vendredi 29 juin 2018
Little America
Henry Bromell
Gallmeister, 2017
Collection Americana
traduit par Janique Jouin-de-Laurens
Parution totem en mai 2018, je dis ça je dis rien!
Inutile de chercher le Korach sur une carte, ce petit pays (fictif mais parfaitement exemplaire ), censé se situer aux frontières de la Syrie, de la Jordanie et de l'Irak et exister en 1958, a disparu, même dans le temps de ce roman.
En 1958 donc, à l'ambassade américaine d'Hamra, arrivent Mack Hopper, son épouse Jean et leur fils Terry, le narrateur. Ambassade comprenant le personnel habituel, sachant que bien sûr s'y glissent des agents de renseignements. Dont Mack, travaillant depuis des années pour la CIA. Sa mission : amorcer une amitié avec le jeune roi du Korach.
C'est l'époque de la guerre froide, russes et américains n'aiment pas qu'on piétine leur plates bandes, de plus Nasser est au pouvoir en Egypte, Israël est dans le coin, les Frères Musulmans n'aiment pas certaines évolutions du pays. Bref, une jolie poudrière. Sans pétrole, avec bédouins sous la tente dans le lointain, mais une poudrière quand même.
Dès le départ, on sait que ça s'est mal terminé pour le pays (démembré par ses voisins) et le roi (assassiné, comme son père d'ailleurs). Mais qui l'a tué?
Le roman dévoile les dessous pas jolis jolis de la politique américaine rayon barbouzes, on y croit hélas vraiment. L'enquête est menée par Terry, réussira-t-il à braver le mur du silence? Ses souvenirs de cette période, où gamin il vivait à Little America, l'enclave destinée aux américains, alternent avec ses recherches. Connaîtra-t-il finalement le rôle de son père dans l'histoire?
Je suis étonnée de n'avoir pas vu ce roman sur les blogs (mais au moins la -bonne- surprise est totale!), car il se dévore et n'est pas qu'un simple roman d'espionnage comme on pourrait le penser. Le Korach -ou un pays de la région- est parfaitement reconstitué dans sa vie, son ambiance, ses enjeux de pouvoir.
Les avis chez babelio, bibliosurf,
mercredi 27 juin 2018
Fondation
J'ai trouvé ces chronologies sur wikipedia. L'article est d'ailleurs complet et bien fait.
Alors on se dit, si on est psychorigide, "mais je dois commencer par 'Prélude' et 'L'aube', alors?" Oui, l'ordre chronologique de la série.
Que nenni!
Vers Fondation Le déclin de Trantor
Prélude à Fondation L'aube de Fondation
Isaac Asimov
Pmnibue, 2007
Traduit par Jean Bonnefoy
Je viens de lire Prélude et L'aube, et ne peux donner qu'un conseil, celui de les lire APRES les autres. Bref, lire dans l'ordre de parution. Deux raisons : d'abord, ces deux prequels divulgâchent pas mal les événements à venir, et ensuite l'idée d'Asimov était aussi de relier son cycle de Fondation et celui des Robots, et franchement c'est du bonheur de réaliser comment il bidouille tout cela.
Alors de quoi ça parle? Pour ceux qui ont lu SF là-haut, et n'ont pas encore fui, je garantis qu'il s'agit de bouquins classiques, sans violence, sans extra-terrestres, sans grosses bagarres intergalactiques. L'auteur a le chic pour relancer l'intérêt du lecteur. Ne pas s’attendre non plus à un style étincelant, c'est efficace, on en va pas trop demander. Mais on ne lâche pas.
Dans Fondation on est directement dans la psycho histoire, cette théorie permettant de prévoir, non l'avenir individuel, mais en gros celle de la galaxie (pourquoi voir petit, hein?). Prélude et L'aube présentent donc les recherches de Hari Seldon, l'inventeur de cette psycho histoire, sa fuite devant les sbires de l'empereur de L'Empire (oui il y a de l'action quand même), puis une fois fonctionnarisé, la direction prise par cette psycho histoire. Non, on ne saura pas exactement en quoi ça consiste, mais j'ai prévenu, on en apprend trop sur la suite, qui est à lire avant, j'ai dit.
Un avis plus copieux
Pour les amateurs de SF, je suis sûre qu'à 99% ils ont déjà lu Fondation. Sinon : "vous attendez quoi?"
