mercredi 28 juillet 2021

Y Le dernier homme

 Il y a fort longtemps j'avais lu les cinq premiers tomes de Saga, et depuis rien à faire pour emprunter la suite. Pas de souci, une inscription dans une autre médiathèque, et voilà. J'ai donc relu les cinq, et englouti la série jusqu'au tome 9, qui m'a laissée sur le flan (à scruter internet, il semble que le 10 existe, non traduit). J'avoue cependant que le binge reading ça fatigue ...

Mais! Voilà-t-y pas que je découvre une autre série due au même Brian K. Vaughan que Saga, et, tenez-vous bien (info extrêmement importante pour les amateurs de séries) : la série est terminée en 5 tomes!!!! OK, dans les 300 pages chaque volume, mais au moins on peut se lancer l'esprit tranquille. 

Et tout avaler rapidement, oups.

Cependant mon intérêt n'a pas faibli, c'est un signe, et, surtout (info  extrêmement précieuse pour les amateurs de séries): la fin ne m'a pas déçue.

Bon, je vous mets la couv' du deuxième et les infos habituelles.


 Le dernier homme

Brian K. Vaughan, Pia Guerra

José Marzan, Jr., Goran Sudzuka

Le dernier homme

Urban Comics, Vertigo, 2002-2008 (en gros)


 

L'idée de départ : Pas de chance pour les porteurs d'un chromosome Y! Tous meurent d'un coup d'un seul, on imagine bien les crashs d'avion, les accidents de voitures, les disparition de chefs d'états... Hé oui,  et la série, sans être lourde, mettra bien en valeur les inégalités existant jusque là. Le problème, c'est la disparition à plus ou moins long terme des animaux, en commençant par ceux vivant le moins longtemps, et bien sûr l'être humain. 

Mais, et les banques de sperme, alors?  Il faut savoir que les idées tordues et la violence ne sont pas l'apanage du chromosome Y, et certains établissements sont détruits par des groupes de femmes. Le clonage? Pas au point.

Alors?

OK, j'ai écrit tous, mais en fait on a un survivant, Yorick (alas, poor) et son singe capucin (mâle), Esperluette. Ne pas se réjouir, pour des raisons de génétique il ne repeuplera pas la planète, d'autant plus que franchement, il n'est pas malin malin. Son idée fixe est de retrouver sa copine Beth, dernièrement vue en Australie. Il ne va donc pas sauter sur tout ce qui bouge!

Âmes sensibles, ne vous désolez-pas, il y aura deux bébés quand même dans la série, mais je ne dévoilerai pas les noms des parents.

On voyage beaucoup (oui, retrouver Beth) mais surtout on doit échapper à celles qui en veulent à Yorick (et/ou Esperluette). Des Israéliennes, des Australiennes, des Américaines... Beaucoup de bagarres, de combats, de blessées, de mortes. Ce doit être la règle du genre. Mais des moments plus calmes, des rebondissements, des idées, des dialogues, bref, du pur divertissement, qui se termine à ...Paris! (yes)

Plein d'avis là dessus sur babelio, comme d'hab'

La trilogie de l'été chez Phildes.

 

mercredi 21 juillet 2021

Les pionniers


 Les pionniers

The earthbreakers, 1952

Ernest Haycox

Actes sud, 2021

Traduit par Fabienne Duvigneau 

 

Traces des roues de chariots sur l'Oregon Trail


Dans la série de romans 'L'Ouest, le vrai',  voici un auteur classique qui a su me conquérir! On attend les clichés habituels de fiers cowboys affrontant la nature (sauvage) et les autochtones (non moins sauvages). Du viril, quoi. On a bien le bétail et les chariots, les familles ayant tout quitté pour s'installer dans l'Oregon. Trois mille kilomètres en cinq mois, quatre cents personnes, que l'on découvre sous une pluie incessante, descendant une rivière sur de grands radeaux (mais replaçant les chariots sur la terre ferme pour passer les chutes). Une épopée où on ne plaisante pas, sans espoir de retour. 

Mais la majeure partie du roman conte l’installation des pionniers survivants dans un coin où tout est à construire, maisons en rondins,  route à penser, espérant une récolte le moment venu, en se serrant la ceinture pour faire durer les provisions, et chassant en attendant. Pour survivre le mieux possible, il faut l'entraide.

On y est, là, à fond! Avec quels personnages! Les meneurs respectueux, les hésitants, les têtes brulées,  et surtout des femmes qui ne se laissent pas dominer forcément. (le genre de femme qui sait tuer et plumer un poulet, cultiver un jardin, fabriquer son pain et son savon, et éventuellement tricoter)(Edna et Katherine). Une vie de labeur, non sans drames et fêtes. 

La nature est superbement évoquée, les travaux concrètement aussi, ainsi que les affrontements, avec des scènes plus intimistes. Parfois le coeur se serre, parfois on sourit, toujours on est intéressé, certains événements sont attendus, d'autres surprenants.

