce billet en écoutant la radio : le film Jeanne Dielman  de Chantal Ackerman vient d'être désigné meilleur film de tous les temps par l'institut britannique du cinéma Sight and Sound. Et figurez vous qu'un passage du livre raconte ce film, cherchant à reconstituer la vie de Marcelle Pichon.

lundi 5 décembre 2022

Le salon


 Le salon

Oscar Lalo

Plon, 2022


De ce roman lu en une bonne soirée, que penser? Si je dis avoir développé une grosse envie de lire Flaubert, Homère, de Nerval et Rousseau, voilà qui est une notable qualité. Si je dis avoir ressenti un petit pincement au cœur à la fin, c'est à remarquer.

Le narrateur est un jeune homme assez fade ratant un rendez-vous chez son coiffeur habituel après l'achat de La tentation de Saint-Antoine chez un libraire, et proposant pour régler une dette la présentation dudit bouquin dans le salon d'un autre coiffeur hyperchic, doué et cher (forcément). Il n'y connaît rien, à cette Tentation, mais grâce au libraire l'histoire avec Flaubert évolue.

Voilà un roman qui n'allait pas dans la direction que j'attendais, possède d'intéressants côtés littéraires  mais qui finalement m'a plu.


Deux courts passages.

Le narrateur démarre sa lecture:

" Ça débute par une interminable introduction. J'évite de les lire. Savant, barbant, et surtout, on ne se gêne pas pour vous raconter l'histoire. Je saute à La tentation." 

Le libraire l'engage:

"- Comment dois-je les classer?

- Ah, le classement! Chez moi, c'est par date de naissance de l'auteur. Ça a le mérite d'offrir au regard une histoire de la littérature; et puis j'aime bien savoir qui fréquentait qui.

-Vos clients s'y retrouvent?"

Avis babelio, bibliosurf

vendredi 2 décembre 2022

The Stationery Ark


 The Stationery Ark

L'arche immobile, 1977

Gerald Durrell

Fontana Paperbacks


Gerald Durrell (voir wikipedia) m'a offert ainsi qu'à de nombreux blogueurs de belles heures de lectures ( Rencontres avec des animaux   Le aye aye et moi   La forêt ivre   Ma famille et autres animaux  Trilogie de Corfou   Les limiers de Bafut  ). On l'aura compris à lire les titres, les animaux sont présents!

Encooooooooooore des animaux? La moitié de mes lecteurs, pourtant patients avec mes marottes, est passé ailleurs.

L'autre moitié, qui considère que même les moustiques et les serpents ont le droit de vivre (pas trop longtemps pour les moustiques, quand même), va avoir du mal car il va être question de zoos.

J'avoue que j'ai commencé ma lecture un poil à reculons. D'accord, Durrell est un naturaliste fou des animaux, mais quoi, un zoo? Quand il a ouvert le sien sur l'île de Jersey, un zoo pouvait parfaitement être au mieux une prison au pire un mouroir. Pour lui, il s'agissait de donner refuge à des espèces en voie de disparition, les étudier, espérer les voir se reproduire, et les réintroduire dans leur milieu naturel. Cela paraît quasi évident de nos jours, mais à l'époque cela ne l'était pas. 

Je me suis donc dit, voyons voir ça. Comme Durrell est un type bourré d'humour, la lecture demeura plaisante. De plus l'on sent son amour pour ces bestioles et la volonté de leur bien être maximal. Ne pas se leurrer : les orangs outangs, par exemple, seraient bien mieux dans leur milieu naturel, qui hélas diminue à vue d'œil, alors, en attendant la fin de la déforestation (rêvons), autant aider les animaux. Je demeure triste et dubitative.

Cependant le livre est une mine sur la vie dans son zoo. Récupération des animaux, soins quand ils sont malades, nourriture adaptée et trouvable, reproduction! C'est bourré d'histoires racontées avec feu et cet humour que les fans de Durrell connaissent bien. 

