Les testaments
Margaret Atwood
Robert Laffont, 2019
Traduit par Michèle Albaret-Maatsch
Attention, ce billet risque de contenir des traces de spoilers.
Alors, alors, cette 'suite' de La servante écarlate? Ceux qui ont lu la toute fin de La servante savent que des décennies plus tard un colloque étudie le régime de Gilead, tombé en ruines depuis longtemps. Le document écrit par la servante (décédée depuis longtemps, bien sûr), est passé au crible. Donc aucun suspense sur le devenir de Galaad (c'est le nom choisi dorénavant).
Trois narratrices interviennent. A Galaad, Agnès, une jeune fille élevée dans la famille d'un Commandant, bien éduquée dans les croyances locales, mais dont la vie est perturbée par un décès et surtout l'annonce de son mariage précoce. Par ses yeux, l'on voit l'existence de ceux n'ayant rien connu d'autre.
Au Canada, Daisy mène une vie presque normale, mais elle est à son goût trop couvée par ses parents, qui, on l'apprend vite, ne sont pas ses vrais parents. Un drame l'amènera à vivre des aventures dangereuses.
A Galaad, la fameuse Tante Lydia s'épanche sans retenue mais secrètement, et c'est l'occasion de connaître les dessous du fonctionnement de la société, il y a quelque chose de pourri au royaume de Galaad, c'est sûr. Justement comment cette République s'est-elle installée? La vie de Tante Lydia donne des réponses, avant elle était juge et indépendante, et elle a été amenée à faire des choix (genre la vie ou la mort) et avec trois autres Tantes a mis sur pied les règles pour la plupart des femmes (les Commandants restant décisionnaires). Au fil du temps Lydia a manipulé, engrangé des données sur les dirigeants et ses collègues, et ça risque de sauter à la figure un jour ou l'autre.
Alors mon avis?
Je me félicite d'avoir relu avant La servante écarlate, comme cela la lecture a été facilitée, ce monde m'était connu. Un monde pas agréable pour y vivre, et des détails sont difficiles à supporter.
Au fil du roman, Atwood laisse pressentir des découvertes relatives aux personnages, disons plutôt faciles à deviner, mais cela n'enlève rien à l'intérêt de la lecture.
Avec Agnès et Daisy on est parfois dans la lecture ado, ont remarqué d'autres lecteurs, et je ne leur donne pas tort; j'avoue que Tante Lydia est une réussite, sa maîtrise de soi et son ironie font mouche et parfois froid dans le dos.
Comme dans le roman précédent, Atwood termine par un colloque...
On l'aura compris, j'ai dévoré ce roman, mais je recommande plutôt l'incontournable Servante écarlate.
Des avis chez jostein, le maki, mélissa, détaillé sans trop en dire, babelio, Eimelle pile poil le même jour!,
jeudi 28 novembre 2019
lundi 25 novembre 2019
Cadavre exquis
Cadavre exquis
Agustina Bazterrica
Flammarion, 2019
Traduit par Margot Nguyen Béraud
La quasi totalité des animaux de la terre ayant été atteinte d'un virus dangereux pour eux et surtout pour l'homme (enfin, est-ce vrai, certains se le demandent), une nouvelle race a été élaborée 'à partir de génomes humains' ('les PGP, têtes nées et élevées en captivité, qui n'ont subi aucune modification génétique et ne reçoivent pas d'hormones de croissance'); ainsi les mangeurs de viande pourront-ils continuer à en consommer, le fin du fin étant la consommation de non PGP, obtenus de différentes façons (je laisse imaginer ces façons, mais sachez que mieux vaut surveiller vos défunts, par exemple)(et certains sont volontaires, il existe une secte pour eux)
Un jour un collège 'offre' au héros du roman une 'femelle', à charge pour lui de s'en occuper, la vendre, etc. Mais pas question de ce que vous pensez, ça c'est interdit! Le héros, non mangeur de viande, travaille en abattoir, histoire de payer une maison de retraite correcte pour son père, est à couteaux tirés avec sa sœur et ses neveu et nièce, et sa femme est partie après le décès de leur bébé.