Ensuite j'ai relu Fondation dans ma vieille édition Denoël ...
Il s'agit en fait de parties assez courtes, quelques dizaines de pages, où sur Terminus s'est établie la Fondation. L'on voit comment au fil du temps apparaissent des crises, prévues par Seldon, mais dénouées par des personnages précis. C'est intéressant de connaître l'évolution de Terminus, comment sans violence mais avec habileté elle domine ses voisins, par une sorte de religion, puis par le commerce. Beaucoup de dialogues, peu d'action en fait, et des retournements de situation. Par rapport aux deux autres (Prélude/Aube) je constate le manque de personnages féminins, mais je crois me souvenir que ça va s'arranger par la suite. Que je relirai -ou pas.
lundi 25 juin 2018
A vol d'oiseau / Tout autre nom
A vol d'oiseau
As the crow flies
Craig Johnson
Points, 2018
Traduit par Sophie Aslanides
Bonne nouvelle, cet opus se déroule dans la réserve indienne, où Walt Longmire et son ami Henry Standing Bear préparent le proche mariage de Cady, fille de Walt. Ils assistent en direct à la chute d'une femme tenant son bébé dans les bras, qui sera le seul survivant. Lolo Long est la chef de la police indienne, le FBI s'en mêle, mais l'essentiel de l'enquête est menée sur les chapeaux de roues (grâce à deux véhicules valant le détour) par Walt et Henry, et c'est du bonheur!
(Cerise sur le gâteau, Vic est quasi absente de ce volume, ça met les oreilles en vacances)
"Elle avait l'air d'un cerf qui venait de découvrir deux couguars à côté du point d'eau."
Tout autre nom
Any other name
Craig Johnson
Gallmeister, 2018, coll Americana
Traduit par Sophie Aslanides
Encore une fois Walt n'opère pas dans son secteur, car il veut rendre service à son pote Lucian, dont un ami s'est suicidé. Enquête bâclée? Tout cela mènera à une enquête sur la disparition de jeunes femmes. Avec au bout du fil à Philadelphie Cady sur le point d'accoucher.
Les amateurs de la série le savent, peu importe l'histoire, ça va fonctionner et le bouquin ne se lâche pas. Avec des moments fous, sur un train vers la fin, et au milieu des bisons perdus dans la neige, le brouillard et le froid...
Voilà, je suis donc fin prête pour découvrir le suivant de la série!
vendredi 22 juin 2018
La fissure
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Jean-Paul Didierlaurent
Au diable vauvert, 2018
Les précédents romans de l'auteur ayant connu un vif succès, je m'étonne qu'aucun blog (à ma connaissance)(oups 5 avis chez Babelio) n'en ait parlé. Pourtant il s'agit d'un roman de bonne facture, bien écrit, non sans originalité, et disons agréable à lire, ce qui n'est pas un défaut.
Xavier Barthoux, quinquagénaire, père d'un fils déjà éloigné, marié à Angèle qui lui a imposé un chihuahua, mène une vie tranquille et terne, parcourant la France en semaine pour tenter de vendre divers objets dont des nains de jardin, et se reposant le week end dans une maison retapée par ses soins dans un village des Cévennes, qui se révélera géographiquement étonnant.
Jusqu'au jour où il remarque une fissure dans le mur de ladite résidence secondaire. Il ne supporte pas cette fissure, tâchant de la réparer, et puis d'autres fissures se font jour dans sa vie, un nain de jardin commence à lui faire la conversation, bref c'est le départ de quelques pétages de plomb, et de toute une aventure, et je n'ai pas l'intention d'en dire plus, na.
Pour en savoir plus, voir chez Daniel.
mercredi 20 juin 2018
L'héritage des espions
L'héritage des espions
A legacy of spies
John Le Carré
Seuil, 2018
Traduit par Isabelle Perrin
J'ai supprimé TOUT le contenu du billet (voir raison plus bas) espérant qu'un courageux anonyme ne va pas continuer à caviarder mon blog (hé, gars, tu peux me contacter AVANT !)