Mon projet : aller visiter ce zoo (et Jersey!) histoire de voir comment c'est conçu.

Goodreads

mardi 29 novembre 2022

Tenir sa langue

 


Tenir sa langue

Polina Panassenko

Editions de l'Olivier, 2022


Si vous avez lu les billets de Aifelle,  Tête de lecture Alex Delphine-Olympe Doudoumatous       (liste copiée chez Aifelle) vous savez en gros de quoi il s'agit et avez découvert des passages frappants. La jeune Polina est arrivée en France toute petite et lorsqu'elle découvre qu'elle s'appelle Pauline et plus Polina, elle va au tribunal. Et découvre que c'est assez compliqué. Pour elle, c'est important, c'est le prénom de sa grand mère, qui avait déjà changé de nom aussi, d'ailleurs.

De Russie, la famille s'est installée à Saint Etienne, mais les liens ne sont pas rompus et chaque été ils reviennent dans la datcha familiale retrouver les grands parents. 

Entre deux pays, entre deux histoires, entre deux langues, la jeune Polina est bien recrée lors de ses premiers pas en école maternelle, j'ai ressenti le traumatisme que ça a dû être. 

J'ai aussi beaucoup aimé l'écriture pleine d'allant et parfois d'inventivité.

Je termine avec un passage qui m'a bien plu aussi:

"Au début, je pensais que parler français sans accent ça voulait dire parler sans qu'on sache que je suis russe. Sans qu'on puisse me demander d'où je viens et ce qui m'amène.

Mais à Saint-Etienne on peut parler français sans accent et avoir l'accent quand même. A Saint-Etienne, l'accent, ça veut dire l'accent stéphanois. On peut le cumuler. Stéphanois + russe + banlieue. Il y a aussi le parler gaga. Le parler gaga, pendant longtemps, je ne savais pas que ça se cumule. Je ne savais pas qu'en dehors du Forez, personne n'est berchu quand il lui manque une dent.

Français sans accent ça veut dire français accent TV personnage principal. Accent Laura Ingalls et Père Castor. Accent Jean-Pierre Pernaut et Claire Chazal. Prendre l'accent TV c'est renoncer à tous les autres. Pas de cumul possible avec l'accent TV."

Avis babelio

samedi 26 novembre 2022

La pitié dangereuse


 La pitié dangereuse

Stefan Zweig

Lu dans La pochothèque,1996

Traduction révisé par Brigitte Vergne-Cain et Gérard Rudent


Voulant participer au rendez-vous des Feuilles allemandes

ainsi qu'à une lecture commune avec Inganmic, Brize, cleanthe, Agnès
je suis revenue à Stefan Zweig (une valeur sûre)!

La pitié dangereuse, écrit juste avant la seconde guerre mondiale, est finalement un long roman (par rapport aux nouvelles de l'auteur). Après un prologue où classiquement un narrateur rencontre un personnage qui va raconter son histoire, le lecteur se retrouve juste avant la première guerre mondiale, dans une petite ville de garnison des environs de Vienne. 

A 25 ans, le lieutenant Hofmiller a passé 15 ans de sa vie dans un milieu militaire, le voilà officier d'un régiment de uhlans. Issu d'une famille modeste, ses moyens sont réduits. Il est d'autant plus étonné et flatté de se rendre chez les Kekesfalva, les hobereaux locaux, où d'emblée il se montre maladroit, par ignorance de l'état de santé d'Edith, la jeune fille de la famille. Au fil du temps, il s'y rend soirées après soirées, développant à l'égard d'Edith des sentiments ambigus, à base de pitié surtout.

"Il y a deux sortes de pitié. L'une, molle et sentimentale, qui n'est en réalité que l'impatience du cœur de se débarrasser au plus vite de la pénible émotion qui vous étreint devant la souffrance d'autrui, cette pitié qui n'est pas du tout la compassion, mais un mouvement instinctif  de défense de l'âme contre la souffrance étrangère. Et l'autre, la seule qui compte, la pitié sentimentale mais créatrice, qui sait ce qu'elle veut et est décidée à persévérer avec patience et tolérance jusqu'à l'extrême limite de ses forces, et même au-delà."