Lecteur sensible, attention! Certains détails sont épouvantables! Par Tejo, que l'auteur rend sensible et sympathique, l'on découvre les dérives du système, ou plutôt la logique qui conduit aux mêmes activités qu'avec des animaux, mais comme il n'y en a plus... Abattoirs, chasse, laboratoires... Bon, j'arrête!
Ce roman pourrait faire penser à celui de Vincent Message, il y a similarité. Dans Défaite des maîtres et possesseurs, des extra-terrestres considèrent les humains comme nous considérons les animaux, que l'on consomme ou comme compagnie. Mais dans Cadavre exquis on est dans le cannibalisme, même si, comme pour les animaux maintenant, le vocabulaire cache presque la réalité (allez faire un tour au rayon boucherie charcuterie). Et bien sûr des trafics s'organisent, il existe des pauvres réduits au bas de gamme et des riches friands du meilleur (on l'ignore), mais du rare en tout cas.
Ma bibliothécaire a posé le bandeau 'envie de devenir végétarien?' sur la couverture. Heu... Quand il n'y a plus de viande, comme dans cette histoire, doit-on vraiment en produire de cette façon (et les dérives!)? N'est-il pas plus aisé de s'en passer, carrément?
Je pense que le roman de Vincent Message (qui possède une belle écriture ) est plus convaincant, puisqu'il n'y a pas de brouillage avec le cannibalisme. Cadavre exquis, lui aussi, fait montre d'une bonne imagination et explore bien son thème. Mais laisse au cours de lecture une grosse impression de dégoût et de malaise (au point que j'ai évité de le lire avant d'aller dormir -petite nature)
Les sans peur qui sont arrivés à bout de la lecture: Jérôme, zazymut, babelio
J'en profite pour faire mon coming out végétarien, l'affaire durant depuis pas mal de mois, donc aucun rapport avec ma dernière lecture, précisant que je demeure fréquentable si on partage un repas avec moi.
Agustina Bazterrica
Flammarion, 2019
Traduit par Margot Nguyen Béraud
La quasi totalité des animaux de la terre ayant été atteinte d'un virus dangereux pour eux et surtout pour l'homme (enfin, est-ce vrai, certains se le demandent), une nouvelle race a été élaborée 'à partir de génomes humains' ('les PGP, têtes nées et élevées en captivité, qui n'ont subi aucune modification génétique et ne reçoivent pas d'hormones de croissance'); ainsi les mangeurs de viande pourront-ils continuer à en consommer, le fin du fin étant la consommation de non PGP, obtenus de différentes façons (je laisse imaginer ces façons, mais sachez que mieux vaut surveiller vos défunts, par exemple)(et certains sont volontaires, il existe une secte pour eux)
Un jour un collège 'offre' au héros du roman une 'femelle', à charge pour lui de s'en occuper, la vendre, etc. Mais pas question de ce que vous pensez, ça c'est interdit! Le héros, non mangeur de viande, travaille en abattoir, histoire de payer une maison de retraite correcte pour son père, est à couteaux tirés avec sa sœur et ses neveu et nièce, et sa femme est partie après le décès de leur bébé.
Lecteur sensible, attention! Certains détails sont épouvantables! Par Tejo, que l'auteur rend sensible et sympathique, l'on découvre les dérives du système, ou plutôt la logique qui conduit aux mêmes activités qu'avec des animaux, mais comme il n'y en a plus... Abattoirs, chasse, laboratoires... Bon, j'arrête!
