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Affichage des articles du mai, 2014

La mauvaise pente

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La mauvaise pente The low road Chris Womersley Albin Michel, 2014 Traduction de Valérie Malfoy Dans un motel sordide (forcément sordide, "quelques papillons et mouches racornis jonchaient le châssis en alu. Il ouvrit la penderie et considéra les cintres cliquetants. La douche gouttait sur le sol carrelé"), le docteur Wild , interdit d'exercer après un homicide involontaire (quand on est addict à la morphine, mieux vaut ne pas intervenir lorqu'on est sous l'emprise de la substance), quitté par sa femme et sa fille, et en fuite..., se voit obligé de prendre en charge le jeune Lee, petit délinquant avec une balle nichée sous les côtes , reçue lors de la récupération d'une valise pleine de dollars . Il veut garder les 6000 dollars pour lui, mais Josef s'est lancé à sa poursuite; Josef suçotant sa dent en or et grattant son tatouage (et ça finit par énerver, quoi!) Le passé de Lee lui revient en mémoire, l'accident de voiture où ses parents sont m

Eclectique Musique

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Certains week ends sont bien chargés et les lectures n'avancent bien sûr pas. Tiens, une idée du dernier: Tours - Paris : 1-0 Vendredi soir , c'était opéra au grand théâtre de Tours. Fastaff, dernier opéra de Verdi , où le maître s'est éclaté en proposant une oeuvre moins dramatique (ni le ténor ni la soprano ne meurent à la fin) et encore une fois inspirée de pièces de Shakespeare (il y a pire), en particulier Les joyeuses commères de Windsor. Malgré une apparence de comédie parfois, le sujet est plus profond qu'il n'y paraît. "Tout au monde n'est que farce, et l'homme est né bouffon" (le final) Je vous renvoie au descriptif trouvé sur le site de l'opéra de Tours , et au billet d'Eimelle . Sous la direction de Jean -Yves Ossonce,    impeccable comme d'habitude. Notre homme est parfois accueilli dans la capitale, qu'on se le dise! Mise en scène de   Gilles Bouillon, impeccable comme d'habitude, on sent l'homme de

Expo 58

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Expo 58 Jonathan Coe Gallimard, 2014 Traduit par Josée Kamoun Décidément, les auteurs anglais sont toujours attirés par les années 50 ou 60, avec un poil d'espionnage. Au départ, Thomas Foley est un humble rouage du ministère de l'information , et après enquête des inénarrables Wayne et Radford , on le considère non communiste et il part pour l'Expo de Bruxelles veiller à la tenue d'un pub sis dans le pavillon britannique, laissant sans trop de remords sa femme et son bébé en Angleterre, en dépit de la présence d'un voisin trop envahissant... Thomas, auquel les secrétaires trouvent une ressemblance soit avec Cary Grant, soit avec Dirk Bogarde, fera connaissance de charmantes demoiselles, dont Anneke, d'un supposé journaliste russe, d'un scientifique anglais doté de pas mal d'informations sur une machine, la ZETA, d'un américain mal embouché. Durant quelques mois, alors qu'un sérieux refroidissement s'installe avec son épouse, son

Code 1879

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Code 1879 Dan Waddell rouergue noir, 2010 Traduit par jean-René Dastugue A force de voir cet auteur sur les blogs, j'ai craqué, et découvert ce seul titre à la médiathèque. Je savais vaguement qu'il s'agissait d'enquêtes policières dénouées grâce à des recherches généalogiques, mais n'imaginais pas comment cela se pouvait, en tout cas en rendant un roman palpitant. Hé bien si. Et maintenant je veux lire les deux suivants... Alors, l'histoire, rapidement : De nos jours, à Londres, L'inspecteur Grant Foster fait face à une série de meurtres qui plongent leurs racines dans le passé, 1879 plus exactement; Pour tout démêler il devra faire appel au généalogiste Nigel Barnes. Pas besoin d'en savoir plus pour se lancer dans une lecture passionnante, originale et bien documentée. Pour avoir personnellement compulsé des registres assez anciens dans de petites mairies de campagnes à la recherche d'ancêtres (des bouseux analphabètes -oh grand merci