Fort heureusement, même s'il y a une unité dans le roman, la vie de la caserne est aussi excellemment rendue, un retour sur le passé du père d'Edith et la connaissance du présent du docteur Condor ouvrent un aperçu de la vie des gens en Autriche Hongrie, et sortent de l'ambiance assez étouffante du château de Kekesfalva. Oui, sinon il était possible de commencer à s'ennuyer, en dépit de l'écriture toujours épatante de Zweig.

Zweig est à son meilleur pour nous plonger dans les atermoiements de Hofmiller, jeune homme disons naïf et sans expérience réelle, pris de pitié pour les Kekesfalva père et fille. Des conversations avec les protagonistes permettent cependant de les connaître un peu.

J'ai apprécié aussi l'utilisation de certain événement historique vécu à chaud et non sans conséquences pour le dénouement de l'histoire.

Avis babelio, miriam

Lecture faite dans le cadre des lectures thématiques « Autour du handicap »  organisées par  etsionbouquinait et Ingannmic.

mardi 22 novembre 2022

Tourisme local

 Pas très loin de chez moi existent de nombreux châteaux dits 'de la Loire'; j'en profite d'ailleurs pour préciser que Chenonceau est sur le Cher, pas sur la Loire.

Mais aujourd'hui, direction Valençay, seul coin de France ayant une appellation vin ET fromage (de chèvre, miam). 

Un arrêt à la gare, construite au début du 20ème siècle, dans un style Renaissance, pour aller avec le château. Elle voir passer le fameux Blanc-Argent sur une voie métrique (et unique).

Vue de la façade sud du château
Sur la droite, quelques champignons tracent le chemin vers une statue
Avant de pénétrer sous le porche
Quelques rangs de vigne
La cour intérieure



Je résiste mal aux clavecins

Une table de jeu? Quel jeu?
Le château est surtout connu pour avoir appartenu à la famille de  Talleyrand et abriter la table du congrès de Vienne (ci-dessous). Son tombeau est visible en ville.
Un mobilier surtout Empire, je passe...
Comme on me parle de cuisines en commentaire, hop, voilà!


Visite du parc, avec des grottes à tuffeau (accès interdit)
Le tuffeau, bien utilisé dans le coin pour les constructions (y compris chez moi, je confirme que ça n'aime pas l'humidité)


Quelques animaux en clôture, mais sinon les forêts du coin abritent du beau gibier, biches, chevreuils, cerfs. Prudence sur la route.
Reste le petit théâtre, dans un autre bâtiment, non inclus dans la visite libre. 

Ouvert pour des groupes plus restreints ou lors de concerts. Très joli, bien restauré, et à l'acoustique redoutable. Une jauge d'une centaine de personnes.

Fin de la visite!

jeudi 17 novembre 2022

L'art de perdre


 L'art de perdre

Alice Zeniter

Flammarion, 2017


Quand j'ai présenté Je suis une fille sans histoire d'Alice Zeniter, plusieurs m'ont dit en commentaire de lire L'art de perdre. Obéissante, je l'ai emprunté et lu.

Alors? Autant dire que Zeniter avait intérêt à capter mon attention, car de moi-même je ne serais pas allée vers cette histoire; une histoire de famille sur trois générations, entre Algérie et France. Ali tombé dans la case harki, ainsi que sa famille, doivent quitter l'Algérie. Dans la génération suivante, élevée ou née dans des camps de transit qui s'éternisent puis des cités HLM, la langue se perd, l'histoire est tue. Puis viennent Naïma et ses sœurs, Naïma effectuant à la fin un voyage -professionnel- en Kabylie. Un narratrice en 'je' intervient parfois, ce serait l'auteure?, dont l'histoire ressemble à celle de Naïma?