Ce roman pourrait faire penser à celui de Vincent Message, il y a similarité. Dans Défaite des maîtres et possesseurs, des extra-terrestres considèrent les humains comme nous considérons les animaux, que l'on consomme ou comme compagnie. Mais dans Cadavre exquis on est dans le cannibalisme, même si, comme pour les animaux maintenant, le vocabulaire cache presque la réalité (allez faire un tour au rayon boucherie charcuterie). Et bien sûr des trafics s'organisent, il existe des pauvres réduits au bas de gamme et des riches friands du meilleur (on l'ignore), mais du rare en tout cas.
Ma bibliothécaire a posé le bandeau 'envie de devenir végétarien?' sur la couverture. Heu... Quand il n'y a plus de viande, comme dans cette histoire, doit-on vraiment en produire de cette façon (et les dérives!)? N'est-il pas plus aisé de s'en passer, carrément?
Je pense que le roman de Vincent Message (qui possède une belle écriture ) est plus convaincant, puisqu'il n'y a pas de brouillage avec le cannibalisme. Cadavre exquis, lui aussi, fait montre d'une bonne imagination et explore bien son thème. Mais laisse au cours de lecture une grosse impression de dégoût et de malaise (au point que j'ai évité de le lire avant d'aller dormir -petite nature)
Les sans peur qui sont arrivés à bout de la lecture: Jérôme, zazymut, babelio
J'en profite pour faire mon coming out végétarien, l'affaire durant depuis pas mal de mois, donc aucun rapport avec ma dernière lecture, précisant que je demeure fréquentable si on partage un repas avec moi.
jeudi 21 novembre 2019
Snob extrême (précis de fuite arctique et antarctique)
Snob extrême
Précis de fuite arctique et antarctique
Antonius Moonen
Paulsen, 2008
En fouinant dans le rayon Récits de voyage de la médiathèque, cette pépite m'est apparue. Pas de quatrième de couverture, pas de préface, aucune indication. Juste l'éditeur à qui j'ai tendance à accorder ma confiance, et la possibilité de feuilleter, pour découvrir des illustrations vintage et un texte bien écrit, dans un emballage discret et chic, parfaitement adapté au sujet.
Le sujet? Sauf si vous vivez dans une grotte (mieux, un igloo), il ne vous aura pas échappé que les destinations arctiques, voire antarctiques, sont dans le vent (glacé) et à la portée de tous ou presque, et se développent à grande vitesse, au grand dam de certains manchots et ours blancs, bref, c'est le moment pour le snob (dont l'auteur semble être spécialiste) de se démarquer et de rendre son voyage différent, à moins qu'il ne décide de l'annuler car trop couru. Difficile d'être snob...
Avec ce petit précis, aucune faute de goût! Choix du trajet, des compagnons (peu nombreux, aristocrates si possible), des moyens de locomotion, de l'alimentation, tout est prévu. Vous connaîtrez ce qui est vraiment 'pourri de chic', et ce qu'il faut éviter à tout prix.
Délicieusement givré, pour les amateurs de 12ème degré (en dessous de zéro), cet opus ravira les snobs et les autres, et fournira en plus sans encombres une masse d'informations sur ces contrées fort au nord ou fort au sud et l'histoire de leur découverte et exploration. Gouleyant, digeste. Inutile de dire que je me suis amusée et régalée tout du long.
Précis de fuite arctique et antarctique
Antonius Moonen
Paulsen, 2008
En fouinant dans le rayon Récits de voyage de la médiathèque, cette pépite m'est apparue. Pas de quatrième de couverture, pas de préface, aucune indication. Juste l'éditeur à qui j'ai tendance à accorder ma confiance, et la possibilité de feuilleter, pour découvrir des illustrations vintage et un texte bien écrit, dans un emballage discret et chic, parfaitement adapté au sujet.
Le sujet? Sauf si vous vivez dans une grotte (mieux, un igloo), il ne vous aura pas échappé que les destinations arctiques, voire antarctiques, sont dans le vent (glacé) et à la portée de tous ou presque, et se développent à grande vitesse, au grand dam de certains manchots et ours blancs, bref, c'est le moment pour le snob (dont l'auteur semble être spécialiste) de se démarquer et de rendre son voyage différent, à moins qu'il ne décide de l'annuler car trop couru. Difficile d'être snob...