Le 13 octobre 2020 je reçois ce mail
"Conformément aux termes de la loi américaine DMCA (Digital Millennium
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Cordialement,
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Ma réponse
Trouvé : CEDRO es la asociación de autores y editores de libros, revistas, periódicos y partituras. En su nombre gestionamos de forma colectiva los derechos de propiedad intelectual derivados de la fotocopia y la copia digital de sus obras.
lundi 18 juin 2018
La chambre de Jacob
Virginia Woolf
Archipoche, 2018
Traduit par Jean Talva
Petit à petit j'avance bien dans ma découverte de l'auteur, presque à la fin des romans en tout cas
Orlando L'art du roman Une chambre à soi Promenade au phare Mrs Dalloway La traversée des apparences Entre les actes The common reader(2) The waves/Les vagues Nouvelles (autour de Mrs Dalloway)
La chambre de Jacob est parue en 1922 et considérée comme le roman dans lequel Woolf a trouvé sa voix, le flux de conscience et tout ça. C'est plutôt expérimental, à découvrir, mais j'avoue qu'il vaut peut-être mieux commencer par un roman ultérieur.
On suit Jacob de son enfance à sa fin, ses études, ses amitiés, ses amours, ses occupations, ses voyages en Italie et Grèce en particulier. Toujours ou presque vu par son entourage, aux impressions diverses sur le jeune homme. Cela peut être assez froid, déroutant en tout cas. A accepter, quand cela donne ce merveilleux passage à la fin, où Jacob flânant à Londres est aperçu par plusieurs personnes à la suite, sans qu'aucune n'ose l'aborder.
Woolf excelle aussi à évoquer divers milieux, riches ou pauvres, ruraux ou urbains, par petites touches, milieux fréquentés par Jacob.
Enfin, l'écriture superbe est déjà là, précise, colorée.
"Des larmes montèrent à ses yeux. Toute la baie devint tremblante, le phare se mit à osciller, et elle crut voir le petit mât du grand yacht de Mr Connor ployer comme un cierge de cire exposé au grand soleil. Elle cligna vivement des yeux. Il arrive parfois des accidents terribles! Elle battit encre des paupières. Le mât se redressa, la houle redevint régulière, le phare rigide."
"Les lumières de Scarborough étincelaient, comme le collier de diamants d’une femme qui ne cesserait de tourner la tête."
Existent aussi des passages que je trouve pleins d'esprit
"D'ordinaire, une femme élégante voyage avec plus d'une robe, et si le blanc convient aux heures matinales, peut-être qu'un costume de teinte sable semé de pois violets, un chapeau noir et un volume de Balzac, conviennent pour la soirée."
Juste pour voir, j'ai lu deux courtes nouvelles de Woolf, dont Bleu et vert, et franchement, en VO, c'est différent, Woolf cisèle.
"the frog flops over", "beneath the blue bells", par exemple. Intraduisible.
Merci à l'éditeur, qui offre à petit prix des classiques anglais incontournables, ah si j'avais connu cela plus tôt!
C'est le mois anglais, chez Lou et Cryssilda
vendredi 15 juin 2018
Les coulisses du critique
Mais là c'est Cunéipage -celle qui sans le savoir bien sûr m'a poussée à bloguer - qui a lancé celui-ci.
« Tu adores mes billets, tu voudrais te lancer toi aussi mais tu es trop modeste pour me demander comment est l’arrière cuisine. Le chien n’a rien à cacher, tu sauras tout sur les coulisses de ma vie de blogueur, du choix de mes lectures à la publication de mon article. »
écrit-elle.
(rendons à César... au départ c'était là )
Bon on y go? (je vous fais grâce d'une photo de ma vraie arrière cuisine)
Avis, critique, recension et/ou ressenti ?
Je ne vais pas prétendre être une professionnelle (ceux qui écrivent dans les vrais journaux et parlent de livres dans le poste, en racontant parfois trop, grrr), je dis de quoi ça parle, le genre ou alors le début, et le ressenti, si j'ai grimpé aux murs, si je me suis ennuyée, si j'ai crié wahou ou bof. Rien de bien scientifique. L'idée générale étant de donner envie, et en conséquence je ne parle pas des déceptions et encore moins des abandons. Tant pis si mon blog donne l'impression d'être 'trop bon public'.
Le choix du livre
Après une période folle où j'achetais des sacs entiers de livres (et de vinyles, ah ça remonte!) en librairie, je me suis calmée, pour fréquenter des bibliothèques bien fournies en nouveautés et vieilleries, et des bourses aux livres ou bouquineries. Là je peux craquer sur du total inconnu. Sinon, ce sont surtout les blogs qui fournissent les idées, les 'je veux lire ça tout de suite', donc chers blogs continuez, vous êtes ma principale source de tentations!