Ce roman a reçu de nombreux prix, il est bien écrit, présenté en trois parties, bien clair et documenté. Jamais inutilement romancé. Mais je suis un poil restée à l'écart, même si certains passages m'ont frappée. Cependant je pense continuer à lire l'auteur!

Avis babelio

Le titre vient d'un poème d'Elisabeth Bishop (1911-1979) :


Dans l'art de perdre il n'est pas dur de passer maître,

tant de choses semblent si pleines d'envie

d'être perdues que leur perte n'est pas un désastre.


Perds chaque jour quelque chose. L'affolement de perdre

tes clés, accepte-le, et l'heure gâché qui suit.

Dans l'art de perdre il n'est pas dur de passer maître.


Puis entraîne-toi, va plus vite, il faut étendre

tes pertes : aux endroits, aux noms, au lieu où tu fis

le projet d'aller. Rien là qui soit un désastre.


J'ai perdu la montre de ma mère. La dernière

ou l'avant-dernière de trois maisons aimées : partie!

Dans l'art de perdre il n'est pas dur de passer maître.


J'ai perdu deux villes, de jolies villes. Et, plus vastes,

des royaumes que j'avais, deux rivières, tout un pays.

Ils me manquent, mais il n'y eut pas là de désastre.


Chouette découverte, profitez-en, les gens, je suis en général rétive à la poésie; voici la version originale  ici. Je ne la reproduis pas, il y a des droits.

lundi 14 novembre 2022

Etre un chêne / Et si on écoutait la nature?

 Allez hop un grand bol d'air!


Etre un chêne

sous l'écorce de Quercus

Laurent Tillon

Mondes sauvages pour une nouvelle alliance

Actes sud, 2021



Direction la forêt de Rambouillet, avec Laurent Tillon, biologiste et ingénieur forestier à l'Office national des forêts. Spécialisé dans l'écologie des chauves-souris sylvestres, sa deuxième passion après les arbres. (quatrième de couverture).

Dans cette forêt se dresse Quercus, beau chêne de 140 ans, lequel, si tout va bien, n'en est qu'au tiers de sa vie. Mais pour découvrir que sa vie n'a pas été un long fleuve tranquille, il faut lire absolument ce livre passionnant, sachant distiller les informations surprenantes et expliquer si nécessaire le pourquoi du comment.

Notre chêne n'est pas un élément de Sylva déconnecté de ses voisins les arbres, bien au contraire à l'insu des humains ça communique, surtout en cas de danger, car pas question de changer de place une fois le gland originel accroché en terre (et ayant échappé à Apodemus le mulot)

Mais d'autres bestioles vont profiter de lui, parfois avec de mauvaises intentions (mais chacun veut manger et se reproduire), parfois en échanges utiles.

Ne pas croire à une volonté consciente des protagonistes de cette fabuleuse histoire, Cerambys le petit capricorne, Dendrocos le pic épeiche, Myotis la murine et tous les autres. Oui, ils sont nommés, cela rend la narration plus proche et vivante. Les seuls conscients, on pourrait dire qu'il s'agit des forestiers, mais il a fallu du temps pour comprendre comment Sylva fonctionne! Une des côtés fascinants du livre c'est connaître l'évolution du métier de forestier, fini le temps où on dégageait systématiquement le bois mort! Ils doivent subir aussi les aléas climatiques, sécheresse, grande tempête de 1999.

Une pensée spéciale pour Canis le loup, dont le dernier a été abattu en 1869 (avec les réactions en chaîne sur le reste de Sylva), mais qu'on a aperçu récemment traverser le coin.

Pourquoi les balades en forêt nous font-elles du bien?