Avec ce petit précis, aucune faute de goût! Choix du trajet, des compagnons (peu nombreux, aristocrates si possible), des moyens de locomotion, de l'alimentation, tout est prévu. Vous connaîtrez ce qui est vraiment 'pourri de chic', et ce qu'il faut éviter à tout prix.
Délicieusement givré, pour les amateurs de 12ème degré (en dessous de zéro), cet opus ravira les snobs et les autres, et fournira en plus sans encombres une masse d'informations sur ces contrées fort au nord ou fort au sud et l'histoire de leur découverte et exploration. Gouleyant, digeste. Inutile de dire que je me suis amusée et régalée tout du long.
lundi 18 novembre 2019
Semiosis
Semiosis
Sue Burke
Albin Michel, 2019, Imaginaire
Traduit par
Non, ne fuyez pas, ce roman qui se déroule sur une autre planète est formidable!
Fuyant la Terre, polluée, violente, une cinquantaine d'Humains se sont portés volontaires pour un long voyage dans l'espace vers une planète habitable, avec assez de matériel technologique pour s'adapter. La planète est baptisée Pax, ce qui en dit long sur leur degré d'utopie et leur volonté de fonder un monde nouveau. La faune et la flore sont à découvrir, pas de 'petits hommes verts' autochtones du tout, mais il y aura de la découverte pour le lecteur!
Le roman s'étale sur une centaine d'années, avec des narrateurs différents, bien différents de ton et de style, ainsi qu'un non humain, à savoir un bambou arc-en-ciel (si!). Dès le début j'ai aimé les précisions de biologie et de botanique irriguant leur aventure, cela m'a rappelé le fabuleux livre de Stefano Mancuso et Alessandra Viola, L'intelligence des plantes.
A découvrir: si vous êtes rétifs à ce genre de lectures, ça devrait changer! Personnellement, j'ai apprécié l'originalité de ce roman.
Le billet de cuneipage qui m'a convaincue de lire ce roman. Un seul bémol : une suite vient de paraître, en VO! Il me la faut.
Note pour A girl : tu vas adorer, mais il te faudra passer la description page 76 de limaces géantes rose vif!
Sue Burke
Albin Michel, 2019, Imaginaire
Traduit par
Non, ne fuyez pas, ce roman qui se déroule sur une autre planète est formidable!
Fuyant la Terre, polluée, violente, une cinquantaine d'Humains se sont portés volontaires pour un long voyage dans l'espace vers une planète habitable, avec assez de matériel technologique pour s'adapter. La planète est baptisée Pax, ce qui en dit long sur leur degré d'utopie et leur volonté de fonder un monde nouveau. La faune et la flore sont à découvrir, pas de 'petits hommes verts' autochtones du tout, mais il y aura de la découverte pour le lecteur!
Le roman s'étale sur une centaine d'années, avec des narrateurs différents, bien différents de ton et de style, ainsi qu'un non humain, à savoir un bambou arc-en-ciel (si!). Dès le début j'ai aimé les précisions de biologie et de botanique irriguant leur aventure, cela m'a rappelé le fabuleux livre de Stefano Mancuso et Alessandra Viola, L'intelligence des plantes.
A découvrir: si vous êtes rétifs à ce genre de lectures, ça devrait changer! Personnellement, j'ai apprécié l'originalité de ce roman.
Le billet de cuneipage qui m'a convaincue de lire ce roman. Un seul bémol : une suite vient de paraître, en VO! Il me la faut.