Roman fleuve

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Roman fleuve Antoine Piazza la brune au rouergue, 2013 Edit de 7h 30, après le commentaire d'Aifelle : je transforme un peu mon billet (si c'est pas de la mise en abyme, ça) Un projet fou de la part de l'auteur?   Oui, j'ai relu ce roman (mon ancien billet ici    Roman fleuve , Rouergue, 1999 )  mais ce n'est plus le même roman. L'auteur ne présente plus la même oeuvre : je ne suis pas allée jusqu'à relire les deux livres, mais j'ai comparé avec la version 1999, Piazza a repris des passages, bousculé d'autres, éliminé des paragraphes, enlevé ou ajouté des péripéties, ajouté un personnage... et changé la fin! Moi qui me plaignais de la fin brutale, on m'a écoutée. Bien évidemment j'ai aussi un peu repris mon ancien billet. Un avis toujours valable? Voilà ce que j'écrivais : Etrange premier roman  pour un auteur qui s'intéressera ensuite à un instituteur en montagne (Les ronces) et à un groupe d'expatriés au cœur du N

Buvard

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Buvard Julia Kerninon la brune au rouergue, 2014 "Elle m'avait lancé un regard qui disait ce qu'aucun de nous ne dirait parce qu'on le savait trop bien tous les deux -que ceux qui connaissaient ce dont elle parlait n'étaient pas souvent en mesure de lire. Ses parents, les miens, les gens qu'on avait connus, enfants, à l'école, sur le terrain de basket, les voisins, les Lang, quel que soit le nom qu'ils portaient, tous autant qu'ils étaient, ouvraient plus souvent une boîte de chili qu'un livre -parce que les bouquins, c'était pour les tafioles , et aussi pour un tas d'autres raisons qu’elle avait rendues limpides dans ses livres sans jamais pouvoir en assourdir la tendresse." Après avoir dévoré tous ses romans, Lou a réussi à convaincre la célèbre Caroline N. Spacek de lui accorder une interview, et finalement il passera tout un été dans la villa anglaise de l'écrivain, connue depuis une vingtaine d'années pour la v

Le bruit des autres

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Le bruit des autres The affairs of others Amy Grace Loyd Stock,  la cosmopolite, 2014 Traduit par Jean Esch "Je crois que je n'ai plus d'âge", Célia se présente ainsi, jeune veuve "austère", renfermée volontairement sur elle-même, triant les locataires du brownstone qu'elle possède: un couple, un vieux monsieur, et George, qui doit s'absenter et lui force la main pour accepter Hope comme sous locataire. Disons qu'assez vite Hope et son amant Les ont des débats et ébats plutôt violents et bruyants, que pour des raisons fort personnelles Célia ne peut supporter. Le vieux monsieur disparaît on ne sait où, le mari du couple de locataires semble avoir une liaison. Contre son gré, Célia est forcée de sortit de sa tour d'ivoire, de sa couette médicamenteuse. L'évolution imprévisible des protagonistes, en particulier Célia dont le passé se dévoile petit à petit, est un des grands intérêts du roman, qui emporte carrément son lecteur; un

Les derniers jours

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Les derniers jours Jean Clair Gallimard, 2013 Une quasi lecture en aveugle : auteur inconnu (il est indiqué "de l'Académie française", ce qui n'a rien éclairci), titre encore plus inconnu, pas de bandeau laissé par la médiathèque, une quatrième de couverture proposant quatre passages. J'ai poussé l'amusement jusqu'à m'interdire de fouiner sur internet avant d'en avoir terminé. Au travers de ces courts textes, l'on découvre des grands parents paysans (chez moi aussi on disait "ne te décache pas..."), la montée des parents en banlieue parisienne, les études parmi des condisciples de milieux bien moins modestes, un poste de professeur à Harvard (ouah quand même)(mais, le jour où il découvrit qu'il rêvait en anglais, "je décidai de quitter les Etats-Unis") et moult considérations sur l'art, Venise, l'Europe, les camps nazis, fort originales et pas forcément dans l'air du temps. Un peu passéiste et pessi

Attention au parquet!

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Attention au parquet! Care of Wooden Floors Will Wiles Liana Levi, 2014 Traduit par Françoise Pertat J'ignore si vous êtes maniaques, moi pas trop trop (de toute façon entre mon chat et mon canapé, j'ai choisi le chat). Raison pour laquelle on se demande pourquoi Oskar a choisi d'héberger deux chats dans son appartement nickel -et qui doit absolument le rester. Les deux bébêtes n'ont pas droit au canapé en cuir, d'ailleurs. Ceci étant elles sont fort joliment décrites, et je sens que Will Wiles les connaît, pas moyen autrement. Bref, Oskar, musicien compositeur et chef d'orchestre talentueux et renommé a demandé à son ami anglais d'occuper durant une courte absence son appartement sis dans une capitale centreuropéenne. Mais gare! Le parquet neuf doit rester intact , et le narrateur trouve au fil du temps moult petits papiers signés Oskar et l'enjoignant de respecter telle ou telle précaution. Flippant de voir à quel point il a tout prévu! L&#