"Les phytoncides sont produits par les arbres parce qu'ils limitent le développement des bactéries et des champignons saprophages, qui altèrent les feuilles et les bois. Les arbres en fabriquent en permanence pour participer à la lutte naturelle face aux dangers qui les guettent. Par ailleurs, volatils, ils permettent à l'arbre de communiquer avec ses voisins ou entre ses branches éloignées. Ces phytoncides sont produits principalement en milieu de journée. Ils jouent un rôle inattendu en stimulant la production des lymphocytes NK, les cellules tueuses chez les mammifères, qui nous protègent, nous les hommes, contre les maladies."

"Leur contact, même aérien [on parle d'ions négatifs du printemps à l'automne, je ne cite pas tout]  réduit notre production de sérotonine, cette hormone qui traduit une augmentation du stress, de l'anxiété ou de la dépression. Pour l'homme, moins de sérotonine se traduit aussi par un diminution du rythme cardiaque et, par voie de conséquences, des risques cardiovasculaires."

Inutile de dire que j'en fait (oui, encore) un coup de coeur!

Avis babelio

Des vidéos faciles à trouver aussi, avec l'auteur.


Un petit poche m'a ensuite tentée (forcément)


Et si on écoutait la nature?

Laurent Tillon

Petite biblio Payot essais, 2022


L'on retrouve les arbres et les chauves-souris, passions de l'auteur, mais aussi plein d'autres bestioles (ah quand il explique que le moustique a son utilité...) et des exemples d'initiatives écologiques gagnant-gagnant . Même moi qui lis pas mal sur le sujet, j'ai appris des choses.

Billet court pour une lecture que je recommande. Et en poche.

Avis Babelio

jeudi 10 novembre 2022

Les aventures de Kvatchi Kvatchantiradzé


 Les aventures de Kvatchi Kvatchantiradzé

Mikheïl Djavakhichvili (1880-1937)

Ginkgo, 2022

Traduit par Maïa Varsimashvili-Raphael

Relecture de Vincent Matzloff, maître de conférences à l'Université de Partis-Sorbonne


Waouh grâce à Ginkgo, mon deuxième roman géorgien! Avec préface de la traductrice et notes détaillées si on veut aller plus loin. J'avoue que souvent le texte lui-même m'a entraînée et que j'ai ignoré les détails géographiques et historiques.

Alors, Kvatchi? Né à la fin du 19ème siècle, il va rapidement montrer de grands talents de débrouillardise, et avec un petit groupe d'amis géorgiens (et un turc) amasser des fortunes rapidement dilapidées, usant de méthodes à la limite de la légalité. Charmeur, trompeur, menteur, affairiste, il fait preuve d'une grande imagination pour se tirer de mauvais pas et monter des projets louches et profitables. Auprès des femmes, son attitude lui vaudrait de gros ennuis de nos jours.

Alors, peu sympathique? Sans doute. Mais sur ses basques c'est l'occasion de connaître l'Europe au tournant du 20ème siècle (y compris un bon passage se déroulant dans le Paris de la belle époque), et surtout la Russie. Celle du dernier tsar, d'abord. Kvatchi va devenir un proche de Raspoutine (si!), rencontrer le couple régnant. Participer à une bataille, à la Révolution (la russe). Connaître la prison, s'en sortir par la ruse. Fin de parcours assez amère.

Roman picaresque fort entraînant, à l'écriture tonique et souvent flamboyante, le lecteur a à peine le temps de respirer (Kvatchi et ses amis non plus). Une découverte, assurément.

lundi 7 novembre 2022

Le festin


 Le festin

The Feast, 1950

Margaret Kennedy

Quai Voltaire, 2022

Traduit par Denise Van Moppès

Avant-propos de Cathy Rentzenbrink


Un roman anglais des années 50, ça ne se refuse pas. Imaginons un hôtel dans les Cornouailles, au bord de la mer, au pied d'une falaise. Dans cet hôtel, la famille Siddal, qui le gère tant bien que mal, et les hôtes à la semaine. Une semaine va s'écouler, durant laquelle on fera connaissance de tout le monde, on s'attachera à certains, on en détestera d'autres, on aura un aperçu de futurs potentiels, et on se demandera qui va survivre et comment. Car dès le début on le sait : la falaise va s'écrouler, causant la mort de plusieurs personnages. J'avoue avoir eu mes préférences quant au choix des disparus par l'auteur... Cela se déroule en 1947, dans une Angleterre avec tickets de rationnement (des tickets pour les bonbons, vraiment?)

