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Affichage des articles du janvier, 2018

Je n'étais pas la bienvenue

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Je n'étais pas la bienvenue Nathalie Guibert Paulsen, 2016 Nathalie Guibert est journaliste du Monde (correspondante défense) et a passé plus d'un mois dans un sous marin nucléaire, la Perle. Première femme autorisée à vivre à bord de ce genre de bâtiment (il semble que depuis ça va s'ouvrir), elle nous dit tout ... ce qu'elle a été autorisée à dire. C'est-à-dire bien suffisamment pour comprendre comment c'est agencé là-dedans, qui fait quoi, l'ambiance, la vie particulière des ces hommes dont elle était l’aînée, leur âge variant de 20 à 40 ans en gros, bref j'ai eu la réponse aux questions que je me posais. "Soixante-quinze mètres carrés habitables. Autour de la chaufferie nucléaire, les ingénieurs ont tracé les lignes de la survie: de l'air, de l'eau, des circuits innombrables. Puis ils ont calé des armes, missiles, torpilles, périscopes, sonars. Il restait à dessiner la 'cuisine', les 'chambres', les 'douche

En toute franchise

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En toute franchise Let me be Frank with you Richard Ford Editions de l'Olivier, 2015 Traduit par Josée Kamoun Vous je ne sais pas, mais j'aime bien Frank Bascombe , le personnage (fictif 100%? ou pas?) de Richard Ford que le lecteur peut suivre depuis des années. Voir mon billet sur L'état des lieux . A 68 ans, le voilà remarié, avec Sally tout se passe bien, il a quelques nouvelles de ses deux enfants, il est à la retraite (il était agent immobilier) et de retour à Haddam, la ville où il a habité durant de longues années. Quatre textes d'égale longueur, comme des nouvelles, mais un poil liés, disons alors des chapitres. L'ouragan Sandy a dévasté la côte et il va voir à quoi ressemble le coin et rencontrer l'acheteur de sa maison à l'époque. Une ancienne habitante de sa maison demande l'autorisation de la visiter, il accepte, et apprend ce qui s'y est passé. Il rend visite à son ex,  souffrant d'un début de Parkinson, résidente d

Essais Livre premier

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Essais Livre premier Montaigne Inutile de tourner autour du pot, je ne vais pas me compliquer la vie à pondre un billet structuré, où je dissèque le fin du fin de l'oeuvre. Il en est dont c'est le métier. De plus j'ai comme l'impression que le sieur Montaigne a usé de cette méthode, navigant comme il lui a plu dans ses idées, rabotant et ajoutant, laissant filer ses opinions et ses souvenirs. En 2003 j'ai dû crier famine chez ma voisine, n'ayant plus de livres à me mettre sous la dent. Celle-ci avait du lourd chez elle, un Victor Hugo, un Tolstoï, un Proust, et le livre III des essais. Oui, cela fait un poil 'je pars sur une île déserte' mais justement elle avait bien prévu le coup. J'ai tout lu. Puis quand même il fallait bien que je lise sérieusement ces Essais in extenso; j'ai acheté à vil prix 'chez l'abbé' un exemplaire des éditions rencontre Lausanne , et comme depuis un bon mois, le soir chez moi c'est 'class

La patrouille du temps

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Joie, excitation, quand je découvre dans la liste -papier- des récentes acquisitions de la médiathèque les quatre volumes de La patrouille du temps. J'avoue avoir un faible pour ce thème du voyage dans le temps et les charmants paradoxes y afférant. Et si vos parents ne se rencontrent pas? Et si vous alliez débarrasser le monde de certains criminels? Hélas non, les auteurs demeurent raisonnables, et précisent que le temps ne se bricole pas avant, il existe des forces contraires, etc., bref en général on retombe sur ses pattes. Poul Anderson ne s'embête pas à tout expliquer, que ce soit à l'égard des paradoxes, et des technologies permettant ces voyages : ils existent voilà tout. Sous la direction d'êtres non humains, nos lointains lointains descendants, les patrouilleurs du temps sont censés veiller au grain, empêcher les petits malins de profiter de ces voyages pour voler des objets précieux, prendre le pouvoir ou même bricoler le temps. En cas de coups durs ils vie