Cas particulier: Parfois, pas besoin de choisir, les livres viennent à toi via les SP, ou service de presse
En règle générale (mais pas toujours) j'indique la provenance du livre. De toute façon, après une période faste côté SP, les choses se sont calmées (départ d'une attachée de presse, chez un éditeur, nouveaux chez un autre -j'ai même viré la lettre de nouvelles- , mails perdus semble-t-il ailleurs, mais petits éditeurs fidèles, bref, c'est calme, en contrepartie liberté totale de lire ou pas, et puis, trouver en bibli ce dont j'ai envie évite un SP qui va squatter mes étagères, suffit d'être patient)
Mettre ou ne pas mettre la quatrième de couverture? That is the question
Pour certaines qui racontent tout ou presque, mieux vaut pas! Je ne peux pas dire que je ne la mets jamais, mais en règle générale je concocte un 'résumé du début' personnel.
Prise de notes
Même avec mes livres, je ne corne pas (et je déteste les gens qui cornent les livres empruntés, avec les leurs ils font ce qu'ils veulent, mais pas avec ceux d'autres lecteurs potentiels, na)(évoquons aussi ceux qui soulignent dans les livres empruntés), mais je place un bout de papier pour signaler un passage, qui m'aidera à écrire le billet -ou pas. Pas de prise de notes, donc.
Rédaction
Rarement je commence un billet avant d'avoir terminé la lecture, mais ça arrive, particulièrement sur des lectures lourdes.
Ensuite après lecture sans trop attendre j'écris directement, en enregistrant régulièrement (la peur de la coupure d'électricité ou du bug?), je laisse maturer, j'y reviens, et relis et fignole juste avant parution. Sachant que je n'écris pas de billets sur toutes les lectures...
Serré ou plutôt long?
Rien de systématique, mais certains auteurs imposent la prolixité, à l'insu de mon plein gré (Proust, Montaigne, des gens comme ça)
Divulgâcher, moi! Jamais
J'essaie de ne pas trop en dire, exercice parfois difficile (je me souviens des Hauts de Hurlevent, où mon billet sur babelio a suscité une protestation car j'en disais trop - pourtant c'est un classique connu, non?)
Ils en pensent quoi les autres blogueurs?
En règle générale je cite d'autres avis, si j'en trouve.
Certains ont été à l’origine de ma lecture, mais j'oublie les contenus précis, et j'écris mes billets avant d'y retourner.
Citation
Cela dépend, soit un passage marrant, soit significatif, ou rien. Mais pas un passage qui en dit trop, style "oh Pierre-Jean, tu quoque mi fili!" qui dévoile le nom du coupable.
Taguer ses billets
Ah mais oui j'ai quitté overblog en partie parce qu'on ne pouvait placer plusieurs tags sur un même billet. Là maintenant je peux m'adonner au plaisir du classement et du n'importe quoi (pas trop quand même, certains se lâchent plus). Cela me permet de m'y retrouver, et, je l'espère, aux visiteurs aussi.
Noter ses lectures
Beuh j'ai assez noté comme cela dans ma vie professionnelle, et même en maths la note dépend du correcteur et ne veut pas dire grand chose. OK, sur Goodreads je place des étoiles, mais sans que cela n'aie de grande valeur.
Les affiliations
Quézaco? Je refuse de faire de la pub sur mon blog, si je dis qu'un éditeur est super c'est que je le pense (il s'agit en général d'un petit éditeur qui ne m'a absolument rien demandé mais que j'aime et voudrais voir plus reconnu). Mon blog ne me rapporte rien, et prend du temps. Mais je m'amuse, c'est la récompense.
La reconnaissance
Heu, dans un cercle restreint de lecteurs et visiteurs, oui, sans doute. Ailleurs, j'avoue des refus quand je veux participer à des prix de lecteurs, comme Elle ou autres. J'ai survécu. De toute façon je postule sans parler de mon blog...
Reprend ce (chouette) tag qui veut. Allez, laissez-vous faire, c'est (bientôt) l'été...
mardi 12 juin 2018
Folle passion
Wanting
Angela Huth
Quai Voltaire, 2001
Traduit par Marie-Odile Fortier-Masek
L'invitation à la vie conjugale m'avait tellement plu l'année dernière que le nom d'Angela Huth était resté dans un coin de tête. Et disons tout de suite que le charme a encore opéré.