En tout cas j'ai beaucoup aimé cette fort plaisante lecture; je n'en dirai pas plus, contrairement à l'avant-propos, à lire APRES, où l'on est incité à associer personnages et péchés capitaux. Original et bien mené.

kathel, babelio, alex, électra, austist reading pour des passages en VO, 

jeudi 3 novembre 2022

Nos tendres cruautés


 Nos tendres cruautés

French Braid

Anne Tyler

Phébus, 2022

Traduit par Cyrielle Ayakatsikas


Cinquante années de famille Garett, voilà le programme! Bien évidemment on se dit que ce n'est pas original ... mais c'est Anne Tyler qui raconte. 

Après un début en 2010 on reprend une narration plus chronologique à partir de 1959, avec les premières (et seules?) vacances de la famille, les parents Robin et Mercy, les enfants Alice, Lily et David. De sauts en sauts, les décennies se suivent, les naissances, les décès aussi, chaque chapitre étant vu par l'œil d'un personnage. Anne Tyler ne détaille pas inutilement, le lecteur noue les fils sans encombres. Et puis, quel humour sous-jacent, quelle maîtrise! De rares moments d'émotion, d 'autant plus précieux, je note la disparition brutale d'un des personnages les plus fantasques, des noces d'or, un autre découvrant tard la délicatesse des autres membres de la famille, un couple recevant son petit-fils. Rien de brutal, juste la vie.

J'ai dévoré ce beau roman. Curieusement, je ne l'ai pas vu sur les blogs, alors qu' il a tout pour plaire   (amateurs de suspenses déments et d'horreurs en cascade, ce n'est pas franchement pour vous, mais on peut essayer, non?)

Un dialogue

"Evidemment, il a acheté un de tes tableaux, dit Mercy sur un ton qui suggérait qu'il ne l'avait évidemment pas fait.

- C'eût été trop beau, répliqua Magda. Et bien sûr, il a fallu qu'il critique les boissons servies au cocktail.

-Mais non!

-'Ma chère demoiselle, il a dit à la serveuse, par pitié ne me dites pas que vous ne proposez pas de vin rouge.'

-Oh j'adore quand les gens sont fidèles à eux-mêmes, dit Mercy.

-Moi aussi, surtout quand leur nature est mauvaise. Et tu sais ce que j'aime par dessus tout?

- Non, dis-moi.

- J'aime que, pour une fois, ce ne soit pas moi qui me sois mal comportée."


Avis babelio, bibliosurf

lundi 31 octobre 2022

Dingbats

Encore un chouette arrivage Ginkgo (merci!)

Dingbats

Rébus typographiques

Alain Zalmanski

L'ange du bizarre, Ginkgo, 2022


Mais qu'est-ce qu'un dingbat? "Un jeu de type rébus composé de lettres, chiffres, symboles et signes typographiques, par lesquels il faut découvrir un mot ou une expression connue grâce aux mots eux-mêmes et/ou de petits détails graphiques (le style, la position ou la forme des caractères, voire la couleur comme en couverture de ce livre)."

 Je vous donne la solution "Un tableau riche en couleurs" et "Envers et contre tout."

L'auteur mérite aussi d'être connu, voici son site www.fatrazie.com 

Près d'une centaine sont présentés dans cet ouvrage, idéal pour s'amuser soi-même d'abord, et entre amis aussi. Il est même suggéré d'en inventer. De quoi passer de jolis moments bien ludiques hors écrans.

L'un de mes préférés reproductibles ici :

CHocolat 

(solution plus tard)(tentez votre chance). D'ailleurs je ne l'avais pas trouvé, alors qu'avec un peu d'habitude on en résout pas mal.