Note pour A girl : tu vas adorer, mais il te faudra passer la description page 76 de limaces géantes rose vif!
jeudi 14 novembre 2019
Un livre de martyrs américains
Un livre de martyrs américains
Joyce Carol Oates
Philippe Rey, 2019
Traduit par Claude Seban
Avec Joyce Carol Oates, j'ai des rapports ambigus, et je m'étais dit : 'on arrête!'. Mais c'est comme ces cacahuètes enrobées de chocolat, une fois dedans on se dit, encore une (page). Et puis après Une étincelle de vie, je voulais voir comment JCO parlait des attaques des cliniques d'avortement aux Etats Unis.
Voilà comment j'ai fini par me lancer dans ces 860 pages!
Page 9, ça démarre, 2 novembre 1999, à Muskegee Falls, Ohio, Luther Amos Dunphy abat deux personnes devant une clinique pratiquant des avortements : le docteur Gus Voorhees et son accompagnateur.
Retour en arrière (belle construction!) ensuite sur l'histoire de la famille Dunphy, qui a connu son lot de tragédies.
Une partie ensuite avec les Voorhees, qui, suite à des menaces sur la vie du père de famille, avaient dû vivre dans des endroits séparés, Gus ne voulant pas arrêter ses activités.
Après les faits, vient l'emprisonnement, le procès, les conséquences pour les deux familles, particulièrement Naomi Voorhees et Dawn Dunphy, qui finiront par se rencontrer.
Comme Jodi Picoult, Oates reste très mesurée, elle raconte, laisse ses personnages agir selon leurs convictions, et ne les rend pas antipathiques.
J'avoue cependant avoir trouvé cela un poil bien longuet parfois... Si vous vous intéressez aux injections létales ou à la boxe féminine, ça va, et c'est bien raconté. Mais on est finalement loin du débat sur l'avortement, Oates désirant sans doute examiner les conséquences d'un acte initial sur les personnages au long des années? Il m'a fallu aussi du temps pour ne plus être agacée par les mots entre parenthèses et ceux en italique. Mais les autres avis sont plutôt enthousiastes et apprécient mieux que moi le talent de JCO (désolée)
Des avis chez babelio, mimipinson, choup',
Joyce Carol Oates
Philippe Rey, 2019
Traduit par Claude Seban
Avec Joyce Carol Oates, j'ai des rapports ambigus, et je m'étais dit : 'on arrête!'. Mais c'est comme ces cacahuètes enrobées de chocolat, une fois dedans on se dit, encore une (page). Et puis après Une étincelle de vie, je voulais voir comment JCO parlait des attaques des cliniques d'avortement aux Etats Unis.
Voilà comment j'ai fini par me lancer dans ces 860 pages!
Page 9, ça démarre, 2 novembre 1999, à Muskegee Falls, Ohio, Luther Amos Dunphy abat deux personnes devant une clinique pratiquant des avortements : le docteur Gus Voorhees et son accompagnateur.
Retour en arrière (belle construction!) ensuite sur l'histoire de la famille Dunphy, qui a connu son lot de tragédies.
Une partie ensuite avec les Voorhees, qui, suite à des menaces sur la vie du père de famille, avaient dû vivre dans des endroits séparés, Gus ne voulant pas arrêter ses activités.
Après les faits, vient l'emprisonnement, le procès, les conséquences pour les deux familles, particulièrement Naomi Voorhees et Dawn Dunphy, qui finiront par se rencontrer.
Comme Jodi Picoult, Oates reste très mesurée, elle raconte, laisse ses personnages agir selon leurs convictions, et ne les rend pas antipathiques.