Pourtant, ce n'était pas gagné. Folle passion de Harris Antlers pour Viola, pourquoi pas, mais franchement il y a plus de folie que de passion là-dedans. Envoyer cent roses, oui, mais harceler au téléphone et à domicile, même quand Viola exprime clairement son manque d'intérêt, c'est odieux. Mais Angela Huth sait user d'un subtil décalage et ça passe (en roman).
Plusieurs personnages se croisent, le touchant Alfred Baxter, Hannah la copine de Gideon (frère de Viola), et d'autres souvent un poil particuliers. Le tout raconté avec certain petit brin de fantaisie; j'ai aussi aimé la surprise réservée vers la fin.
"Ils se serrèrent la main de façon formelle, mais avec tout le plaisir caché de deux Britanniques faisant connaissance dans le désert."
C'est le mois anglais chez Lou et Cryssilda

vendredi 8 juin 2018
Qui l'eût cru? Pas moi.
Mais heureusement la blogosphère bouge toujours, avec ses challenges, mois belges, anglais, japonais, scandinaves et j'en oublie. Plus les rencontres IRL avec des blogueuses parfois devenues auteurs (Stéphie!), ou ces deux craignant les limaces rouges mais adorant les chats, et lors de salons et autres festival America. Le prochain, du 20 au 23 septembre 2018. Pays invité, le Canada (et le Québec). Auteur vedette : John Irving.
Merci aussi aux fidèles qui continuent à venir ici quoiqu'il soit chroniqué, vieux classiques de derrière les fagots, auteurs géniaux mais absolument inconnus, non fiction avec bestioles et verdure. Quelques nouveautés arrivent à s'insérer, mais encore faut-il que j'arrive au bout, quand ça tombe des mains, c'est au revoir.
Sans parler de grosse flemme à l'idée d'écrire des billets, déjà pour les BD quasiment tout passe à la trappe, même ce qui m'enthousiasme.
Quelques statistiques (merci Goodreads) : en 2018 j'ai déjà lu 12 BD, 38 auteures et 39 non fiction. Ces ensembles ayant des intersections non vides (merci les maths dites modernes), vous ne saurez pas où j'en suis en fait.
D'après mes statistiques (merci blogspot) deux billets tiennent la corde des vues, L'homme qui savait la langue des serpents (plus de 19 000) et Une sale affaire (près de 18000). Je n'ai pas vraiment compris.
Embarquement immédiat pour une nouvelle année!
mercredi 6 juin 2018
Mission zéro déchet
Lucie Vallon et Vincent Bergier
Rie de l'Echiquier jeunesse, 2018
Grâce à Masse critique chez Babelio je découvre un éditeur qui a eu la bonne idée de joindre son catalogue, et là je tombe vraiment dans mon créneau de lecture. La partie "Parler d'écologie aux enfants" propose déjà plusieurs titres, dont ce Mission zéro déchet (oui j'ai déjà lu le livre de Béa Johnson et La famille zéro déchet)
Mais là la mission est de présenter le zéro déchet aux enfants. Les quatre principes, qui ne feront pas de mal à être rappelés aux adultes, sont
Refuser : oui, tous ces sacs plastiques (vivent les sacs réutilisables), ces publicités dans les boîtes aux lettres (stop pub, le retour) , et les goûters multi emballés (une boîte à goûter fait le job)
Réduire : faire la chasse au superflu dans la maison
Réutiliser : boîtes, cartons, ou alors donner, vendre, troquer
Recycler (je signale à l'auteur qu'avant la consigne était très répandue en France, elle revient timidement)
Le tout agrémenté de dessins, de quizz, de petits jeux.
Ce petit livre (40 pages) est proposé 'à partir de 8 ans' par l'éditeur, mais je pense qu'il peut servir de rappel ou de base pour tout adulte (en tout cas pour moi ça marche bien) et je suggère aux parents de le lire avec leur enfant, éventuellement expliquer certains termes, faire les jeux avec eux, discuter, et les aider à mettre en oeuvre certaines idées. Et gare! Les gamins sauront voir les failles chez les adultes, qui ont intérêt à s'y mettre honnêtement, et à accepter d'être remis en cause dans leurs habitudes.
lundi 4 juin 2018
Le tunnel aux pigeons
Histoires de ma vie
John Le Carré
Seuil, 2016
Traduit par Isabelle Perrin
En fait je ne me souviens plus trop quels romans de John Le Carré j'ai lus, mais je sais que j'en ai lu un paquet et que j'aimais bien. Alors, ces Histoires de ma vie, pourquoi pas?