Agneau²

Alors?


Dans la même collection


Couverture 
Librest.com

50 nuances de cigale (et de fourmi)

Jean-Marie Audignon

Illustrations de Gérard Clam

L'ange du bizarre, Ginkgo, 2022




L'on connaît peut-être Exercices de style de Raymond Queneau, auquel(s) ce livre rend bien hommage.  

Des variations souvent amusantes, j'aime bien celles en toute subjectivité, bien sûr Modern Lexicon ("L'affaire est clivante, dit la Fourmi, mes coworkers et moi travaillons dur, notre team-building est excellent), les clins d'œil à Queneau, une satire de l'enseignement des lettres (enfin, j'imagine), et même la version d'Esope en VO.

Bref, sous ces couvertures jaune flashy se cachent de jolies découvertes.

jeudi 27 octobre 2022

Quand tu écouteras cette chanson


 Quand tu écouteras cette chanson

Lola Lafon

Stock, 2022

Collection Ma nuit au musée


Allez j'avoue, jamais je n'avais lu Lola Lafon, et il a fallu ce titre de la collection Ma nuit au musée pour que je me lance. Et puis, ce n'est pas n'importe quel musée, mais le Musée Anne Frank.

Pourquoi ce choix? Elle tergiverse, donne quelques raisons plausibles, mais je pense qu'à la toute fin du livre se dévoile la raison principale, tragique.

Avant de passer un nuit dans ce musée, elle rencontre (par vidéo ou réellement) des responsables ou des témoins. Bien sûr elle a lu le 'Journal'. Cette Annexe touchant au musée est impressionnante, va-t-elle finir par pénétrer ans la chambre d'Anne Frank?

Vous allez dire, 'Anne Frank on connaît par cœur'. Mais Lola Lafon sait distiller les informations, rappeler certains faits insupportables. Ainsi que l'histoire de ce Journal, ses adaptations, les critiques.

"Le 9 octobre 1942, Anne Frank écrit : Nos nombreux amis et connaissances juifs sont emmenés par groupes entiers.(...) On les transporte à Westerbork dans des wagons à bestiaux (...) Nous supposons que la plupart se font massacrer. La radio anglaise parle d'asphyxie par le gaz." Oui, on savait, n'en déplaise aux négationnistes.

J'ai aussi appris la raison pour laquelle elle a retravaillé son texte, suivant les instructions d'un ministre exilé à Londres.

Et puis Lola Lafon évoque sa vie personnelle, une enfance en Roumanie, et puis, sa propre mère, juive,  cachée en France durant la seconde guerre mondiale, sa grand mère, et ceux qui n'ont pas survécu.

Un livre impressionnant de maîtrise, de vérité, où l'émotion affleure.

Saviez-vous qu'il existe une vidéo où apparait Anne Frank, elle date de 1941, elle se penche pour voir des mariés dans sa rue.


Avis babelio, bibliosurf, cathulu

lundi 24 octobre 2022

Un enfant sans histoire


 Un enfant sans histoire

Minh Tran Huy

Actes sud, 2022


Comment parler de ce récit exceptionnel, superbement écrit, passionnant, informatif, qui risque de vous broyer le cœur ?

"Ajouter un simple témoignage de parent de plus à la pile n'était guère stimulant, parler à la place de Paul était difficilement envisageable, le journal intime s'apparentait à une facilité, une lettre ou adresse au fils qui ne parlerait jamais revenait à sombrer dans un pathos sirupeux, le détour par le conte m'apparaissait comme une manière de fuir les faits au lieu de les affronter, l'enquête pure et dure serait trop journalistique, trop peu littéraire à mon goût, un essai dressant le parallèle entre l'exil de Paul, celui de mes parents et le mien risquait de déboucher sur un texte cérébral teinté de psychanalyse qui n'intéresserait personne. Aucune de ces formes ne convenait alors que j'aurais dans le même temps voulu que mon livre tienne un peu de chacune, qu'il informe et alerte, émeuve et serre le cœur, crée des connexions inattendues et ouvre des perspectives, invente quelque chose et apporte un peu de beauté, sans mentir ni rien déformer de ce qui était."