A découvrir!

Avis babelio




 

 




lundi 12 juillet 2021

Happy End


 Happy end

Julie Wolkenstein

P.O.L. , 2004

"Au moins son avis de décès ressemblera-t-il à ceux qu'elle lit dans Le Figaro (elle commence toujours par là) et les lignes successives situent précisément les membres qui font part dans une génération de prénoms cruellement datables.

Lise, Julien et Catherine, ses enfants,

Antoine, Camille, Léa, Simon, Prune, Justinien , Isadora, Elvire, ses petits-enfants,

Ysé, Shiva, ses arrière-petites-filles,

ont la tristesse d'annoncer, etc.

Aux dernières nouvelles, Camille, qui attend son premier bébé, envisagerait Contest. Marie-Hélène n'en pesne rien. Elle n'est pas sûre que Contest tout seul lui évoque sa baie, sa maison. Et elle doute que Camille aille jusqu'à appeler son fils Saint-Contest."

Maintenant que j'ai lu la plupart des romans de Julie Wolkenstein, je sais qu'il y aura de grandes villas bourgeoises et familiales au bord de la côte normande (mais pas que), de grandes vacances d'été, quand les hommes arrivent de Paris le week end, toute une époque déjà ancienne dans ce roman. A Saint-Contest, donc, commune qui existe réellement, j'ai vérifié. Quelques familles ont hérité de ces villas, sur lesquelles pèse une menace, car la mer se rapproche, le sable gagne les jardins, il faudra détruire.  Seule Éliane tient bon et refuse de quitter sa villa. Ses souvenirs, plus ou moins reconstruits, évoquent la vie des habitants, elle se confie à Brigitte, qui, elle, lui demande comment elle est devenue handicapée. 

Des familles sur plusieurs générations, on a déjà lu cela, mais ici la construction est intéressante, en tout cas j'ai été interloquée de bien accrocher dès l'abord à Mélanie, Ben, etc., pour apprendre leur décès rapide. Avec Éliane, une seconde partie plus longue démêlera les fils.

Bref, j'ai aimé cette histoire narrée comme l'entend l'auteur, dans un style vivant, imagé, non dénué d'humour, et percutant parfois.

avis babelio,

jeudi 8 juillet 2021

Ici pour aller ailleurs


 Ici pour aller ailleurs

Un recueil de Geoff Dyer

Editions du sous-sol, 2020

Traduit par Pierre Demarty


Voilà, je pense que c'est Le bouquineur qui a attiré mon attention sur ce livre : les mots importants étaient là, voyage, humour anglais, et,  cerise sur le gâteau, disponible à la bibli!

L'humour est bien là et j'ai tout de suite adhéré, mais il ne faut pas s'attendre à des voyages narrés classiquement. Visiter la cité interdite est l'occasion de faire connaissance de Li, puis direction la Polynésie sur les traces de Gauguin. "Il y avait également quelque chose à vous fendre l'âme dans le spectacle de ces chauffeurs de bus prêts à 'transférer' les touristes dans leurs hôtels au luxe barbare : bâtis comme des piliers de rugby, biologiquement programmer pour écraser le Quinze de la Rose, ils en étaient réduits à jouer les bagagistes confits en politesse." Puis le lecteur découvre des coins paumés des Etats Unis dédiés au Land art, le Lightning Field, Spiral Jetty, apparaissant ou non selon le niveau de l'eau (Utah).

 

Le voilà parti avec son épouse à la recherche d'aurores boréales, donc l'hiver plein nord! Froid, obscurité. Verront-ils la fameuse aurore boréale espérée?

En tout cas, ils prennent en stop un type dans un coin perdu, et s'ensuit une séquence de peur...

Ils habitent Los Angeles, et là aussi ils découvrent la demeure d'Adorno et les Watts Towers.

Non, ce n'est pas un livre de voyage de plus, les réflexions et la personnalité de l'auteur sortent de l'ordinaire.

Avis babelio,

lundi 5 juillet 2021

Un anthropologue en déroute (et son retour)

 


Un anthropologue en déroute

The innocent anthropologist

Nigel Barley

Voyageurs Payot, 1992

Traduit par Marc Duchamp

 

On le sait, quand les anglais  se lancent dans les voyages et l'autodérision, ça décape. Nigel Barley, sûrement un très sérieux anthropologue quand il s'agit de rédiger du document professionnel, se lâche en racontant ses mois sur le terrain, dans un village au nord du Cameroun. Pourquoi les Dowayos? Et pourquoi pas! 

D'abord apprendre la langue, avec l'aide de Matthieu qui lui a fréquenté l'école. Trouver à se loger, amadouer le chef local, Zuuldibo, le faiseur de pluies, etc. Accepter de subir les moqueries (gentilles) des habitants, prendre des notes, des photographies. Parfois se retrouver avec d'autres européens  ou américains. Affronter les attentes (avec un bouquin) et les complications des administrations diverses.