J'avoue cependant avoir trouvé cela un poil bien longuet parfois... Si vous vous intéressez aux injections létales ou à la boxe féminine, ça va, et c'est bien raconté. Mais on est finalement loin du débat sur l'avortement, Oates désirant sans doute examiner les conséquences d'un acte initial sur les personnages au long des années? Il m'a fallu aussi du temps pour ne plus être agacée par les mots entre parenthèses et ceux en italique. Mais les autres avis sont plutôt enthousiastes et apprécient mieux que moi le talent de JCO (désolée)
Des avis chez babelio, mimipinson, choup',
lundi 11 novembre 2019
Les réfugiés sont notre avenir
Les réfugiés sont notre avenir
Les causes profondes
La position de l'Etat
L'accueil citoyen
Ouvrage collectif
Ginkgo, 2019
Je sais, le titre est gonflé, et le sujet va peut-être lasser, tant pis, quoique l'actualité récente prouve que rien n'est figé. Mais ce livre m'est véritablement arrivé dans les mains sans crier gare. J'errais aux Rendez-vous de l'Histoire (Blois), plus précisément au salon du livre, encore plus précisément vers les éditeurs de littérature de voyage, Transboréal et Ginkgo (et leurs associés) histoire deme faire du mal me laisser tenter, et de saluer éventuellement Reynald Mongne, un des responsables de Ginkgo. J'ai tout de suite repéré ce titre, et figurez-vous que les droits d'auteurs sont reversés aux associations d'aide, notamment Tous Migrants, à Briançon. Bon, sur 10 € (et en plus c'est vraiment cadeau comme prix!) j'ignore combien ça fait, mais c'est pour le principe.
J'ai payé ce livre, donc, avec plaisir, livre qui s'est révélé clair, récent, complet, concret. OK, le propos des auteurs n'est pas neutre (et alors?), surtout quand il rappelle quelques vérités sur la politique économique des pays occidentaux, dont la France, en Afrique depuis des décennies.
Des tableaux, des chiffres, des pourcentages (mais pas trop) remettent les pendules à l'heure.
Bien sûr on retrouve des exemples bien connus, particulièrement sur la frontière italo-française, et en dernier des initiatives citoyennes, avec des pistes, compliquées comme souvent par l'administration.
Pour terminer, d'utiles adresses, et un lexique pour tenter de s'y retrouver dans le maquis des sigles où moi-même je me perds (alors, imaginer quand on ne parle pas trop le français).
Les causes profondes
La position de l'Etat
L'accueil citoyen
Ouvrage collectif
Ginkgo, 2019
Je sais, le titre est gonflé, et le sujet va peut-être lasser, tant pis, quoique l'actualité récente prouve que rien n'est figé. Mais ce livre m'est véritablement arrivé dans les mains sans crier gare. J'errais aux Rendez-vous de l'Histoire (Blois), plus précisément au salon du livre, encore plus précisément vers les éditeurs de littérature de voyage, Transboréal et Ginkgo (et leurs associés) histoire de
J'ai payé ce livre, donc, avec plaisir, livre qui s'est révélé clair, récent, complet, concret. OK, le propos des auteurs n'est pas neutre (et alors?), surtout quand il rappelle quelques vérités sur la politique économique des pays occidentaux, dont la France, en Afrique depuis des décennies.
Des tableaux, des chiffres, des pourcentages (mais pas trop) remettent les pendules à l'heure.
Bien sûr on retrouve des exemples bien connus, particulièrement sur la frontière italo-française, et en dernier des initiatives citoyennes, avec des pistes, compliquées comme souvent par l'administration.
Pour terminer, d'utiles adresses, et un lexique pour tenter de s'y retrouver dans le maquis des sigles où moi-même je me perds (alors, imaginer quand on ne parle pas trop le français).
jeudi 7 novembre 2019
Un monde sans rivage
Un monde sans rivage
Hélène Gaudy
Actes sud, 2019
Franchement où les jurés des prix ont-ils la tête, ils tenaient là un roman ou presque roman bourré de qualités. Mais les deux années précédentes le Goncourt était allé à Actes sud, alors ç'aurait fait désordre, une troisième fois? Mais on aurait eu une femme lauréate, sans se forcer.
Hélène Gaudy m'avait déjà émerveillée avec Une île, une forteresse, sur un sujet difficile mais quel livre! Je luis ai fait confiance une nouvelle fois, surtout que ça rentrait dans une lubie 'Arctique'.
Bon, de quoi ça parle, au fait?
