Moby Dick or the Whale, 1851
Herman Melville
En apercevant dans les nouveautés (?) de la bibli le roman Achab (séquelles) de Pierre Senges (avis de Charybde), le roman de Melville est revenu dans mes pensées, et me voilà avec la version originale (et une version française) dans les mains. Restons prudents.
Tout le monde ou presque connaît déjà l'histoire, en tout cas je croyais la connaître. Mais si, Moby Dick, la grosse baleine qui a boulotté la jambe du capitaine Achab, lequel n'a plus qu'une seule idée fixe, se venger!
Sauf que sur 600 pages, Achab n'apparaît que largement après la page 100, et la baleine vers la fin!
Mais alors de quoi parle Melville, qu'on a connu moins disert avec Bartleby le scribe ?
Après de l'étymologie et des extraits de textes anciens ou non parlant de baleines, le voilà qui démarre : "Call me Ishmael" "Je m"appelle Ishmaël." le narrateur, dont on ne saura pas grand chose mis à part qu'il a déjà navigué sur des navires marchands, se met en tête de travailler sur une baleinière, et il sera embauché sur le Pequod, ainsi que Queequeg, pour ce que j'en sais un harponneur (tatoué) de grand talent, originaire d'une île polynésienne où l'on ne dédaigne pas le cannibalisme. La rencontre et l'amitié improbable de ces deux là couvre un bon début du roman, et c'est du bonheur de découvrir comment Ishmael accepte leurs différences et fait preuve de grande tolérance.
Puis c'est parti pour la chasse à la baleine, environ trois ou quatre ans sans mettre le pied à terre. Melville s'accorde bien sûr la description de l'équipage, et du capitaine Achab, mais surtout il présente toutes les informations sur les différentes sortes de baleines, la chasse au moyen des canots, comment se déroulent les repas, la vigie tout là-haut, et tout ce qui se passe une fois que la baleine est capturée, récupération de la graisse, l'huile, etc. Un vrai documentaire, extrêmement bien découpé, alterné avec les aventures du Pequod, intéressant grâce au style de Melville, entrecoupé de rencontres avec d'autres baleiniers (et la question récurrente d'Achab 'avez-vous vu la Baleine blanche?').
Que cela n'effraie pas le lecteur potentiel, un poil d'humour, du style épique parfois, des références historiques, mythologiques et religieuses, permettent d'engloutir le roman sans trop fatiguer, en dépit de la taille de la bête. La folie d'Achab et surtout la fin du livre sont hallucinantes. Mais gare, il y aura beaucoup beaucoup de baleine là-dedans, et même si à l'époque la pêche, avec bateaux à voile, canots à rames et harpons lancés à la main, devait prélever moins de baleines, quand même le lecteur pense parfois qu'on aurait pu les laisser tranquilles (d'ailleurs Melville fait bien sentir son admiration pour ces gros animaux)
En conclusion : Moby Dick demeure un roman grandiose, à découvrir. Sans doute bien des études ont été écrites dessus, je dirai seulement que j'ai apprécié quand Melville commente souvent les événements en élevant le débat, en l'universalisant si j'ose dire.
Lecture en VO : au moins on reste au plus près du texte, ce qui pour un classique demeure un plus. Cependant j'avais la version française pas loin, histoire de vérifier si j'avais bien compris. Parce que tout de même, en VO, "donnez de la voile" et "hissez le cacatois", par exemple, j'ai fini par laisser couler mes yeux dessus. Parfois même des mots anglais très très techniques sur les baleines n'étaient pas traduits.
Notons aussi l'emploi fréquent du tutoiement (les thou, thyself) et les formes telles 'Look ye!', et 'art thou' dans les dialogues ou monologues.
Des avis chez babelio, un sur lecture/écriture, ingannmic, mark et marcel,
Commentaires
Je confirme que la langue de Melville, c'est quelque chose!!!
un jour peut-être, mais j'ai ses nouvelles sous le coude qui m'attirent plus
Bon weekend.
Des nouvelles? Je ne connais d'autre que Bartleby.
Ah tu te rattrapes bien avec Hemingway, tu ne lâches pas. Je veux bien te suivre, mais j'attends un peu.
je me promet de le faire, il faut que je le mette un peu en tête de liste
tu m'as convaincu mais en français of course
Pour Anna K. , pareil, elle n'apparaît que tardivement, enfin, pas tout de suite, et il y a un autre héros très intéressant, avec Levine.
Pour parler des classiques, j'y vais sans trop de complexes, disant mon ressenti, pas question d'en faire une étude.^_^
N'oublie pas, alors!
Bref, Melville à côté c'est fastoche...
Donc en tout cas, pour moi: le livre audio, oui, mais seulement en voiture!
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
Techniquement je ne sais plus écouter en voiture, à part la radio. Une voiture assez ancienne, ça doit être la raison.