Puis finalement partir à regret, ne vouloir que revenir, et enfin prendre comme prétexte la grande affaire dans ce coin : la circoncision! Qu'il ne doit pas rater! 

 Avis babelio,

Ceci sera raconté dans 


Le retour de l'anthropologue, même éditeur, 1994 traducteur Alain Bories.

On pourrait craindre des répétitions, de la lassitude : que nenni!!! Le deuxième opus est quasiment meilleur, c'est dire! Bien sûr, j'avoue avoir un plus dans cette lecture, j'ai traîné mes sandales en Afrique de l'ouest et je me suis retrouvée dans pas mal de situations... Y compris le retour en France, affolée par l'offre dans les rayons des magasins, et incapable de choisir.

 Avis babelio,

 

 

 

Poursuivons avec Nigel Barley, toujours aussi amusant, cette fois pour un roman où il n’apparaît pas, puisqu'il se déroule au 19ème siècle. Comme il avise son lecteur, rien ou presque n'est inventé, et il s'inspire visiblement d'éléments réels, mais à sa sauce. 

 


Le dernier voyage du révérend

The coast

Nigel Barley

Payot, 2001

traduit par Bernard Blanc

 


Le révérend Emmanuel Truscot arrive donc au Nigeria actuel, dans le delta du Niger, humide, sablonneux, favorable au paludisme et à la fièvre jaune. Il est accompagné de son épouse, habillée comme lui à la victorienne, j'en ai chaud d'avance. La population se complique moins la vie... 

Côté africain, il doit se plier aux lubies du roi Jack et sa famille, ainsi qu'aux embrouilles des autres européens. Une époque où théoriquement la traite est interdite, mais l'esclavage demeure. Traditions cruelles, religions locales (existant encore de nos jours), le pauvre révérend naïf et crédule doit se débrouiller, mais il poursuit admirablement son chemin, enseignant dans son école, se faisant rouler dans la farine sans s'en rendre compte, mais ne lâchant rien de ses convictions religieuses.

L'ambiance est extrêmement bien rendue, et c'est à la fois tragique et drôle.

Avis babelio

Trois livres lus il y a quelque temps, mais qui me permettent de participer à La trilogie de l'été chez Phildes.

 


jeudi 1 juillet 2021

L'attaque du Calcutta-Darjeeling


 L'attaque du Calcutta-Darjeeling

A rising man

Abir Mukherjee

Liana Levi, 2019 

Traduit par Fanchita Gonzalez Batlle


En 1919, le capitaine Wyndham, plein d'expérience acquise en Europe, débarque à Calcutta. Assez vite, il doit résoudre deux affaires, liées semble-t-il, l'assassinat d'un fonctionnaire britannique et l'attaque d'un train. Il enquête avec un collègue anglais et surtout un officier indien, le sergent Banerjee. 

Atmosphère poisseuse, racisme ambiant, le lecteur va être plongé dans toutes les facettes de la ville et découvrir une ambiance réaliste. Avec un humour qui fait passer bien des faits choquants.

J'ai donc beaucoup aimé, l'intrigue policière à rebondissements est classique mais c'est l'ambiance de l'époque et du lieu qui m'a beaucoup plu., car je sens que c'est fort bien rendu. Différent quartiers, couches sociales, des terroristes, des services secrets... Le titre français attire l'oeil, mais cette fameuse attaque n'est pas du tout l'essentiel de l'affaire. Je pense continuer avec les princes de Sambalpur (A necessary evil en VO, il semble que les versions françaises préfèrent l'exotisme dans leurs titres)

" Un panneau en bois annonce en lettres blanches:

Entrée interdite aux chiens et aux indiens

Banerjee remarque ma désapprobation.

'Ne vous inquiétez pas, Monsieur, dit-il. Nous savons où est notre place. En outre, les britanniques ont réalisé en un siècle et demi des choses que notre civilisation n'a pas atteintes en plus de quatre mille ans.'

(...) Je demande des exemples.

Banerjee a un mince sourire. 'Eh bien, nous n'avons jamais réussi à apprendre à lire aux chiens.'

Avis babelioactu du noir, le bouquineur, dasola , anne,


Les princes de Sambalpur

Abir Mukherjee

Liana levi, 2020

Traduit par Fanchita Gonzalez Batlle


L'auteur est britannique mais d'origine indienne, et l'on sent qu'il prend plaisir à égratigner la colonisation anglaise en Inde. Là encore, c'est une plongée réaliste dans un royaume à mines de diamants, maharadjahs, maharanées, concubines, prêtres, et coups tordus sans omettre des assassinats. Et une chasse au tigre à dos d'éléphant... Une enquête pour les deux héros du premier volume, Wyndham toujours amoureux d'une anglo-indiennes aussi intelligente que belle, et bien trop indépendante pour son goût. De l'exotisme, de l'humour, ça marche! A la fin on aura la vérité, mais aura-t-on la justice?

Avis babelio, encore du noir, dasola,