En 1926, l'italien Umberto Nobile fut le premier (avec ses accompagnateurs) à survoler le pôle nord (et le retour ne s'est pas très bien passé, on va dire). On se doute alors que l'expédition Andrée, partie en 1897 d'une île du Svalbard, en ballon, n'a pas réussi alors que son objectif était en gros le même : survoler le pôle. Incroyable de penser qu'il y a en gros un siècle il restait des zones où la main de l'homme n'avait pas mis le pied, et où l'on risquait la mort lors d'expéditions risquées. Quoique, même maintenant, la mer, par exemple, a des mystères, et la montagne des dangers...
Hélène Gaudy d'ailleurs n'hésite pas à parler de Shackleton et Léonie d'Aunet (quelle femme!) mais on s'éloigne du sujet, qui est l'expédition de Salomon August Andrée, Knut Fraenkel et Nils Strinberg, partis dans en ballon en juin 1897, et dont on n'eut plus de nouvelles jusqu'en 1930, quand on retrouva fortuitement les restes d'un campement, des ossements, le journal d'Andrée et des photos, dont celle de la couverture.
Fascinant, non? A partir de là, Hélène Gaudy raconte, imagine. Les trois hommes se sont rapidement retrouvés à marcher sur la banquise durant des semaines. S'ils ont perdus espoir, on l'ignore, le journal et les photos donnent (volontairement?) l'impression qu'ils tiennent bon. Ils continuent à observer, bien manger, en dépit d'une impréparation et d'un dilettantisme incroyables. On fête les anniversaires, on a emporté les drapeaux du pays, ah toute une époque. Nils est attendu par une fiancée, qui aura une demande incroyable après sa mort, des décennies plus tard.
J'aurais aimé avoir dans ce livre plus de photos, évoquées avec talent par l'auteur (sans doute une histoire de droits) et une carte, mais de nos jours chacun peut fouiner sur internet. Alors que nos trois explorateurs sont partis avec des pigeons voyageurs...
Il faut lire cette formidable ode à la force de l'esprit humain, son envie d'aller toujours plus loin, de découvrir l'inconnu, de tenir vaillamment.
Un lien vers cartes et photos, si on tape Expédition Andrée.
Les avis de l'Or des livres, Dominique, Maryline,
Hélène Gaudy
Actes sud, 2019
Franchement où les jurés des prix ont-ils la tête, ils tenaient là un roman ou presque roman bourré de qualités. Mais les deux années précédentes le Goncourt était allé à Actes sud, alors ç'aurait fait désordre, une troisième fois? Mais on aurait eu une femme lauréate, sans se forcer.
Hélène Gaudy m'avait déjà émerveillée avec Une île, une forteresse, sur un sujet difficile mais quel livre! Je luis ai fait confiance une nouvelle fois, surtout que ça rentrait dans une lubie 'Arctique'.
Bon, de quoi ça parle, au fait?
En 1926, l'italien Umberto Nobile fut le premier (avec ses accompagnateurs) à survoler le pôle nord (et le retour ne s'est pas très bien passé, on va dire). On se doute alors que l'expédition Andrée, partie en 1897 d'une île du Svalbard, en ballon, n'a pas réussi alors que son objectif était en gros le même : survoler le pôle. Incroyable de penser qu'il y a en gros un siècle il restait des zones où la main de l'homme n'avait pas mis le pied, et où l'on risquait la mort lors d'expéditions risquées. Quoique, même maintenant, la mer, par exemple, a des mystères, et la montagne des dangers...
Hélène Gaudy d'ailleurs n'hésite pas à parler de Shackleton et Léonie d'Aunet (quelle femme!) mais on s'éloigne du sujet, qui est l'expédition de Salomon August Andrée, Knut Fraenkel et Nils Strinberg, partis dans en ballon en juin 1897, et dont on n'eut plus de nouvelles jusqu'en 1930, quand on retrouva fortuitement les restes d'un campement, des ossements, le journal d'Andrée et des photos, dont celle de la couverture.