Gratitude

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Gratitude Journal IX 2004-2008 Charles Juliet P.O.L.2017 Tout d'abord signaler que j'étais en pleine lecture de ce journal quand j'ai appris le décès de l'éditeur... Je ne le connaissais bien sûr pas personnellement, mais tous les livres découverts chez lui au fil des années m'ont plu. Au fil du temps, les titres des Journaux de Charles Juliet semblent vraiment coller à sa vie. Après Apaisement (on est loin du premier, Ténèbres en terre froide!) voici Gratitude, dont j'apprends en fin de volume que le texte a été envoyé à l'éditeur fin 2016. Il reste à souhaiter encore plein de jours à l'auteur et attendre le prochain volume! "Gratitude, c'est le mot qui me vient quand je considère la vie que j'ai eue. Car la chance, à plusieurs reprises, a été avec moi, si bien qu’elle a déterminé mon destin : maman Ruffieux et sa famille, les enfants de troupe, ma rencontre avec M.L., la rencontre avec P.O.L... Aussi, lorsque je songe à tous c

Moby Dick

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Moby Dick Moby Dick or the Whale, 1851 Herman Melville En apercevant dans les nouveautés (?) de la bibli le roman Achab (séquelles) de Pierre Senges (avis de Charybde ), le roman de Melville est revenu dans mes pensées, et me voilà avec la version originale (et une version française) dans les mains. Restons prudents. Tout le monde ou presque connaît déjà l'histoire, en tout cas je croyais la connaître. Mais si, Moby Dick, la grosse baleine qui a boulotté la jambe du capitaine Achab, lequel n'a plus qu'une seule idée fixe, se venger! Sauf que sur 600 pages, Achab n'apparaît que largement après la page 100, et la baleine vers la fin! Mais alors de quoi parle Melville, qu'on a connu moins disert avec Bartleby le scribe ? Après de l'étymologie et des extraits de textes anciens ou non parlant de baleines, le voilà qui démarre : "Call me Ishmael" "Je m"appelle Ishmaël ." le narrateur, dont on ne saura pas grand chose mis à pa

Trois jours chez ma tante

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Trois jours chez ma tante Yves Ravey Les éditions de Minuit, 2017 Voici un (court) roman aperçu seulement chez Sans connivence , et qui n'a pas traîné dans ma LAL (il faut dire qu'à la bibli il était déjà hors présentoir des nouveautés, donc moins visible- et accessible). Un court roman, qui se lit d'une traite, déjà une bonne façon de découvrir l'auteur (j'avais déjà lu Un notaire peu ordinaire) Le narrateur vit au Liberia depuis vingt ans, il s'occupe d'un établissement accueillant des enfants, et vit sous perfusion financière de sa riche tante. Laquelle, plus toute jeune, le somme de lui rendre enfin visite, elle  vient d'apprendre des détails sur le passé de son neveu, qui ne lui plaisent guère, et pense à le déshériter. Dis comme cela, bof bof, d'accord, mais l'intérêt du roman est de découvrir, parfois au détour d'une phrase, mille et un détails sur le narrateur (et les autres), qui ne le montrent pas sous un beau jour. Le

Des amis imaginaires

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Des amis imaginaires Imaginary friends, 1967 Alison Lurie Rivages, 1991 Traduit par Marie-Claude Peugeot Premier paragraphe du premier chapitre (donc ne pas m'accuser d'en dire trop!) "Depuis des mois je réfléchis longuement à ce qui nous est arrivé, à Tom McMann et à moi, l'hiver dernier à Sophis : je me demande ce qu'ils nous ont fait exactement, ces Chercheurs de la Vérité, et comment ils s'y sont pris. Se peut-il qu'un quelconque petit groupe d'illuminés dans un trou de campagne perdu ait fait perdre la raison à un sociologue de renom, et failli perdre le goût de la profession à son assistant? Ou bien ont-ils été, pour ainsi-dire, le vol d'oiseaux innocents sur lequel nous avons foncé avec notre avion? Collision réelle ou collision imaginaire? Tout cela, voyez-vous, était sans doute en partie manigancé. Et puis, est-il vraiment certain que McMann soit devenu fou? D'ailleurs, 'être fou', qu'est-ce que ça veut dire?"

Ouvrez l'oeil!

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Ouvrez l'oeil! Julian Barnes Mercure de France, 2017 Traduit par Jean-Pierre Aoustin et Jean Pavans Grâce à cette lecture, où je me suis délectée de l'écriture si élégante de l'auteur (je suppose que c'est aussi très bien traduit), j'ai découvert que Barnes a aussi écrit des chroniques consacrées à des peintres , et voilà réunies celles couvrant les décennies 1990 à 2010 . "Géricault: de la catastrophe à l'oeuvre d'art" plonge d'abord le lecteur dans cette catastrophe (le naufrage de La Méduse) dont je connaissais si peu, puis vient le tour de Delacroix, Courbet, Manet, Fantin-Latour, Cézanne, Degas, Redon, Bonnard, Vuillard, Vallotton, Braque, Magritte, Oldenbourg (pas un peintre), Freud et Hodgkin, par d'ailleurs un ami de Barnes. Surtout des français, et 19ème- 20ème siècle, qui ces dernières années ont sûrement eu droit à des expositions parisiennes. Je n'ai donc pu m'empêcher de penser aux blogueuses bravant les alé