Du soleil en boîte

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Du soleil en boîte A Can of Sunshine Christine Leunens Philippe Rey, 2014 Traduit par Bernard Turle Un petit tour en Nouvelle Zélande ? Nancy , professeur d'astrophysique d'origine new yorkaise y vit avec son mari Mike et leur fille Chloé , sous l'oeil souvent critique d' Edith, belle-mère parfois envahissante... Mike disparaît accidentellement; après un deuil difficile, la vie de Nancy reprend. Au fil des années, les rapports entre Nancy et Edith vont évoluer. Durant cette lecture j'ai eu l'impression d'un flou temporel, volontaire j'en suis sûre, avec juste de petits détails permettant de saisir que le temps avait passé. De même l'histoire s'est déroulée dans des directions inattendues, ce qui n'est pas déplaisant pour un lecteur. Au final, je dirais que c'est un roman fin et sensible, qui ne fait pas dans le pathos, mais ne m'a pas entraînée non plus. Quelques jolis passages décollent un peu plus, le fameux soleil en b

Miss Alabama et ses petits secrets

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Miss Alabama et ses petits secrets Still Dream About You Fannie Flagg le cherche midi, 2014 Traduit par Jean-Luc Piningre Maggie Fortenberry adore sa ville natale de Birmingham, Alabama, où elle travaille avec son amie Brenda dans une agence immobilière; tout se passe bien, sauf lorsque la Bête, l'abominaffreuse Babs Bingington, la principale concurrente, leur souffle les affaires. Une vraie méchante, quel bonheur! (en roman, bien sûr). Par ailleurs Maggie rêve depuis son enfance de la magnifique propriété de Crestview. Cependant elle s'apprête à tout quitter, volontairement. Tout est prêt, la lettre d'adieu, tout, tout, mais comme c'est une femme qui n'a jamais accepté d'être désagréable, elle repousse la date pour faire plaisir à Brenda qui l'a invitée à une soirée. De fil en aiguille, la décision de Maggie a de plus en plus de mal à être mise en oeuvre... Il lui faut plusieurs fois passer la date de la lettre d'adieu au "blanco"

Des mille et une façons de quitter la Moldavie

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Des mille et une façons de quitter la Moldavie Vladimir Lortchenkov Mirobole éditions, 2014 Traduit par Raphaëlle Pache Coïncidence? Un article du Courrier International m'apprend que " A partir du 28 avril 2014, les Moldaves détenteurs de passeports biométriques pourront voyager sans visa dans les pays de l’Union européenne." Pourtant le roman absolument réjouissant, barré et burlesque  ( oui, A girl, tu notes ) de Vladimir Lortchenkov offrait déjà des méthodes bien plus originales pour atteindre la Terre Promise des habitants de Moldavie, et en particulier ceux du petit village de Larga... à savoir, l'Italie! (Larga, petit village de 3 km de long possédant sa ligne de trolley, il fallait bien dépenser l'argent...) Méthode assez classique tout d'abord : payer un passeur. Cher et pas forcément efficace. Monter une équipe de curling, qui obtiendrait un visa pour participer aux compétitions. Partir en tracteur volant, réhabilité ensuite en sous mari

Sarah Thornhill

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Sarah Thornhill Kate Grenville Métailié, 2014 Traduit par Mireille Vignol Australie, début 19ème siècle. Sarah est la fille d'un banni anglais installé maintenant en Nouvelle Galles du Sud. "Mais les temps avaient changé. Ceux qui étaient arrivés sur le tard, qui étaient venus libres, avaient tracé des limites bien définies. Entre bannis et venus en hommes libres , entre blancs et noirs. " La fort jeune Sarah tombe amoureuse de Jack, métis d'un anglais et d'une "naturelle". Leur union ne pourra se faire, pour des raisons liées au passé qu'elle ne découvrira que tardivement. Elle ne pourra non plus guère aider sa nièce venue de Nouvelle Zélande et dont le sort sera réellement tragique (et crédible). Mais ce roman n'est pas qu' histoires d'amour racontées sans mièvrerie, c'est aussi une efficace et forte évocation de l'Australie de cette époque, de la vie des diverses populations. L'écriture est belle, les descriptio

Ma liste de blogs (en cours d'amaigrissement)