"Le présent ouvrage rassemble des anecdotes vraies racontées de mémoire. Mais que sont la vérité et la mémoire pour un romancier qu atteint ce que nous appellerons pudiquement le soir de sa vie? me demanderez-vous à juste titre. Pour l'avocat, la vérité, ce sont les faits bruts - quant à savoir si les faits peuvent jamais se trouver à l'état brut, c'est une autre histoire. Pour le romancier, les faits sont une matière première, un instrument plutôt qu'une contrainte, et son métier est de faire chanter cet instrument. La vérité vraie, pour autant qu'elle existe, se situe non pas dans les faits mais dans la nuance.
La mémoire peut-elle être objective? J'en doute. Même quand nous arrivons à nous convaincre que nous sommes impartiaux, que nous nous en tenons aux faits bruts sans fioriture ni omission intéressées, l'objectivité de la mémoire nous reste aussi insaisissable qu'une savonnette humide -en tout cas pour moi, après une vie passée à entremêler expérience et imagination."
Soit. Il explique n'avoir jamais "sciemment falsifié un fait ou une anecdote. Retouche si nécessaire, oui; falsifié, jamais."
Et c'est parti pour des souvenirs pas forcément chronologiques, où l'on rencontre palestiniens et israéliens, des ex du KGB, où l'on se rend au Cambodge et au Rwanda, avec l'auteur cherchant à écrire des romans aussi exacts que possible, et des personnages crédibles. Quelques pages plus poignantes, et une évocation de son père, une épine dans le pied ou une blessure, allez savoir.
Cela fourmille de détails intéressants, même si parfois j'étais un peu perdue, ce n'était pas grave, je passais rapidement. J'ai bien aimé voir comment ses romans pouvaient s'écrire, comment ses personnages pouvaient se créer à partir du réel.
"L'espionnage et la littérature marchent de pair.Tous deux exigent un œil prompt à repérer le potentiel transgressif des hommes et les multiples routes menant à la trahison."
Côté écriture, bien entendu c'est fort agréable, l'auteur prétendant que sa formation a l'écriture fut celle de ses "officiers supérieurs pétris de culture classique". Exigeants et pertinents.
C'est le mois anglais, chez Lou et Cryssilda
vendredi 1 juin 2018
Dans une coque de noix
Nutshell
Ian McEwan
Gallimard, 2017
" O Dieu, je pourrais être enfermé dans une coque de noix et m'y sentir roi d'un espace infini, n'était que j'ai de mauvais rêves." Shakespeare, Hamlet
En anglais visiblement biberonné au Shakespeare, Ian McEwan s'attaque à Hamlet, mais un Hamlet pas encore né. Bien au chaud dans le ventre de sa mère Trudi, il entend tout, apprenant ainsi le dessein de Trudi et de Claude, son amant, de se débarrasser de son père John.
Si on ne veut pas se préoccuper des références littéraires, on prend cependant un vif plaisir à cette histoire s'acheminant vers une tentative d'assassinat et ses conséquences. Histoire, je le répète, suivie par un bébé non encore né, donc forcément parcellaire. Un challenge, quoi.
C'est fascinant aussi de constater tout ce que ressent le futur bébé, chaleur, sons, ingestion d'alcool par la mère. Un bébé aimant écouter les émissions suivies par sa mère, fort instruit donc, et qui parfois en connaît un bout sur le monde dans lequel il risque de mettre bientôt les pieds. McEwan en profite pour évoquer les catastrophes vers lesquelles se dirige notreplanète.
Bref, un roman brillant et souvent drôle, si!, dont le héros forcément sans pouvoir (sauf à lancer des coups de pied pour détourner des conversations) pourra-t-il éviter le sombre dénouement?
Les avis de Nicole, dasola, dominique, babelio (60!), lecture/écriture, Violette, krol,
Bon, c'est le mois anglais, chez Lou et Cryssilda