Le côté de Guermantes

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Le côté de Guermantes Marcel Proust La Pléiade, 1983 (j'ai choisi une couverture plus frivole) Actuellement je me couche de bonne heure, et au lit je peux ouvrir mes vieux volumes de la Pléiade, leur achat lointain désormais amplement rentabilisé. Idéal pour sombrer dans un endormissement de bon aloi. D'autant plus que j'ai le projet de présenter toute La recherche sur ce blog (restons calmes, il ne s'agit pas d'étude exhaustive, juste de donner envie et de marquer dans ma mémoire ce qui m'a frappé dans cette nouvelle lecture)(oui il s'agit de relecture, mon âge permet cela). Avant blog j'étais à la fin de Sodome et Gomorrhe, donc je pense m'arrêter là dans le voyage. Notre narrateur vit donc chez papa maman, avec la grand-mère, fan de Madame de Sévigné. Habite dans l'immeuble une amie de la grand mère, Madame de Villeparisis, recevant dans son salon un peu déclassé diverses personnes, dont son amant de toujours, le diplomate de Norpois

Le dernier jour de la création

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Le dernier jour de la création Der letzte Tag der Schöpfung Wolfgang Jeschke Denoël, 1981 Traduit par Marie-Noëlle Ruckwied De vieilles reliques chrétiennes en plastique? Une Jeep quasi fossilisée découverte au 19ème siècle? Une arme retrouvée en Afrique du nord alors que pour l'armée américaine le prototype est en cours d'élaboration? Visiblement le passé a été un peu bricolé, mais les seuls à ne pas s'en s'étonner sont les responsables du projet Chronotron, bien décidés à ne pas laisser les Russes leur couper l'herbe sous le pied, et les Emirats garder leur pétrole. Ce roman date de 1981, époque de l'Union soviétique et des chocs pétroliers, mais après tout cela n'est pas gênant, et l'on s'intéresse facilement à l'aventure d'un petit groupe envoyé dans le passé (cinq millions d'années quand même) pour bricoler ledit passé (on sait qu'il le fut, bricolé, puisqu'il y a ces trouvailles précédentes). Le risque évident es

Taqawan

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Taqawan Eric Plamondon Quidam, 2018 Coup de coeur ! "En langue mi'gmaq,on nomme taqawan un saumon qui revient dans sa rivière natale pour la première fois." D'accord, au départ je ne savais pas ce qui s'était passé le 11 juin 1981 en Gaspésie, plus précisément dans la réserve de Restigouche . La télévision: "La police provinciale a eu fort à faire pour maîtriser les Amérindiens qui refusaient de se plier à l'injonction du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche." Intervention de policiers, arrestations, violences, et confiscation de filets de pêches chez les Mi'gmaq. Les six tonnes annuelles pêchées par ce groupe dans le sud de la Gaspésie fait pâle figure face aux huit cent tonnes par an pêchées ailleurs au Canada, mais la loi c'est la loi! Puis petit à petit je me suis laissée prendre par cette histoire basée sur des faits réels, évoquant habilement l'histoire du coin durant les siècles passés (les chapitres sont t

La route d'Oxiane

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La route d'Oxiane Robert Byron Petite bibliothèque Payot/Voyageurs, 1996 Traduit par Michel Pétris Préface de Bruce Chatwin, 1981 Ressorti en poche début 2017 "Quiconque a tant soit peu lu les récits de voyage des années 1930 est inévitablement amené à considérer «Route d'Oxiane» comme le sommet du genre. Mon exemplaire personnel, déformé par quatre voyages en Asie centrale, ne m'a pas quitté depuis le jour de mes quinze ans » (Bruce Chatwin). Purée, quand même ces anglais sont de grands voyageurs : Chatwin, préfacier de cette route d'Oxiane et ayant refait son voyage en 1962, Leigh Fermor, j'en oublie, et les suisses alors, Bouvier, Ella Maillard? Tous donc prirent la direction de l'est, et foulèrent ces steppes d'Asie centrale. Mon rêve serait d'aller en Afghanistan, pays fabuleux à croire tous ces voyageurs... Sur 10 mois, en 1933 et 1934, Robert Byron (né en 1905, mort en 1941 dans un bateau torpillé par les allemands, au nord de l

Ma liste de blogs (en cours d'amaigrissement)