Né en 2013, Paul est le fils de l'auteure, rapidement un diagnostic est posé : autisme. A Paris heureusement les parents  trouvent des pistes pour venir en aide à leur enfant, lui donner des chances de parler, se sociabiliser, voire intégrer un établissement scolaire. Ce qui n'empêchera pas le dur parcours du combattant et l'épuisement de la vie quotidienne. Minh Tran Huy raconte cela sans fards, les progrès, les régressions, les espoirs, les autres exemples d'autistes 'célèbres'.

Son choix est d'alterner un chapitre sur Paul avec un autre sur Temple Grandin (née en 1947), qui a raconté sa vie, son évolution dans  des récits tels Ma vie d'autiste. Elle est célèbre pour avoir apporté un éclairage sur ce que ressentent les autistes dans notre monde et avoir amélioré les conditions de vie des animaux d'élevage. wiki vous en dira plus, mais Minh Tran Huy raconte cela très bien, avec sensibilité.

Voilà un billet assez froid et factuel, dommage, pour un livre formidable que vous devez découvrir vous-même! Ecrit "pour Paul, qui ne lira pas ce livre". Vous en ressortirez en en sachant plus sur les TSA. Hélas, une bonne moitié de ces enfants différents, quoi qu'on fasse, n'auront pas le destin de ceux qui sont sous les projecteurs (mais qui contribuent à faire connaître l'autisme et avancer la prise en charge)

Une autre lecture, Iris Grace, différente mais tout aussi passionnante.

Lecture faite dans le cadre des lectures thématiques « Autour du handicap »  organisées par  etsionbouquinait et Ingannmic.

Avis babelio

vendredi 21 octobre 2022

Balade dans le sud

 Ayant moins envie de voyages lointains, je découvre des coins de France (et on est trois dans l'automobile). Cette fois pas de chats errants et 'mauvaises' herbes, mais une balade impromptue (à pied) à Lodève (Hérault) pour démarrer.

Mon parcours, à la sortie du musée des Beaux Arts que je n'ai finalement pas visité, commence par l'Hôtel du Nord, où est né Georges Auric. 

Autre natif de Lodève, Benjamin Cusson, voir une de ses œuvres.


Tout près de là, l'hôtel de ville. Je découvre les calades, que je nommerais plutôt 'tord chevilles'.
Entrons



Dux cloches de la cathédrale toute proche, en travaux, sont déposées dans le jardin.
Le toit en tuiles vernissées

Voyons voir cette cathédrale. Le décalage est volontaire, je voulais éviter les barrières de chantier et les véhicules garés.
L'intérieur
Un détail de la chaire

Tiens, encore un natif du coin!

Au fil de ma balade, je découvre des plaques de rue, et celles dédiées à des femmes!

Angèle Garcia? La voici donc réunie avec son mari. Voir ici
De belles recherches à faire là aussi.
Mais m'attend le monument aux morts, réalisé en 1930 par le sculpteur Paul Dardé, mort à Lodève. Rien de guerrier ou revanchard, un groupe de quatre femmes (représentant les 4 saisons, m'a-t-on dit), et deux enfants)


Mon instinct très sûr ne m'a pas fait rater (et hop deux livres):

Du trompe l'oeil

et un bout de remparts
Il reste beaucoup à découvrir mais je n'étais que de passage. Découvrir un centre ville ancien à pied (si on peut), c'est recommandé.

Pour en terminer avec la découverte, du gallo-roman à Ambrussun 
Il ne reste qu'une arche, mais Courbet avait pu en peindre deux.

Les passionnés doivent prévoir du temps pour tout explorer, site et musée très bien fait, je laisse la vidéo. Le tout gratuit!