Fascinant, non? A partir de là, Hélène Gaudy raconte, imagine. Les trois hommes se sont rapidement retrouvés à marcher sur la banquise durant des semaines. S'ils ont perdus espoir, on l'ignore, le journal et les photos donnent (volontairement?) l'impression qu'ils tiennent bon. Ils continuent à observer, bien manger, en dépit d'une impréparation et d'un dilettantisme incroyables. On fête les anniversaires, on a emporté les drapeaux du pays, ah toute une époque. Nils est attendu par une fiancée, qui aura une demande incroyable après sa mort, des décennies plus tard.
J'aurais aimé avoir dans ce livre plus de photos, évoquées avec talent par l'auteur (sans doute une histoire de droits) et une carte, mais de nos jours chacun peut fouiner sur internet. Alors que nos trois explorateurs sont partis avec des pigeons voyageurs...
Il faut lire cette formidable ode à la force de l'esprit humain, son envie d'aller toujours plus loin, de découvrir l'inconnu, de tenir vaillamment.
Un lien vers cartes et photos, si on tape Expédition Andrée.
Les avis de l'Or des livres, Dominique, Maryline,
lundi 4 novembre 2019
La servante écarlate
La servante écarlate
The handmaid's tale
Margaret Atwood
Pavillons poche, R Laffont, 2015
Postface de l'auteur
Evidemment (presque) tout le monde a lu La servante écarlate (et peut-être vu la série), il semble que j'arrive après la bataille; mais on annonce une 'suite' , que j'espère lire, donc il fallait bien que je me plonge dans ce roman paru en 1985. Les 'Notes historiques' à la fin du roman semblaient pourtant clôturer l'histoire, même si le sort de Defred n'était pas si clair.
Ceci étant, il s'agit d'une relecture, sans que je puisse me souvenir de la date, bien avant internet c'est quasiment sûr. Bien avant la série, donc j'avais mes propres images en tête, et maintenant, c'est impossible...
Alors? Hé bien c'est encore une grosse claque! J'ai été épatée par la construction impeccable, ces informations, ces explications distillées peu à peu, et qui font vraiment froid dans le dos. Comment tout a basculé pour se retrouver dans ce monde oppressant...
Quelqu'un ignore-t-il encore le sujet? Si oui, lisez donc l'histoire de Defred, j'ai la flemme d'être la n-ième à la raconter.
Une lecture commune avec A girl
Pour un petit rappel aussi, voici deux photos
The handmaid's tale
Margaret Atwood
Pavillons poche, R Laffont, 2015
Postface de l'auteur
Evidemment (presque) tout le monde a lu La servante écarlate (et peut-être vu la série), il semble que j'arrive après la bataille; mais on annonce une 'suite' , que j'espère lire, donc il fallait bien que je me plonge dans ce roman paru en 1985. Les 'Notes historiques' à la fin du roman semblaient pourtant clôturer l'histoire, même si le sort de Defred n'était pas si clair.
Ceci étant, il s'agit d'une relecture, sans que je puisse me souvenir de la date, bien avant internet c'est quasiment sûr. Bien avant la série, donc j'avais mes propres images en tête, et maintenant, c'est impossible...
Alors? Hé bien c'est encore une grosse claque! J'ai été épatée par la construction impeccable, ces informations, ces explications distillées peu à peu, et qui font vraiment froid dans le dos. Comment tout a basculé pour se retrouver dans ce monde oppressant...
Quelqu'un ignore-t-il encore le sujet? Si oui, lisez donc l'histoire de Defred, j'ai la flemme d'être la n-ième à la raconter.
Une lecture commune avec A girl
Pour un petit rappel aussi, voici deux photos
http://hommelibre.blog.tdg.ch/archive/2016/05/03/femmes-de-kaboul-avant-et-apres-275891.html |
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